Le suivi de la guerre en Ukraine [Reuters]
Publié Modifié

L'opposition russe en exil fustige les promesses de sécurité du régime de Vladimir Poutine

- Vladimir Poutine et ses services de sécurité sont dans le viseur de l'opposition russe en exil qui fustige les promesses non tenues en matière de sécurité après l'attaque sanglante à Moscou.

- Un missile de croisière russe lancé contre des villes situées dans l'ouest de l'Ukraine a violé l'espace aérien polonais, a indiqué dimanche l'armée de ce pays, qui a relevé son niveau d'alerte.

- Les forces russes ont lancé dimanche à l'aube des attaques aériennes contre Kiev ainsi que la région de Lviv dans l'ouest de l'Ukraine, selon des responsables locaux.

- Un incendie s'est déclaré samedi dans une raffinerie de pétrole dans la région russe de Samara attaquée par un drone ukrainien. Aucune victime n'est à déplorer

Suivi assuré par RTSinfo

22h25

L'opposition russe en exil critique le régime de Poutine

Vladimir Poutine et ses services de sécurité sont dans le viseur de l'opposition russe en exil qui fustige les promesses non tenues en matière de sécurité après l'attaque sanglante à Moscou.

La Russie, souvent qualifiée d'Etat policier, où les "structures de force" telles que la police, les services secrets et l'armée sont tout puissants, a échoué à déjouer le pire attentat que le pays a connu ces 20 dernières années et qui a fait plus de 130 morts. Pire, Moscou aurait été averti de la menace par les Occidentaux.

De quoi interroger quand on sait l'application des autorités à éliminer méthodiquement à coup d'arrestations toute contestation, aussi insignifiante soit-elle. "Ce qui est frappant, c'est l'incompétence catastrophique de nos services de sécurité", souligne Ivan Jdanov, l'ancien bras droit du principal opposant au Kremlin Alexeï Navalny, mort en février dans une prison de l'Arctique.

Une popularité fondée sur la sécurité

Vladimir Poutine, ancien officier du KGB soviétique qui a aussi dirigé son successeur russe, le FSB, a construit sa popularité sur le retour de l'ordre et de la stabilité dans le pays après les tumultueuses années 1990, mettant notamment au pas la Tchétchénie, en proie à des velléités indépendantistes et islamistes.

Promettant aux Russes la sécurité après une série d'attaques terroristes imputées aux rebelles tchétchènes en 1999, Vladimir Poutine a progressivement rogné toutes les libertés fondamentales dans le pays. La quasi-totalité de ses opposants ont été emprisonnés, comme Alexeï Navalny ou l'ex-oligarque Mikhaïl Khodorkovski, assassinés comme Boris Nemtsov, ou poussés à l'exil.

La reprise en main musclée du pays n'a pas empêché de terribles attaques terroristes: la prise d'otages du théâtre de la Doubrovka en 2002 et de l'école de Beslan en 2004 par des rebelles tchétchènes en sont deux exemples tragiques.

"Mais les attaques terroristes ne s'arrêtent pas et le FSB s'occupe de tout sauf de ses responsabilités directes: tuer les opposants politiques, espionner les citoyens et poursuivre les personnes qui s'opposent à la guerre", a fustigé l'opposant, récemment attaqué à coups de marteau en Lituanie.

21h40

Journée de deuil en Russie dimanche

La Russie a observé dimanche une journée de deuil après le massacre dans une salle de concert près de Moscou qui a fait au moins 137 morts, l'attaque la plus meurtrière sur le sol européen revendiquée par le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

Les autorités russes n'avaient toujours pas évoqué dimanche la responsabilité de ce groupe, citant à l'inverse une piste ukrainienne, sur la base du fait que le commando essayait de fuir en direction de la frontière ukrainienne.

Les services de santé ont indiqué dimanche soir que le nombre de blessés avait été réévalué à 182, dont 101 étaient toujours hospitalisés.

Attaque revendiquée par l'EI

Selon le groupe Site, spécialisé dans la recherche antiterroriste, une vidéo apparemment tournée par les assaillants a été diffusée sur des comptes de réseaux sociaux habituellement utilisés par l'EI.

On y voit plusieurs individus aux visages floutés, armés de fusils d'assaut et de couteaux, dans ce qui semble être le Crocus City Hall. Cette attaque est la plus meurtrière en Russie depuis une vingtaine d'années, et la plus sanglante revendiquée par l'EI en Europe.

Le groupe jihadiste, que la Russie combat en Syrie et qui est actif dans le Caucase russe, a déjà commis des attentats de moindre ampleur dans le pays depuis la fin des années 2010.

21h35

Deux premiers suspects de l'attaque du Crocus City Hall devant le tribunal à Moscou

Les deux premiers suspects de l'attaque du Crocus City Hall à Moscou, qui a fait 137 morts, ont été amenés dimanche soir devant un tribunal de la capitale russe, qui doit décider de leur placement en détention provisoire.

Selon les agences de presse russes, ces deux suspects ont été inculpés pour "terrorisme" et encourent la prison à perpétuité. Au total, les autorités russes avaient rapporté l'arrestation de 11 personnes dont quatre assaillants en lien avec cette attaque.

Le tribunal Basmanny de Moscou a diffusé une vidéo montrant des policiers amenant les deux suspects menotté dans la salle d'audience, ainsi que des photographies des mêmes hommes assis dans la cage de verre réservée aux accusés.

Une première piste: des ressortissants du Tadjikistan

Les autorités ont indiqué que les suspects étaient des "citoyens étrangers", sans mentionner leur nationalité. Selon des médias russes et le député Alexandre Khinstein, certains des suspects sont originaires du Tadjikistan, ex-république soviétique d'Asie centrale à majorité musulmane voisine de l'Afghanistan.

Selon l'agence TASS, l'un des suspects a confirmé dimanche à l'audience être un "citoyen du Tadjikistan". L'examen de son affaire se tiendra à huis clos, selon la même source.

L'attaque du Crocus City Hall a été revendiquée par l'organisation jihadiste Etat islamique, mais les autorités russes ont mis en avant une piste ukrainienne, en affirmant que les assaillants essayaient de se rendre en Ukraine où ils disposaient de contacts.

L'Ukraine dément vigoureusement toute implication dans cette attaque, la plus meurtrière en Russie depuis le début des années 2000.

19h20

"La Russie a été très, très engagée dans le conflit en Syrie contre l'État islamique"

Alexandre Vautravers, expert militaire, rédacteur en chef de la Revue militaires suisse, est revenu dans Forum sur les derniers événements marquants du conflit russo-urkainien: espace aérien polonais violé, pluie de drones sur l’Ukraine, bombardements russes massifs. Le tout trois jours après l’attaque terroriste du groupe Etat islamique dans la banlieue de Moscou, qui a fait près de 140 morts et plus d'une centaine de blessés. Un attentat que les autorités russes attribuent à demi-mot à l'Ukraine.

L'expert explique que la réponse russe de ce week-end est très certainement une "réaction dans un climat post-élection présidentielle où le pouvoir russe souhaite montrer qu'il maîtrise la situation et qu'il n'y aura pas d'attaque tolérée contre la Russie".

Concernant l'Etat islamique, il rappelle que "la Russie a été très, très engagée dans le conflit en Syrie contre l'État islamique". Mais aujourd'hui, "le conflit dans lequel il s'agit de mobiliser l'opinion et la population russe, c'est le conflit avec l'Ukraine".

>> Ecouter l'interview d'Alexandre Vautravers :

Un missile russe a violé l'espace aérien polonais pendant quelques secondes. [Keystone]Keystone
Les frappes de la Russie sur l’Ukraine après l’attentat à Moscou: interview d’Alexandre Vautravers / Forum / 4 min. / le 24 mars 2024

16h15

L'opinion russe partagée sur la version des faits du Kremlin concernant l'attentat du Crocus City Hall

Meurtris par la sanglante attaque du Crocus City Hall, des Russes insistent sur leur union dans la douleur. Mais les opinions sont partagées quant à la version des faits du Kremlin semblant accuser l'Ukraine.

L'attentat commis par un commando armé vendredi soir et qui a fait au moins 137 morts a été revendiqué par les djihadistes du groupe Etat islamique (EI). Mais le Kremlin n'a jamais évoqué leur responsabilité, insistant sur le fait que les quatre assaillants présumés, qui ont été arrêtés, auraient tenté de fuir en Ukraine, pointant du doigt le pays qu'il a attaqué en 2022 et combat depuis deux ans.

Avertissement américain

Mardi, trois jours avant l'attentat, Vladimir Poutine avait dénoncé les mises en garde "provocatrices" des Etats-Unis et "une volonté d'intimider et de déstabiliser notre société", lui qui considère Washington comme un ennemi existentiel.

Et dimanche, Washington a répété que "l'Etat islamique porte l'entière responsabilité de cet attentat" et dit ne voir "aucune implication ukrainienne". "Début mars, le gouvernement américain a partagé avec la Russie des informations sur un projet d'attentat terroriste à Moscou", a indiqué une porte-parole de la Maison Blanche.

Suspicion russe

Pour d'autres cependant, l'implication de Kiev est probable. Les autorités russes ne cessent de présenter l'Ukraine comme étant dirigée par des "nazis" ou comme menant des "attaques terroristes", afin de justifier l'assaut lancé le 24 février 2024 par le Kremlin.

Le Kremlin a reconnu cette semaine que le pays était en "guerre" en Ukraine alors qu'il avait banni l'emploi du mot, lui préférant le terme "d'opération militaire spéciale".

10h15

Varsovie exigera des explications de la part de la Russie pour "une nouvelle violation de l'espace aérien"

La Pologne exigera des explications de la part de Moscou pour "une nouvelle violation de l'espace aérien" par un missile de croisière russe, a indiqué dimanche le ministère polonais des Affaires étrangères.

"Avant tout, nous demandons à la Fédération de Russie de mettre fin aux frappes aériennes terroristes contre le population et le territoire de l'Ukraine, de mettre fin à la guerre et de s'occuper des problèmes internes du pays", a écrit le porte-parole du ministère Pawel Wronski dans un communiqué.

09h55

Kiev dit avoir touché deux navires russes en Crimée

L'armée ukrainienne a annoncé dimanche avoir touché deux navires russes lors d'une attaque sur Sébastopol, le grand port de la péninsule de Crimée que la Russie a annexée en 2014.

"Les forces armées ukrainiennes ont réussi à toucher les navires amphibies Yamal et Azov, ainsi qu'un centre de communications et d'autres infrastructures de la Flotte russe de la Mer Noire", a annoncé dans un communiqué le centre de communications des forces armées ukrainiennes.

07h45

La Pologne en alerte

Un missile de croisière russe lancé contre des villes situées dans l'ouest de l'Ukraine a violé l'espace aérien polonais, a indiqué dimanche l'armée de ce pays. Pendant environ une quarantaine de secondes, "l'espace aérien polonais a été violé par l'un des missiles de croisière lancés cette nuit par l'aviation (...) de la Fédération de Russie", a indiqué le commandement de l'armée sur le service X.

Le commandement opérationnel des forces armées polonaises (RSZ) "observe une intense activité de l'aviation à longue portée de la Fédération de Russie" dans la nuit, a-t-il indiqué sur le réseau social Facebook.

"Toutes les procédures nécessaires pour assurer la sécurité de l'espace aérien polonais ont été activées et le RSZ surveille la situation en permanence", a-t-il poursuivi, ajoutant que l'aviation polonaise et alliée avait été "activée".

Des membres de l'armée polonaise (image d'archives). [REUTERS - KUBA STEZYCKI]
Des membres de l'armée polonaise (image d'archives). [REUTERS - KUBA STEZYCKI]

DIMANCHE 24 MARS

Attaques aériennes russes sur Kiev et Lviv

Les forces russes ont lancé dimanche à l'aube des attaques aériennes contre Kiev ainsi que la région de Lviv dans l'ouest de l'Ukraine, selon des responsables locaux. Une alerte aérienne a été déclenchée dans toute l'Ukraine, a indiqué l'armée.

"Explosions dans la capitale. La défense aérienne fonctionne. Ne quittez pas les abris", a écrit sur Telegram le maire de Kiev, Vitali Klitschko.

Le gouverneur de la région de Lviv, Maksym Kozytskyï, a lui fait état d'attaques de missiles dans le district de Stryï, au sud de la ville de Lviv.

Le commandement opérationnel des forces armées polonaises (RSZ) a indiqué pour sa part "observer une intense activité de l'aviation à longue portée de la Fédération de Russie" dans la nuit, en lien avec les attaques en Ukraine.

"Toutes les procédures nécessaires pour assurer la sécurité de l'espace aérien polonais ont été activées et le RSZ surveille la situation en permanence", a-t-il indiqué dans un communiqué. La Russie et l'Ukraine multiplient ces dernières semaines les attaques aériennes.

20h00

Zelensky accuse Poutine de vouloir rejeter la faute sur l'Ukraine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé son homologue russe Vladimir Poutine de chercher à "rejeter la faute" sur l'Ukraine après l'attaque meurtrière d'une salle de concert à Moscou, qui a été revendiquée par l'organisation djihadiste Etat islamique.

"Ce qui s'est passé hier à Moscou est évident: Poutine et les autres salauds essaient juste de rejeter la faute sur quelqu'un d'autre", a déclaré Volodymyr Zelensky dans son message quotidien, après que des responsables russes ont avancé l'hypothèse d'une piste ukrainienne.

13h30

La Russie revendique la prise d'un village

L'armée russe a affirmé samedi avoir pris le contrôle du village ukrainien d'Ivanivské, près de Bakhmout dans l'est de l'Ukraine. Cela constituerait une nouvelle avancée dans une zone importante où la Russie est à l'offensive depuis des semaines.

Les forces de Moscou ont "libéré le village de Krasnoïe", ancien nom russe de la localité d'Ivanivské, a indiqué le ministère russe de la Défense. Fin février, l'Ukraine avait fait état de combats violents dans la zone, les soldats russes tentant d'avancer vers Tchassiv Iar, une ville clé, depuis Bakhmout, occupée depuis mai 2023.

11h30

Nouveaux échanges de frappes entre l'Ukraine et la Russie

L'Ukraine et la Russie ont encore mené des attaques aériennes réciproques durant la nuit de vendredi à samedi. Deux civils ont été tués et sept autres blessés lors d'une attaque de drones et des frappes dans la région russe de Belgorod, frontalière de l'Ukraine, a indiqué le gouverneur régional Viatcheslav Gladkov.

Samedi matin, des roquettes ont endommagé plusieurs bâtiments résidentiels dans la ville de Belgorod. Dans un immeuble, trois balcons se sont effondrés, tuant un homme qui résidait dans un des appartements, selon le gouverneur.

Une attaque de roquettes a visé la ville russe de Belgorod, selon cette image publiée sur le compte Telegram du gouverneur, le 23 mars 2024 [afp photo / telegram account @vvgladkov - telegram account @vvgladkov]
Une attaque de roquettes a visé la ville russe de Belgorod, selon cette image publiée sur le compte Telegram du gouverneur, le 23 mars 2024 [afp photo / telegram account @vvgladkov - telegram account @vvgladkov]

Kharkiv a aussi été attaquée dans la nuit. Un bâtiment municipal a été frappé une première fois puis une seconde lorsque les secours arrivaient sur place. Deux secouristes et un policier ont alors été blessés. Un jeune de 18 ans a également été blessé, selon le gouverneur Oleg Synegoubov.

Suite à des frappes russes vendredi, Kharkiv avait été plongée dans le noir vendredi. Samedi matin, encore quelque 275'000 personnes étaient privées d'électricité, selon le gouverneur. "Les ingénieurs travailleront 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 pour éliminer les conséquences du bombardement".

10h00

Deux morts dans la région russe de Belgorod

Deux civils ont été tués et sept autres ont été blessés dans une attaque de drones et des frappes dans la région russe de Belgorod, frontalière de l'Ukraine, a indiqué le gouverneur régional.

"La matinée a été difficile", a écrit Viatcheslav Gladkov sur Telegram. Selon lui, deux districts dans sa région ont été attaqués par des drones; l'une de ces attaques qui s'est produite dans le district de Tchernianski a fait un mort civil et deux blessés.

Belgorod, la capitale régionale, a été pour sa part visée samedi matin par des frappes aux lance-roquettes qui ont endommagé plusieurs immeubles résidentiels. Dans un immeuble, trois balcons se sont effondrés, tuant un homme qui résidait dans un des appartements touchés, a précisé le gouverneur.

08h00

Une nouvelle raffinerie russe frappée par un drone ukrainien

Un incendie s'est déclaré samedi dans une raffinerie de pétrole dans la région russe de Samara (Volga) attaquée par un drone, a indiqué le gouverneur régional. Aucune victime n'est à déplorer

"Cette nuit, plusieurs attaques de drones contre les raffineries de pétrole régionales ont été commises", a déclaré le gouverneur Dmitri Azarov sur Telegram. L'une de ces attaques a provoqué "un incendie dans la raffinerie de pétrole Kouïbychevski", a-t-il précisé.

La raffinerie gérée par le géant pétrolier russe Rosneft est une des plus importantes dans la région de Samara, avec une capacité de production de 7 millions de tonnes de pétrole par an, selon des informations disponibles sur son site officiel.

Le ministère russe de la défense a indiqué dans un communiqué avoir neutralisé dans la nuit "12 drones ukrainiens" au-dessus des régions de Briansk (5), de Belgorod (5), de Voronej (1), toutes trois frontalières de l'Ukraine, ainsi qu'au-dessus de celle de Saratov (1).

En savoir plus

Le suivi des événements précédents