Vladimir Poutine et ses services de sécurité sont dans le viseur de l'opposition russe en exil qui fustige les promesses non tenues en matière de sécurité après l'attaque sanglante à Moscou.
La Russie, souvent qualifiée d'Etat policier, où les "structures de force" telles que la police, les services secrets et l'armée sont tout puissants, a échoué à déjouer le pire attentat que le pays a connu ces 20 dernières années et qui a fait plus de 130 morts. Pire, Moscou aurait été averti de la menace par les Occidentaux.
De quoi interroger quand on sait l'application des autorités à éliminer méthodiquement à coup d'arrestations toute contestation, aussi insignifiante soit-elle. "Ce qui est frappant, c'est l'incompétence catastrophique de nos services de sécurité", souligne Ivan Jdanov, l'ancien bras droit du principal opposant au Kremlin Alexeï Navalny, mort en février dans une prison de l'Arctique.
Une popularité fondée sur la sécurité
Vladimir Poutine, ancien officier du KGB soviétique qui a aussi dirigé son successeur russe, le FSB, a construit sa popularité sur le retour de l'ordre et de la stabilité dans le pays après les tumultueuses années 1990, mettant notamment au pas la Tchétchénie, en proie à des velléités indépendantistes et islamistes.
Promettant aux Russes la sécurité après une série d'attaques terroristes imputées aux rebelles tchétchènes en 1999, Vladimir Poutine a progressivement rogné toutes les libertés fondamentales dans le pays. La quasi-totalité de ses opposants ont été emprisonnés, comme Alexeï Navalny ou l'ex-oligarque Mikhaïl Khodorkovski, assassinés comme Boris Nemtsov, ou poussés à l'exil.
La reprise en main musclée du pays n'a pas empêché de terribles attaques terroristes: la prise d'otages du théâtre de la Doubrovka en 2002 et de l'école de Beslan en 2004 par des rebelles tchétchènes en sont deux exemples tragiques.
"Mais les attaques terroristes ne s'arrêtent pas et le FSB s'occupe de tout sauf de ses responsabilités directes: tuer les opposants politiques, espionner les citoyens et poursuivre les personnes qui s'opposent à la guerre", a fustigé l'opposant, récemment attaqué à coups de marteau en Lituanie.