Avec le sommet pour la paix, le président Zelensky veut un cap international face à Moscou
- La présidente de la Confédération Vola Amherd a ouvert la conférence au Bürgenstock (NW) samedi soir en affirmant qu'"un processus de paix sans la Russie est inconcevable". Elle a appelé toutes les parties à des "efforts".
- Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a de son côté déclaré samedi qu'il ferait des propositions de paix à la Russie une fois qu'elles auront été agréées par la communauté internationale.
- Malgré la volonté de la diplomatie suisse d'inclure la Russie dans le processus de paix, Moscou n'a pas été officiellement invité à ce sommet, car le Kremlin a rapidement montré son désintérêt. La diplomatie russe a accusé la Suisse de ne pas être neutre et de prendre parti pour l'Ukraine et les Occidentaux.
- Près d'une centaine de cheffes et chefs d'Etat, de ministres et d'organisations internationales sont représentés, ce qui fait de ce sommet l'une des plus grandes rencontres diplomatiques extraordinaires de ces dernières décennies.
- Le Sommet comprend des séances plénières en présence de toutes les délégations, ainsi que des discussions sur différents thèmes en petits groupes. L'accent porte sur trois thématiques principales: la sécurité nucléaire, la sécurité alimentaire ainsi que les aspects humanitaires, comme la question des prisonniers militaires ou civils.
- Les coûts de ce sommet sont évalués entre 10 et 15 millions de francs, selon la Confédération. Environ deux tiers du montant sont dédiés à la sécurité. Quelque 4000 militaires de l'armée suisse ont été mobilisés.
Suivi assuré par RTS Info
11h30
L'Ukraine prête à dialoguer avec "toutes les parties"
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmitro Kuleba affirme que l'Ukraine est prête à dialoguer "avec toutes les parties", comme le prévoit le projet de communiqué de la conférence du Bürgenstock (NW). "La voie vers la paix passe par des systèmes de défense antiaérienne", a-t-il aussi dit dimanche à des journalistes.
"Nous n'accepterons plus d'amendement", a-t-il aussi ajouté. "Et nous n'avons aucun problème" avec le souhait de discuter avec Moscou, a-t-il encore dit.
Il ne dénonce pas non plus les pays du Sud qui sont venus dans l'hôtel nidwaldien avec des appels à Kiev à quelques concessions. "Chaque pays a le droit de dire ce qu'il veut", répète Dmitro Kuleba. Mais "le fait qu'ils soient là, qu'ils s'associent à la déclaration" montre "qu'ils sont avec l'Ukraine" et avec le droit international, insiste-t-il.
11h00
Les cloches sonnent pour la paix dans tout le canton de Nidwald
En signe de paix, les cloches des églises ont sonné dimanche dans tout le canton de Nidwald. Les Eglises catholique et réformée ont ainsi voulu exprimer leur inquiétude face à la guerre en Ukraine et appeler à une cohabitation pacifique.
Les cloches ont commencé à sonner à 11h00 et ce pendant huit minutes. Ce moment a été choisi, car à cette heure-là, la conférence du Bürgenstock, dans le canton de Nidwald, était encore en cours.
Le Conseil d'Etat de Nidwald a soutenu l'action des Eglises. Il a souligné qu'il était important que le canton où se déroule la conférence sur la paix en Ukraine puisse envoyer son propre signal.
DIMANCHE 16 JUIN
Des "étapes" pour associer "toutes les parties"
Les participants à la conférence du Bürgenstock (NW) veulent "des étapes concrètes" à l'avenir pour associer "toutes les parties", soit la Russie, selon le projet de déclaration. Il demande l'échange des prisonniers de guerre et le rapatriement des enfants déportés.
"Nous pensons qu'atteindre la paix exige l'implication et le dialogue entre toutes les parties", selon le projet de déclaration révélé dans la nuit de samedi à dimanche par l'agence Reuters. Il insiste sur l'intégrité territoriale de l'Ukraine, incontournable pour Kiev.
Menaces nucléaires "inadmissibles"
Le terme "agression russe" n'y figure pas, mais le projet renvoie à deux résolutions de l'Assemblée générale de l'ONU qui en parlent. Les participants demandent la sécurisation de la centrale nucléaire de Zaporijjia et considèrent "inadmissibles" les menaces nucléaires.
Pour garantir la sécurité alimentaire, ils veulent une liberté de navigation "libre" et "entière" et un accès aux ports de la mer d'Azov et de la mer Noire. Les quelque 20'000 enfants déportés doivent être rapatriés de Russie et les détenus libérés.
20h40
La présence de Giorgia Meloni au sommet confirmée
La cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni se rendra dimanche au Bürgenstock, afin de participer aux travaux de la conférence sur l'Ukraine, a indiqué samedi soir l'agence italienne ansa. Annoncée depuis plusieurs semaines, sa venue était parue incertaine plus tôt dans la soirée.
La présence de la présidente du Conseil "n'est pas encore confirmée", avait indiqué un porte-parole du gouvernement italien sans donner d'explications.
Le chef de la diplomatie italienne Antonio Tajani s'est lui rendu samedi à la conférence sur l'Ukraine en Suisse centrale. Il a pris la parole samedi soir devant les participants au sommet.
La présence de la dirigeante d'extrême droite avait pourtant été annoncée depuis début mai. Selon une note citée par les agences de presse transalpines, Giorgia Meloni avait également promis "l'engagement de l'Italie pour l'organisation" de cette conférence.
Emmanuel Macron appelle à des "principes clés" internationaux face à Moscou
Le président français Emmanuel Macron estime qu'une paix durable en Ukraine "ne peut être une capitulation" de ce pays. Samedi soir au Bürgenstock (NW), il a appelé à élargir encore le nombre de pays associés aux efforts de l'initiative. Il faut des "principes clés" de la communauté internationale face à Moscou.
Arrivé tardivement, le président français a suggéré des suivis rapidement à l'initiative accueillie par la Suisse. Il demande aussi de faire pression sur la Russie pour une trêve dans les prochains mois.
Il ne faut pas multiplier les approches pour éviter les "divisions", met en garde Emmanuel Macron. Selon lui, ce mécanisme est important non seulement pour l'Ukraine mais pour le monde entier parce qu'il montre qu'une puissance "impérialiste" et qui revient sur les accords internationaux pour justifier des offensives vers d'autres pays ne peut qu'avoir tort. Comme la plupart des dirigeants, il a insisté sur l'importance du droit international.
19h30
Dans les coulisses du sommet, tout est minutieusement préparé
Avec une telle concentration de chefs d'Etat et de gouvernement présents au Bürgenstock, l'effervescence règne dans les couloirs de l'hôtel où l'on met les petits plats dans les grands.
Nicolas Bideau, chef de la communication du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), organise l'arrivée du président ukrainien: "Je propose que toi et la présidente vous serriez la main à Zelensky et ensuite on fait juste une photo avec les deux chefs d'Etat", discute-t-il avec le conseiller fédéral Ignazio Cassis, chef du DFAE. Tout est minutieusement préparé.
Plusieurs centaines de journalistes sont mobilisés pour l'événement, notamment du côté ukrainien. "Nous avons fait un regroupement avec toutes les grandes télévisions ukrainiennes pour couvrir cet événement", explique une journaliste de la télévision ukrainienne 1+1 dans le 19h30.
Sont également présents des journalistes russes travaillant pour des agences de presse publiques.
19h20
"Bien sûr, il y aura des avis divergents autour de la table", estime Rishi Sunak
Le Premier ministre britannique Rishi Sunak est conscient que tous les participants à la conférence sur la paix en Ukraine ne sont pas d'accord. Mais l'agression russe "ne peut pas prévaloir", a-t-il affirmé. "Bien sûr, il y aura des avis divergents autour de la table". Mais tous les participants "cherchent une véritable trêve à ce conflit. Et ce n'est pas ce qui intéresse la Russie", a-t-il encore annoncé.
La réunion doit montrer que la communauté internationale défend les droits des différents Etats à décider de leur avenir, a encore ajouté le Premier ministre. "Nous voulons que ce jour soit celui où la voie vers une paix juste et durable s'est ouverte", a également insisté le Britannique.
18h45
La conférence du Bürgenstock a été lancée par Viola Amherd et Volodymyr Zelensky
La Conférence de haut niveau sur la paix en Ukraine s'est ouverte. La présidente de la Confédération Viola Amherd et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky ont lancé les discussions après le défilé de la centaine de délégations réunies au Bürgenstock (NW).
Un sommet aussi regardé par les élus suisses
Les élus suisses se disent eux aussi concernés par ce sommet, à l'instar de deux membres de la commission de la politique extérieur du Conseil national interrogé dans Forum. Pour le Vert genevois Nicolas Walder, c'est un "événement extrêmement important". Il manifeste "l'impatience de la majorité des Etats à aller vers la paix (...) C'est une première pierre à l'édifice de la paix", a-t-il félicité.
Une opinion que ne partage pas son collègue Pierre-André Page (UDC/FR) qui estime au contraire que ce sommet ne sert "à rien" à cause notamment de l'absence des pays importants. "Un processus de paix sans la Russie est impossible", a-t-il souligné.
Les discussions vont se poursuivre samedi soir et dimanche, en séances plénières et discussions en petit comité.
18h40
Les représentants européens fustigent la Russie
L'attitude de la Russie en Ukraine "prépare de futures guerres d'agression", selon la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Samedi soir, elle a plaidé au Bürgenstock pour que la Charte de l'ONU soit respectée.
"L'occupation russe n'est pas une solution adaptée", a affirmé la présidente devant les participants à la conférence sur la paix en Ukraine. Et de défendre le droit international.
De son côté, le chancelier allemand Olaf Scholz a relevé "la lutte existentielle", depuis deux ans, de l'Ukraine pour son intégrité. "Cette guerre nous affecte tous", a-t-il insisté. "Aucun pays ne veut plus la paix que l'Ukraine", a ajouté le chancelier allemand. Mais un cessez-le-feu sans une feuille de route pour une paix juste ne serait pas durable et n'aboutirait qu'à un conflit gelé, selon lui.
Les inquiétudes de sécurité de la Russie "ne peuvent justifier" l'offensive russe depuis deux ans, a-t-il encore dit.
18h35
Kamala Harris vise Vladimir Poutine qui "propose une reddition" de l'Ukraine
La vice-présidente américaine Kamala Harris s'en est prise au président russe Vladimir Poutine dans son discours au Bürgenstock. Il "ne propose pas de négociation, il propose une reddition", a-t-elle déploré samedi soir.
Elle a souhaité que la rencontre nidwaldienne contribue à faire revenir les milliers d'enfants déportés en Russie et augmente la sécurité alimentaire et la sécurité ukrainienne. Et oeuvre à une "paix juste et durable établie sur la Charte de l'ONU".
Chaque pays a le droit de "choisir ses alliances", a encore insisté l'Américaine, en référence à la volonté ukrainienne de rejoindre l'Otan.
18h30
L'Ukraine n'exclut pas une participation russe à l'avenir
L'Ukraine n'exclut pas une participation russe dans une prochaine conférence. Plusieurs principes doivent être toutefois garantis, de même que la reconnaissance que "nous sommes victimes d'un agresseur", a affirmé samedi le chef de l'administration présidentielle ukrainienne Andriy Yermak.
"Nous envisageons la possibilité de présenter ce plan de paix aux représentants russes. Nous pensons que cela pourrait se faire dans le cadre d’un deuxième sommet sur la paix", a-t-il indiqué au micro de Forum.
Mais plusieurs principes doivent être garantis selon lui. L’Ukraine devra être reconnue comme victime d’un agresseur et ces discussions devront se dérouler de façon totalement transparente, à l’image de ce week-end. "Nous voulons montrer qu’il est possible et nécessaire de résoudre ce problème ouvertement, autour d’une seule table. Pas en coulisses, pas à travers des négociations secrètes. Afin que chaque pays comprenne pour quoi nous nous battons et pourquoi nous avons des positions aussi fortes."
Kiev a refusé que Moscou participe à la conférence sur la paix en Ukraine au Bürgenstock. La Suisse a assumé de ne pas convier la Russie, pour éviter que l'Ukraine ne décide de claquer la porte.
Andriy Yermak a aussi rappelé que la base de travail pour l’Ukraine ces prochaines heures sera la formule de paix en 10 points de Volodymyr Zelensky: elle comprend notamment le retour à la souveraineté et le retrait des troupes russes.
18h25
"Le second sommet devra établir la fin du conflit", pour Volodymyr Zelensky
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky estime que la seconde conférence sur l'Ukraine devra "établir la fin du conflit". Les travaux avant celle-ci devront permettre de soumettre un plan à la Russie, a-t-il affirmé samedi soir au début du sommet.
Ce week-end, il veut arriver à un plan d'action sur la sécurité nucléaire, la sécurité alimentaire et les questions humanitaires. "C'est possible", a-t-il insisté.
"Pourquoi la Russie n'est pas là ? Si la Russie voulait la paix, elle n'aurait pas fait la guerre", a-t-il encore dit.
18h20
Viola Amherd parle de la Russie à l'ouverture de la conférence
"Un processus de paix sans la Russie est inconcevable", a dit la présidente de la Confédération Viola Amherd en ouvrant la conférence sur la paix en Ukraine samedi soir. Elle a appelé toutes les parties à des "efforts".
L'objectif est "d'inspirer un processus qui mènera à un cadre de paix basé sur le droit international", a-t-elle affirmé devant la centaine de délégations. "Il nous revient de faire en sorte qu'il y a ait une seconde conférence", a-t-elle encore ajouté.
"Aujourd'hui est le jour où nous entamons la voie vers une paix juste", a affirmé de son côté le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Il a remercié le monde de montrer qu'il n'accepte plus une "guerre totale" et qu'il est "plus fort que Poutine".
"Nous devons mettre un terme à cette guerre" en nous appuyant sur la Charte de l'ONU, a-t-il insisté.
18h15
Une chorale de réfugiés ukrainiens a chanté l'hymne européen à Lucerne
L'"Ode à la joie" de Beethoven, qui est aussi l'hymne de l'UE, a été interprétée samedi après-midi sur la Jesuitenplatz à Lucerne par un chœur de plus de 70 réfugiés ukrainiens. Plusieurs centaines de personnes ont assisté à l'événement et applaudi chaleureusement.
Selon un communiqué, les choristes ukrainiens, qui ont quitté leur pays à cause de la guerre d'agression russe, voulaient ainsi notamment remercier la société suisse pour son hospitalité.
Le concert a été organisé sous la forme d'une flash mob, c'est-à-dire d'un attroupement apparemment spontané. Les instrumentistes sont d'abord arrivés sur la place des Jésuites avec des violons, des violoncelles et des contrebasses, puis les choristes les ont rejoints. Certains d'entre eux portaient des costumes traditionnels.
Le concert a été organisé par l'agente de musique Daniela Majer, de Berlin, et soutenu par l'Ukrainian Culture Network. Des chœurs de Berne, Zurich et Lausanne ont fait le voyage jusqu'à Lucerne. Les instrumentistes qui accompagnaient le chœur venaient pour la plupart de l'International Menuhin Music Academy, basée à Gstaad (BE).
17h55
Kamala Harris souhaite un sommet "très productif" au Bürgenstock
La vice-présidente américaine Kamala Harris a témoigné de sa confiance au début du sommet du Bürgenstock. "Je souhaite un moment très productif", a-t-elle déclaré.
En marge de la conférence en Suisse centrale, Volodymyr Zelensky a rencontré la délégation américaine conduite par Kamala Harris et le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan.
16h45
Les négociations sur la déclaration avancent, selon Ignazio Cassis
Les négociations sur la déclaration finale de la conférence du Bürgenstock sur l'Ukraine avancent, a assuré le chef de la diplomatie suisse Ignazio Cassis. Il a dit espérer un "pas dans la bonne direction."
Le conseiller fédéral a aussi souligné l'importance de cette conférence, selon lui la plus grande organisée depuis l'éclatement de la guerre en Ukraine en février 2022.
Plusieurs scénarios sont possibles, y compris une déclaration finale sans consensus qui donnerait la possibilité à chaque Etat de préciser s'il l'approuve ou non.
16h15
La société civile approuve une Déclaration de Lucerne pour la paix en Ukraine
La société civile aussi était réunie pour parler de la paix en Ukraine. Samedi après-midi, les participants, dont des parlementaires fédéraux, ont approuvé une Déclaration de Lucerne pour "un processus de paix international". Celle-ci demande à la Russie le retrait inconditionnel de ses troupes, qu'elle honore ses obligations internationales.
Les membres de la société civile condamnent le recours à la force par Moscou et les "atrocités" contre les civils en Ukraine (exécutions extrajudiciaires, violences sexuelles, torture ou déportations d'enfants) et demandent la libération de tous les détenus civils illégalement retenus et le retour des enfants acheminés en Russie. Ils ciblent aussi les attaques contre les infrastructures civiles, en violation du droit international humanitaire (DIH) et les assauts contre la centrale nucléaire de Zaporijia.
Tous les acteurs doivent oeuvrer à "une paix totale, juste et durable", selon ces revendications. La Charte de l'ONU et le droit international doivent constituer les principes d'une solution.
15h50
Olaf Scholz et Justin Trudeau arrivés à Zurich
Le chancelier allemand Olaf Scholz et le Premier ministre canadien Justin Trudeau sont arrivés en Suisse pour la conférence de paix.
L'Allemand a atterri après 15h00 à l'aéroport de Zurich et le Canadien, à 16h. Ils ont ensuite, chacun de leur côté, poursuivi leur voyage vers le Bürgenstock (NW).
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15h00
Kiev veut "écrire l'histoire", mais Berne a des "objectifs modestes"
La Suisse et l'Ukraine font entendre des tonalités différentes samedi. Alors que la présidente de la Confédération Viola Amherd a fait état d'"objectifs modestes", son homologue Volodymyr Zelensky s'est montré plus volontariste, voulant "écrire l'histoire" alors que Kiev entrouvre le scénario d'une participation future de la Russie.
"Nous voulons des étapes concrètes" mais "nous ne négocierons pas la paix" dans l'hôtel nidwaldien, a rappelé la présidente de la Confédération au côté du chef de l'Etat ukrainien. Elle a aussi répété que l'objectif est une première étape, "une compréhension commune" des principes d'une future paix établie sur la Charte de l'ONU.
"L'offensive russe a violé" celle-ci, a insisté la présidente. "Le monde est plus fort" que le président russe Vladimir Poutine, a ensuite affirmé Volodymyr Zelensky, souhaitant une "paix juste aussi vite que possible". Revendiquant un "succès commun" avec la Suisse, avec l'organisation d'une conférence qui rassemble une centaine de délégations, il a estimé que le sommet pouvait "écrire l'histoire".
13h20
Les sites fédéraux toujours visés par des cyberpirates prorusses
Un groupe de cyberpirates prorusses a continué samedi à attaquer des sites web de la Confédération ainsi que d'organisations impliquées dans la conférence au Bürgenstock (NW). Les attaques par surcharge se sont poursuivies comme prévu avant le début de la réunion, annonce samedi midi l'Office fédéral de la cybersécurité (OFCS).
Interrogée par Keystone-ATS, la porte-parole Gisela Kipfer a précisé que le groupe "NoName057(16)" est responsable de ces assauts. Les sites web visés pourraient être momentanément inaccessibles. L'OFCS n'avait toutefois pas connaissance, samedi, d'un cas de site bloqué.
Il s'agit d'attaques par déni de service distribué (Distributed Denial of Service, DDoS), lors desquelles l'attaquant inonde un serveur Internet pour empêcher les utilisateurs d'accéder aux services et sites. La Confédération est visée depuis plusieurs jours. Ces DDoS ne causeraient toutefois pas de dommages directs aux infrastructures informatiques.
13h10
A Lucerne, catholiques et réformés prient pour la paix en Ukraine
Des catholiques et des réformés ont prié pour la paix à Lucerne à l'occasion du sommet au Bürgenstock (NW). Dans la chapelle Saint-Pierre, ils ont espéré que la conférence "donne une chance à la paix".
La prière a été lue par l'évêque bâlois Felix Gmür, en tant que représentant de la Conférence des évêques suisses, et par le pasteur Martin Hirzel, de l'Église évangélique suisse. Une centaine de personnes ont assisté à la prière.
Les croyants ont invoqué Dieu pour soutenir la conférence de paix du Bürgenstock: "Dirige ses délibérations avec ta sagesse. Fais-lui trouver ce qui sert à tous, afin que la paix ait une chance".
"La violence ne mène pas à une paix juste", disait la prière, qui demandait à Dieu d'envoyer l'esprit d'amour qui chasse la haine, car la réconciliation et une paix juste devraient être possibles.
12h50
Nouvelle aide américaine
La vice-présidente américaine Kamala Harris est venue au Bürgenstock (NW) avec une nouvelle aide de 1,5 milliard de dollars pour l'Ukraine. Un tiers est prévu pour l'assistance énergétique, a annoncé samedi son bureau.
Et près de 330 millions déjà annoncés vont être redirigés vers les besoins énergétiques. Ce financement doit notamment permettre de réparer les dommages aux infrastructures provoqués par la guerre.
Plus de 370 millions vont eux être attribués en assistance humanitaire pour les besoins urgents des réfugiés, des déplacés internes et des communautés affectées par le conflit. Ce soutien va de l'aide alimentaire à la santé en passant par l'accès à l'eau potable.
Le Département d'Etat prévoit également 300 millions pour l'assistance à la sécurité civile ukrainienne pour les gardes-frontière et la police. Cette aide doit contribuer à mener des investigations sur plus de 120'000 cas présumés de crimes de guerre et autres atrocités. Depuis le début du confit, les Etats-Unis ont attribué plus de 4,7 milliards de dollars en soutien à l'Ukraine.
12h35
Un sommet commenté dans la presse
Avant même son réel coup d'envoi, le sommet du Bürgenstock est largement commenté dans la presse suisse et internationale.
12h30
Volodymyr Zelensky accueilli par Viola Amherd
Les premières délégations arrivent dans l'hôtel du Bürgenstock (NW). Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a ouvert les feux samedi à la mi-journée.
Il a été suivi quelques minutes plus tard par son homologue géorgienne Salomé Zourabichvili.
Le ballet des près de 60 chefs d'Etat et de gouvernement, ainsi que que des dizaines d'autres représentants de pays et d'organisations internationales se poursuivra une bonne partie de l'après-midi. Les discours officiels sont attendus vers 17h30.
10h55
Négociations attendues "jusqu'à la dernière minute"
Les négociations autour de la déclaration finale de la conférence sur l'Ukraine au Bürgenstock (NW) se poursuivent de manière intensive. Elles vont durer "jusqu'à la dernière minute", ont affirmé samedi des sources convergentes proches des discussions.
Le texte "se consolide", ont-elles encore ajouté. Au total, trois des dix points du plan de paix du président ukrainien Volodymyr Zelensky sont au menu de la conférence. Plusieurs scénarios sont possibles, y compris une déclaration finale sans consensus qui donnerait la possibilité à chaque Etat de préciser s'il l'approuve ou non.
SAMEDI 15 JUIN
La Suisse s'attend à "bien d'autres" étapes après le Bürgenstock
La présidente de la Confédération Viola Amherd voit dans la conférence du Bürgenstock un "engagement de la communauté internationale" vers une paix en Ukraine. Mais il faudra "bien d'autres" pas, admet son collègue Ignazio Cassis.
Dans une vidéo commune sur les réseaux sociaux diffusée dans la nuit de vendredi à samedi, les deux conseillers fédéraux affirment que tout est prêt pour accueillir samedi après-midi la centaine de délégations attendues dans l'hôtel nidwaldien. La réunion doit permettre "une compréhension commune de la voie vers la paix", répète Viola Amherd.
Des "idées" seront "peut-être différentes", ajoute le chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). L'objectif est d'établir une "confiance pour un premier pas", mais il en faudra "bien d'autres".
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Volodymyr Zelensky est arrivé en Suisse
Accueil à Zurich et direction le Bürgenstock
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a atterri vendredi après-midi à l'aéroport de Zurich, a constaté un photographe de Keystone-ATS. Il a ensuite poursuivi son voyage en hélicoptère jusqu'au Bürgenstock (NW) où débute samedi la conférence de paix sur l'Ukraine.
L'avion ukrainien transportant Volodymyr Zelensky a atterri peu après 17h00. Le président ukrainien a été accueilli notamment par l'ambassadeur suisse en Ukraine, Felix Baumann, et par l'ambassadrice ukrainienne en Suisse, Iryna Wenediktova.
Préparatifs
L'armée et la police surveillent les alentours du site de la conférence
Depuis jeudi midi et jusqu'à dimanche soir, le site de la conférence et ses environs sont bouclés par l'armée et la police. Sur terre, sur le lac, mais aussi en l'air, tout est fermé et interdit aux drones et les contrôles des personnes se déplaçant dans la zone concernent aussi les habitants.
Quatre mille militaires, des centaines de policiers cantonaux et des agents de la police fédérale sécurisent la zone désormais interdite sur 10 km2, jusqu'au lac des Quatre-Cantons.
"Plus on se rapproche du Bürgenstock, plus notre système de contrôle et nos dispositifs de sécurité se resserrent", indique le commandant et chef de la sécurité de la police cantonale de Nidwald dans le 19h30.
Trois points d'entrée et de contrôle de la zone ont été mis en place et les habitants de la région sont "limités dans leurs déplacements", témoigne l'un d'entre eux.
Liste des invités définitive
Peu de nations pro-russes seront présentes
Selon la liste définitive des invités dévoilée par le Département fédéral des Affaires étrangères, quelques-uns des pays du Sud global seront présents, mais pas les plus attendus, comme les BRICS, réputés proches de Moscou. Leur présence aurait pu donner une autre ampleur aux négociations de paix.
L’Inde enverra un ministre, mais pas le chef de son gouvernement Narendra Modi. L'Afrique du Sud dépêche une délégation, mais pas de président. Le Brésil viendra en observateur seulement, via son ambassadrice à Berne. Quant à la Chine elle n'a pas changé d'avis: elle ne viendra pas du tout. Le prince héritier saoudien Mohamed bin Salmane sera de son côté représenté par son ministre des Affaires étrangères.
Trois thèmes, pas de sujets qui fâchent
Malgré tout, cette conférence sera la plus importante réunion pour la paix depuis le début de la guerre en Ukraine. Ce sommet sera surtout l’occasion pour les chefs d'Etat occidentaux, Emmanuel Macron, Giorgia Meloni ou encore Rishi Sunak, de s'accorder sur les trois thèmes définis: sécurité alimentaire, sécurité des centrales nucléaires et des aspects humanitaires. Mais ce ne sera pas l'occasion d'aborder les questions qui fâchent, comme celle de l'intégrité territoriale de l’Ukraine. L'objectif étant de parvenir dimanche soir à une déclaration commune, et si possible à l'unanimité.
Une seconde étape au sommet pourrait être organisée hors du monde occidental, en Arabie Saoudite peut-être, mais surtout, avec les deux parties belligérantes.
Le calme avant la tempête
Point de situation vendredi à la mi-journée
Alors que les premières délégations internationales arrivent vendredi sur la montagne nidwaldienne, et que les regards du monde se tournent peu à peu vers la Suisse, la localité de Stansstad, au pied du Bürgenstock, vit encore normalement, à l'exception de l'incessant ballet d'hélicoptères qui tournoient au-dessus de la région. Mais l'important dispositif qui délimite désormais l'intérieur du périmètre sécurisé donne un indice précis sur l'importance de l'événement qui doit s'y tenir tout prochainement.
Sécurité alimentaire
Les pays africains face à leurs dépendances aux importations céréalières
La sécurité alimentaire est l'un des trois sujets au cœur des pourparlers du sommet. L'Ukraine et la Russie étant de grands exportateurs céréaliers et en concurrence sur les exportations, les enjeux sont importants, en particulier pour le continent africain ou le Proche-Orient.
L'Ukraine et la Russie ne se battent pas seulement sur le front. Au printemps 2023, le Kremlin a suspendu sa participation à l'accord sur l'exportation des céréales ukrainiennes en mer Noire. Kiev avait alors rouvert de façon unilatérale un couloir maritime depuis Odessa. Mais cette route reste à haut risque, les navires ukrainiens étant toujours vulnérables à l'aviation russe.
Dans ce contexte, le Sommet du Bürgenstock pourrait servir à relancer des discussions autour d'un accord qui pourrait s'avérer capital pour de nombreux pays africains, dont la sécurité alimentaire dépend de ces exportations. Ces pays ont été conviés par la Suisse, et leurs positions seront sans doute scrutées de près par la Russie. Avec le spectre de mesures punitives en cas de position trop critique du Kremlin.
Société des Ukrainiens de Suisse
"Le fait que la conférence ait lieu est un succès en soi"
La Suisse a invité 160 chefs d’Etat pour ce sommet au Bürgenstock. Si la liste définitive sera connue vendredi soir seulement, on sait déjà que ni la Russie, ni la Chine ne participeront. Le président américain Joe Biden ne fera pas non plus le déplacement.
Invité dans La Matinale, Andrej Lushnycky, président de la société des Ukrainiens de Suisse, n'estime toutefois pas que c'est un échec. "Je ne dirais pas que je suis déçu. Il y a quand même environ une nonantaine de pays et organisations qui y participent, donc je pense que c'est quand même une réussite de ce côté-là."
Andrej Lushnycky ne regrette pas que la Russie et la Chine ne soit pas présentes. "Je pense qu'il faut tout de même se mettre d'accord sur certains points. Les trois points qui ont été choisis pour le sommet Bürgenstock, sécurité alimentaire, sécurité nucléaire, ainsi que le retour des prisonniers de guerre et des enfants qui ont été enlevés, sont des points sur lesquels on peut se mettre d'accord, sur lesquels on peut construire des coalitions."
Et de conclure: "Je pense que c'est déjà un succès que cette conférence ait lieu. Tout dialogue dans un cadre de guerre, à mon avis, est important. "
Méfiance en Ukraine
La population ne voit pas toujours l'intervention de la Suisse d'un bon œil
Alors que le plan de départ de Volodymyr Zelensky comprenait des conditions très claires, notamment que la paix se fasse à la condition d'un retour aux frontières d'origine de l'Ukraine, la Suisse est accusée de pousser le président ukrainien à mettre de l'eau dans son vin pour convaincre, entre autres, les pays non alignés de se joindre aux discussions.
Mais pour la plupart des Ukrainiens, cette eau ressemble plus à du venin, estime la correspondante de la RTS en Ukraine Maurine Mercier. "De plus en plus me disent: j'ai l'impression que la Suisse nous tord un peu le bras", témoigne-t-elle.
La population estime que la Russie veut "éliminer l'Ukraine de la carte", car Moscou a commencé à grignoter le territoire il y a déjà dix ans en Crimée, et malgré les tentatives de négociations, le Kremlin a ensuite lancé son invasion. Les Ukrainiens craignent ainsi que le sommet ne soit qu'une occasion pour la Russie de gagner encore du temps.
Quels débouchés concrets?
Une "impulsion au processus de paix"
En l'absence de la Russie, force est d'admettre qu'un accord de paix a peu de chance de se dessiner au Bürgenstock. Et pour cause: malgré son intitulé, la Conférence n'affiche même pas réellement cette ambition. Les différentes séances plénières et les discussions thématiques aborderont principalement des thèmes annexes, structurés en trois axes: la sécurité alimentaire, la liberté de navigation en mer Noire et la sécurité de la centrale nucléaire de Zaporijjia.
La diplomatie suisse souhaite toutefois "donner une impulsion au processus de paix" et plaide pour une déclaration finale qui rappellerait la nécessité d'une "paix globale, juste et durable en Ukraine", s'appuyant sur le plan en dix points proposé par Kiev ainsi que sur la Charte de l'ONU.
La conférence "permettra à tous les États présents de faire part de leurs idées concernant la voie à suivre" en faveur de cet objectif, indique la Confédération. "Les travaux préparatoires pour la formulation d’une éventuelle déclaration finale sont en cours. Ils sont dirigés et coordonnés par la Suisse", souligne-t-elle également.
L'autre enjeu principal de ce grand rassemblement sera de montrer que Kiev, ou l'idée d'un processus de paix, peut compter sur un soutien plus large que celui des pays occidentaux. Car si la plupart des pays du Sud ont condamné à trois reprises Moscou à l'Assemblée générale de l'ONU pour atteinte à l'intégrité territoriale d'un pays voisin, la quasi-totalité a refusé de prendre des sanctions et se montre souvent critique de la vision occidentale du conflit.
Genèse du sommet
La Suisse se replace au centre de la diplomatie mondiale
Réunir ainsi une centaine de chefs d'Etat et de gouvernement pour lancer un processus de paix en Ukraine est le fruit d'un long labeur de la diplomatie suisse. Un travail qui a commencé dès juillet 2022 avec la conférence de Lugano, une discussion coorganisée par Berne et Kiev à laquelle ont participé une quarantaine d'Etats.
"La Suisse a surpris en parlant de reconstruction quelques mois après le début de l'invasion militaire russe", affirmait mercredi Nicolas Bideau, porte-parole du DFAE, dans le 19h30. "En pleine guerre, elle pense à la reconstruction, c'est une position visionnaire."
Le processus s'est poursuivi en octobre 2023 à Malte avec une réunion de conseillers et conseillères à la Sécurité nationale. Six semaines plus tard, Volodymyr Zelensky envoyait un tweet surprise depuis l'Argentine, annonçant que la prochaine réunion sur une "formule de paix" pour l'Ukraine aurait lieu en Suisse.
La crainte d'une déconvenue internationale
En janvier, le président ukrainien était reçu à Berne par Viola Amherd, scellant la tenue de la conférence et dopant les efforts du DFAE pour tenter de rallier le plus de participants, notamment hors du monde occidental. En effet, si la plupart des pays alignés avec l'OTAN ont confirmé leur présence, la diplomatie suisse était encore à pied d'œuvre ces derniers jours pour tenter de convaincre des pays comme l'Inde, le Brésil ou la Chine, dont la voix pèse lourd auprès des pays du Sud. Objectif: éviter l'impression d'entre-soi occidental.
C'est aussi dans ce but que le chef du DFAE Ignazio Cassis avait réalisé, dès le mois de février, une vaste tournée internationale.
L'autre crainte, c'est que le sommet n'accouche d'une déclaration qui ne soit pas assez rassembleuse, ou trop molle, et que cette conférence ne laisse le souvenir que d'une belle photo de famille prise dans un hôtel de luxe au bord du lac des Quatre-Cantons.
Liste des invités
Une centaine de dirigeants, Zelensky présent, Biden absent, les BRICS défiants
Un total de 92 pays, dont près de 60 chefs d'Etat et de gouvernement, participeront à la conférence pour la paix en Ukraine au Bürgenstock (NW). Parmi eux figurent des membres du G7 et du G20, l'Union européenne, trois organisations internationales (ONU, OSCE et Conseil de l'Europe), ainsi que deux représentants du monde religieux (le Vatican et le Patriarche œcuménique de Constantinople). En revanche, aucune ONG n’a été invitée.
Dans la liste publiée vendredi par le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) figurent près d'une cinquantaine de pays occidentaux. Au total, 56 chefs d'Etat et de gouvernement, auxquels s'ajoute la vice-présidente américaine Kamala Harris, seront accueillis par la présidente de la Confédération Viola Amherd et le conseiller fédéral Ignazio Cassis.
Outre le président ukrainien Volodymyr Zelensky, certains des principaux dirigeants de la planète devraient être présents, comme le chancelier allemand Olaf Scholz, le Premier ministre japonais Fumio Kishida ou le président français Emmanuel Macron. La Turquie, médiatrice entre Kiev et Moscou, sera elle aussi présente.
Jeudi encore, des sources proches du dossier affirmaient que la délégation britannique serait emmenée par le secrétaire aux affaires étrangères David Cameron. Désormais, le Premier ministre Rishi Sunak, en difficulté à quelques semaines des élections dans son pays, est annoncé.
Tous les membres de l'UE ne seront pas représentés au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement. Proche de la Russie, la Hongrie et la Slovaquie n'enverront que leurs chefs de la diplomatie. Tout comme la Roumanie. En revanche, le président du Conseil européen Charles Michel, celle de la Commission européenne Ursula von der Leyen et celle du Parlement européen Roberta Metsola seront bien là.
Parmi les pays dits du Sud, figurent plusieurs présidents africains comme l'Ivoirien Alassane Ouattara, le Ghanéen Nana Akufo-Addo, le Kényan William Ruto ou encore le Somalien Sheikh Hassan Mohammud. Côté sud-américain, leurs homologues argentin Javier Milei, colombien Gutavo Petro, chilien Gabriel Boric et équatorien Daniel Noboa feront le déplacement.
La Russie pas conviée
Le ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis a plusieurs fois répété qu'un processus de paix ne pourrait se faire sans la Russie. Cependant, la Suisse n'a pas invité Moscou au Bürgenstock. Ce choix fait suite notamment à des propos lapidaires de Sergueï Lavrov vis-à-vis de la diplomatie helvétique.
Lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU à New York fin janvier, le chef de la diplomatie russe avait notamment fustigé la reprise par Berne des sanctions occidentales vis-à-vis de Moscou. "J'ai essayé de leur expliquer que le médiateur devait être impartial et neutre", avait-il commenté après une rencontre avec Ignazio Cassis. En avril, il avait encore estimé que la Suisse s'était transformée en un pays "ouvertement hostile" à la Russie.
Malgré tout, le DFAE précise que la Suisse continue de travailler à l'intégration de la Russie au processus de paix, sans préciser comment.
La Chine, de son côté, a estimé fin mai qu'il lui serait "difficile" de participer au sommet si la Russie n'y était pas conviée, faisant état d'un "décalage évident" entre les dispositions de la conférence et "les attentes générales de la communauté internationale".
De son côté, le président brésilien Lula était présent à Genève jeudi pour une réunion de la Coalition mondiale pour la justice sociale avant de rejoindre le G7 en Italie. Mais il ne profitera pas de sa présence en Europe pour se rendre au Bürgenstock. Le Brésil sera représenté par un ambassadeur. L'Arabie saoudite dépêchera elle son ministre des Affaires étrangères Faisal bin Fahrad al-Saud. L'Afrique du Sud préfère envoyer un émissaire.
Sur les pays partenaires de la Russie au sein des BRICS+, seul l'Inde a annoncé envoyer une délégation en Suisse. En mai, le Brésil et la Chine ont évoqué pour leur part la mise sur pied d'une autre conférence sur l'Ukraine, celle-là en présence de la Russie.
Haute sécurité
L'armée largement mobilisée et des premières cyberattaques
L'armée suisse mobilise depuis lundi quelque 4000 militaires pour assurer la sécurité de la conférence, en soutien de la police cantonale de Nidwald. Elle assume la protection des installations, la reconnaissance et les engagements aériens, ou encore la surveillance des lacs. Elle assurera aussi le transport aérien, la logistique et l'aide au commandement.
La sécurité aérienne sera garantie dans toute la Suisse par des F/A-18 patrouillant en permanence, des systèmes de défense sol-air et des radars supplémentaires. Des restrictions d'utilisation de l’espace aérien sont entrées en vigueur jeudi matin et dureront jusqu'à lundi 20h00. Elles valent pour les vols à vue, les vols non commerciaux aux instruments et les vols de drones sans pilote.
Les autorités suisses ont constaté jeudi "comme prévu" les premières cyberattaques liées à l'organisation de la Conférence. "Il n'y a actuellement pas de danger aigu", a rassuré l'Office fédéral de la cybersécurité. Ces manoeuvres de surcharge "par déni de service distribué" (DDOS) ont entraîné de petites pannes, mais sont demeurées "dans la plage de tolérance définie".
Au cœur du dispositif médiatique, la Société suisse de radiodiffusion et télévision (SSR) mettra sa production à disposition des médias du monde entier. Ce rôle clé pourrait faire d'elle la cible de potentielles cyberattaques. "Pour moi, le scénario du pire, ce serait que nos programmes (...) soient coupés, ou qu'ils soient modifiés, par exemple avec de la propagande", ajoute Michel Gachet, responsable de la sécurité de l'information à la SSR. Pour éviter un tel scénario, le service public a largement renforcé sa vigilance et son personnel prêt à intervenir en cas de besoin.
La conférence comprend des séances plénières en présence de tous les chefs de délégation, ainsi que des discussions sur différents thèmes en plus petits groupes. Plusieurs conférences de presse et cérémonies officielles sont également planifiées:
Samedi 13h30: Déclaration conjointe à la presse de Viola Amherd et Volodymyr Zelensky.
Samedi 16h30-17h30: Cérémonie d'accueil officielle suivie des déclarations officielles d'ouverture du sommet.
Dimanche 14h30: Cérémonie de clôture, suivie de conférences de presse séparées de Volodymyr Zelensky puis de Viola Amherd et Ignazio Cassis.