L'UE annonce un prêt de 35 milliards d'euros pour l'Ukraine, financé par les avoirs gelés russes

La Suisse a rappelé vendredi qu'elle n'entend pas s'associer à la démarche de l'UE qui a annoncé un prêt de 35 milliards d'euros à l'Ukraine, financé par les avoirs russes gelés. Le SECO fait valoir l'aspect de l'Etat de droit mais aussi des systèmes différents dans la détention des avoirs.

Les autorités suisses "continuent de suivre de près les discussions internationales et d'échanger avec leurs partenaires étrangers. Pour la Suisse, il est essentiel que toute solution respecte pleinement les principes de l'État de droit et du droit international et préserve la stabilité financière", a-t-il indiqué.

Il a précisé qu'au 13 août 2024, 7,1 milliards de francs étaient gelés en Suisse. Il s'agit pour l'essentiel d'avoirs financiers, de 17 biens immobiliers, des véhicules de luxe, des œuvres d'art, du mobilier et des instruments appartenant à des personnes physiques, entreprises et organismes sanctionnés.

Par ailleurs, la Suisse a gelé 7,24 milliards de francs de réserves et d'avoirs de la Banque centrale de la Fédération de Russie. Toutes les transactions de cet institut sont interdites depuis le 25 mars 2022, soit quelques semaines après le début de la guerre d'agression russe contre l'Ukraine.

Une différence de modèle économique

Le SECO explique que les mesures de Bruxelles concernent exclusivement les profits exceptionnels générés par l'immobilisation des fonds de la Banque centrale russe dans l'UE. Ces fonds y sont détenus par des dépositaires centraux de titres (DCT), en particulier par Euroclear.

Or, relève le SECO, le modèle économique des DCT diffère de celui des banques commerciales. Contrairement à ces dernières, ils ne rémunèrent pas les dépôts de leurs clients. En raison des sanctions, les DCT ne sont pas en mesure de restituer ces fonds à la banque centrale russe, et de gérer les liquidités détenues. D'où les profits exceptionnels.

En Suisse, les avoirs de la banque centrale russe ne génèrent pas de tels revenus exceptionnels, car les actifs détenus par les institutions financières suisses sont déposés sous forme de liquidités auprès de banques commerciales, souligne encore le SECO.

Le parquet polonais a annoncé vendredi avoir mis en examen un ressortissant russe soupçonné d'avoir organisé l'attaque contre Léonid Volkov, proche collaborateur du défunt opposant russe Alexeï Navalny. Attaqué le 12 mars 2024 à coups de marteau devant son domicile à Vilnius, en Lituanie où il vit en exil, Léonid Volkov avait dû être brièvement hospitalisé.

"La semaine dernière, un ressortissant russe a été mis en examen, soupçonné d'avoir dirigé l'agression" contre Léonid Volkov, le 12 mars 2024 à Vilnius, a indiqué le parquet national dans un communiqué.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit "espérer" que Joe Biden soutiendra son plan visant à mettre fin à la guerre avec la Russie et qu'il doit lui présenter la semaine prochaine lors d'un déplacement aux Etats-Unis.

"J'espère vraiment qu'il soutiendra ce plan" qui se fonde sur des "décisions rapides de nos partenaires" devant être prises "entre octobre et décembre", a déclaré le leader ukrainien lors d'une conférence de presse à Kiev à l'occasion de la visite de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

"Dans ce cas, nous pensons que ce plan marchera", a précisé Volodymyr Zelensky, qui a annoncé récemment la préparation de ce "plan de victoire", après deux ans et demi d'invasion russe de son pays mais n'en a jamais dévoilé les détails.

Le chef de l'Etat ukrainien sera reçu le 26 septembre à la Maison Blanche par Joe Biden et, séparément, par la vice-présidente Kamala Harris, candidate démocrate pour la présidentielle du 5 novembre.

Volodymyr Zelensky a par ailleurs indiqué souhaiter "comprendre" la vision de la guerre en Ukraine de Donald Trump, candidat républicain, dont une éventuelle victoire pourrait saper le soutien militaire américain, crucial pour Kiev. "Je veux comprendre comment il le voit", a déclaré le chef de l'Etat, qui prévoit de rencontrer l'ex-président lors de son voyage aux Etats-Unis.

La Norvège va accroître de 5 milliards de couronnes (425 millions d'euros) son aide civile consacrée à l'Ukraine cette année et prolonger jusqu'à 2030 son programme de soutien pluriannuel, le portant à 135 milliards de couronnes, a annoncé le Premier ministre.

S'ajoutant à 22 milliards de couronnes déjà prévus en 2024 au titre de l'aide civile et militaire à l'Ukraine, ces 5 milliards supplémentaires seront destinés "aux besoins importants dans le civil", a déclaré Jonas Gahr Støre à la presse, après une rencontre avec les dirigeants parlementaires.

L'Union européenne entend accorder un prêt de 35 milliards d'euros à l'Ukraine, financé par les profits exceptionnels dégagés par les avoirs russes gelés en Europe, a annoncé à Kiev la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

"Je suis heureuse d'annoncer que la Commission a adopté les propositions qui vont permettre à l'Union européenne de prêter 35 milliards d'euros" à l'Ukraine, a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse aux côtés du président ukrainien Volodymyr Zelensky. "C'est un énorme pas en avant", a-t-elle ajouté.

>> Les précisions du 12h30 sur la visite d'Ursula von der Leyen :

Keystone/Pool via AP - Christoph Soeder

Le Conseil de défense et de sécurité nationale d'Ukraine a annoncé interdire l'usage de Telegram, messagerie très populaire fondée par le Russe Pavel Dourov, sur les appareils électroniques de fonction de la plupart de ses militaires et responsables, citant des raisons de "sécurité".

"Il a été décidé d'interdire l'installation et l'utilisation de Telegram sur les appareils officiels des représentants du gouvernement, du personnel militaire, des employés du secteur de la sécurité et de la défense, ainsi que des entreprises exploitant des infrastructures critiques", à quelques exceptions près, a indiqué le conseil dans un communiqué publié après une réunion sur "les menaces de sécurité nationale" représentées par l'application.

Le Comité d'enquête russe a affirmé que l'Américain mort en avril dans l'est de l'Ukraine, où il avait combattu avec les séparatistes prorusses, avait été torturé et tué par des soldats de l'armée de Moscou.

Cet ancien arboriculteur de 64 ans, né au Texas, avait rejoint en 2014 les séparatistes prorusses pilotés par Moscou, qui venaient alors d'ouvrir un conflit avec les forces de Kiev.

Il avait combattu à leurs côtés jusqu'en 2017 et était ensuite resté dans l'est ukrainien, se mettant au service des médias d'Etat russes, notamment Spoutnik, jusqu'à sa disparition début avril, alors qu'il était parti aider les victimes d'un bombardement, selon la télévision russe.

La diplomatie russe a balayé l'éventualité d'une rencontre entre Sergueï Lavrov et son homologue américain Antony Blinken lors de l'Assemblée générale de l'ONU à New York.

"Non, évidemment, de quoi peut-on parler avec lui?", a répondu sèchement Sergueï Riabkov, vice-ministre des Affaires étrangères, interrogé par l'agence Ria Novosti sur la possibilité d'une telle rencontre.

Plus de 130 chefs d'Etat et de gouvernement sont attendus à partir de dimanche à New York pour la grand-messe annuelle de l'ONU, à un moment où la communauté internationale semble incapable de régler les conflits en Ukraine, à Gaza, au Liban ou encore au Soudan.

Le site russe indépendant Mediazona et le service russe de la BBC ont indiqué avoir identifié quelque 70'000 soldats russes tués depuis le début de l'invasion russe en Ukraine en février 2022. Ce bilan est incomplet mais donne une idée de l'ampleur des pertes russes que le Kremlin maintient secrète.

Le décompte, arrêté au 19 septembre selon la BBC, provient de l'exploitation d'informations publiques, comme des communiqués officiels, des rubriques nécrologiques de médias ou des annonces de décès sur les réseaux sociaux, ainsi que de l'observation des tombes dans les cimetières de Russie.

"Nous avons identifié les noms de 70'112 soldats russes tués en Ukraine, mais le nombre réel est probablement beaucoup plus élevé", écrit la BBC.

Pertes ukrainiennes

Soucieuse de ne pas démoraliser sa population confrontée depuis plus de 2 ans et demi à l'invasion russe, l'Ukraine ne communique aussi que très peu sur ses pertes.

Fin février, le président Volodymyr Zelensky avait estimé à 31'000 le nombre de militaires ukrainiens tués, un nombre qui semble inférieur à la réalité selon les analystes et observateurs du conflit.

Le quotidien américain Wall Street Journal a lui estimé dans un article publié le 17 septembre que la guerre en Ukraine avait fait un million de morts et de blessés au total dans les deux camps.

"Une estimation confidentielle ukrainienne datant du début de l'année fait état de 80'000 soldats ukrainiens morts et de 400'000 blessés, selon des personnes au fait de la question.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a annoncé être arrivée à Kiev pour une visite consacrée à des discussions sur le soutien européen à l'Ukraine, les préparatifs de l'hiver et les prêts du G7.

"Ma 8e visite à Kiev intervient alors que la saison froide va bientôt commencer et que la Russie continue de viser les infrastructures énergétiques", a déclaré la cheffe de l'exécutif européen sur le réseau social X. "Nous aiderons l'Ukraine dans ses efforts courageux", a ajouté l'Allemande.

L'Ukraine est confrontée à d'importantes coupures d'électricité, ce qui laisse craindre un hiver rude. Le pays a perdu "plus des deux tiers" de sa capacité de production électrique, selon un rapport de l'Agence internationale de l'énergie.

Le Zurich Film Festival, qui aura lieu du 3 au 13 octobre prochain, maintient la diffusion du documentaire russe "Russians at war" malgré une vive controverse internationale. Le directeur artistique du festival l'a confirmé jeudi devant la presse.

Film de propagande ou oeuvre anti-guerre? Le documentaire de la réalisatrice canado-russe Anastasia Trofimova divise depuis sa programmation dans différents festivals. Diffusé à la Mostra de Venise et visé par des menaces au Festival International du Film de Toronto, il donne la parole à des soldats russes stationnés près de la frontière ukrainienne.

Dans ce contexte, l'annonce de sa diffusion à Zurich n'est pas passée inaperçue. Elle a été condamnée par Kiev. Le ministère ukrainien des affaires étrangères s'est dit indigné sur les réseaux sociaux et dénonce la "scène culturelle" donnée à la Russie afin qu'elle puisse "blanchir" ses crimes de guerre, pendant que les troupes russes continuent à commettre des atrocités contre le peuple ukrainien.

"Il ne faut pas fermer les yeux"

Pour le directeur artistique du Zurich Film Festival Christian Jungen, ce documentaire qui donne la parole à des soldats qui ne comprennent pas les causes de la guerre et montre comment les jeunes sont utilisés comme de la chair à canon pour la cause patriotique en dit plus sur le conflit que cent articles de presse.

"Il ne faut pas fermer les yeux quand des films nous parlent d'une réalité désagréable. Dans un monde où le journalisme est en crise, le cinéma documentaire peut jouer un rôle important pour approfondir les connaissances des conflits", a-.t-il défendu vendredi dans La Matinale de la RTS.

>> Ecouter le sujet de La Matinale :

Keystone - Michael Buholzer

>> Lire en détail : Le documentaire polémique "Russians at war" maintenu par le Zurich Film Festival

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a assuré que l'offensive lancée par Kiev dans la région frontalière russe de Koursk avait contraint la Russie à y déplacer 40'000 hommes.

La situation sur le front dans la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine où l'armée russe a progressé ces derniers mois jusqu'à mettre en péril la ville ukrainienne de Pokrovsk est "très préoccupante", mais Kiev a réussi à y réduire les capacités de Moscou, a dit Volodymyr Zelensky dans son message vidéo quotidien.

>> A Lire : La contre-offensive russe dans la région de Koursk a été arrêtée, selon l'armée ukrainienne