Les habitants de Kiev, la capitale ukrainienne, ont fait part jeudi de leurs doutes au lendemain de la présentation devant le Parlement ukrainien par leur président Volodymyr Zelensky de son "plan de victoire". Ce dernier est censé aider l'Ukraine à l'emporter sur la Russie.
Anatoliï, la soixantaine, émet ainsi de "gros doutes" sur l'utilité réelle de ce "plan de victoire", du fait en particulier de la "corruption et de tous les scandales" qui ont émergé depuis le début de l'invasion, y compris au sein du gouvernement et des forces armées. Il reconnaît ne pas avoir "tout" écouté du discours de Volodymyr Zelensky devant le Parlement.
Aliona, une femme de 20 ans à la chevelure peroxydée, est quant à elle plus positive. Elle "aime ce plan" et désire qu'il soit "réellement mis en oeuvre". "Je pense qu'il n'est pas très réaliste", concède-t-elle néanmoins, même s'"il n'est jamais trop tard pour espérer".
Guéorgiï, un ancien combattant de 56 ans, ne croit pas non plus à son application. "Ce que dit Zelensky est ce que dit Zelensky. Nous avons des problèmes qui n'ont pas été réglés", lâche-t-il d'un ton bourru, évoquant la mobilisation poussive des nouvelles recrues pour l'armée. "Il n'y a pas assez de personnes au front", insiste-t-il, dénonçant les centaines de milliers d'hommes en âge de combattre qui ont quitté l'Ukraine pour l'étranger.
Un plan "nécessaire"
Ces réactions contrastent avec celles des responsables ukrainiens, qui ont, pour leur part, applaudi le "plan de victoire" de Volodymyr Zelensky.
C'est le cas de Vadym Filachkine, le gouverneur de la région orientale de Donetsk, la plus durement touchée par les combats avec l'armée russe, qui en occupe une large partie et ne cesse d'avancer. "Il est maintenant temps de forcer la Russie à faire la paix d'elle-même, une paix réelle, juste et durable", a-t-il écrit mercredi soir sur Telegram, reprenant les mots du président Zelensky devant le Parlement.
Pour le gouverneur, ce plan "peut et doit être mis en oeuvre pour le bien commun et la destruction du mal mondial", une allusion faite à la Russie mais aussi a ses alliés que sont la Chine, la Corée du Nord et l'Iran, montrés du doigt par le président quand il a annoncé son plan.