Moscou promet "une réponse" à l'attaque de Kiev avec des missiles américains

L'aide de 20 milliards de dollars débloquée mardi par les Etats-Unis pour l'Ukraine, qui sera financée par les intérêts des avoirs russes gelés du fait des sanctions, est un "vol", a déclaré mercredi le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué, fustigeant "l'élan russophobe" du gouvernement de Joe Biden, à quelques semaines de la fin de son mandat.

"Aucune astuce pseudo-juridique, largement assaisonnée d'hypocrisie et de deux poids, deux mesures, ne restera sans réponse", a-t-il averti.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, qui préside le Conseil de l'UE jusqu'à fin décembre, a affirmé mercredi que le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait refusé une offre d'arrêt des hostilités avec la Russie pendant les fêtes.

De son côté, l'Ukraine dément avoir discuté avec Orban d'un éventuelle cessez-le-feu à Noël avec la Russie, ainsi que d'un important échange de prisonniers. "Comme toujours, la partie hongroise n'a pas discuté avec l'Ukraine. Et comme toujours, la Hongrie n'a pas prévenu (l'Ukraine, ndlr) de ses échanges avec Moscou", a déploré Dmytro Lytvyne, un conseiller à la présidence ukrainienne, dans un message écrit aux médias.

Le président Volodymyr Zelensky a accusé mercredi le Premier ministre hongrois Viktor Orban de saper "l'unité" européenne face à l'invasion russe de l'Ukraine avec son appel téléphonique à Vladimir Poutine.

"Personne ne doit promouvoir sa propre image au détriment de l'unité" et "l'unité en Europe a toujours été la clé" pour mettre fin à l'invasion russe, a lancé Zelensky. "Il ne peut y avoir de discussions sur la guerre que la Russie mène contre l'Ukraine, sans l'Ukraine", a-t-il ajouté, dans un message sur Telegram.

La Russie a promis mercredi "une réponse" à la nouvelle attaque ukrainienne menée dans la matinée, selon Moscou, avec des missiles américains ATACMS contre un aérodrome militaire dans le sud du pays, une ligne rouge pour Moscou.

Et elle pourrait frapper l'Ukraine "dans les prochains jours" avec, à nouveau, son missile de dernière génération Orechnik, supersonique et conçu pour porter des têtes nucléaires, a affirmé mercredi un haut responsable américain sous le couvert de l'anonymat.

Le premier tir de cette nouvelle arme avait visé la ville ukrainienne de Dnipro le 21 novembre.

L'armée russe a affirmé que les forces ukrainiennes ont attaqué mercredi un aérodrome à Taganrog, dans le sud de la Russie, à l'aide de missiles américains ATACMS. Elle a promis "une réponse".

"Il a été établi avec certitude que six missiles balistiques ATACMS de fabrication américaine ont été utilisés", a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué, précisant que deux avaient été "abattus" et "les autres (...) détournés par des équipements de guerre électronique". Vladimir Poutine a présenté comme une ligne rouge les attaques ukrainiennes contre le sol russe avec des armes occidentales.

Les pays membres de l'Union européenne se sont mis d'accord mercredi pour sanctionner environ 50 navires supplémentaires de la "flotte fantôme" qui permet à la Russie d'exporter son pétrole et son gaz en contournant les restrictions occidentales.

Cette mesure a été annoncée officiellement dans le cadre du 15e paquet de sanctions de l'UE visant les intérêts russes depuis l'invasion de l'Ukraine en 2022. Ce paquet inclut aussi des restrictions visant davantage d'entreprises chinoises pour leur collaboration avec l'armée russe, ont précisé des diplomates européens.

Le chancelier allemand a appelé mercredi les entreprises de son pays à investir en Ukraine qui pour lui est "un futur membre de l'UE", lors d'une conférence à Berlin sur la coopération économique entre les deux nations.

"Si vous investissez en Ukraine aujourd'hui et dans les années à venir, vous investissez dans un futur membre de l'UE", a dit Olaf Scholz lors du 7e forum économique germano-ukrainien.

Environ 2000 entreprises allemandes sont actives en Ukraine, pays avec lequel le montant des échanges commerciaux a cru de 8 à presque 10 milliards d'euros entre 2021 et 2023, a-t-il dit.

Et "après la guerre" déclenchée par l'invasion russe de février 2022, veut croire le chancelier, l'Ukraine connaîtra "des taux de croissance et des opportunités de développement que nous connaissons uniquement dans les pays d'Europe centrale et orientale qui ont rejoint l'UE au cours des deux dernières décennies".

Une frappe russe menée mardi sur Zaporijjia, grande ville dans le sud de l'Ukraine, a fait neuf morts et 22 blessés, selon un nouveau bilan fourni mercredi par les secours, alors que d'autres personnes pourraient se trouver sous les décombres.

Cette frappe, qui a notamment détruit une clinique et un immeuble de bureaux dans le centre-ville, est la dernière en date d'une série d'attaques qui se sont intensifiées dans le sud de l'Ukraine.

Zaporijjia est l'une des quatre régions ukrainiennes dont Moscou a revendiqué l'annexion en 2022, sans la contrôler totalement.

Des experts et militaires ukrainiens estiment que l'armée russe pourrait préparer une nouvelle offensive terrestre sur le front Sud, où les positions sont restées globalement inchangées depuis des mois.

Une telle attaque constituerait un défi pour l'armée ukrainienne, déjà à la peine sur le front Est et qui est engagée dans la région russe frontalière de Koursk, dont elle occupe une petite partie.

L'armée russe a revendiqué mercredi la reconquête de deux localités dans la région de Koursk, frontalière de l'Ukraine, où les forces de Kiev occupent plusieurs centaines de kilomètres carrés, depuis une offensive surprise en août.

"Des unités du groupement Nord, lors d'opérations offensives, ont libéré les localités de Darino et Pliokhovo", a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

L'opération dans la région de Koursk, la plus grande offensive en territoire russe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, avait pris Moscou au dépourvu dans une zone faiblement défendue et constitué un revers humiliant pour le Kremlin.

Si l'Ukraine avait déclaré avoir rapidement avancé sur plus de 1000 kilomètres carrés dans la région, les forces russes ont depuis revendiqué la reconquête de près de la moitié de cette surface.

Les combats s'y poursuivent, sans que Moscou ne parvienne pour l'heure à repousser entièrement les forces de Kiev, qui tiennent toujours la petite ville de Soudja, la principale localité conquise par l'Ukraine dans la région.

Cette opération ukrainienne n'a toutefois pas permis de relâcher la pression russe sur le front oriental en Ukraine, comme l'espéraient les autorités de Kiev. Ces dernières avaient évoqué plusieurs motifs pour cette offensive: porter les hostilités sur le territoire russe, empêcher une attaque russe dans la région ukrainienne de Soumy, forcer Moscou à dégarnir les autres fronts et faire des prisonniers en vue de les échanger contre des Ukrainiens.

L'Ukraine a frappé des cibles "militaires" et énergétiques en Russie pendant la nuit, a indiqué mercredi le président Volodymyr Zelensky alors que des responsables russes ont fait état d'attaques de missiles et de drones sur leurs régions frontalières.

L'armée ukrainienne a "porté des coups tangibles" et "touché des installations militaires" et sites énergétiques utilisés "dans l'agression contre notre Etat", a déclaré Volodymyr Zelensky sur Telegram sans donner davantage de précisions.

Plus tôt dans la journée, l'armée ukrainienne a indiqué avoir frappé un terminal pétrolier dans la région russe de Briansk utilisé, selon Kiev, par les forces russes dans leur guerre contre l'Ukraine.

Les autorités russes ont fait état de leur côté d'une attaque de drones ukrainiens à Briansk et d'une autre attaque de missiles à Taganrog, ville de la région de Rostov.

Des chaînes Telegram russes ont publié des vidéos présentées comme étant celles d'un important incendie sur ce site pétrolier de Briansk et des images supposées de l'attaque sur Taganrog sur lesquelles on peut entendre la des explosions en série.

La ville de "Taganrog a subi une attaque de missiles cette nuit", a de son côté indiqué le gouverneur de la région de Rostov, Iouri Slioussar. Selon certains médias russes, l'attaque a sans doute visé une usine d'aviation.

L'Ukraine n'a pas fait de commentaires sur l'attaque contre la ville de Taganrog.

Le président russe Vladimir Poutine et le Premier ministre hongrois Viktor Orban ont discuté mercredi par téléphone et ont notamment "échangé leurs points de vue" sur la situation en Ukraine, a annoncé le Kremlin.

Dans un communiqué, la présidence russe affirme que Viktor Orban a dit chercher une solution "politico-diplomatique", en particulier grâce à "ses contacts avec des dirigeants occidentaux".

Pour sa part, lors de cet appel, Vladimir Poutine a dénoncé "la ligne destructrice du régime de Kiev" qui exclut une "résolution pacifique" du conflit.

Lundi, Viktor Orban s'est entretenu avec le président élu américain Donald Trump dans sa résidence en Floride, poursuivant sa "mission pour la paix" en Ukraine, selon Budapest.

Disant chercher une solution diplomatique au conflit en Ukraine, en rencontrant des responsables des deux camps, Viktor Orban avait irrité ses partenaires européens en juillet en allant voir Vladimir Poutine à Moscou, sans concertation préalable.

Donald Trump a estimé que sa priorité serait de "résoudre le problème de l'Ukraine avec la Russie", parmi les multiples crises en cours dans le monde. "Le Moyen-Orient est aussi une grande priorité", mais il pense que ce sera "moins difficile à gérer que l'Ukraine".

"La priorité, c'est de résoudre le problème de l'Ukraine avec la Russie. Ces deux pays subissent des pertes humaines incroyables. Des centaines de milliers de soldats sont tués", a affirmé samedi le président américain élu à l'hebdomadaire Paris Match lors de son passage à Paris pour la réouverture de la cathédrale Notre-Dame.

"Il y a énormément de crises dans le monde. Depuis quelques jours, on en a une nouvelle en Syrie. Ils devront se débrouiller tout seuls car nous ne sommes pas impliqués là-bas, et la France non plus", a-t-il ajouté dans cette interview publiée mercredi.

Donald Trump, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, a longtemps affirmé qu'une fois au pouvoir, il mettrait fin en "24 heures" au conflit qui dure depuis près de trois ans, suscitant des inquiétudes en Ukraine, qui craint d'être poussée à faire d'importantes concessions territoriales à la Russie en échange de la paix.

Samedi, pour la première fois depuis son élection, Donald Trump a rencontré à Paris le président ukrainien Volodymyr Zelensky, sous les auspices du président français Emmanuel Macron. Le lendemain, il a appelé à un "cessez-le-feu immédiat" et à des négociations, écrivant sur sa plateforme Truth Social que Volodymyr Zelensky était prêt à "conclure un accord et mettre fin à cette folie".

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Le président ukrainien a exprimé de son côté mardi sa "profonde reconnaissance" envers le milliardaire républicain pour "sa forte détermination" à mettre fin à la guerre avec la Russie.

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Keystone - Heather Khalifa

Selon un nouveau bilan de la police, quatre personnes ont été tuées et 19 blessées, dont un enfant de cinq ans, et d'autres victimes pourraient encore se trouver sous les décombres.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a condamné "une attaque brutale" des forces russes. Cette attaque a touché "des infrastructures civiles" dans le centre-ville de Zaporijjia, a indiqué sur Telegram le gouverneur régional, Ivan Fedorov.

Washington a annoncé mardi le déblocage de 20 milliards de dollars pour l'Ukraine, dans le cadre d'un prêt de 50 milliards de dollars promis par les pays du G7, et qui sera remboursé par les intérêts des avoirs russes gelés du fait des sanctions.

"Les États-Unis ont donné suite à leur engagement d'octobre (...), en transférant ces fonds" sur le fonds de la Banque mondiale dédié à l'Ukraine, "par l'intermédiaire duquel ils seront mis à la disposition de l'Ukraine", a indiqué le département américain du Trésor dans un communiqué.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, qui a rendu visite à Donald Trump dans sa résidence en Floride, poursuit sa "mission pour la paix" en Ukraine, a affirmé mardi le chef de la diplomatie du pays d'Europe centrale.

Ces discussions d'une durée de trois heures lundi ont montré "que les forces poussant pour la paix en Ukraine avaient raison de se réjouir de la victoire de Donald Trump", a déclaré à la presse le ministre hongrois des Affaires étrangères Peter Szijjarto, de retour à Budapest après ce voyage éclair aux Etats-Unis.

Les négociations de paix en Ukraine pourraient "commencer" cet hiver, a déclaré le Premier ministre polonais Donald Tusk alors que Varsovie prendra la présidence tournante de l'UE en janvier.

"Notre présidence sera co-responsable, entre autres, de ce que sera le paysage politique, de ce que sera la situation peut-être pendant les négociations (de paix), lesquelles, il y a là encore des points d'interrogation, commenceront peut-être en hiver cet année", a déclaré à la presse Donald Tusk.

Trois personnes ont été tuées et au moins 17 autres blessées dans des bombardements russes sur des localités proches de la ligne de front dans l'est et le sud de l'Ukraine, ont indiqué les autorités.

Deux personnes sont décédées et six autres ont été blessées au cours des dernières 24 heures dans la partie de la région de Donetsk (est), contrôlée par les forces de Kiev, a indiqué sur Telegram le gouverneur de ce territoire.

Près de 360 personnes, dont 49 enfants, ont par ailleurs été évacuées de la ligne de front dans cette région, a-t-il ajouté.

Dans la région méridionale de Kherson, elle aussi partiellement occupée, une personne a été tuées et onze blessées depuis lundi matin, selon les autorités régionales.

L'aide humanitaire helvétique en Ukraine ne sera pas augmentée. Le Conseil des Etats a tacitement enterré une motion centriste en ce sens.

Le conseiller national Thomas Rechsteiner (Centre/AG) demandait que le Conseil fédéral augmente significativement l'aide humanitaire helvétique en Ukraine. La Suisse fait figure de mauvaise élève, selon lui. L'Autriche, par exemple, a fourni plus de trois fois plus d'aide humanitaire qu'elle entre janvier 2022 et janvier 2023. La motion demandait aussi au Conseil fédéral de s'activer au niveau diplomatique en faveur de la paix.

Le Conseil fédéral a libéré en août 1,5 milliard de francs pour l'Ukraine et la région dans le cadre du financement de la coopération au développement et de l’aide humanitaire pour les années 2025 à 2028.

Entretemps, les commissions de politique extérieure ont chacune déposé une motion, chargeant le Conseil fédéral de soumettre au Parlement une base légale pour l'aide à l'Ukraine. Il n'est donc ni pertinent ni nécessaire d'attribuer au Conseil fédéral un mandat supplémentaire, a dit Marco Chiesa (UDC/TI) au nom de la commission.

La Suisse fournit déjà une contribution importante à l'Ukraine et à sa reconstruction. Le Conseil fédéral fait déjà ce que demande la motion, a aussi fait valoir le ministre des affaires étrangères Ignazio Cassis, rappelant aussi les conférences de Lugano et du Bürgenstock, organisées par la Suisse.

Un citoyen russo-allemand, accusé de vouloir "saboter" une voie ferrée à Nijni Novgorod en Russie sur ordre de Kiev, a été arrêté, ont annoncé les services de sécurité russes (FSB).

L'individu, né en 2003, est accusé d'avoir "préparé le sabotage d'un tronçon de voie ferrée dans la ville de Nijni Novgorod à l'aide d'un engin explosif" en échange "d'une récompense financière promise" par le renseignement ukrainien (SBU), a indiqué le FSB dans un communiqué.

Les faits remontent au mois de novembre, selon le FSB, qui a assuré avoir trouvé au domicile de l'accusé "des moyens de communication" attestant de messages échangés avec "un représentant" du SBU ukrainien.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exprimé mardi sa "profonde reconnaissance" envers Donald Trump pour "sa forte détermination" à mettre fin à la guerre avec la Russie, après avoir rencontré samedi le président élu américain à Paris.

Le président français Emmanuel Macron a été l'hôte d'entretiens avec Volodymyr Zelensky et Donald Trump au palais de l'Elysée samedi, au moment où les craintes grandissent en Ukraine quant au niveau de soutien militaire que le pays recevra de la part de la nouvelle administration américaine.

"Le plus important est de travailler ensemble pour mettre fin à cette guerre - c'est notre priorité absolue. Lors de la réunion à Paris, c'est exactement sur cela que nous nous sommes concentrés", a écrit le président ukrainien sur la plateforme X.

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