Volodymyr Zelensky appelle les Occidentaux à "renforcer urgemment l'Ukraine sur le champ de bataille"

La Russie a accusé mardi les Occidentaux d'être "complices" de l'assassinat d'un général russe à Moscou, revendiqué par l'Ukraine, du fait de leur manque de critiques envers ce type d'opérations menées par Kiev.

"Tous ceux qui se félicitent de ces attaques ou les passent sous silence délibérément sont complices", a indiqué la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, accusant les alliés de Kiev "d'approuver les crimes de guerre".

Les Etats-Unis, principal soutien militaire et financier de l'Ukraine, ont toutefois affirmé ne pas être impliqués dans l'attaque, Washington dénonçant l'implication de ce général dans des "atrocités".

"Je peux vous dire que les Etats-Unis n'en ont pas été informés à l'avance et n'étaient pas impliqués", a déclaré le porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller."C'était un général qui était impliqué dans un certain nombre d'atrocités. Il était impliqué dans l'utilisation d'armes chimiques contre l'armée ukrainienne", a-t-il assuré.

>> L'interview de Serguei Jirnov dans Forum :

Le Premier ministre polonais a assuré mardi à Lviv en Ukraine que son pays allait "veiller" à ce que d'éventuelles négociations sur la paix dans ce pays en guerre contre la Russie ne se soldent pas par des solutions "injustes".

"Nous serons très vigilants et participerons à tous les pourparlers possibles (...) Nous veillerons avant tout à ce qu'aucune négociation n'aboutisse à des décisions injustes", a dit Donald Tusk, à l'issue d'une rencontre avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Il a en outre déclaré que l'Ukraine n'avait "aucune raison pour céder à Moscou" en cas de négociations sur la paix dans ce pays agressé par Moscou.

"L'Ukraine n'a aucune raison de céder. L'Ukraine est victime d'un assaut. C'est Moscou qui doit reconsidérer (ses actions)", a souligné Donald Tusk, tout en ajoutant que "le seul moyen" de parvenir à cet objectif est de "coopérer et de soutenir l'Ukraine pleinement et solidairement, avant toute négociation".

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté mardi ses alliés occidentaux à "renforcer urgemment l'Ukraine sur le champ de bataille", alors que les forces de Kiev reculent depuis des mois face à l'armée russe.

"La principale chose qui nous unira", lors de la réunion jeudi avec les Européens à Bruxelles, "est de déterminer comment renforcer urgemment l'Ukraine sur le champ de bataille, politiquement et géopolitiquement", a déclaré le président ukrainien lors d'une conférence de presse avec le Premier ministre polonais Donald Tusk.

Les services de sécurité ukrainiens (SBU) ont indiqué mardi avoir arrêté des membres du "plus vaste réseau d'agents" russes. Ils étaient chargés d'espionner des aérodromes militaires pouvant accueillir les avions militaires F-16 fournis à l'Ukraine par les Occidentaux.

Kiev a reçu son premier lot de chasseurs F-16 de conception américaine début août, après avoir réclamé ces appareils pendant deux ans pour l'aider à intercepter les missiles russes. Précieux pour les forces armées ukrainiennes dans leur combat contre les forces russes, leur lieu de stationnement est tenu secret.

"Le service de contre-espionnage militaire du SBU a neutralisé un vaste réseau" comprenant 12 "agents russes et leurs informateurs", a affirmé mardi le SBU dans un communiqué. Ces personnes opéraient dans cinq régions du sud et de l'est du pays, pour "découvrir" la localisation "d'aérodromes militaires secrets" pouvant accueillir les F-16, selon la même source.

Au-delà de l'observation des F-16, les suspects auraient espionné des "positions de tir des systèmes de défense aérienne", ainsi que l'emplacement d'entreprises produisant des équipements de guerre électronique pour contrer les drones russes, toujours selon le SBU ukrainien.

La Russie a lancé une contre-offensive "intense", avec la participation de troupes nord-coréennes, dans sa région de Koursk, partiellement occupée par les forces ukrainiennes, a déclaré mardi le commandant en chef de l'armée ukrainienne Oleksandre Syrsky. "Depuis trois jours, l'ennemi mène des opérations offensives intenses dans la région de Koursk, en utilisant activement des unités de l'armée nord-coréenne" qui ont déjà "subi de lourdes pertes", a précisé le gradé.

Le commandant a assuré que les troupes ukrainiennes "tenaient fermement" les lignes "détruisant le personnel et l'équipement de l'ennemi".

Les services de renseignement militaire ukrainien (GUR) ont affirmé qu'"au moins 30 soldats" nord-coréens, combattant aux cotés de l'armée russe, ont été blessés ou tués samedi et dimanche dans la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine. Mardi, les forces spéciales ukrainienne ont affirmé avoir "détruit 50 militaires" nord-coréens et en avoir blessé 47 dans la région de Koursk, dans un communiqué.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé à une paix pérenne en Ukraine, lors d'une réunion de la Force expéditionnaire conjointe à Tallinn, en Estonie. "Nous comprenons tous que l'année prochaine pourrait être l'année de la fin de cette guerre, et nous devons faire en sorte que cela soit le cas", a lancé le dirigeant.

"Nous devons établir la paix de manière à ce que [le président russe Vladimir] Poutine ne puisse plus la briser, une paix qui ne soit pas seulement une pause, mais une paix réelle et durable", a insisté le président lors d'une déclaration vidéo.

La JEF est une coalition de dix pays menée par le Royaume-Uni et comprenant le Danemark, l'Estonie, la Finlande, l'Islande, la Lettonie, la Lituanie, les Pays-Bas, la Norvège et la Suède, associés autour des questions opérationnelles de défense dans le nord de l'Europe. Ces pays se sont engagés à fournir plus de 12 milliards d'euros d'aide militaire à l'Ukraine l'année prochaine, selon un communiqué commun.

Le Royaume-Uni a annoncé mardi une aide d'urgence de 35 millions de livres (environ 40 millions de francs) destinée à réparer les infrastructures énergétiques de l'Ukraine et à aider la population de ce pays qui entame son troisième hiver de guerre.

Vingt millions de livres seront consacrés à "des réparations essentielles sur le réseau de transport d'électricité", à de la production d'énergie et à la protection des infrastructures essentielles.

Les 15 millions restants permettront de fournir des produits de première nécessité aux plus démunis, ou encore des kits thermiques ou des générateurs aux civils ukrainiens.

Londres a également pris des sanctions à l'encontre de 20 navires supplémentaires de la "flotte fantôme" qui permet à la Russie d'exporter son pétrole en contournant les restrictions occidentales.

Les députés de la Douma d'Etat, chambre basse du Parlement russe, ont adopté à l'unanimité, en deuxième lecture, un projet de loi visant à restreindre fortement aux personnes désignées "agents de l'étranger" l'accès à leurs revenus perçus en Russie.

Les individus et les organisations déclarés "agents de l'étranger", dont beaucoup vivent désormais en exil, sont déjà soumis à de lourdes contraintes administratives, à des sanctions, voire à de la prison.

Selon ce nouveau document, ils auront désormais aussi l'obligation d'ouvrir un compte bancaire spécial où seront transférées leurs rémunérations pour des activités intellectuelles, les revenus de la vente de leurs biens immobiliers et véhicules ou encore ceux de leurs investissements en Russie.

L'accès à ce compte sera bloqué aux individus concernés jusqu'à ce que leur label d'"agent de l'étranger" ne soit levé, a expliqué sur Telegram le président de la Douma d'Etat, Viatcheslav Volodine, une condition quasiment impossible à remplir.

L'armée russe a revendiqué la prise de Gannivka, localité dans l'est de l'Ukraine, au moment où les troupes ukrainiennes peinent à enrayer les avancées russes dans cette zone du front.

Le ministère russe de la Défense a affirmé avoir pris cette localité située à moins de dix kilomètres au sud de Kourakhové, une ville qui se trouve à proximité d'un important gisement de lithium.

Les services de sécurité ukrainiens (SBU) ont revendiqué l'assassinat du haut responsable de l'armée russe Igor Kirillov dans une explosion à Moscou.

L'Ukraine considérait Igor Kirillov comme un "criminel de guerre" et une "cible tout à fait légitime", a ajouté cette source, accusant le général russe d'avoir ordonné l'utilisation d'armes chimiques contre les forces ukrainiennes.

>> Les précisions dans le 12h30 :

AP Photo/Keystone

Le général Kirillov, 54 ans, sanctionné en octobre par Londres pour le déploiement présumé d'armes chimiques en Ukraine, est le plus haut responsable militaire russe connu à avoir été tué depuis le début de l'offensive russe contre son son voisin ukrainien en février 2022.

Les Etats-Unis, principal soutien militaire et financier de l'Ukraine, "n'ont pas été informés à l'avance" et "ne soutiennent pas" ce type d'opérations, a réagi de son côté un haut responsable américain.

>> L'interview de Serguei Jirnov dans Forum :

Igor Kirillov, un haut responsable de l'armée russe, et son adjoint ont été tués dans une explosion survenue dans le sud-est de Moscou, a annoncé le Comité d'enquête russe, chargé des principales investigations dans le pays.

L'explosion a été provoquée par un déclenchement d'un engin explosif, a indiqué le comité. Selon les enquêteurs, cet engin a été déposé sur une trottinette garée près de l'entrée d'un immeuble résidentiel sur l'avenue Riazanski à Moscou.

Le général Igor Kirillov était le commandant des forces russes de défense radionucléaire, chimique et biologique. Sanctionné en octobre par Londres pour déploiement présumé d'armes chimiques en Ukraine, il est le plus haut responsable militaire russe à avoir été tué à Moscou depuis le début de l'invasion russe en février 2022.

Les vitres de plusieurs appartements ont été brisés par l'explosion et d'importants cordons de police ont été déployés autour. L'entrée de l'immeuble a été elle fortement endommagée.

"Une enquête criminelle pour assassinat des deux militaires à Moscou a été ouverte", a précisé le Comité d'enquête, en ajoutant que les enquêteurs sont en train d'établir "toutes les circonstances" des faits.

>> Les précisions de La Matinale :

AP/Keystone

Comme chaque hiver depuis le début du conflit, la Russie bombarde de manière systématique les infrastructures civiles ukrainiennes, et en particulier le réseau électrique.

Le pays et ses habitants doivent donc une fois encore vivre au rythme des coupures de chauffage et d'électricité.

>> Voir le reportage du 19h30 :

>> Et les explications de Tamara Muncanovic, envoyée spéciale de la RTS :

Les autorités ukrainiennes ont annoncé lundi l'ouverture d'une enquête contre le commandant d'une brigade de l'armée accusé de violenter ses soldats et de leur extorquer de l'argent, après les révélations d'un média.

Cette affaire éclate au moment où les forces ukrainiennes, confrontées à l'invasion russe du pays depuis bientôt trois ans, manquent de nouvelles recrues et sont en difficulté sur le front.

"Le service d'enquête du ministère de la Défense va commencer immédiatement à enquêter sur les allégations (...) concernant la situation au sein de la 211e brigade de pontons des forces de soutien des forces armées", a annoncé sur Facebook le ministre de la Défense, Roustem Oumerov.

Le chef de la diplomatie polonaise a estimé lundi que c'était la Russie qui devrait être "forcée" à engager des négociations de paix et non Kiev, alors que l'Europe craint des pressions de la future administration Trump pour un accord au détriment de Kiev.

Washington et l'UE devraient aider l'Ukraine "à atteindre une meilleure position pour d'éventuelles futures négociations, dans lesquelles c'est l'agresseur qui devrait être encouragé et forcé, et non la victime", a estimé Radoslaw Sikorski à Bruxelles.

Le président-élu américain Donald Trump veut parler à la fois aux présidents russe Vladimir Poutine et ukrainien Volodymyr Zelensky. Cela pour arrêter le "carnage" de la guerre en Ukraine, a-t-il dit lors d'une conférence de presse lundi.

"Nous allons parler au président Poutine et nous allons parler" à "Zelensky et aux représentants de l'Ukraine. Il faut arrêter ça, c'est le carnage", a dit le septuagénaire depuis sa résidence Mar-a-Lago en Floride.

"Une grande partie de ce territoire, quand on regarde ce qui est arrivé... Il y a des villes où il n'y a pas un bâtiment debout, c'est un chantier de démolition (...). Les gens ne peuvent donc pas retourner dans ces villes, il n'y a plus rien", a déclaré l'ex et futur président américain.

La Russie a conquis 189 localités ukrainiennes en 2024 et dispose de l'initiative sur "toute la ligne" de front, a affirmé lundi le président russe Vladimir Poutine dans un discours face aux principaux cadres de son ministère de la Défense.

"Les troupes russes disposent de l'initiative stratégique sur toute la ligne de contact" en Ukraine, a-t-il dit, revendiquant "la libération de 189 localités" courant 2024.

"Je tiens à souligner que l'année écoulée a été une année charnière s'agissant de la réalisation des objectifs de l'opération militaire spéciale", a-t-il ajouté, utilisant l'euphémisme de rigueur en Russie pour mentionner l'assaut contre l'Ukraine.

Le ministre russe de la Défense, Andreï Belooussov, qui s'exprimait après Vladimir Poutine, a lui indiqué que la Russie avait pris 4500 km2 de territoire ukrainien cette année, et avançait actuellement de "30km2 par jour".

Au moins 30 soldats nord-coréens combattant avec la Russie ont été tués ou blessés autour de plusieurs villages de la ligne de front dans la région russe de Koursk au cours du week-end, a annoncé lundi le service du renseignement militaire ukrainien dans un communiqué.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré samedi que Moscou avait commencé à mobiliser "un nombre notable" de troupes nord-coréennes afin de repousser les troupes ukrainiennes de la région de Koursk, où elles ont lancé une incursion en août dernier.

C'est la première fois que Kiev fait état de pertes nord-coréennes de cette ampleur.

Le secrétaire général de l'Otan Mark Rutte recevra mercredi à Bruxelles le président ukrainien Volodymyr Zelensky et plusieurs dirigeants européens, a annoncé l'Alliance lundi à quelques semaines de l'arrivée au pouvoir de Donald Trump.

"Le secrétaire général va rencontrer le président Zelensky mercredi. D'autres dirigeants européens sont à Bruxelles à l'occasion d'un sommet européen et certains d'entre eux les rejoindront pour discuter du soutien à l'Ukraine, en particulier en matière de défense anti-aérienne", a indiqué un responsable de l'Alliance.

Le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz, le premier ministre polonais Donald Tusk et le chef du gouvernement britannique Keir Starmer devraient participer à cette réunion informelle, selon des sources diplomatiques.

Antonio Costa, le président du Conseil européen, qui regroupe les 27, et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen devraient également les rejoindre, un mois avant l'entrée en fonctions du président élu Donald Trump aux Etats-Unis.

>> A Lire : La Russie s'empare de villages dans des zones stratégiques de l'est de l'Ukraine