Le suivi de la guerre en Ukraine [Reuters]
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La Russie affirme avoir déjoué de nouvelles attaques nocturnes de drones, notamment sur Moscou

- Ce dimanche, un bombardement russe a fait une quarantaine de blessés, dont sept enfants, à Kharkiv, rapporte Oleh Synehoubov, le gouverneur de la région.

- La Russie a pilonné aux premières heures de la journée de lundi la capitale ukrainienne Kiev, ont déclaré les autorités locales.

- La Russie a affirmé dimanche matin avoir déjoué de nouvelles attaques nocturnes de drones dans l'ouest, dont une, "massive", dans la région de Briansk, frontalière de l'Ukraine, et une autre qui a ciblé la capitale russe, sans faire état de victimes.

- Le site russe indépendant Mediazona, en collaboration avec le service russe de la BBC, a indiqué samedi avoir identifié plus de 66'000 soldats russes tués depuis le début de l'invasion en Ukraine, en février 2022.

- Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé le limogeage du commandant de l'armée de l'air, quelques jours après le crash d'un avion de combat F-16, un précieux équipement militaire récemment livré à Kiev par ses alliés occidentaux. Selon une députée ukrainienne, il a été abattu par erreur par un système antiaérien Patriot de l'armée ukrainienne.

Suivi assuré par RTSinfo

21h00

Une frappe russe a fait une quarantaine de blessés à Kharkiv

Le gouverneur de la région de Kharkiv a annoncé qu'une frappe russe sur cette ville du nord-est de l'Ukraine avait fait, d'après un dernier bilan, au moins 47 blessés, dont sept enfants.

Un centre sportif, un bureau de poste et un centre commercial ont notamment été touchés, a-t-il raconté.

L'attaque a causé "des destructions de grande ampleur et des incendies" et des personnes "pourraient se trouver sous les décombres", ont souligné les services de secours.

Un pompier se tient devant un centre commercial de Kharkiv, détruit de dimanche par une frappe russe. [AFP - SERGEY BOBOK]
Un pompier se tient devant un centre commercial de Kharkiv, détruit de dimanche par une frappe russe. [AFP - SERGEY BOBOK]

15h10

Moscou va revoir sa doctrine nucléaire en raison des actions de l'Occident en Ukraine

La Russie va modifier sa doctrine nucléaire en réponse aux actions de l'Occident dans le cadre du conflit en Ukraine, a déclaré dimanche le vice-ministre des affaires étrangères, Sergei Ryabkov, cité par l'agence de presse d'État TASS. Ce dernier n'a pas précisé en quoi consisteraient ces changements.

La doctrine nucléaire actuelle de la Russie, définie dans un décret du président Vladimir Poutine en 2020, stipule qu'elle peut utiliser des armes nucléaires en cas d'attaque nucléaire par un ennemi ou d'attaque conventionnelle menaçant l'existence de l'État.

La Russie, qui accuse l'Occident d'utiliser l'Ukraine par procuration pour lui faire la guerre, a déjà déclaré qu'elle envisageait des changements, sans jamais être aussi catégorique que Sergei Ryabkov: "Le travail est à un stade avancé et il y a une intention claire de faire des corrections", a-t-il déclaré, selon des propos rapportés par TASS.

Sergei Ryabkov a ajouté que cette décision était "liée à l'escalade (des) adversaires occidentaux (de la Russie)" dans le cadre du conflit en Ukraine.

>> Lire aussi : Vincent Desportes: "Les craintes d'un accident nucléaire à Koursk font partie de la manipulation russe"

10h10

Un bombardement russe fait un mort et quatre blessés dans la région de Sumy, selon Kiev

Un civil a été tué et quatre autres blessés lors d'un bombardement russe dans la région ukrainienne de Sumy, à la frontière entre les deux pays belligérants, a déclaré dimanche l'administration ukrainienne locale.

"Au cours de la nuit et de la matinée, les Russes ont effectué 18 tirs d'obus sur les territoires frontaliers et les localités de la région de Sumy ; 47 explosions ont été enregistrées", a indiqué l'administration sur Telegram. Neuf districts de la région ont été attaqués.

L'armée de l'air ukrainienne a déclaré dans un autre communiqué qu'elle avait détruit huit des onze drones d'attaque russes utilisés pendant la nuit: "Cette fois, les occupants ont pris pour cible les céréales ukrainiennes et la logistique du secteur agricole, en particulier dans les régions de Mykolaiv et de Sumy", a déclaré l'armée de l'air, sans donner plus de détails.

La région de Sumy est limitrophe de la région russe de Koursk, où les forces ukrainiennes ont lancé une importante incursion transfrontalière le 6 août. Les troupes russe continuent quant à elles d'avancer vers le centre stratégique de Pokrovsk, dans l'est de l'Ukraine.

09h55

L'Ukraine a visé une raffinerie et des centrales électriques selon la Russie

Des débris de drones ukrainiens ont déclenché des incendies à la raffinerie de pétrole de Moscou et à la centrale électrique de Konakovo dans la région de Tver, l'un des plus grands producteurs d'énergie du centre de la Russie, ont déclaré dimanche des responsables russes et des médias.

Le maire de Moscou, Sergei Sobyanin, a indiqué que plusieurs drones avaient visé la raffinerie de Moscou et qu'un incendie était en train d'être éteint dans une "salle technique séparée" de l'usine.

Selon l'agence de presse russe TASS, citant des responsables des services d'urgence, l'incendie a été classé au niveau de complexité le plus élevé, ce qui pourrait impliquer l'intervention d'unités de secours supplémentaires.

La raffinerie située dans le sud-est de la capitale russe appartient à Gazprom Neft, la branche pétrolière du géant gazier russe Gazprom. Gazprom Neft s'est refusé à tout commentaire.

Quant au gouverneur de Tver, Igor Rudenya, il affirme que l'approvisionnement en électricité et en gaz n'est pas interrompu. Il n'a pas précisé où s'était déclaré l'incendie.

DIMANCHE 1ER SEPTEMBRE

Moscou dit avoir déjoué une attaque "massive" de drones dans l'ouest

La défense antiaérienne russe a abattu 158 drones ukrainiens au-dessus de 15 régions russes au cours de la nuit, dont deux au-dessus Moscou, a déclaré le ministère de la Défense dimanche.

Le ministère a indiqué sur Telegram que le plus grand nombre de drones, 122, ont été abattus au-dessus des régions de Koursk, Briansk, Voronej et Belgorod, qui sont limitrophes de l'Ukraine.

"Nos défenseurs repoussent une tentative d'attaque massive de drones sur le territoire de la région de Briansk", a déclaré le gouverneur de la région, Alexandre Bogomaz.

Une centrale électrique au charbon située près de la ville aurait été touchée, de même qu'une raffinerie de pétrole située à l'intérieur limites de la ville.

Au cours de la nuit de samedi à dimanche, la défense russe a également abattu des engins dans les régions de Belgorod. [KEYSTONE]
Au cours de la nuit de samedi à dimanche, la défense russe a également abattu des engins dans les régions de Belgorod. [KEYSTONE]

Ce tir de barrage intervient quelques jours après que les infrastructures énergétiques de l'Ukraine ont été la cible de plus de 200 drones et missiles russes, dans le cadre de l'une des plus importantes attaques de ce type.

17h30

Un bombardement russe fait deux morts dans la région de Kharkiv

Un bombardement russe a tué deux personnes et en a blessé dix autres, dont des enfants, dans un village de Kharkiv, a déclaré le gouverneur de la région ukrainienne.

Ce dernier a indiqué que les forces russes avaient frappé le village de Cherkaska Lozova, endommageant un bâtiment résidentiel.

"Deux femmes sont mortes", a précisé le gouverneur, ajoutant que "l'une a été extraite des décombres, l'autre est morte dans une ambulance."

16h30

Dans la région de Koursk, des milliers de personnes obligées d'abandonner leurs foyers

Scotchés aux informations qui leur parviennent sur leurs téléphones, Galina et son mari Andreï ont été évacués à la hâte, comme des dizaines de milliers de Russes, face à l'offensive ukrainienne dans la région de Koursk.

Une femme regarde son téléphone dans un centre pour personnes déplacées de la région de Koursk, le 29 août 2024. [AFP - TATYANA MAKEYEVA]
Une femme regarde son téléphone dans un centre pour personnes déplacées de la région de Koursk, le 29 août 2024. [AFP - TATYANA MAKEYEVA]

En près d'un mois, l'armée ukrainienne a revendiqué la prise de cent localités, poussant plus de 130'000 civils russes à évacuer. "Nous avons laissé partir tous les animaux (...) Nous avons abandonné le tracteur, la voiture, notre potager...", dit Galina.

Une femme évacuée attend de recevoir l'aide humanitaire dans le centre-ville de Koursk, en Russie, le 19 août 2024. [KEYSTONE - STRINGER]
Une femme évacuée attend de recevoir l'aide humanitaire dans le centre-ville de Koursk, en Russie, le 19 août 2024. [KEYSTONE - STRINGER]

Centre d'accueil pour 400 personnes

Depuis le 19 août, cette Russe et son mari ont trouvé refuge dans un grand centre d'accueil temporaire dans la région, à l'abri des combats.

Sur place, "400 personnes", dont 50 enfants, sont accueillies actuellement, d'après son responsable. Des psychologues y travaillent et des activités sont organisées au quotidien, notamment pour les plus petits, dit-il.

Chacun vaque à ses occupations: certains lisent ou mangent, quand d'autres lancent une lessive ou se maquillent. Mais les visages sont fatigués, inquiets, marqués.

14h50

L'Ukraine dit avoir repoussé une nouvelle attaque de drones russes

La défense antiaérienne ukrainienne a abattu 24 des 52 drones d'attaque russes qui ont attaqué le pays dans la nuit, tandis que 25 autres sont tombés d'eux-mêmes sans faire ni victimes, ni dégâts importants, a déclaré l'armée de l'air.

Dans un communiqué publié sur l'application de messagerie Telegram, l'armée de l'air a ajouté que les trois drones restant avaient continué à voler en direction de la Russie et de la Biélorussie.

L'Ukraine a recours à des contre-mesures électroniques pour faire "tomber" les drones hostiles sans que ceux-ci n'explosent, ainsi qu'à des groupes de chasseurs mobiles et à des systèmes de défense antiaérienne pour repousser les fréquentes attaques de drones et de missiles russes.

Les alertes aériennes ont retenti à plusieurs reprises dans la nuit de vendredi à samedi dans huit régions ukrainiennes, contraignant la population à se réfugier dans les abris.

Le personnel des services ukrainiens utilise des projecteurs pour rechercher des drones dans le ciel de la ville lors d'une attaque de drone russe. Kiev, Ukraine, le 29 août 2024. [REUTERS - Gleb Garanich]
Le personnel des services ukrainiens utilise des projecteurs pour rechercher des drones dans le ciel de la ville lors d'une attaque de drone russe. Kiev, Ukraine, le 29 août 2024. [REUTERS - Gleb Garanich]

À Kiev, où les alertes ont duré environ quatre heures, il s'agissait de la quatrième attaque de drone cette semaine, selon les autorités. Tous les drones qui visaient la ville ont été abattus et aucun dégât majeur n'a été signalé, ont indiqué les autorités de la capitale.

Des drones russes ont également été abattus dans les régions de Poltava, Tcherkassy, Kyrovohrad et Dnipropetrovsk, dans le centre de l'Ukraine, celles de Tchernihiv et Soumy dans le Nord et celle de Mykolaïv dans le Sud.

L'armée russe a également tiré cinq missiles au cours de l'attaque, a déclaré l'armée de l'air ukrainienne, sans donner d'autres détails.

14h05

Des médias indépendants auraient identifié plus de 66'000 soldats russes tués

Le site russe indépendant Mediazona, en collaboration avec le service russe de la BBC, a indiqué avoir identifié plus de 66'000 soldats russes tués depuis le début de l'invasion russe en Ukraine en février 2022.

Leur décompte, publié dans une enquête conjointe et arrêté au 30 août 2024, provient de l'exploitation de certaines informations, comme des communiqués officiels ou des parutions dans les médias et sur les réseaux sociaux, et de l'observation de tombes dans les cimetières.

Le décompte des décès russes selon Mediazona, en collaboration avec le service russe de BBC News. En orange, les soldats identifiés par leur nom; en hachuré, une estimation de la surmortalité chez les hommes, basée sur les données du registre des successions. [en.zona.media - Data: Mediazona and the BBC Russian Service; estimates by Meduza]
Le décompte des décès russes selon Mediazona, en collaboration avec le service russe de BBC News. En orange, les soldats identifiés par leur nom; en hachuré, une estimation de la surmortalité chez les hommes, basée sur les données du registre des successions. [en.zona.media - Data: Mediazona and the BBC Russian Service; estimates by Meduza]

"Au 30 août, nous connaissions les noms de 66'471 soldats russes morts à la guerre", a indiqué Mediazona dans un communiqué sur Telegram.

Mi-avril, les Mediazona et la BBC avaient dit avoir identifié plus de 50'000 soldats russes tués en Ukraine depuis le 24 février 2022. Les deux médias préviennent que leur décompte ne prétend pas être exhaustif.

Des sacs mortuaires sont alignés alors que des membres du groupe de recherche ukrainien "Platsdarm" travaillent à l'exhumation et à l'identification des corps de soldats russes morts près d'une ligne de front dans la zone de Bakhmut, région de Donetsk, Ukraine, le 1er août 2024. [KEYSTONE - NIKOLETTA STOYANOVA]
Des sacs mortuaires sont alignés alors que des membres du groupe de recherche ukrainien "Platsdarm" travaillent à l'exhumation et à l'identification des corps de soldats russes morts près d'une ligne de front dans la zone de Bakhmut, région de Donetsk, Ukraine, le 1er août 2024. [KEYSTONE - NIKOLETTA STOYANOVA]

Fin février, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait estimé à 31'000 le nombre de militaires ukrainiens tués, tandis que l'armée russe n'a communiqué qu'à de très rares reprises sur ses pertes militaires et ces chiffres sont considérés comme largement minimisés.

Le Kremlin a invoqué "la loi sur les secrets d'Etat" et "le régime particulier" pour justifier l'absence de communication officielle sur les pertes militaires russes.

En août 2023, le quotidien américain The New York Times, citant des responsables américains, évaluait les pertes militaires russes à 120'000 morts.

09h20

Un militaire tchétchène promu commentateur en chef d'une offensive

Coiffé d'un casque militaire ou d'un béret, le commandant tchétchène Apti Alaudinov est un visage connu des Russes sur les réseaux sociaux. Il y donne des nouvelles, toujours positives, des combats contre l'incursion ukrainienne dans la région de Koursk.

"Calmons-nous, prenons du pop-corn et regardons tranquillement nos gars détruire l'ennemi", lance-t-il au premier jour de cette offensive transfrontalière surprise début août.

Cette image, diffusée par l'agence publique russe Sputnik, montre Apti Alaudinov, chef adjoint de la direction principale du travail militaro-politique du ministère russe de la Défense, lors de la cérémonie d'investiture du président russe Vladimir Poutine au Kremlin, le 7 mai 2024. [AFP - SERGEI BOBYLYOV]
Cette image, diffusée par l'agence publique russe Sputnik, montre Apti Alaudinov, chef adjoint de la direction principale du travail militaro-politique du ministère russe de la Défense, lors de la cérémonie d'investiture du président russe Vladimir Poutine au Kremlin, le 7 mai 2024. [AFP - SERGEI BOBYLYOV]

Incapables de repousser les troupes ukrainiennes trois semaines après le début d'une opération qui les a pris de court, les hauts gradés de l'armée russe préfèrent rester muets. Apti Alaudinov, 50 ans, comble ce vide en publiant régulièrement des vidéos semblant tournées près du front.

Avec environ 275'000 abonnés sur Telegram, il est loin d'être une star d'internet, mais ses interventions sont reprises par les médias russes, notamment la télévision. Ce commandant est à la tête de l'unité des forces spéciales Akhmat composée de combattants tchétchènes, nombreux à avoir été envoyés en Ukraine par le dirigeant de cette république russe du Caucase, Ramzan Kadyrov.

Fort de son statut militaire, il a cherché à rassurer la population russe en soutenant que "l'ennemi (était) presque déjà stoppé" ou que la situation était "en train de se stabiliser", alors que l'Ukraine continuait d'avancer. Il a aussi récemment affirmé que cette guerre prendrait fin d'ici deux à trois mois.

08h45

En Ukraine, une majorité n'envisage pas d'abandonner une partie de son territoire à la Russie

Moins d'un Ukrainien ou d'une Ukrainienne sur 10 se dit prêt à abandonner les terres actuellement occupées par la Russie, soit environ 20%, selon un dernier sondage réalisé par la Fondation Kucheriv pour les initiatives démocratiques.

>> Ecouter le reportage de Maurine Mercier :

Malgré les victimes de la guerre, les Ukrainiens ne veulent pas céder face à la Russie. [Keystone - EPA/SERGEY DOLZHENKO]Keystone - EPA/SERGEY DOLZHENKO
La majorité des Ukrainiens ne veulent pas céder une partie de leur territoire à la Russie / Le Journal horaire / 1 min. / le 31 août 2024

En Ukraine, une écrasante majorité refuse de céder, notamment le Donbass et la Crimée. Seuls 20% envisageraient des négociations maintenant. En arrière-fond, il y a cette conviction en Ukraine que la Russie n'acceptera jamais l'existence de leur pays.

Cet été, côté russe, un sondage d'un institut réputé pour travailler de manière indépendante annonce que l'immense majorité des Russes sont satisfaits de leur vie, malgré la guerre.

A en croire les opinions publiques des deux côtés: les perspectives de négociations et de paix n'ont jamais été aussi éloignées.

SAMEDI 31 AOÛT

Le secrétaire général de l'Otan approuve l'offensive ukrainienne en Russie

Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a dit approuver l'offensive ukrainienne menée dans la région de Koursk, en Russie, dans une interview donnée au journal allemand Die Welt.

"Les soldats russes, les tanks et les bases militaires sont des cibles légitimes d'après le droit international", a justifié le dirigeant de l'Alliance atlantique. Le droit d'autodéfense de l'Ukraine, envahie par la Russie il y a plus de 900 jours, "ne s'arrête pas à la frontière", estime Jens Stoltenberg.

Démarrée à la surprise générale en août, cette contre-offensive "n'a pas été prévue avec l'Otan, et l'Alliance n'a joué aucun rôle". Mais l'organisation va continuer à soutenir l'Ukraine par des livraisons d'armes et de matériel, "vitales" pour contrecarrer l'invasion russe.

Malgré cette offensive dans la région de Koursk, Moscou continue de gagner du terrain régulièrement dans celle, ukrainienne, de Donetsk, qui demeure l'épicentre des combats. L'armée russe a revendiqué vendredi la prise de trois nouveaux villages: Novojelanné et Kostiantynivka, dans la région de Donetsk, et Synkivka, dans celle de Kharkiv.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a reconnu mercredi une situation "extrêmement difficile" pour son armée près de Pokrovsk, un important noeud logistique d'où les soldats russes sont désormais à moins de dix kilomètres.

22h15

Frappe meurtrière sur Kharkiv

Kharkiv, la deuxième ville d'Ukraine, située dans le nord-est à une quarantaine de kilomètres de la frontière russe, a été visée vendredi par une bombe planante russe, une arme particulièrement destructrice, ont déclaré les autorités ukrainiennes.

Un immeuble de 11 étages a été touché et au moins sept personnes ont été tuées, dont une adolescente de 14 ans, selon Igor Terekhov, le maire de cette cité qui comptait 1,4 million d'habitants avant la guerre.

L'attaque a également fait au moins 59 blessés, dont neuf enfants âgés de cinq à seize ans, d'après le gouverneur régional Oleg Synegoubov.

22h10

Frappe ukrainienne sur la région frontalière de Belgorod

Au moins cinq personnes ont été tuées et 37 blessées vendredi dans une frappe ukrainienne sur la région frontalière de Belgorod en Russie, a annoncé le gouverneur, accusant Kiev d'avoir fait usage de bombes à sous-munitions.

20h30

Le commandant de l'armée de l'air ukrainienne limogé

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé vendredi le limogeage du commandant de l'armée de l'air Mykola Olechtchchouk, au lendemain de l'annonce du crash d'un chasseur F-16 livré à Kiev peu de temps avant.

Selon l'armée ukrainienne, ce crash – dans lequel un pilote formé aux Etats-Unis a trouvé la mort – a eu lieu lors d'une attaque massive de missiles et drones russes menée lundi, mais peu d'informations ont été fournies sur cet épisode par les autorités ukrainiennes.

Selon la députée ukrainienne Mariana Bezougla, membre de la commission Défense du Parlement, le F-16 aurait en réalité été abattu par erreur par un système antiaérien Patriot utilisé par l'Ukraine "en raison d'une mauvaise coordination entre les unités".

Déjà trois avions ukrainiens abattus par erreur?

Dans un message sur Telegram, elle avait critiqué jeudi "la culture du mensonge" au sein du commandement militaire ukrainien, le fait "qu'aucun des généraux" n'ait été puni et que "le général Olechtchchouk reste en poste". Vendredi, elle a ajouté qu'il s'agissait "d'au moins la troisième fois" qu'un avion ukrainien était abattu par erreur par les défenses antiaériennes ukrainiennes. "Les deux incidents précédents, qui n'impliquaient pas de F-16, ont été officiellement imputés aux Russes", a-t-elle accusé.

Mykola Olechtchchouk avait, lui, promis sur Facebook, vendredi avant son limogeage, de "découvrir les causes de la catastrophe aérienne" avec le F-16, assurant "ne rien cacher". Il a accusé Mariana Bezougla de vouloir "discréditer les hauts responsables militaires" et les Etats-Unis, concepteurs des F-16 et des systèmes Patriot fournis à Kiev.

>> Relire aussi : L'arrivée des F-16 en Ukraine et l'incertitude de leur impact sur le conflit

Un avion de chasse F-16 de l'armée de l'air ukrainienne vole dans un lieu tenu secret en Ukraine, le 4 août 2024. [KEYSTONE - EFREM LUKATSKY]
Un avion de chasse F-16 de l'armée de l'air ukrainienne vole dans un lieu tenu secret en Ukraine, le 4 août 2024. [KEYSTONE - EFREM LUKATSKY]

18h25

Le ministre des Affaires étrangères hongrois en visite en Russie

Le ministre des Affaires étrangères hongrois Peter Szijjarto s'est rendu vendredi en Russie pour discuter de l'approvisionnement énergétique de Budapest avec le PDG de Gazprom, une visite susceptible d'accentuer les tensions avec Bruxelles.

"Sans le gaz russe, la sécurité énergétique de la Hongrie ne peut être garantie. Ce n'est pas une question d'idéologie, mais de physique et de mathématiques", a déclaré le chef de la diplomatie sur Facebook. "Il faut du courage en Europe aujourd'hui pour le dire, mais la Hongrie est satisfaite de la coopération énergétique russe", a-t-il ajouté dans un message accompagné d'une photo le montrant à Saint-Pétersbourg avec le patron de Gazprom Alexeï Miller.

La plupart du gaz hongrois vient de Russie

La Hongrie dépend quasi exclusivement du gaz russe. La plupart des livraisons arrivent via le gazoduc TurkStream et son prolongement, Balkan Stream, sous la mer Noire, vers la Bulgarie, la Serbie et la Hongrie.

Le reste provient d'un gazoduc traversant l'Ukraine. Or, Kiev a annoncé son intention de ne pas renouveler le contrat de transit la liant jusqu'au 31 décembre à la Russie. L'Ukraine bloque par ailleurs les livraisons du groupe Loukoïl, qui fournit via l'oléduc Droujba "un tiers des importations hongroises de pétrole". Une décision "inacceptable" dénoncée avec virulence cet été par Budapest.

18h10

L'Union européenne veut entraîner davantage de soldats ukrainiens

L'Union européenne, qui s'est fixé comme objectif de former quelque 60'000 soldats ukrainiens cette année, veut en faire davantage. "Nous envisageons d'avoir un centre de coordination à Kiev, mais il n'y a pas d'accord pour entraîner des soldats ukrainiens sur le sol ukrainien dans le cadre de structures européennes",  a indiqué vendredi le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

Le sujet divise les Vingt-Sept. Plusieurs pays, dont la France, l'Estonie ou la Suède, y sont favorables, mais d'autres y sont plus réticents, redoutant une escalade du conflit.

Appel à lever la restriction d'usage des armes à longue portée

Josep Borrell a également de nouveau lancé un appel à la levée des restrictions mises par les Occidentaux sur les armes qu'ils fournissent à l'Ukraine, balayant les craintes d'escalade avancées par les pays se refusant à lever ces restrictions. "Je pense qu'il est ridicule de dire qu'en permettant de viser des cibles à l'intérieur du territoire russe cela signifie être en guerre avec Moscou. Nous ne sommes pas en guerre avec Moscou", a-t-il affirmé.

Cette prise de position lui a attiré les foudres de Berlin, qui s'oppose ouvertement à la levée de ces restrictions, tout comme les Etats-Unis. "Vers la fin de son mandat, les déclarations de M. Borrell sont de plus en plus étranges. Une chose est claire: il parle de moins en moins en faveur de l'Union européenne mais de plus en plus pour lui-même", a-t-on indiqué de source proche du gouvernement allemand.

Le mandat de Joesp Borrell se termine en novembre ou décembre, en fonction de l'entrée en fonctions de la nouvelle Commission européenne

17h50

La Russie revendique la prise de trois nouveaux villages

L'armée russe a revendiqué vendredi la prise de trois nouveaux villages dans l'est de l'Ukraine, où elle poursuit son avancée face à des troupes ukrainiennes en infériorité numérique et manquant de puissance de feu.

Dans un compte-rendu concernant la semaine écoulée, le ministère russe de la Défense a affirmé s'être emparé de Novojelanné et Kostiantynivka, dans la région de Donetsk, et Synkivka dans la région de Kharkiv.

>> Lire aussi : A Pokrovsk, le risque d'un désastre opérationnel pour l'armée ukrainienne

15h30

Le bilan de la frappe russe près de Soumy s'aggrave

La frappe aérienne russe qui a touché la ville ukrainienne de Soumy, près de la frontière, vendredi vers 1h30 du matin a tué deux personnes et en a blessé huit autres, ont annoncé vendredi après-midi les autorités. Un premier bilan établi ce matin ne faisait état que de 9 blessés.

"Le corps d'une femme de 37 ans a été retrouvé sous les décombres", a détaillé le bureau du procureur régional dans un communiqué sur Facebook. Un peu plus tôt, ce même bureau évoquait la mort d'un homme de 48 ans, "des suites de ses blessures".

"Il est dangereux de rester dans ces territoires frontaliers, car l'ennemi continue de bombarder intensivement la région", a prévenu sur Telegram l'administration militaire de la région de Soumy, expliquant qu'il n'y avait "plus de temps à perdre" pour évacuer la ville. Quelque 180 localités de la région ont été identifiées comme devant être évacuées et 21'000 personnes ont déjà quitté des zones frontalières avec la Russie dans le cadre de ces évacuations.

15h00

Des mercenaires russes quittent le Burkina pour renforcer le front de Koursk

Des mercenaires russes installés depuis peu au Burkina Faso ont quitté le pays ouest-africain pour aller défendre la ville russe de Koursk, harcelée par les forces ukrainiennes, a indiqué leur patron à l'AFP.

Dans un entretien sur la messagerie Telegram, Viktor Yermolaev, commandant de la brigade Bear, a confirmé vendredi l'information du quotidien Le Monde selon laquelle une partie de ses effectifs avaient dû aller se battre en Russie.

Selon diverses estimations, confirmées à l'AFP par une source sécuritaire occidentale qui souhaite garder l'anonymat, une centaine de mercenaires des Bears ont quitté le Burkina sur un contingent total de 300 hommes. Ils sont notamment chargés d'assurer la sécurité de l'homme fort du pays, le capitaine Ibrahim Traoré. 

Des camions de l'armée russe endommagés dans la région de Koursk, le 9 août. Image d'illustration. [KEYSTONE - ANATOLIY ZHDANOV]
Des camions de l'armée russe endommagés dans la région de Koursk, le 9 août. Image d'illustration. [KEYSTONE - ANATOLIY ZHDANOV]

VENDREDI 30 AOÛT

Les frappes russes ont fait au moins 9 blessés à Soumy

Les attaques russes sur l'Ukraine dans la nuit de jeudi à vendredi ont blessé au moins neuf personnes, ont déclaré les autorités locales.

Une frappe aérienne sur la ville de Soumy, dans le nord-est du pays, a provoqué un incendie, poussant les autorités régionales à demander aux habitants de rester chez eux et de fermer les fenêtres.

Dans la région de Poltava (nord-est), une installation industrielle a été visée par une attaque de drone sans faire de victimes, a déclaré le gouverneur de la région.

L'armée de l'air ukrainienne a dit avoir abattu 12 des 18 drones lancés par la Russie au cours de la nuit au-dessus de cinq régions ukrainiennes. Quatre autres drones sont tombés sur le territoire ukrainien. La Russie a également utilisé un missile Iskander-M au cours de l'attaque, a ajouté l'armée de l'air.

19h00

Un avion F-16 s'écrase en repoussant une attaque de missiles russes

L'Ukraine a indiqué jeudi qu'un avion de chasse de conception américaine F-16, précieux matériel militaire livré récemment par les Occidentaux, s'était écrasé en repoussant une attaque de missiles russes, tuant son pilote.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'adressant à des militaires à côté d'un avion de combat américain F-16 le 4 août 2024. [KEYSTONE - Service de presse présidentiel ukrainien]
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'adressant à des militaires à côté d'un avion de combat américain F-16 le 4 août 2024. [KEYSTONE - Service de presse présidentiel ukrainien]

Selon l'état-major ukrainien, les F-16 ont permis d'abattre quatre missiles de croisière russes lors de cette attaque, mais "pendant l'approche de la cible suivante, la communication avec l'un des avions a été perdue".

"Il s'est avéré plus tard que l'avion s'est écrasé et que le pilote a été tué", a-t-il indiqué sur Telegram, sans préciser quand cet accident avait eu lieu ni l'identité du pilote.

L'annonce de cet accident intervient alors que l'Ukraine avait annoncé début août avoir reçu ses premiers avions de chasse occidentaux F-16, après une attente de plus de deux ans.

Selon le président Volodymyr Zelensky, l'Ukraine a utilisé ce type d'avion pour repousser les dernières frappes russes massives en début de cette semaine.

16h15

"Il est essentiel de continuer à soutenir l'Ukraine"

Le président Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Keir Starmer, qui se sont entretenus jeudi à l'Elysée, ont déclaré qu'il était essentiel de continuer à soutenir l'Ukraine aussi longtemps que nécessaire pour garantir sa défense et sa sécurité.

Le chef du gouvernement britannique est arrivé à Paris mercredi dans la soirée afin d'assister à la cérémonie d'ouverture des Jeux paralympiques.

Le président français Emmanuel Macron pose avec le Premier ministre britannique Keir Starmer lors de sa visite au palais de l'Élysée à Paris, le 29 août 2024. [KEYSTONE - ANDRE PAIN]
Le président français Emmanuel Macron pose avec le Premier ministre britannique Keir Starmer lors de sa visite au palais de l'Élysée à Paris, le 29 août 2024. [KEYSTONE - ANDRE PAIN]

13h05

Moscou revendique la prise de deux localités

L'armée russe a revendiqué jeudi la conquête de deux nouvelles localités dans l'est de l'Ukraine. Elle continue de progresser face à des troupes ukrainiennes en infériorité numérique et manquant de puissance de feu.

Des soldats russes tirent avec un canon en direction de positions ukrainiennes dans un lieu non divulgué en Ukraine. [KEYSTONE - Service de presse du ministère russe de la défense via AP]
Des soldats russes tirent avec un canon en direction de positions ukrainiennes dans un lieu non divulgué en Ukraine. [KEYSTONE - Service de presse du ministère russe de la défense via AP]

Dans son compte-rendu quotidien, le ministère russe de la Défense a annoncé la prise de Mykolaïvka, dans la région de Donetsk, et de Stelmakhivka, dans la région de Lougansk, qui est quasiment entièrement sous le contrôle de Moscou.

Le ministère ne précise pas exactement où se trouve Mykolaïvka mais, selon des chaînes d'experts militaires ukrainiens, une ville portant ce nom est récemment passée sous le contrôle des soldats russes.

Cette dernière est située à une quinzaine de kilomètres de Pokrovsk, un important noeud logistique, cible depuis plusieurs semaines des troupes russes qui s'en rapprochent, poussant les autorités locales à ordonner le 19 août l'évacuation des familles avec enfants de la ville et de ses alentours.

12h05

Ces personnes derrière les barreaux en Russie pour des motifs politiques

L'émission Tout un monde s'est entretenue avec Sergueï Davidis, qui dirige le programme d'aide aux prisonniers politiques au sein de l'ONG russe Memorial. L'avocat constate qu'il n'est pas possible de chiffrer le nombre de détenus dans cette situation en Russie.

"Parmi eux figurent, par exemple, des civils ukrainiens pris en otage, qui, même du point de vue de la loi russe, sont détenus sans aucune base légale. Ils sont en captivité en Russie et dans les territoires sous contrôle russe. Selon nos collègues ukrainiens, il y aurait plus de 7000 personnes dans cette situation. Et il y a d'autres catégories sur lesquelles on a peu ou pas d'informations. Des centaines de soldats faits prisonniers sont accusés de crime de guerre, et ce n'est pas possible de vérifier ces informations", liste-t-il.

Se prononcer à deux reprises contre la guerre constitue également une infraction pénale. Différentes lois permettent de neutraliser toute voix critique: "L'une des inculpations les plus fréquentes est la soi-disant justification du terrorisme. Cela peut être pour de simples propos ou déclarations en soutien aux actions des forces armées ukrainiennes. La justice poursuit par exemple des gens qui se sont exprimés de manière positive ou même neutre au sujet des attaques contre le pont de Crimée menées par l'armée ukrainienne", explique Sergueï Davidis.

>> Ecouter toutes les explications dans Tout un monde :

Les artistes Berkovitch et Petriïtchouk maintenues en détention [KEYSTONE - EPA/MAXIM SHIPENKOV]KEYSTONE - EPA/MAXIM SHIPENKOV
Ces prisonniers politiques russes toujours derrière les barreaux / Tout un monde / 7 min. / le 29 août 2024

11h45

Kiev demande à l'UE de faire pression sur Washington à propos des armes

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba a demandé jeudi à l'UE de faire pression sur les Etats-Unis pour obtenir le droit d'utiliser leurs armes contre des objectifs situés sur le sol russe.

Le chef de la diplomatie ukrainienne s'exprimait lors de son arrivée à Bruxelles, où il participe à une réunion informelle des ministres des Affaires étrangères de l'UE.

Plusieurs pays, dont les Etats-Unis, maintiennent toujours des restrictions à l'usage des armes qu'ils fournissent à l'Ukraine, notamment les missiles à longue portée, afin d'éviter une escalade du conflit.

L'Ukraine réclame avec insistance la levée de ces restrictions pour lui permettre de frapper en profondeur sur le sol russe des cibles militaires qualifiées de "légitimes", a rappelé Dmytro Kouleba, comme des bases aériennes.

JEUDI 29 AOÛT

Un mort dans des frappes ukrainiennes dans la région russe de Belgorod

Une personne a été tuée et deux autres ont été blessées jeudi dans des frappes ukrainiennes dans la région de Belgorod, frontalière de l'Ukraine, a indiqué le gouverneur régional Viatcheslav Gladkov.

"La ville de Chebekino a été visée par des frappes des forces ukrainiennes", a-t-il écrit sur Telegram. Les frappes ont également endommagé un bâtiment administratif et un site d'infrastructure sociale, a-t-il ajouté.

Le ministère russe de la Défense a pour sa part annoncé jeudi avoir abattu pendant la nuit un drone au-dessus de la région de Belgorod.

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