L'Ukraine affirme avoir frappé un dépôt pétrolier en Russie avec des drones

La justice du Bélarus a condamné vendredi à des peines allant de deux à 25 ans de prison douze personnes, pour la plupart en leur absence, pour le sabotage "terroriste" en 2023 d'un avion radar A-50 de l'armée russe revendiqué par un groupe pro-Ukraine.

En février 2023, un groupe d'opposants au régime du président Alexandre Loukachenko allié à la Russie de Vladimir Poutine, avait affirmé avoir détruit à l'aide d'un drone le précieux avion russe de surveillance et de commandement - équivalent d'un Awacs de l'Otan - sur une base aérienne près de Minsk.

La Russie n'avait pas commenté l'incident, et le Bélarus avait minimisé les dommages causés à l'appareil, mais avait néanmoins annoncé ensuite une vingtaine d'arrestations dont le cerveau présumé, un citoyen russe et ukrainien accusé de travailler pour les services de Kiev.

Ce "cerveau présumé", le Russo-ukrainien Nikolaï Chvets, a été condamné à 25 ans de prison, mais avait bénéficié l'été dernier d'un échange de prisonniers avec l'Ukraine. Le Bélarus, allié de Moscou face à Kiev, s'est gardé de prendre part directement à l'offensive russe en Ukraine, mais a ouvert son territoire à l'armée russe pour l'assaut initial en février 2022, et a permis selon Kiev d'utiliser ses aérodromes.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé s'être rendu dans la région de Soumy, frontalière de la Russie, et y avoir rencontré des soldats participant, de l'autre côté de la frontière, à l'offensive menée depuis août dans la région russe de Koursk.

"J'ai commencé aujourd'hui mon voyage dans la région de Soumy par une rencontre avec nos soldats - les gars qui combattent dans la région de Koursk pour défendre nos régions frontalières et l'ensemble du pays", a écrit le chef de l'Etat, qui s'est rendu à plusieurs reprises au plus près du front depuis le début de l'invasion russe en février 2022.

"Lors d'une guerre longue, il ne s'agit pas juste de motiver les troupes. Il faut motiver le monde entier et (le) convaincre que les Ukrainiens peuvent être plus forts que l'ennemi", a-t-il dit aux soldats.

Le président ukrainien a rencontré les soldats de la 82éme brigade d'assaut aéroportée, engagée dans l'offensive menée en territoire russe, et a écouté le rapport du commandant de cette unité. Il a aussi décoré des soldats.

Le bureau d'enquête national ukrainien (DBR) a annoncé avoir découvert "près de six millions de dollars" en diverses devises, ainsi que des bijoux et d'autres objets de valeur, dans l'appartement de la cheffe de la commission médicale de la région de Khmelnytsky (ouest), chargée d'évaluer l'aptitude des hommes pour la mobilisation, et dans son bureau.

La responsable et son fils, le dirigeant de l'antenne régionale du fond d'Etat des retraites, ont été placés en détention provisoire jeudi, a indiqué un porte-parole du DBR. Les enquêteurs ont découvert des faux documents d'invalidité et des listes de réfractaires avec des diagnostiques médicaux "fictifs" au bureau de la responsable, a précisé le DBR dans un communiqué.

La famille possède également plus de deux millions d'euros sur des comptes bancaires à l'étranger ainsi que des propriétés immobilières en Ukraine, Autriche, Espagne et Turquie, selon la même source. Pendant les perquisitions, la responsable a tenté de se débarrasser d'une partie de l'argent en jetant deux sacs avec l'équivalent de plus de 450'000 euros par la fenêtre, a ajouté le DBR.

Trente engins pour évacuer les décombres et trente pompes pour lutter contre les incendies: c'est le matériel que la Suisse va livrer à l'Ukraine dans les prochains jours. La valeur totale de ces biens s'élève à 5,6 millions de francs.

La Direction du développement et de la coopération (DDC) financera et organisera le transport, qui se fera par rail pour des raisons écologiques, a indiqué le Département fédéral des affaires étrangères. Un train affrété par la DDC va quitter la Suisse ces prochains jours. Il aura besoin de plusieurs jours pour arriver en Ukraine.

Les engins de manutention pour le déblaiement des décombres et des gravats et les pompes d'eau pour l'extinction d'incendies sont donnés par le Département fédéral de la défense. Ils seront remis à la protection civile du ministère ukrainien de l'intérieur.

La Suisse avait déjà livré de tels équipements en octobre 2022, rappelle le DFAE.

Les autorités ukrainiennes ont affirmé avoir frappé à l'aide de drones un dépôt pétrolier dans la région frontalière russe de Voronej, un type d'attaque qui se multiplie pour tenter de perturber la logistique de l'armée russe.

"Les forces de défense ukrainiennes ont touché (...) au moins un réservoir", déclenchant un incendie, a indiqué l'état-major de l'armée ukrainienne dans un communiqué.

Une source au sein des services de sécurité ukrainiens (SBU) a affirmé qu'un site avec 20 réservoirs de carburant et de lubrifiant a été touché lors de cette attaque. "Les défenses aériennes de l'ennemi ont été actives, mais sans succès", a assuré cette source, qui rapporte un "incendie massif" sur place.

Les services d'urgence russe ont de leur côté signalé un incendie qui s'est déclaré sur plus de 2000 mètres carrés dans un entrepôt de stockage de produits issus des hydrocarbures dans la région de Voronej.

Un tribunal russe a condamné à 14 ans de prison pour "trahison" un habitant de Crimée, péninsule ukrainienne annexée par la Russie en 2014, a indiqué le parquet local, alors que ce type d'affaires se multiplie depuis deux ans.

Accusé d'avoir fourni à l'Ukraine des informations sur l'armée russe, cet homme de 47 ans a été reconnu coupable par le tribunal municipal de Sébastopol et "condamné à 14 ans de camp pénitentiaire à régime sévère".

Il a été reconnu coupable d'avoir été recruté par un agent du renseignement militaire ukrainien et de lui avoir fourni entre janvier et avril 2023 des images vidéo et des informations sur le déploiement de soldats et d'équipements militaires russes.

Les autorités ukrainiennes ont mis en garde contre des problèmes d'approvisionnement en eau dans la région de Donetsk, dans l'est du pays ravagé par les combats, à la suite d'importantes frappes aériennes russes sur cette zone.

Des experts craignent que l'hiver prochain ne soit très rude pour le pays, Moscou ciblant les infrastructures ukrainiennes, notamment énergétiques, depuis le début de son invasion de l'Ukraine en février 2022.

Les problèmes d'approvisionnement d'eau pourraient toucher environ 260'000 habitants dans le nord de la région de Donetsk "pour une durée indéterminée", a déclaré le gouverneur régional sur Telegram.

Les frappes russes "ont gravement endommagé" deux infrastructures d'approvisionnement en eau dans cette région, a expliqué le responsable selon lequel il est impossible de les remettre en marche en raison de l'ampleur des dégâts.

L'administration régionale de Donetsk a fait état de problèmes de pression dans le système, notamment en ce qui concerne l'approvisionnement en eau des étages supérieurs, sans pouvoir préciser combien de personnes étaient touchées.

Un responsable de la centrale nucléaire de Zaporijjia, occupée par les forces russes dans le sud de l'Ukraine, a été tué dans un attentat à la voiture piégée, ont annoncé les deux pays.

Selon le renseignement militaire ukrainien (GUR), l'explosion d'une voiture piégée a tué cet homme que le GUR accuse d'avoir "volontairement coopéré avec les envahisseurs russes" et d'avoir dénoncé des employés "pro-ukrainiens" de la centrale, participant ainsi à la "répression" du personnel par l'occupant.

Depuis le début en février 2022 de l'invasion russe de l'Ukraine, les services secrets ukrainiens sont à l'origine de plusieurs assassinats ou tentatives d'assassinats dans les territoires occupés ou en Russie même, visant des responsables de l'occupation, des militaires ou des personnalités soutenant l'invasion de l'Ukraine.

Les autorités de la centrale de Zaporijjia, affidées à la Russie, ont confirmé que l'homme avait été tué dans un "attentat terroriste commis par le régime de Kiev". Le directeur de la centrale a dénoncé une attaque "irresponsable".

Toute discussion avec le président russe Vladimir Poutine est vaine, il faut "le combattre", a affirmé jeudi à Paris Ioulia Navalnaïa, la veuve de l'opposant Alexeï Navalny mort en détention en février.

Invitée au Conseil constitutionnel français à s'exprimer sur le thème de la démocratie et du droit, Ioulia Navalnaïa a fait le voeu de reprendre en exil le combat de son mari qui "se battait pour que les gens aient les droits dont on dispose dans une démocratie".

"L'Occident ne comprend pas que Poutine ne rêve pas que nous venions le voir pour lui demander de parler avec lui (...) il s'en fiche", a-t-elle estimé.

"Il n'y a pas besoin de discuter avec lui, je pense simplement que nous devons le combattre pour lui montrer que la justice prévaudra un jour", a ajouté Ioulia Navalnaïa.

L'Ukraine a exigé jeudi auprès de la Cour permanente d'arbitrage (CPA) le démantèlement du Pont de Kertch par la Russie, lors de sa déclaration de clôture liée au contentieux portant sur l'accès à la mer d'Azov.

Les deux pays ont commencé à s'affronter au sujet de l'accès à la mer entourant la Crimée le 23 septembre dernier devant la plus ancienne cour d'arbitrage au monde, basée à La Haye.

Depuis septembre 2016, Kiev accuse Moscou d'entraver délibérément l'accès à la mer d'Azov, notamment via la construction du pont de Kertch - également connu comme pont de Crimée.

L'Ukraine soutient que la Russie a construit le pont à un niveau si bas que les navires internationaux ne peuvent passer par ce détroit stratégique, ce qui entrave par conséquent les échanges commerciaux.

L'avocat de la Russie, Me Guennadi Kouzmine, a déclaré en septembre que l'affaire de Kiev était "complètement sans fondement et sans espoir".

Des milliers de personnes ont participé jeudi à Berlin à une manifestation "contre la guerre", rejetant entre autres l'envoi d'armes à l'Ukraine pour l'aider à repousser l'invasion russe.

"Des négociations! Pas d'armes!", "Non à la guerre", "le pacifisme n'est pas naïf" faisaient parti des slogans inscrits sur les pancartes portées par ces manifestants -moins de 10'000 selon la police berlinoise-, qui ont répondu à l'appel d'un collectif de la Gauche radicale.

Réunis au centre de la capitale en ce jour férié célébrant la réunification allemande, de nombreux participants ont brandi des drapeaux avec la colombe de la paix. Par-ci par-là, aussi, des pancartes avec des slogans anti-américains.

Le rassemblement intervient à une semaine de la venue à Berlin du président Joe Biden pour une visite d'Etat, la première dans le pays depuis celle du président Ronald Reagan en 1985, selon la présidence allemande.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui réclame avec insistance aux alliés occidentaux d'accélérer leurs livraisons d'armes, rencontrera la semaine prochaine les dirigeants des pays des Balkans à l'occasion d'un sommet accueilli par la Croatie, a annoncé le Premier ministre croate.

L'objectif de ce sommet, qui se déroulera à Dubrovnik, dans le sud de la côte Adriatique croate, est que "toute la région apporte son soutien à l'Ukraine et au peuple ukrainien dans leur lutte pour la liberté", a déclaré le chef du gouvernement croate Andrej Plenkovic, au cours d'une réunion avec ses ministres. Andrej Plenkovic n'a pas donné la date exacte du sommet.

C'est le second déplacement cette année de Volodymyr Zelensky dans les Balkans, après un sommet similaire organisé en février en Albanie, où il avait déjà réclamé aux pays de la région des armes et des munitions pour permettre à l'Ukraine de faire face à la Russie. Certains d'entre eux, notamment la Serbie et la Bosnie, disposent de capacités importantes de fabrication de munitions.

La Russie a revendiqué la prise de la ville de Vouhledar, dans l'est de l'Ukraine, dont les forces ukrainiennes avaient annoncé se retirer la veille, à l'issue d'une féroce bataille de plus de deux ans.

"Grâce aux actions résolues des unités du groupement de troupes Est, la localité de Vouhledar (...) a été libérée", a indiqué le ministère russe de la Défense sur Telegram.

Un tribunal moscovite a annoncé qu'il rendra le 7 octobre son verdict à l'issue du procès express à huis clos d'un Américain de 72 ans, détenu en secret pendant plus de deux ans et accusé d'être un "mercenaire" au service de l'Ukraine.

Cet Américain, originaire de l'Etat du Michigan, a été fait prisonnier le 2 avril 2022, selon la Russie, mais ce n'est que le 27 septembre 2024 que les autorités russes ont rendu public que ce ressortissant des Etats-Unis était détenu, à l'occasion du premier jour de son procès.

Dès le début de l'audience jeudi à Moscou, le Parquet a demandé le huis clos, ce qu'a également approuvé la défense, avant que la presse et les représentants de l'ambassade américaine ne soient priés de quitter la salle.

Accusé de "mercenariat" pour le compte de l'Ukraine, le ressortissant américain encourt une peine comprise entre 7 et 15 ans de prison.

Trois civils dont une fillette ont été tués et quatre autres blessés à la suite d'une attaque de drone sur un village de la région ukrainienne de Tcherniguiv (nord), a annoncé la police nationale.

Le drone a attaqué un camion citerne transportant du gaz pour la population, qui a explosé mettant le feu des maisons à proximité, a expliqué la police sur Telegram. Le chauffeur du camion et son collègue ainsi qu'une fillette de 6 ans ont été tués, selon la même source.

En conférence de presse au côté du nouveau chef de l'Otan Mark Rutte, Volodymyr Zelensky a lui pointé les griefs qu'il nourrit depuis des mois contre les Occidentaux, les accusant de faire "traîner" les livraisons de missiles à longue portée pour son pays, des armements qui sont au coeur d'un débat concernant leur utilisation pour frapper la Russie.

Si Kiev réclame de pouvoir viser avec ces missiles des cibles en profondeur sur le territoire russe pour réduire les capacités de Moscou de frapper l'Ukraine, plusieurs de ses alliés, dont les Etats-Unis, refusent de donner un feu vert, redoutant une escalade avec le Kremlin qui a promis de répondre à toute autorisation.

"Nous avons besoin d'une quantité et d'une qualité suffisantes d'armes, y compris d'armes à longue portée, avec lesquelles, à mon avis, nos partenaires traînent déjà", a regretté Volodymyr Zelensky.

Il a également souligné que sa tâche était de "convaincre" les Occidentaux d'"abattre les missiles et drones russes" qui visent l'Ukraine, tout en se disant conscient "qu'il s'agit d'une décision difficile" et que les alliés de Kiev "ne sont pas encore prêts" à le faire.

Le nouveau secrétaire général de l'Otan Mark Rutte s'est rendu en Ukraine, deux jours à peine après sa prise de fonction. Le Néerlandais y a réaffirmé le soutien occidental à l'Ukraine jusqu'à ce qu'elle "l'emporte" sur la Russie.

Cette visite intervient à un moment difficile pour l'Ukraine, dont les forces sont en recul sur le front Est, manquant d'hommes et d'armements, et alors que des voix de plus en plus nombreuses se font entendre pour pousser à des négociations, y compris au sein des alliés de Kiev.

"C'est ma priorité et mon privilège de faire avancer ce soutien" occidental "pour faire en sorte que l'Ukraine l'emporte", a déclaré Mark Rutte au côté du président Volodymyr Zelensky.

Le nouveau chef de l'Otan est l'un des soutiens les plus actifs de l'Ukraine en Europe depuis le début de l'invasion russe en février 2022 et il est qualifié de "russophobe" par Moscou. Il a notamment été le fer de lance des efforts visant à doter Kiev d'avions de combat F-16.

Ils ont à peine 20 ans pour certains, mais ont déjà survécu à la guerre. Maurine Mercier, correspondante de la RTS en Ukraine, a pu se rendre dans une prison ukrainienne pour recueillir les témoignages de prisonniers russes.

Elle parle notamment à Sergueï, 20 ans, "un gros garçon rondouillet" engoncé dans son t-shirt. Il raconte quand, dans sa compagnie, une majorité des hommes soit ont été "capturés", soit sont "morts".

Interrogé sur ses motivations, un Russe assure s'être porté volontaire "pour défendre son pays". Pourtant, en insistant, certains bottent en touche. "Ce sont les mystères de l'âme russe", répond un père de famille, avant de continuer: "On ne sait pas nous-mêmes pourquoi on prend des décisions pareilles."

"Ce qui me donne la nausée", témoigne encore la journaliste, "c'est de voir qu'ils se sont engagés comme soldats, comme moi, je peux prendre la décision d'aller au supermarché".

>> Ecouter la note vocale de Maurine Mercier, la correspondante de la RTS en Ukraine :

Keystone - Russian Defense Ministry Press Service via AP

La Russie a affirmé avoir intercepté et abattu dans la nuit de mercredi à jeudi 113 drones ukrainiens dans les régions de Belgorod, Koursk, Voronej et Briansk, frontalières de l'Ukraine.

Selon le gouverneur de la région de Belgorod, Viatcheslav Gladkov, au total quatre civils russes ont été tués et 24 blessés à la suite des attaques ukrainiennes au cours des dernières 24 heures.

Quant à l'armée de l'air ukrainienne, elle a dit avoir abattu 78 drones sur les 105 engins tirés par les forces russes.

A Kiev, où l'alerte aérienne a duré plus de cinq heures, une quinzaine de drones ont été détruits, ont déclaré les autorités de la ville.

>> A Lire : Kiev a retiré ses troupes de la localité stratégique de Vouhledar à l'est de l'Ukraine