Le président ukrainien Volodymyr Zelensky souhaite voir la Chine "impliquée" dans la conférence sur la paix en Ukraine, que la Suisse organise en juin au Bürgenstock (NW). "Des acteurs mondiaux" comme la Chine "ont une influence sur la Russie. Et plus nous aurons de pays de ce type de notre côté, du côté de la fin de la guerre, je dirais, plus la Russie devra compter avec cela", a ajouté Volodymyr Zelensky.
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Les dirigeants chinois "vivent un peu avec le sentiment que si la Russie perd la guerre, ce n'est pas une perte pour la Russie, c'est une victoire pour les Etats-Unis. Pour eux, ce n'est donc ni une victoire pour l'Ukraine ni une perte pour la Russie [...] C'est une victoire de l'Occident. Et ils veulent trouver un équilibre entre les deux", a-t-il dit.
Selon Volodymyr Zelensky, d'un côté "la Chine a une influence sur la Russie, parce qu'il existe une économie entre ces pays", et, de l'autre, "la Chine est très intéressée par le marché de l'Union européenne. Le marché européen est pour elle une priorité. Mais elle ne veut pas perdre la Russie", a-t-il dit.
Appel aux pays du Sud
La Chine avait jugé à la mi-avril qu'il restait encore "beaucoup de travail à faire" avant la tenue potentielle de cette conférence que la Suisse veut organiser les 15 et 16 juin, sans la présence de la Russie. Cette dernière a estimé l'événement dénué d'intérêt sans sa participation.
S'il n'y a pas de représentant de votre pays, cela veut dire que vous répondez à ceux qui disent: 'nous voulons la paix', que vous voulez que la Russie gagne
Volodymyr Zelensky en a aussi appelé tous les pays du monde, notamment ceux du sud, à envoyer des délégations en Suisse. "S'il n'y a pas de représentant de votre pays, cela veut dire que vous répondez à ceux qui disent: 'nous voulons la paix', que vous voulez que la Russie gagne", a-t-il dit.
Trois dossiers doivent être traités
Le président ukrainien a évoqué trois dossiers qui seront négociés en Suisse et que les Etats présents pourraient soutenir. Le premier concerne la libre navigation en mer Noire, pour protéger la sécurité alimentaire mondiale en permettant les exportations de céréales ukrainiennes.
Le deuxième vise un accord sur un appel à faire cesser les frappes sur les infrastructures énergétiques et le troisième est le retour en Ukraine de milliers d'enfants déportés en Russie, un crime, selon la Cour pénale internationale, qui a émis un mandat d'arrêt contre le président russe Vladimir Poutine.
"Si nous arrivons à la fin du sommet à ces trois mesures avec une majorité de pays, cela voudra dire que la Russie ne pourra plus les bloquer", a-t-il estimé.