La Russie dénonce une attaque de drone en Transnistrie et demande une enquête

La Russie a condamné samedi une attaque supposée de drone contre une installation militaire dans la région séparatiste prorusse de Transnistrie, en Moldavie, et a demandé une enquête.

Le ministère de la Sécurité de Transnistrie a affirmé vendredi qu'un drone kamikaze a frappé une installation appartenant au ministère de la Défense de l'autorité séparatiste, à six kilomètres de la frontière avec l'Ukraine. Les lignes de front les plus proches se trouvent à environ 200 km de l'est de la Moldavie.

"Nous considérons cet incident comme une nouvelle provocation visant à exacerber la situation déjà tendue autour de la Transnistrie", a déclaré dans un communiqué la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, qui a réclamé une "enquête approfondie". Le ministère de la Sécurité de Transnistrie a précisé qu'une enquête criminelle avait été ouverte.

En mars déjà, les autorités séparatistes de Transnistrie ont déclaré qu'une frappe de drone avait détruit un hélicoptère dans la région. La Moldavie a fait savoir qu'elle étudiait les images de l'incident de vendredi, mais qu'elle n'avait pas accès à la zone. Elle a mis en garde contre une tentative délibérée de semer la panique et d'attirer l'attention sur l'enclave prorusse.

Les forces ukrainiennes contrôlent toujours la ville de Tchassiv Iar, dans l'est de l'Ukraine, malgré les tentatives des troupes russes de percer leurs défenses, a déclaré samedi le commandant en chef des forces armées Oleksandr Syrsky.

Selon un responsable russe cité par l'agence RIA vendredi, les troupes russes, qui progressent dans l'Est après avoir pris le contrôle d'Avdiïvka en février, sont entrées dans la banlieue de Tchassiv Iar, ville stratégique située à l'ouest de Bakhmout.

L'armée ukrainienne a démenti cette affirmation. "Tchassiv Iar reste sous notre contrôle et toutes les tentatives de l'ennemi pour pénétrer dans la localité ont échoué", a déclaré Oleksandr Syrsky sur Telegram samedi. Une avancée rapide des Russes sur Tchassiv Iar, une ville lourdement fortifiée qui comptait avant la guerre 12'200 habitants, constituerait un important revers pour Kiev.

Une attaque de drones russe sur la ville de Kharkiv, la deuxième plus grande d'Ukraine, a fait six morts et dix blessés dans la nuit de vendredi à samedi, selon le maire. Plusieurs bâtiments résidentiels et une station-service ont été touchés.

"Il y a six morts et dix blessés à la suite de l'attaque nocturne sur le district de Shevchenkivskyi", un quartier situé dans le nord de la ville de Kharkiv, a déclaré le maire Igor Terekhov, dans un message sur Telegram.

Des incendies se sont déclarés dans plusieurs zones habitées de Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine, d'après des photographies diffusées par la police sur Telegram.

Une autre attaque a ciblé un village situé à l'ouest de Kharkiv dans la nuit de vendredi à samedi, mais aucune victime n'a été signalée selon la police.

Au moins trois personnes ont été tuées et treize autres ont été blessées dans une frappe russe de missiles sur Zaporijjia, une grande ville du sud de l'Ukraine, a annoncé le gouverneur de la région éponyme.

Sur les treize blessés, quatre sont dans un état grave, a-t-il précisé. Selon la police, la Russie a tiré sur la ville avec cinq missiles dans l'après-midi.

La Lituanie a annoncé vendredi qu'elle livrerait environ 3000 drones de combat à l'Ukraine et qu'elle allait contribuer à la remise en forme des soldats ukrainiens qui luttent contre l'invasion russe.

"Dans un avenir proche, la Lituanie achètera environ 3000 drones FPV de fabrication lituanienne pour l'Ukraine, pour un montant de deux millions d'euros", a déclaré aux journalistes la Première ministre Ingrida Simonyte, aux côtés de son homologue ukrainien Denys Chmygal.

Selon Ingrida Simonyte, ces appareils pourraient parvenir à l'Ukraine dans le courant de l'année. 

La Russie a affirmé vendredi que ses récentes frappes massives sur l'Ukraine, qui ont notamment endommagé le réseau électrique, ont été menées "en réponse" aux attaques ukrainiennes ayant visé des raffineries sur le sol russe.

"Du 31 mars au 5 avril de cette année, les forces armées russes ont mené 39 frappes groupées (...) contre des installations dans le secteur de l'énergie de l'Ukraine en réponse aux tentatives du régime de Kiev d'endommager des infrastructures dans les secteurs du pétrole, du gaz et de l'énergie de la Russie", a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

L'armée russe a affirmé vendredi avoir capturé le village de Vodiané, à environ 5 kilomètres de la ville de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, sous contrôle de Moscou depuis 2014.

"Sur le front d'Avdiïvka, des unités du groupement Centre des forces armées russes "ont libéré la localité de Vodiané", a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué, en assurant que ses troupes ont également pu "occuper des positions plus avantageuses".

La ville de Tchassiv Iar se trouve sous "le feu constant" de l'armée russe, qui a intensifié ses attaques sur cette localité clé de l'est de l'Ukraine, a indiqué vendredi à l'AFP le chef de son administration militaire.

Depuis une semaine, "la situation s'échauffe, la ville est devenue encore plus dangereuse", a déclaré ce responsable, Serguiï Tchaous, ajoutant que "si avant, il y avait des moments où il y avait du silence dans la ville, maintenant, il n'y en a plus (...), toute la ville brûle".

Une éventuelle prise de cette localité située sur une hauteur pourrait permettre aux forces de Moscou d'intensifier d'un cran leurs attaques contre Kramatorsk, dernière grande ville du Donbass contrôlée par Kiev située à 25 km au nord-ouest.

Tchassiv Iar compte moins de 800 habitants contre près de 13'000 avant l'invasion russe de l'Ukraine lancée il y a deux ans et de nombreux bâtiments y sont détruits, a ajouté Serguiï Tchaous.

L'Ukraine a affirmé vendredi avoir détruit "au moins six avions militaires russes" et en avoir "considérablement" endommagé huit autres, lors d'une attaque sur une base aérienne en Russie.

L'attaque contre l'aérodrome de Morozovsk, dans la région russe de Rostov (sud), frontalière de l'Ukraine, était une "opération spéciale" réalisée par le service de sécurité ukrainien (SBU) et l'armée ukrainienne, a indiqué à l'AFP une source au sein du secteur ukrainien de la défense.

La source n'a pas précisé comment cette opération a été réalisée, mais la Russie a plus tôt dans la journée fait état de l'une des plus grosses attaques de drones ukrainiennes, menée sur plusieurs régions, y compris celle de Rostov, pendant la nuit et dans la matinée. 

Depuis près d’un mois, l’Ukraine accentue ses attaques aériennes sur les installations pétrolières russes. La raffinerie de Nijnekamsk est la dernière à avoir été visée mardi. Pour Kiev, l’objectif est d’assécher les finances de la Russie et ainsi de freiner l’effort de guerre.

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REUTERS - Sofiia Gatilova

Reste que cette stratégie n’a pas forcément les effets attendus. "Elle va avoir des impacts sur la capacité de la Russie à approvisionner les marchés pétroliers mondiaux", relève Thierry Bros, expert en énergie et professeur à SciencesPo Paris, interrogé dans La Matinale. "Cela va donc tendre l’équilibre entre l’offre et la demande et mécaniquement augmenter le prix du pétrole".

Les volumes baissent, mais les prix montent. De quoi assurer des revenus relativement stables pour Moscou. Ce qui n’a pas réellement de conséquences sur la capacité russe à financer la guerre. En revanche, il y a des répercussions pour les Américains et les Européens qui vont voir le coût de l’essence à la pompe prendre l’ascenseur.

Cette stratégie pourrait donc finir par affaiblir le soutien à l’Ukraine. "C’est un risque, mais je crois que c’est un risque que les Ukrainiens sont obligés de prendre", note Thierry Bros. "Ils n’ont plus d’obus, ils n’ont plus de matériel pour la ligne de front, ils essaient donc par des alternatives d’attaquer à l’intérieur du territoire russe des installations essentielles, comme les raffineries".

La Russie a affirmé vendredi avoir neutralisé 53 drones ukrainiens dans plusieurs régions, les attaques visant essentiellement celle de Rostov qui abrite le QG militaire de l'opération russe en Ukraine.

"Durant la nuit et la matinée du 5 avril, plusieurs tentatives du régime de Kiev de commettre des attaques terroristes avec recours aux drones aériens ont été empêchées", a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué, en précisant que 53 drones au total ont été abattus ou interceptés, dont 44 au-dessus de la région de Rostov (sud).

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