Le suivi de la guerre en Ukraine [Reuters]
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La Russie va restreindre l'accès à des zones frontalières

- La Russie a annoncé mardi restreindre à partir du 23 juillet l'accès à des localités frontalières de l'Ukraine, en raison des bombardements ukrainiens. Un aveu d'échec pour Vladimir Poutine qui avait justement lancé une offensive en mai pour faire cesser ces frappes.

- Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a évoqué lundi pour la première fois une participation de la Russie à un prochain sommet pour la paix organisé par Kiev. Le Kremlin a réagi mardi avec défiance: "Le premier sommet pour la paix n'était pas du tout un sommet pour la paix. Donc visiblement, il faut d'abord comprendre ce qu'il entend par là", a rétorqué son porte-parole.

- Une nouvelle législature s'ouvre mardi sous tension au Parlement européen avec un camp pro-russe renforcé, incarné par le nouveau groupe des "Patriotes pour l'Europe", qui comprend notamment le Rassemblement national français. La gauche et la coalition centriste majoritaire comptent lui opposer un "cordon sanitaire" pour empêcher ses membres d'accéder aux postes-clé de l'institution.

- Volodymyr Zelensky a dit ne pas craindre une nouvelle présidence de Donald Trump en cas de victoire du républicain à la présidentielle américaine de novembre, malgré les incertitudes que son élection entraînerait sur la pérennité du soutien de Washington à Kiev.

RTSinfo

17h45

Kiev et Prague s'entendent pour produire en Ukraine des fusils d'assaut et des munitions

L'Ukraine et des entreprises d'armements tchèques ont signé des accords en vue de produire des fusils d'assaut et des munitions en territoire ukrainien, a annoncé mardi à Prague le Premier ministre ukrainien, Denys Chmygal.

Kiev, dont l'effort de guerre dépend très largement de l'aide occidentale, veut développer son industrie militaire pour produire ses munitions et armements afin de pouvoir compter aussi sur ses propres forces face à l'envahisseur russe.

20h05

La Russie va restreindre l'accès à des zones frontalières

La Russie a annoncé mardi restreindre à partir du 23 juillet l'accès à des localités frontalières de l'Ukraine, en raison des bombardements ukrainiens. Un aveu d'échec pour Vladimir Poutine qui avait justement lancé une offensive en mai pour faire cesser ces frappes.

Le président russe avait ordonné le 10 mai un assaut surprise de ses forces dans la région ukrainienne de Kharkiv pour créer une zone tampon à même de limiter les tirs ukrainiens en direction de la région russe de Belgorod.

19h05

Vladimir Poutine augmente certains impôts pour financer son assaut

Le président russe Vladimir Poutine a signé vendredi plusieurs décrets pour augmenter les impôts pour les hauts revenus et les entreprises. Cette décision a été prise pour financer l'explosion des dépenses liées au coûteux conflit en Ukraine.

Les décrets présidentiels ont été publiés sur le portail officiel du gouvernement russe, après les votes de la Douma et du Conseil de la Fédération, les deux chambres du Parlement, en faveur de ce projet de loi.

En Russie, les dépenses publiques ont excédé les recettes de plusieurs dizaines de milliards d'euros depuis le début de l'offensive en Ukraine en février 2022. Le déficit fédéral a atteint 0,5% du PIB sur les six premiers mois de 2024, selon le ministère des Finances, et prévoit un déficit de 1,1% cette année, un niveau qui reste malgré tout bien inférieur à la plupart des principales économies mondiales.

11h00

Moscou veut "comprendre" les intentions de Zelensky avant un éventuel sommet pour la paix

Le Kremlin a réagi avec défiance aux propos du président ukrainien, qui a évoqué pour la première fois d'éventuels pourparlers avec la Russie. "Le premier sommet pour la paix n'était pas du tout un sommet pour la paix. Donc visiblement, il faut d'abord comprendre ce qu'il entend par là", a rétorqué son porte-parole Dmitri Peskov, en référence au Sommet du Bürgenstock qui s'est tenu mi-juin en Suisse et où ni Moscou ni ses alliés n'étaient présents.

Lundi, Volodymyr Zelensky a dit vouloir présenter en novembre un "plan" pour "une paix juste", après près de deux ans et demi d'un conflit à grande échelle qui a fait des centaines de milliers de victimes. Dans la foulée, il a dit souhaiter un autre sommet auquel des représentants russes "devraient participer".

C'est la première fois depuis le début de l'invasion russe en février 2022 que Volodymyr Zelensky émet l'idée de discussions avec la Russie sans retrait préalable de son territoire. La Russie occupe toujours près de 20% du territoire ukrainien et a exclu tous pourparlers de paix tant que l'Ukraine ne lui abandonnera pas les cinq régions dont Moscou revendique l'annexion et ne renoncera pas à son alliance avec l'Occident. De facto, il s'agirait d'une capitulation. À ce stade, les perspectives d'un cessez-le-feu, voire d'une paix durable, restent donc minimes.

09h00

Une nouvelle législature s'ouvre au Parlement européen avec un camp pro-russe renforcé

Le Parlement européen, renouvelé en juin, élit mardi ses dirigeants en séance plénière, sous la pression d'une extrême droite renforcée, soucieuse de peser dans les débats malgré ses divisions sur la question ukrainienne. Cette nouvelle législature de cinq ans s'ouvre dans un climat international tendu avec les menaces du Kremlin contre des villes européennes, mais aussi la présidence hongroise de l'Union et les visites de Viktor Orban à Moscou et Pékin.

À l'extrême droite, la nouvelle formation "Patriotes pour l'Europe" a détrôné les Conservateurs et réformistes européens (ECR) en s'imposant comme troisième force avec 84 eurodéputés, issus notamment de Vox (Espagne), du Fidesz (Hongrie) et du Rassemblement national (France).

Selon la clé de répartition traditionnelle, deux vice-présidents devraient lui revenir, mais leur ambigüité - voire leur soutien - vis-à-vis de la Russie constitue une ligne rouge absolue pour les groupes de la coalition centriste, qui souhaite opposer un cordon sanitaire "aux eurodéputés des groupes d'extrême droite amis de Poutine", a affirmé le porte-parole du PPE (libéraux-conservateurs). "Peut-être devrions-nous les appeler patriotes russes? Plus que jamais nous appelons à maintenir le cordon", a abondé la co-dirigeante des Verts.

A l'inverse, ECR appelle à "ne pas exclure ceux qui déplaisent à une majorité donnée". Mais ses députées et députés, volontiers atlantistes et favorables au soutien militaire à l'Ukraine, ne devraient pas être exclus de la répartition des postes. Ursula von der Leyen elle-même, qui espère obtenir jeudi le feu vert des députés pour un second mandat, n'a pas exclu de collaborer avec certains partis du 2e groupe d'extrême droite.

07h30

En Russie, la guerre a déjà fait son effet sur le langage

Deux ans et demi de guerre ont imprimé leur marque sur le langage en Russie. Deux ans et demi après le début de l'invasion en Ukraine, l'abréviation "SVO" (pour "opération militaire spéciale") est partout en Russie, répétée inlassablement par les responsables politiques et militaires, sur les réseaux sociaux comme sur les panneaux lumineux bordant les artères de la capitale.

Initialement, l'emploi du mot "guerre" était même complètement interdit et passible de prison. Aujourd'hui, il est revenu dans le discours officiel, mais toujours pour accuser l'Ukraine et l'Occident d'en être les instigateurs. L'Union des écrivains de Russie, une organisation pro-Kremlin déjà arme de propagande à l'époque soviétique, le promeut sans sourciller. Elle a parrainé la sortie en juin d'une "anthologie de poèmes" célébrant le courage des soldats russes en Ukraine et contribuant à faire prendre au conflit une dimension sacrée.

Silences, euphémismes et délation

Des voix plus critiques y voient cependant le signe des besoins de recrutement d'une armée subissant de lourdes pertes. Quand une guerre dure, "venger ses camarades morts" devient une raison de s'engager, analyse une linguiste sous couvert d'anonymat. "On ne comprend plus pourquoi on se bat, ce qu'on veut obtenir", poursuit-elle.

Autre changement: le pouvoir ne nie plus les pertes, mais s'efforce d'amortir le choc pour l'opinion publique. D'où l'entrée dans le langage courant de "nombreux euphémismes", souligne cette linguiste. On parle ainsi de "revenir dans un sac noir" ou d'un "lot de 200" pour les dépouilles de soldats tués au front. Ces dernières expressions figurent, avec plus d'une centaine d'autres, dans un "dictionnaire de la SVO" informel partagé par l'Union des écrivains de Russie: on y trouve aussi du jargon lié aux armes, tel "oiseau" ou "Batman" pour les drones.

Cette auto-censure et ces silences illustrent l'effet du conflit sur la langue de Pouchkine, souligne la linguiste. Un effet accentué par la répression et la délation, revenue en force alors qu'une partie des anti-guerre se sont aujourd'hui ralliés à une logique simple: "Maintenant qu'on a commencé la guerre, il faut la mener à son terme."

01h00

Volodymyr Zelensky favorable à ce que la Russie participe à un prochain sommet pour la paix

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est dit pour la première fois favorable à ce que la Russie participe à un prochain sommet pour la paix organisé par Kiev, après de premières discussions mi-juin en Suisse sans représentants de Moscou.

"Je pense que des représentants russes devraient participer à ce deuxième sommet", a déclaré le président ukrainien lors d'une conférence de presse à Kiev, espérant qu'un "plan" en vue d'une telle rencontre puisse être prêt en novembre.

Il n'a pas évoqué l'arrêt des hostilités, mais l'établissement "d'un plan" sur trois sujets: la sécurité énergétique de l'Ukraine, dont l'infrastructure a été ravagée par les bombardements russes, la libre navigation en mer Noire et les échanges de prisonniers.

La Russie occupe toujours près de 20% du territoire ukrainien et les perspectives d'un cessez-le-feu, voire d'une paix durable, entre Kiev et Moscou sont minimes à ce stade, après près de deux ans et demi d'attaque à grande échelle russe.

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