Le suivi de la guerre en Ukraine [Reuters]
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Le Kremlin nie l'échec de son assaut contre la région de Kharkiv

- Deux civils ont été tués mercredi dans une attaque ukrainienne de drone dans la région frontalière de Belgorod, a indiqué le gouverneur Viatcheslav Gladkov, au lendemain de l'annonce de restrictions d'accès à des localités de cette région russe à cause de bombardements persistants. Le Kremlin, qui avait justement lancé une offensive en mai pour faire cesser ces frappes, nie toutefois un échec.

- Des explosions et des alertes aériennes ont retenti mercredi soir à Kiev, selon des journalistes de l'AFP sur place, 10 jours après des frappes russes massives ayant ensanglanté la capitale ukrainienne.

- Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a évoqué lundi pour la première fois une participation de la Russie à un prochain sommet pour la paix organisé par Kiev. Le Kremlin a réagi mardi avec défiance: "Le premier sommet pour la paix n'était pas du tout un sommet pour la paix. Donc visiblement, il faut d'abord comprendre ce qu'il entend par là", a rétorqué son porte-parole.

- Une nouvelle législature s'ouvre mardi sous tension au Parlement européen avec un camp pro-russe renforcé, incarné par le nouveau groupe des "Patriotes pour l'Europe", qui comprend notamment le Rassemblement national français. La gauche et la coalition centriste majoritaire comptent lui opposer un "cordon sanitaire" pour empêcher ses membres d'accéder aux postes-clé de l'institution.

- Volodymyr Zelensky a dit ne pas craindre une nouvelle présidence de Donald Trump en cas de victoire du républicain à la présidentielle américaine de novembre, malgré les incertitudes que son élection entraînerait sur la pérennité du soutien de Washington à Kiev.

RTSinfo

22h55

L'Ukraine sous une chaleur étouffante en pleine restriction de courant

Plusieurs villes d'Ukraine ont annoncé mercredi avoir battu des records de chaleur, des températures plus dures à supporter depuis les attaques russes dévastatrices contre le réseau énergétique qui ont entraîné des restrictions d'électricité.

Un station météorologique d'Etat couvrant la région de Kiev a indiqué que la température avait atteint mardi +36 C°, dépassant le record pour un 16 juillet établi en 1931.

Le Centre ukrainien hydrométéorologique a pour sa part annoncé que des records avaient aussi été battus à Vinnytsya, Tchernivtsi et Mikolaïv, des villes dans le centre et le sud de l'Ukraine.

A Kiev, des habitants sont venus chercher de la fraîcheur en se baignant dans le fleuve Dniepr qui traverse la ville. "C'est l'été le plus chaud de ma vie", estime Dmytro, 22 ans, qui dit n'avoir pas d'électricité chez lui 20 heures par jour.

22h50

Explosions et alertes aériennes entendues à Kiev

Des explosions et des alertes aériennes ont retenti mercredi soir à Kiev, selon des journalistes de l'AFP sur place, 10 jours après des frappes russes massives ayant ensanglanté la capitale ukrainienne.

Sur Telegram, le maire de Kiev, Vitali Klitschko, a indiqué que les défenses antiaériennes avaient été activées et qu'un incendie avait été signalé, "entre un immeuble d'habitation et un établissement scolaire", dans le quartier Darnytsky (sud-est).

Pour sa part, l'armée de l'air ukrainienne, sur Telegram, a indiqué que des drones se dirigeaient vers la capitale depuis l'Est. D'autres drones ont été signalés dans les régions de Kharkiv et Dnipropetrovsk, selon la même source.

15h40

Deux morts dans une frappe ukrainienne près de Belgorod

Deux civils ont été tués mercredi dans une attaque ukrainienne de drone dans la région frontalière de Belgorod, a indiqué le gouverneur Viatcheslav Gladkov. Cela au lendemain de l'annonce de restrictions d'accès dans plusieurs localités de cette région russe à cause de bombardements persistants.

"Un drone (explosif) a attaqué une voiture dans laquelle se trouvait un jeune couple marié", a déploré le responsable sur Telegram. Mardi, il avait annoncé des "mesures de sécurité maximales", restreignant l'accès à 14 localités frontalières à compter du 23 juillet, pour faire face aux frappes ukrainiennes menées en représailles des bombardements russes.

14h50

La Russie et l'Ukraine annoncent un nouvel échange de prisonniers de guerre

La Russie et l'Ukraine ont annoncé mercredi un nouvel échange de prisonniers de guerre, chaque camp libérant 95 militaires, moins d'un mois après un précédent échange.

"Peu importe les difficultés, nous cherchons tous ceux qui sont en captivité. Nous avons le devoir de ramener tout le monde", a écrit le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur son compte Telegram, précisant que l'échange avait été rendu possible par une médiation des Emirats arabes unis, comme la fois précédente.

Il a également publié des photos des militaires libérés, qui ont tous le crâne rasé, enveloppés dans des drapeaux ukrainiens. Un peu plus tôt, le ministère russe de la Défense avait également fait état de l'échange.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a publié des photos des militaires libérés sur son compte Telegram. [Keystone - Ukrainian Presidential Press Office via AP]
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a publié des photos des militaires libérés sur son compte Telegram. [Keystone - Ukrainian Presidential Press Office via AP]

Le 5 juin, le président russe Vladimir Poutine avait affirmé que la Russie détenait 6465 soldats ukrainiens, contre 1348 militaires russes détenus en Ukraine. Kiev n'a pas corroboré ces chiffres.

Le 25 juin, les deux pays avaient déjà échangé 90 prisonniers chacun. Le lendemain, le médiateur ukrainien chargé des droits humains, Dmytro Loubinets, avait révélé qu'à cette occasion et pour la première fois, des négociateurs des deux pays s'étaient rencontrés.

14h00

Le Kremlin nie l'échec de son assaut contre Kharkiv

Deux civils ont été tués mercredi dans une attaque ukrainienne dans la région frontalière de Belgorod, a indiqué le gouverneur Viatcheslav Gladkov. "Un drone (explosif) a attaqué une voiture dans laquelle se trouvait un jeune couple marié", a déploré le responsable sur Telegram.

Mardi, la Russie avait annoncé restreindre l'accès à partir du 23 juillet à 14 localités de la région de Belgorod, frontalière de l'Ukraine, en raison de bombardements ukrainiens, malgré l'offensive russe en cours depuis mai pour les faire cesser. Le Kremlin nie toutefois que son assaut contre la région ukrainienne de Kharkiv a échoué, même si l'objectif de Vladimir Poutine d'y créer une zone tampon pour empêcher les tirs en direction de la Russie n'a pas été atteint.

"Non, cela ne veut pas dire" que l'offensive russe a échoué, s'est défendu le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien. "L'opération se poursuit et se poursuivra jusqu'à ce qu'elle soit menée à bien", a-t-il assuré. Selon lui, les mesures adoptées dans la région de Belgorod ne témoignent pas d'un échec mais de "nouvelles pratiques" pour "assurer la sécurité de la population".

Mais si les forces russes ont conquis depuis début mai quelques localités dans la région ukrainienne de Kharkiv, elles n'ont jamais pu créer la "zone de sécurité" voulue par Vladimir Poutine, ni percer les défenses adverses. Selon Kiev, Moscou a même enregistré de très lourdes pertes dans cet assaut.

Deux civils ont été tués mercredi dans une attaque ukrainienne de drone dans la région frontalière de Belgorod (image d'illustration). [Reuters - Stringer]
Deux civils ont été tués mercredi dans une attaque ukrainienne de drone dans la région frontalière de Belgorod (image d'illustration). [Reuters - Stringer]

11h00

La Rega amène en Suisse des enfants ukrainiens atteints de cancer

La Rega a amené lundi en Suisse deux enfants ukrainiens atteints de cancer, accompagnés d'une personne chacun. Il s'agit de patients de l'hôpital pédiatrique d'Ochmatdyt, qui a été la cible de missiles russes la semaine dernière.

Les deux enfants ont été transportés dans deux hôpitaux universitaires, a indiqué mercredi à Keystone-ATS la Conférence des directrices et directeurs cantonaux de la santé (CDS). Elle confirme les informations du Blick. L'un des deux enfants a moins de dix ans.

Lors de l'attaque de l'hôpital pour enfants en Ukraine, deux adultes ont été tués. Plus de trente personnes, dont au moins huit enfants, ont été blessées. La Suisse avait alors proposé son aide à l'Ukraine. Le centre national de coordination s'occupe de ce genre de situation. Il est géré par la Rega sur mandat de l'Office fédéral de la protection de la population (OFPP), précise la CDS.

Depuis septembre 2022, 25 vols d'ambulance ont eu lieu, transportant 49 personnes. Un patient a pu être rapatrié en Ukraine après un traitement réussi en Suisse.

MERCREDI 17 JUILLET

Ignazio Cassis a rencontré son homologue russe Sergueï Lavrov à New York

Le ministre des affaires étrangères Ignazio Cassis, de passage à New York, a rencontré son homologue russe Sergueï Lavrov. Il a également plaidé pour un renouveau de l'ordre mondial devant le Conseil de sécurité de l'ONU.

"J'ai rencontré le ministre russe des affaires étrangères Sergueï Lavrov dans le contexte de la présidence russe au Conseil de sécurité", a écrit le Tessinois sur X mardi soir. Il a indiqué avoir informé son homologue sur le sommet pour la paix en Ukraine organisé en juin au Bürgenstock (NW).

Le conseiller fédéral avait déclaré lors de cette réunion que la Suisse allait "débriefer" avec les pays qui n'y ont pas participé. La Russie, qui n'avait pas été invitée, compte parmi ces pays.

20h05

La Russie va restreindre l'accès à des zones frontalières

La Russie a annoncé mardi restreindre à partir du 23 juillet l'accès à des localités frontalières de l'Ukraine, en raison des bombardements ukrainiens. Un aveu d'échec pour Vladimir Poutine qui avait justement lancé une offensive en mai pour faire cesser ces frappes.

Le président russe avait ordonné le 10 mai un assaut surprise de ses forces dans la région ukrainienne de Kharkiv pour créer une zone tampon à même de limiter les tirs ukrainiens en direction de la région russe de Belgorod.

19h05

Vladimir Poutine augmente certains impôts pour financer son assaut

Le président russe Vladimir Poutine a signé vendredi plusieurs décrets pour augmenter les impôts pour les hauts revenus et les entreprises. Cette décision a été prise pour financer l'explosion des dépenses liées au coûteux conflit en Ukraine.

Les décrets présidentiels ont été publiés sur le portail officiel du gouvernement russe, après les votes de la Douma et du Conseil de la Fédération, les deux chambres du Parlement, en faveur de ce projet de loi.

En Russie, les dépenses publiques ont excédé les recettes de plusieurs dizaines de milliards d'euros depuis le début de l'offensive en Ukraine en février 2022. Le déficit fédéral a atteint 0,5% du PIB sur les six premiers mois de 2024, selon le ministère des Finances, et prévoit un déficit de 1,1% cette année, un niveau qui reste malgré tout bien inférieur à la plupart des principales économies mondiales.

17h45

Kiev et Prague s'entendent pour produire en Ukraine des fusils d'assaut et des munitions

L'Ukraine et des entreprises d'armements tchèques ont signé des accords en vue de produire des fusils d'assaut et des munitions en territoire ukrainien, a annoncé mardi à Prague le Premier ministre ukrainien, Denys Chmygal.

Kiev, dont l'effort de guerre dépend très largement de l'aide occidentale, veut développer son industrie militaire pour produire ses munitions et armements afin de pouvoir compter aussi sur ses propres forces face à l'envahisseur russe.

11h00

Moscou veut "comprendre" les intentions de Zelensky avant un éventuel sommet pour la paix

Le Kremlin a réagi avec défiance aux propos du président ukrainien, qui a évoqué pour la première fois d'éventuels pourparlers avec la Russie. "Le premier sommet pour la paix n'était pas du tout un sommet pour la paix. Donc visiblement, il faut d'abord comprendre ce qu'il entend par là", a rétorqué son porte-parole Dmitri Peskov, en référence au Sommet du Bürgenstock qui s'est tenu mi-juin en Suisse et où ni Moscou ni ses alliés n'étaient présents.

Lundi, Volodymyr Zelensky a dit vouloir présenter en novembre un "plan" pour "une paix juste", après près de deux ans et demi d'un conflit à grande échelle qui a fait des centaines de milliers de victimes. Dans la foulée, il a dit souhaiter un autre sommet auquel des représentants russes "devraient participer".

C'est la première fois depuis le début de l'invasion russe en février 2022 que Volodymyr Zelensky émet l'idée de discussions avec la Russie sans retrait préalable de son territoire. La Russie occupe toujours près de 20% du territoire ukrainien et a exclu tous pourparlers de paix tant que l'Ukraine ne lui abandonnera pas les cinq régions dont Moscou revendique l'annexion et ne renoncera pas à son alliance avec l'Occident. De facto, il s'agirait d'une capitulation. À ce stade, les perspectives d'un cessez-le-feu, voire d'une paix durable, restent donc minimes.

09h00

Une nouvelle législature s'ouvre au Parlement européen avec un camp pro-russe renforcé

Le Parlement européen, renouvelé en juin, élit mardi ses dirigeants en séance plénière, sous la pression d'une extrême droite renforcée, soucieuse de peser dans les débats malgré ses divisions sur la question ukrainienne. Cette nouvelle législature de cinq ans s'ouvre dans un climat international tendu avec les menaces du Kremlin contre des villes européennes, mais aussi la présidence hongroise de l'Union et les visites de Viktor Orban à Moscou et Pékin.

À l'extrême droite, la nouvelle formation "Patriotes pour l'Europe" a détrôné les Conservateurs et réformistes européens (ECR) en s'imposant comme troisième force avec 84 eurodéputés, issus notamment de Vox (Espagne), du Fidesz (Hongrie) et du Rassemblement national (France).

Selon la clé de répartition traditionnelle, deux vice-présidents devraient lui revenir, mais leur ambigüité - voire leur soutien - vis-à-vis de la Russie constitue une ligne rouge absolue pour les groupes de la coalition centriste, qui souhaite opposer un cordon sanitaire "aux eurodéputés des groupes d'extrême droite amis de Poutine", a affirmé le porte-parole du PPE (libéraux-conservateurs). "Peut-être devrions-nous les appeler patriotes russes? Plus que jamais nous appelons à maintenir le cordon", a abondé la co-dirigeante des Verts.

A l'inverse, ECR appelle à "ne pas exclure ceux qui déplaisent à une majorité donnée". Mais ses députées et députés, volontiers atlantistes et favorables au soutien militaire à l'Ukraine, ne devraient pas être exclus de la répartition des postes. Ursula von der Leyen elle-même, qui espère obtenir jeudi le feu vert des députés pour un second mandat, n'a pas exclu de collaborer avec certains partis du 2e groupe d'extrême droite.

07h30

En Russie, la guerre a déjà fait son effet sur le langage

Deux ans et demi de guerre ont imprimé leur marque sur le langage en Russie. Deux ans et demi après le début de l'invasion en Ukraine, l'abréviation "SVO" (pour "opération militaire spéciale") est partout en Russie, répétée inlassablement par les responsables politiques et militaires, sur les réseaux sociaux comme sur les panneaux lumineux bordant les artères de la capitale.

Initialement, l'emploi du mot "guerre" était même complètement interdit et passible de prison. Aujourd'hui, il est revenu dans le discours officiel, mais toujours pour accuser l'Ukraine et l'Occident d'en être les instigateurs. L'Union des écrivains de Russie, une organisation pro-Kremlin déjà arme de propagande à l'époque soviétique, le promeut sans sourciller. Elle a parrainé la sortie en juin d'une "anthologie de poèmes" célébrant le courage des soldats russes en Ukraine et contribuant à faire prendre au conflit une dimension sacrée.

Silences, euphémismes et délation

Des voix plus critiques y voient cependant le signe des besoins de recrutement d'une armée subissant de lourdes pertes. Quand une guerre dure, "venger ses camarades morts" devient une raison de s'engager, analyse une linguiste sous couvert d'anonymat. "On ne comprend plus pourquoi on se bat, ce qu'on veut obtenir", poursuit-elle.

Autre changement: le pouvoir ne nie plus les pertes, mais s'efforce d'amortir le choc pour l'opinion publique. D'où l'entrée dans le langage courant de "nombreux euphémismes", souligne cette linguiste. On parle ainsi de "revenir dans un sac noir" ou d'un "lot de 200" pour les dépouilles de soldats tués au front. Ces dernières expressions figurent, avec plus d'une centaine d'autres, dans un "dictionnaire de la SVO" informel partagé par l'Union des écrivains de Russie: on y trouve aussi du jargon lié aux armes, tel "oiseau" ou "Batman" pour les drones.

Cette auto-censure et ces silences illustrent l'effet du conflit sur la langue de Pouchkine, souligne la linguiste. Un effet accentué par la répression et la délation, revenue en force alors qu'une partie des anti-guerre se sont aujourd'hui ralliés à une logique simple: "Maintenant qu'on a commencé la guerre, il faut la mener à son terme."

01h00

Volodymyr Zelensky favorable à ce que la Russie participe à un prochain sommet pour la paix

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est dit pour la première fois favorable à ce que la Russie participe à un prochain sommet pour la paix organisé par Kiev, après de premières discussions mi-juin en Suisse sans représentants de Moscou.

"Je pense que des représentants russes devraient participer à ce deuxième sommet", a déclaré le président ukrainien lors d'une conférence de presse à Kiev, espérant qu'un "plan" en vue d'une telle rencontre puisse être prêt en novembre.

Il n'a pas évoqué l'arrêt des hostilités, mais l'établissement "d'un plan" sur trois sujets: la sécurité énergétique de l'Ukraine, dont l'infrastructure a été ravagée par les bombardements russes, la libre navigation en mer Noire et les échanges de prisonniers.

La Russie occupe toujours près de 20% du territoire ukrainien et les perspectives d'un cessez-le-feu, voire d'une paix durable, entre Kiev et Moscou sont minimes à ce stade, après près de deux ans et demi d'attaque à grande échelle russe.

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