Plus de 50 morts et 270 blessés dans une frappe à Poltava, au centre de l'Ukraine

Au moins six responsables politiques ukrainiens, dont des ministres, ont présenté leur démission mardi et un conseiller présidentiel a été limogé avant, selon le parti au pouvoir, l'annonce d'un remaniement majeur du gouvernement après deux ans et demi de guerre.

Comme promis, un remaniement majeur du gouvernement peut être attendu cette semaine. Plus de 50% des membres du gouvernement seront remplacés", a écrit sur Telegram David Arakhamia, chef de file des parlementaires du parti au pouvoir, Serviteur du peuple.

Le président Volodymyr Zelensky va ainsi tenter de renforcer la confiance dans son équipe, au moment où le pays est confronté à de nombreux défis, dont les bombardements russes quotidiens.

Le président Zelensky a procédé à plusieurs remaniements depuis le début de la guerre, limogeant son ministre de la Défense en septembre après des scandales de corruption et remplaçant le chef d'état-major de l'armée après des revers sur le champ de bataille. 

Le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a déclaré avoir évoqué la sécurité de la centrale nucléaire russe de Koursk avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky mardi, en pleine incursion ukrainienne dans cette région russe.

Kiev a lancé le 6 août une incursion sans précédent en territoire russe, dans la région de Koursk, déclenchant des combats à moins de 50 kilomètres de la centrale nucléaire.

Rafael Grossi a visité cette centrale la semaine dernière et a averti que sa proximité avec les combats en cours dans la région était "extrêmement grave".

Donald Trump a affirmé dans un podcast diffusé mardi qu'il avait un "plan précis" pour mettre fin à la guerre en Ukraine, mais qu'il ne le dévoilerait pas afin de garder l'effet de "surprise".

"Si je gagne, en tant que président élu, je ferai en sorte qu'un accord soit conclu, c'est garanti", a déclaré le candidat républicain à la Maison Blanche.

"J'ai un plan très précis pour arrêter l'Ukraine et la Russie. Et j'ai une certaine idée - peut-être pas un plan, mais une idée - pour la Chine", a-t-il assuré lors d'une interview avec le podcasteur américain Lex Fridman.

L'ancien président a toutefois refusé de s'épancher sur les détails de ces plans hypothétiques. 

Pokrovsk, dans l’est de l'Ukraine, ne tient plus qu’à un fil, car l'armée russe n'est plus qu'à quelques kilomètres de la ville. Sous la menace des bombardements quotidiens, les habitants ont pris la fuite en nombre. Et celles et ceux qui restent ne savent plus où aller, a constaté la correspondante de la RTS sur place.

A Pokrovsk, il est désormais clair que l'opération ukrainienne menée à Koursk, en territoire russe, n’a pas permis de ralentir la progression des soldats russe. Les militaires ennemis sont désormais à moins de dix kilomètres et pourraient envahir la ville prochainement.

>> Le reportage de Maurine Mercier dans Tout un monde :

RTS

>> Lire également : "Je n'ai plus la force de fuir": le désarroi des aînés de Pokrovsk face à la menace russe

La ville semble inhabitée. Les autorités ont ordonné un couvre-feu, le plus sévère qu'il n'y ait jamais eu Ukraine. Les habitants n'ont l'autorisation de sortir de leur maison qu'entre 11h et 15h, donc 4h par jour seulement. C'est durant ces heures qu'il tentent de trouver encore un médecin alors que l'hôpital a été évacué. De plus, la plupart des commerces sont fermés.

>> Le témoignage de Maurice Mercier dans Forum :

La frappe russe meurtrière sur la ville ukrainienne de Poltava est "un terrible rappel" de la "brutalité" du président russe Vladimir Poutine, a jugé mardi le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, John Kirby. 

"La brutalité de Poutine ne connaît pas de limites", a de son côté dénoncé mardi la cheffe de la diplomatie allemande. Le président russe "doit rendre des comptes", a exhorté la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock sur son compte X.

La frappe russe sur Poltava est un "acte d'agression écoeurant", a également dénoncé Londres.

Au moins 51 personnes ont été tuées et 271 blessées mardi dans une frappe de missiles russes sur la ville de Poltava, dans le centre de l'Ukraine, qui a notamment partiellement détruit un institut militaire, selon un nouveau bilan officiel qui risque encore de s'alourdir.

Cette frappe a suscité la colère parmi les blogueurs militaires ukrainiens, qui ont, comme en Russie, une certaine influence du fait de la guerre.

Enquête ouverte

D'après certains d'entre eux, l'armée russe avait pour objectif une cérémonie militaire officielle en plein air, soit une grande concentration de soldats qui en a fait une cible facile.

Le ministère de la Défense a assuré pour sa part qu'aucune cérémonie en plein air n'avait lieu au moment du drame.

Le président ukrainien a dit avoir ordonné "une enquête complète et rapide" sur les circonstances ayant permis cette attaque russe.

>> Les explications dans le 19h30 :

Le directeur de l'opérateur du réseau électrique ukrainien, Ukrenergo, a annoncé mardi avoir été démis de ses fonctions, une décision critiquée par des membres du conseil de surveillance qui dénoncent une ingérence politique.

Cette décision intervient alors que le réseau électrique ukrainien a été gravement endommagé par les bombardements russes, qui provoquent régulièrement des coupures de courant et font craindre un hiver difficile pour les Ukrainiens.

D'après des médias ukrainiens, Volodymyr Koudrytsky, en poste depuis 2020, a été limogé officiellement au motif qu'il a échoué à protéger les infrastructures essentielles du pays contre les frappes russes.

Ukrenergo a bénéficié depuis le début de l'invasion russe de plus de 1,5 milliard d'euros d'aide internationale pour restaurer son réseau endommagé, assurer son fonctionnement et le protéger.

Les Etats-Unis sont de plus en plus proches d'accepter de fournir les missiles de croisière à longue portée réclamés par l'Ukraine, même s'il faudrait patienter des mois avant que les livraisons soient effectives et si rien ne garantit que Kiev soit autorisée à les utiliser sur le territoire russe, ont déclaré des responsables américains.

Des missiles air-sol AGM-158 JASSM pourraient être inclus dans un nouveau paquet d'aide militaire américaine qui sera dévoilé cet automne, mais la décision finale n'a pas été prise, ont précisé ces responsables, qui s'exprimaient sous le sceau de l'anonymat.

La livraison de JASSM, missile longue portée très précis et emportant une charge explosive de 450 kg, placerait à portée de l'armée ukrainienne un certain nombre de bases aériennes russes d'où décollent les avions qui larguent quotidiennement sur les villes ukrainiennes des dizaines de bombes planantes guidées particulièrement destructrices.

Au moins 41 personnes ont été tuées et 180 blessées dans une frappe de missile russe qui a notamment visé un institut militaire dans la ville de Poltava, dans le centre de l'Ukraine, a annoncé le président Volodymyr Zelensky.

Selon le chef de l'Etat, deux missiles balistiques ont touché "un établissement d'enseignement et un hôpital voisin". "L'un des bâtiments de l'Institut des communications a été partiellement détruit. Des personnes se sont retrouvées sous les décombres", a-t-il déclaré sur Telegram.

Selon le ministère ukrainien de la Défense, la frappe a eu lieu dans un délai très court entre le moment du déclenchement de l'alerte antiaérienne et l'arrivée des deux missiles. "Ils ont surpris les gens en train d'évacuer vers l'abri souterrain", a-t-il expliqué.

Des blogueurs militaires ukrainiens ont de leur côté affirmé que les missiles avaient pris pour cible une cérémonie militaire officielle en plein air.

Deux personnes, dont un enfant de 8 ans, ont été tuées dans la région ukrainienne de Zaporijjia au cours de la nuit de lundi à mardi et une troisième est décédée lors d'une attaque de missiles sur la ville de Dnipro (centre), ont déclaré des responsables ukrainiens.

Une attaque contre un complexe hôtelier de Zaporijjia a tué une femme de 38 ans et son fils, et blessé son mari et sa fille, qui recevait des soins intensifs, a indiqué le ministre ukrainien de la Défense.

Au cours de la journée écoulée, 313 attaques et tirs d'obus ont été recensé contre 11 localités, endommageant plusieurs bâtiments à Zaporijjia, a déclaré le gouverneur régional. L'armée de l'air ukrainienne a déclaré avoir abattu 27 des 35 drones lancés par la Russie, qui a également utilisé quatre missiles.

L'Ukraine est présente aux Jeux paralympiques de Paris avec 140 athlètes engagés dans 17 disciplines. Depuis plusieurs éditions, les athlètes ukrainiens se distinguent au tableau des médailles et font partie des meilleures nations. L’Ukraine était ainsi sixième au classement des nations en 2021 avec 98 médailles, dont 24 en or.

Cette année, la situation a bien changé et les objectifs sont différents. On cherche notamment le soutien international. Lors de la cérémonie d’ouverture, les spectateurs ont réservé une belle ovation à la délégation ukrainienne.

Alors que l'Ukraine a enregistré 20'000 personnes amputées ces deux dernières années, plusieurs blessés de guerre participent aux JO, notamment un infirmier de l'armée et un opérateur de drones blessés lors des combats qui jouent dans l'équipe de volley assis.

Dans ce contexte, les champions paralympiques donnent des perspectives et de l’espoir à ces personnes qui font face à de grandes difficultés, à des traumatismes, à une vie chamboulée après la perte d’un membre. Ils veulent leur montrer qu'elles peuvent devenir fortes dans leurs fauteuils, que leur vie n’est pas finie et que la thérapie et l’acceptation de leur corps peuvent passer par le sport.

>> Ecouter le sujet de Sport Matin :

RTS

La ville de Pokrovsk, dans l’est de l'Ukraine, ne tient plus qu’à un fil. L’armée russe n'est plus qu'à une dizaine de kilomètres et devrait l'envahir prochainement. L’opération ukrainienne menée à Koursk, en territoire russe, n’a en effet pas permis de ralentir la progression des soldats russe dans cette région.

Les autorités ukrainiennes ont ordonné l’évacuation de la ville, qui est maintenant bombardée quotidiennement. La correspondante de la RTS Maurine Mercier s'y est rendue sans doute pour la dernière fois avant qu’elle ne soit avalée par la Russie. Elle était accompagnée par Artem, un journaliste ukrainien. Tous deux constatent que de très nombreux bâtiments ont été détruits. En passant devant l'un d'eux, Artem raconte que c'était un restaurant où il a mangé la semaine dernière encore.

Maurine et Artem se rendent dans une église pour assister très vraisemblablement à la dernière messe qui aura lieu, parce que ce sera vraiment trop dangereux ensuite. Ils sont accueillis par Lilia, qui tente de sourire pour les rassurer, mais qui a des larmes plein les yeux. Elle leur dit qu'il ne reste là que les gens qui n'ont nulle part où aller. "Les gens perdent espoir, ils ne parviennent plus à trouver la force de fuir."

Dans les petites salles du rez-de-chaussée, il y a des montagnes de vêtements abandonnés et des valises. Ils appartiennent à tous ces gens qui viennent d'évacuer la ville et qui n'ont pas pu tout emporter. Plusieurs personnes âgées ont aussi trouvé refuge dans l'église après la destruction de la ville par les bombardements russes. Elles ont perdu tout courage de fuir. "Je n'ai plus l'âge de me déplacer", confie l'une d'elle.

>> Le reportage de Maurine Mercier dans Tout un monde :

RTS - Maurine Mercier

Vladimir Poutine a rencontré son homologue mongol à Oulan-Bator. Il s'agit de la première visite officielle du président russe dans un pays membre de la Cour pénale internationale (CPI) depuis l'émission d'un mandat d'arrêt à son encontre.

Arrivé lundi dans la capitale mongole, le dirigeant russe avait été accueilli par la garde d'honneur, sans être arrêté à sa descente de l'avion. Il s'agit de son premier déplacement en Mongolie en cinq ans.

Son déplacement apparaît comme un acte de défiance envers la CPI, l'Ukraine en guerre, ainsi que de nombreux pays occidentaux et d'organisations de défense des droits humains qui ont demandé son arrestation.

Vladimir Poutine a été accueilli par son homologue mongol Ukhnaa Khurelsukh sur l'imposante place Gengis Khan d'Oulan-Bator, lors d'une fastueuse cérémonie en présence des délégations des deux pays. Une fanfare a interprété des airs militaires et les hymnes nationaux russe et mongol devant les deux dirigeants, debout près de soldats mongols en tenue traditionnelle.

>> A Lire : Vladimir Poutine assure qu'il "s'occupera des bandits" ukrainiens dans la région de Koursk