Vladimir Poutine accusé de vouloir "déstabiliser" Berlin après une fuite d'échanges secrets sur l'Ukraine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé le monde à aider Kiev à triompher du "mal russe", alors que le bilan d'une attaque de drone sur la ville portuaire d'Odessa s'est alourdi à douze morts.

La frappe sur un immeuble d'habitation de la ville, tôt samedi matin, a partiellement détruit plusieurs étages. L'attaque a notamment tué cinq enfants, dont deux bébés de moins d'un an, selon les déclarations de Volodymyr Zelensky et du gouverneur de la région.Oleg Kiper "Les enfants ukrainiens sont les cibles militaires de la Russie", a dénoncé le président ukrainien.

Plus tôt, Oleg Kiper avait indiqué qu'une femme avait été retrouvée et son bébé "à côté", portant alors le bilan de l'attaque russe à dix morts. La mère et le bébé "ont été retrouvés serrés l'un contre l'autre", ont précisé les secours ukrainiens sur Telegram.

Dimanche soir, plus de 36 heures après l'attentat, les sauveteurs continuaient à fouiller les décombres, bien que Volodymyr Zelensky ait indiqué que les opérations de recherche et de sauvetage avaient été interrompues.

Le ministre allemand de la Défense a accusé Vladimir Poutine de chercher à "déstabiliser l'Allemagne", à la suite de la diffusion depuis la Russie d'échanges confidentiels entre des officiers allemands sur des livraisons d'armes à l'Ukraine.

"Il s'agit simplement d'utiliser cet enregistrement pour déstabiliser" et pour mettre à mal "l'unité" du pays", a déclaré Boris Pistorius devant la presse à Berlin. "Il s'agit clairement de saper notre unité (...), de semer la division politique sur le plan intérieur et j'espère sincèrement que Poutine n'y parviendra pas et que nous resterons unis", a-t-il ajouté.

Un enregistrement audio d'une réunion en visioconférence d'officiers de haut rangs avait été diffusé vendredi sur les réseaux sociaux depuis la Russie. Dans cette conversation, les participants parlent notamment de l'hypothèse de la livraison à Kiev de missiles de longue portée Taurus, de fabrication allemande, de ce qui serait nécessaire pour permettre aux forces ukrainiennes de les utiliser et de leur impact éventuel.

Le ministère allemand de la Défense a confirmé samedi que l'enregistrement était authentique et qu'il avait été "intercepté".

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La tombe d'Alexeï Navalny à Moscou était dimanche ensevelie sous les fleurs, les Russes continuant à rendre hommage au principal détracteur du Kremlin et à se recueillir, à deux semaines jour pour jour du sacre présidentiel attendu de Vladimir Poutine.

Sous un beau soleil d'hiver, la queue pour se rendre au cimetière Borissovo dans le sud-est de la capitale russe s'étend sur plusieurs centaines de mètres. Seuls ou en petits groupes, les Russes continuaient en début d'après-midi d'affluer devant la tombe où a été enterré Alexeï Navalny vendredi, désormais largement recouverte de fleurs et de couronnes, a constaté un journaliste de l'AFP sur place.

Certains déposent des roses sur l'imposant tas ou à côté de la grande croix orange qui orne la sépulture, d'autres préfèrent observer les lieux en silence.

La présence policière a aussi été réduite par rapport aux derniers jours.

Une femme et un nourrisson de huit mois ont été retrouvés dimanche dans les décombres de l'immeuble touché dans la nuit de vendredi à samedi par un drone russe à Odessa, faisant grimper le bilan à dix morts, ont indiqué les autorités ukrainiennes. Elles avaient précédemment fait état d'un bilan de huit morts.

Les secours ukrainiens ont confirmé ce bilan. Ils ont également affirmé que les travaux pour "déblayer" les lieux où s'est en partie effondré cet immeuble étaient toujours "en cours".

Les autorités n'ont toutefois pas fait état du nombre de blessés, alors que les secours avaient évoqué huit blessés confirmés samedi soir.

Les systèmes de défense aérienne russes ont détruit 38 drones lancés par l'Ukraine tôt dimanche matin au-dessus de la péninsule de Crimée, a déclaré le ministère russe de la Défense dans un message publié sur Telegram.

Le ministère n'a pas précisé si des victimes ou des dégâts avaient été signalés.

Des responsables russes installés en Crimée avaient indiqué plus tôt que la circulation avait été considérablement restreinte près de du port de Féodossia.

La circulation a par ailleurs été interrompue pendant deux heures sur le pont reliant la péninsule ukrainienne annexée avant de reprendre vers 2h40 en Suisse, ont indiqué sur Telegram des responsables russes installés en Crimée.

Puissantes explosions

Des habitants de Féodossia rapportant que de puissantes explosions avaient été entendues dans la zone du port et d'un dépôt pétrolier dimanche vers 02h du matin heure locale (minuit en Suisse), ont été cités sur les réseaux sociaux russes et ukrainiens.

Reuters n'a pas été en mesure de vérifier ces récits de manière indépendante. Les autorités ukrainiennes n'ont pas fait de commentaire dans l'immédiat.

La frappe russe sur un immeuble de neuf étages dans la ville portuaire d'Odessa, dans la nuit de vendredi à samedi, a tué huit personnes, dont deux bébés, selon un responsable régional. Huit personnes ont également été blessées dans l'attaque, dont deux enfants, d'après les secours.

"Ces attaques n'ont aucun sens militaire (...) Il s'agit de terreur qui vise exclusivement à détruire des vies, à intimider", a dénoncé le président Volodymyr Zelensky.

Parallèlement, trois autres personnes ont été tuées dans des bombardements russes dans les régions de Kherson, Kharkiv et Zaporijjia, selon les autorités, ce qui porte à 11 le nombre de personnes tuées dans des attaques russes samedi.

Le chancelier Olaf Scholz a annoncé samedi que l'Allemagne enquêtait de manière "très approfondie" et " très minutieuse" sur la fuite d'un enregistrement d'officiers de l'armée discutant d'éléments confidentiels concernant la guerre en Ukraine.

Vendredi, Margarita Simonyan, directrice de la chaîne russe RT soutenue par Moscou, a mis en ligne un enregistrement audio de 38 minutes dans lequel des officiers de l'armée allemande discutent, selon elle, d'une attaque contre la Crimée le 19 février. Dans l'enregistrement, on peut entendre des discussions sur l'utilisation possible par les forces ukrainiennes de missiles Taurus de fabrication allemande et sur leur impact potentiel.

>> Plus de détails : L'Allemagne enquête après une fuite au sein de son armée concernant l'Ukraine

Confirmation d'échanges "interceptés"

Kiev réclame de longue date que l'Allemagne lui fournisse des missiles Taurus, qui peuvent atteindre des cibles situées à 500 km de distance. Olaf Scholz a jusqu'à présent refusé d'envoyer ces missiles, craignant que cela ne conduise à une escalade du conflit.

Une porte-parole du ministère allemand de la Défense a confirmé qu'une conversation secrète de l'armée de l'air avait été interceptée. "Nous ne sommes pas en mesure de dire avec certitude si des modifications ont été apportées à la version enregistrée ou transcrite qui circule sur les réseaux sociaux", a-t-elle toutefois souligné.

>> Les précisions de Forum :

Reuters - Guglielmo Mangiapane

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a réitéré un appel à ses alliés occidentaux, pour qu'ils fournissent à Kiev davantage de systèmes de défense aérienne et plus rapidement, après des attaques russes qui ont fait au moins sept morts, selon Kiev.

"La Russie continue de frapper des civils", a déploré le dirigeant sur les réseaux sociaux. "Nous devons renforcer le bouclier aérien ukrainien pour mieux protéger notre peuple du terrorisme russe. Davantage de systèmes de défense aérienne et davantage de missiles pour que les systèmes de défense aérienne sauvent des vies", a-t-il demandé.

Après plus de deux ans de guerre, Volodymyr Zelensky exhorte quotidiennement ses alliés occidentaux de livrer l'assistance militaire plus rapidement, réclamant notamment des munitions, plus de systèmes de défense aérienne et des avions de combat.

Or, l'aide américaine est toujours bloquée au Congrès du fait de l'opposition entre républicains et démocrates, et les Européens, dont les capacités de production sont limitées, tardent à livrer les obus promis ces derniers mois.

Depuis le départ des marques d'habillement occidentales comme Zara ou H&M de Russie, les stylistes locaux cartonnent. Les habitants n'ont pas beaucoup d'autres options pour s'habiller.

Rencontrée par la RTS dans un espace-galerie, une maisonnette plantée au milieu d’un grand parc de la capitale russe, la présidente d’une association de représentants de la mode évoque le dynamisme que connaît le secteur du vêtement en Russie.

"Lorsque les marques étrangères ont quitté le marché, nous avons dû réfléchir et créer quelque chose de nouveau. Nous avons commencé à créer davantage à l’intérieur du pays et pour la population qui vit ici", témoigne Irina Davidova dans le 12h30.

>> Ecouter le sujet du 12h30 :

Keystone - EPA/YURI KOCHETKOV

Des attaques de drones russes ont fait au moins sept morts et huit blessés dans la nuit de vendredi à samedi en Ukraine, dans les régions de Kharkiv (nord-est) et Odessa (sud), ont rapporté les autorités de Kiev.

Les attaques visant la ville portuaire d'Odessa ont entraîné la mort de cinq personnes, dont un jeune enfant, et la destruction d'un immeuble de neuf étages, selon les autorités régionales. Huit personnes ont également été blessées dans l'attaque, dont un enfant.

Parallèlement, des bombardements ont tué un homme de 76 ans dans la région de Kharkiv, près de la frontière russe, et une autre personne dans celle méridionale de Kherson, selon les autorités régionales.

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