Volodymyr Zelensky plaide pour "maintenir l'unité en Europe" lors d'un sommet au Royaume-Uni

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky participera vendredi à un conseil des ministres exceptionnel à Londres, et informera les plus hauts représentants du nouveau gouvernement de Keir Starmer des dernières avancées sur la ligne de front, a annoncé Downing Street jeudi.

Le chef de l'Ukraine sera le premier dirigeant étranger à s'adresser en personne aux ministres britanniques depuis 1997, quand le Premier ministre travailliste Tony Blair avait convié le président américain Bill Clinton.

"L'Ukraine est et sera toujours au coeur des priorités de ce gouvernement, il est donc tout à fait approprié que le président Zelensky prononce un discours historique devant mon cabinet", a déclaré Keir Starmer, cité dans un communiqué de Downing Street.

Les deux dirigeants devraient également signer un traité visant à renforcer les capacités industrielles de défense du Royaume-Uni et de l'Ukraine, et à accroître la production de matériel militaire et d'armement.

Ce traité doit permettre à l'Ukraine d'accéder à un financement de 3,5 milliards de livres (4,6 milliards d'euros) pour soutenir ses forces armées, et permettre aux entreprises de défense des deux pays d'investir pour innover et renforcer leurs capacités militaires.

A l'occasion de l'ouverture du quatrième sommet des chefs d'Etat et de gouvernement européens en Grande-Bretagne jeudi, la présidente de la Confédération a fait savoir qu'une rencontre de suivi à la Conférence pour la paix en Ukraine du Bürgenstock serait organisée cette année encore, mais pas en Suisse.

Une aide supplémentaire à l'Ukraine, la lutte contre l'immigration illégale ainsi que des questions de sécurité et d'énergie étaient également au menu.

Des représentants de près de 45 pays européens ainsi que des institutions de l'Union européenne, du Conseil de l'Europe et de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) se sont réunis au Palais de Blenheim près de la ville d'Oxford.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a profité de ce sommet pour remercier la Suisse pour l'organisation du sommet du Bürgenstock. "Nous préparons maintenant le deuxième sommet", a-t-il ajouté. Des groupes de travail vont bientôt discuter de trois thèmes en se basant sur la déclaration finale de la conférence: sécurité énergétique, sécurité alimentaire et aide humanitaire.

L'objectif est d'organiser cette conférence cette année encore, a déclaré Viola Amherd lors d'un échange avec des journalistes suisses sur place. Un autre pays devrait toutefois se charger de l'organisation, la Suisse étant prête à le soutenir.

La présidente de la Confédération Viola Amherd a tiré un bilan de la conférence du Bürgenstock (NW) sur l'Ukraine à l'occasion du 4e sommet des chefs d'Etat et de gouvernement européens qui s'est ouvert jeudi près d'Oxford (GB). Le sommet du bord du lac des Quatre-Cantons est la seule initiative pour la paix en Ukraine qui bénéficie d'un large soutien sur tous les continents, a-t-elle rappelé. Jusqu'à présent, 87 Etats ont signé la déclaration finale.

La Suissesse a aussi souligné que des pays absents ont apporté leur soutien à la déclaration finale de la conférence ultérieurement. Le sommet du Bürgenstock est la seule initiative pour la paix en Ukraine qui bénéficie d'un large soutien sur tous les continents

>> Pour en savoir plus, lire : Viola Amherd tire un bilan positif du sommet du Bürgenstock

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a plaidé pour que les Européens restent unis dans leur soutien à son pays en guerre, à son arrivée près d'Oxford, au Royaume-Uni, où il participe à un sommet européen.

"C'est très important de maintenir l'unité en Europe, car l'unité permet toujours de prendre des décisions fortes", a déclaré le dirigeant à son arrivée au palais de Blenheim, lieu de naissance de Winston Churchill, où a lieu cette quatrième réunion de la Communauté politique européenne (CPE).

Volodymyr Zelensky va aussi discuter à cette occasion avec le nouveau Premier ministre britannique Keir Starmer, hôte de cette réunion, ainsi que le roi Charles III.

Le chef d'Etat a également annoncé sur X qu'il signerait "un accord intergouvernemental sur le soutien au complexe industriel et de défense ukrainien".

"C'est très important d'être ici, pour l'Ukraine, particulièrement pendant cette période difficile de guerre", a-t-il souligné à Blenheim, interrogé par quelques journalistes. "Depuis les premiers jours de l'invasion [russe de l'Ukraine], le Royaume-Uni a été en avance dans sa détermination à soutenir l'Ukraine. C'est le genre d'engagement dont nous avons besoin pour mettre fin à la terreur russe", a-t-il ajouté.

Volodymyr Zelensky a par ailleurs critiqué, sans le nommer, le premier ministre hongrois Viktor Orban, également présent à Blenheim, et qui a entamé une "mission de paix" à Moscou et à Pékin, sans l'aval de l'Union européenne. "Si quelqu'un essaie de résoudre des problèmes dans le dos des autres ou même aux dépens de quelqu'un d'autre [...] pourquoi devrions-nous prendre en compte cette personne?", s'est interrogé le président ukrainien devant tous ses collègues européens.

L'armée ukrainienne a affirmé toujours "tenir" sa tête de pont de Krynky sur la rive occupée du Dniepr, dans le sud de l'Ukraine, sur fond de rumeurs de retraite de cette zone face aux attaques russes répétées.

L'établissement de cette tête de pont à l'automne 2023 était l'un des rares succès de l'armée ukrainienne lors de sa contre-offensive estivale cette année-là, mais elle n'a jamais permis aux forces de Kiev d'avancer vers le sud, son objectif initial.

Les forces russes n'ont pour autant pas réussi à déloger les forces ukrainiennes de la zone, selon Kiev, alors que Moscou a assuré que ses hommes l'avaient reprise début 2024.

Un porte-parole de l'armée ukrainienne a reconnu à la télévision que le village de Krynky (à peine 1000 habitants avant l'invasion russe) était "complètement détruit" et qu'il y était "pratiquement impossible de se défendre", mais il a assuré que "la situation n'est pas aussi critique que certains médias et blogueurs l'interprètent".

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a accusé le Premier ministre hongrois Viktor Orban de "jouer le jeu" de Vladimir Poutine avec sa visite récente à Moscou pour une "prétendue mission de paix".

"La Russie poursuit son offensive dans l'est de l'Ukraine. Elle mise sur une guerre d'usure, sur un prochain hiver encore plus rude que le précédent. La Russie mise sur la mollesse de l'Europe et de l'Occident et certains Européens jouent le jeu", a-t-elle dénoncé devant le Parlement européen à Strasbourg.

"Il y a deux semaines, un Premier ministre de l'Union européenne s'est rendu à Moscou, cette prétendue mission de paix n'était rien d'autre qu'une mission d'apaisement", a-t-elle ajouté.

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Keystone - APA/TOBIAS STEINMAURER

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Le procès à huis clos du journaliste américain Evan Gershkovich a repris à Ekaterinbourg, ville où il avait été arrêté fin mars 2023, en plein reportage, pour "espionnage", une accusation que la Russie n'a jamais étayée.

L'audience, la seconde depuis l'ouverture du procès le 26 juin, a débuté en fin de matinée dans cette cité de l'Oural, a indiqué un porte-parole du tribunal. Aucune autre information n'a été communiquée, toute la procédure étant placée sous le sceau du secret.

Le correspondant du Wall Street Journal et ancien journaliste du bureau de l'AFP à Moscou est détenu depuis presque 16 mois.

Le ministère russe de la Défense a affirmé avoir abattu 33 drones aériens ukrainiens dans la nuit au-dessus de la Crimée ainsi que dix drones navals qui se dirigeaient vers la péninsule annexée par Moscou.

Plus tôt jeudi, le gouverneur de Sébastopol installé par Moscou avait indiqué sur Telegram que de puissants bruits entendus dans la ville étaient liés à une riposte de l'armée russe "face une tentative d'attaque menée par un drone de surface".

Deux drones ont par ailleurs été neutralisés au cours de la nuit dans la région de Briansk, dans l'ouest de la Russie, selon la Défense russe. "Il n'y a eu aucune victime ni dégât", a rapporté le gouverneur local.

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