Volodymyr Zelensky prie Joe Biden et Xi Jinping de venir au sommet sur la paix du Bürgenstock

La Russie a revendiqué lundi la prise de deux nouvelles localités dans les régions de Donetsk et Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, continuant sa poussée dans ces deux secteurs du front, où elle est à l'offensive face à une armée ukrainienne en difficulté.

L'armée russe a "libéré le village" de Netaïlové, dans la région de Donetsk, ainsi que la localité d'Ivanivka, dans celle de Kharkiv, plus au nord, a affirmé le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

Volodymyr Zelensky s'est rendu à Madrid pour une visite officielle marquée par la signature d'un accord de sécurité. Il comprend une aide militaire de Madrid d'un montant d'un milliard d'euros, a annoncé le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez.

"Nous serons aux côtés de l'Ukraine tout le temps qu'il faudra", a-t-il ajouté, en précisant que l'Espagne allait notamment livrer de nouveaux chars Leopard à Kiev.

Selon les données du Kiel Institute, qui recense les armes promises et livrées à l'Ukraine depuis l'invasion russe en 2022, l'Espagne s'était engagée jusqu'ici à fournir 330 millions d'euros d'aide militaire à Kiev, ce qui en faisait un petit contributeur à l'échelle européenne.

Première date annulée

Volodymyr Zelensky devait venir initialement en Espagne le 17 mai, mais il avait dû annuler sa visite en raison de la nouvelle offensive lancée quelques jours plus tôt par l'armée russe dans le nord-est de l'Ukraine.

Il a été accueilli sur le tarmac de l'aéroport de Madrid par le roi Felipe VI. C'est la première visite officielle du président ukrainien en Espagne.

"Nos soldats se défendent contre l'offensive russe, c'est pourquoi nous devons intensifier notre travail commun avec nos partenaires pour obtenir davantage: la sécurité et une coercition tangible de la Russie à la paix par tous les moyens", a-t-il déclaré, lors de la conférence de presse au côté de Pedro Sánchez.

>> Ecouter le sujet de La Matinale :

Keystone - Chema Moya

Le mandat du président ukrainien Volodymyr Zelensky, depuis cinq ans au pouvoir, s'est officiellement terminé il y a une semaine. Organiser un scrutin est pour l'heure impossible, en raison de la loi martiale en vigueur au moins jusqu'à la fin du mois d'août.

Pour une majorité d'Ukrainiens, organiser des élections en pleine guerre n'est pas envisageable. "Comment voulez-vous tenir un tel scrutin dans ce contexte?", se demande Yaroslav, qui n'est pourtant pas un partisan de Volodymyr Zelensky. "Tu ne peux pas créer des bureaux de vote dans des abris. En plus, tant de gens ont fui le pays. Et les militaires, comment voteraient-ils? Et tous les gens qui sont coincés dans les territoires occupés par l’armée russe? Ça n’a aucun sens", argumente-t-il dans La Matinale de lundi.

>> Ecouter le sujet dans La Matinale :

Keystone

Une personne a été tuée et trois autres ont été blessées lundi dans une attaque ukrainienne de drone contre une station-service à Livny, dans la région russe d'Oriol, à environ 160 km de la frontière avec l'Ukraine, a indiqué le gouverneur local.

Après l'arrivée des services de secours sur les lieux, une nouvelle attaque de drone est survenue, selon cette source.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui presse ses alliés de renforcer leur aide pour contrer l'offensive russe, sera lundi à Madrid où il rencontrera le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, a annoncé dimanche le gouvernement espagnol.

"Pedro Sanchez recevra le président de l'Ukraine", puis les deux dirigeants tiendront une conférence de presse, ont annoncé les services du Premier ministre dans un communiqué. Le roi Felipe VI recevra également le dirigeant ukrainien.

Le président ukrainien doit signer, selon le quotidien El Pais, un accord bilatéral de sécurité destiné à garantir un soutien militaire de Madrid à Kiev.

Les Etats-Unis participeront à la conférence sur la paix en Ukraine qui se tiendra en Suisse en juin, ont déclaré dimanche des responsables américains à l'agence Reuters.

Les responsables en question n'ont pas précisé à quel niveau les Etats-Unis seraient représentés, ni quel représentant de l'administration sera présent.

Prévu les 15 et 16 juin, le sommet pour la paix qui se tiendra au Bürgenstock se fera-t-il sans certaines grandes têtes d'affiche? C'est du moins ce qu'avance le «Tages-Anzeiger» dans son édition du week-end.

Le président brésilien Lula et son homologue sud-africain Cyril Ramaphosa ont annoncé ces derniers jours qu'ils ne participeraient pas au sommet. Comme la Russie, qui de toute manière a refusé dès le début de participer, ces deux pays appartiennent aux BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine à l'origine), ce groupe informel de grands pays émergents.

La Chine n'a pas encore donné officielement de réponse, mais si elle participe à l'événement, cela se fera proablement sans dignitaires de haut rang. Quant à l'Inde, le pays a certes accepté, mais le Premier ministre Narendra Modi n'a pas indiqué s'il se rendra lui-même en Suisse centrale.

Possible absence de Joe Biden

Le journal alémanique juge également que les signes d'un désistement du président américain se multiplient. Le média "Bloomberg a rapporté vendredi qu'après le sommet du G7 en Italie, Joe Biden s'envolera pour les Etats-Unis au lieu de la Suisse. Il se rendra à Los Angeles pour un événement électoral avec George Clooney, Julia Roberts et d'autres personnalités", peut-on encore lire.

Selon le DFAE, 70 pays ont jusqu'ici annoncé leur participation à la conférence de paix de la mi-juin, "la plupart au niveau des chefs d'Etat ou de gouvernement". La moitié proviendrait d'Europe et l'autre moitié du reste du monde.

La sécurité nucléaire, la sécurité alimentaire, la liberté de navigation ainsi que les aspects humanitaires devraient être au coeur de la conférence de paix du Bürgenstock (NW). Ces questions devraient être centrales et non pas le plan de paix de Volodymyr Zelensky.

Interrogé dimanche par Keystone-ATS, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a ainsi indirectement démenti les déclarations faites la semaine dernière par la porte-parole du ministère russe des affaires étrangères, rapportées dimanche par la Sonntagszeitung.

Maria Zakharova avait déclaré lors d'une conférence de presse que la Russie était déjà en possession de la déclaration finale de la rencontre. Selon ce document, les participants au sommet devraient approuver neuf des dix points du plan de paix présenté par le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Parmi ces points figurent notamment l'exigence faite à la Russie d'un retrait de ses troupes d'Ukraine et d'un retour aux frontières de 1991, ainsi que des réparations et des dommages et intérêts pris sur les avoirs russes gelés. Pour Moscou, la rencontre des "représentants ukrainiens et occidentaux" au Bürgenstock serait ainsi vouée à l'échec.

Le DFAE a refusé dimanche de commenter ce document. Il précise que la conférence doit offrir une plateforme où différents plans de paix peuvent être présentés. "La question de savoir si l'on pourra se mettre d'accord sur une déclaration finale à la fin de la conférence reste ouverte", ajoute-t-il.

>> Ecoutez la revue de presse dominicale du 12h30 :

Keystone/Kremlin Pool Photo via AP - Gavriil Grigorov, Sputnik

Le bilan de la frappe russe sur un hypermarché de bricolage à Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine, continue de grimper, passant à 16 morts dimanche au lendemain de cette attaque qualifiée d'"ignoble" par le président ukrainien.

Un précédent bilan communiqué par le ministre de l'Intérieur ukrainien Igor Klymenko faisait état de douze morts, 43 blessés et 16 disparus à la suite de cette attaque. 

Il a fallu "plus de 16 heures pour éteindre l'incendie dans l'hypermarché (...) provoqué par des frappes russes ciblées", ont précisé les autorités de Kiev.

Les images diffusées sur les réseaux sociaux ukrainiens ont montré le bâtiment de l'hypermarché Epitsentr au toit éventré dont s'échappait une énorme colonne de fumée noire.

La Russie a revendiqué dimanche la prise d'un nouveau village dans l'est de l'Ukraine - la localité de Besretové -, poursuivant sa lente poussée dans ce secteur du front où se déroulent l'essentiel des combats.

Cette localité est située à la lisière entre les régions de Kharkiv et de Lougansk, au sud-est de la ville de Koupiansk, l'un des objectifs russes dans ce secteur. La veille, les troupes russes avaient revendiqué la prise du village d'Arkhangelské, également dans l'est.

La Russie grignote du terrain en Ukraine depuis des mois après avoir repris l'initiative avec l'échec de la contre-offensive ukrainienne l'été dernier et la prise de la ville forteresse d'Avdiïvka en février.

"J'en appelle aux dirigeants du monde (...), au président Biden, le dirigeant des Etats-Unis, et au président Xi, le dirigeant de la Chine (...) S'il vous plaît, soutenez le sommet de la paix avec votre leadership et votre participation", a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky dimanche dans un message vidéo.

Selon le président ukrainien, "plus de 80 pays ont confirmé leur venue" à la conférence sur la paix en Ukraine. Prévu les 15 et 16 juin, le sommet se tiendra au Bürgenstock, dans le canton de Nidwald. La Suisse a lancé les invitations à plus de 160 délégations pour y participer.

L'objectif du Département fédéral des affaires étrangères n'est pas seulement d'atteindre le plus grand nombre de participants, mais aussi d'avoir une diversité, avec la participation la plus large possible de pays du Sud. Le Premier ministre indien Narendra Modi a annoncé que son pays participerait.

La Russie n'a pas en revanche été conviée à ce stade. Elle a fait savoir à plusieurs reprises qu'elle n'était pas intéressée à participer à cette conférence. Moscou n'entend participer à aucune négociation si Kiev n'accepte pas l'annexion par la Russie des quelque 20% du territoire ukrainien qu'elle occupe actuellement.

Le gouverneur de la région russe de Belgorod, frontalière de l'Ukraine, a déclaré samedi que deux personnes y avaient été tuées dans des tirs de lance-roquettes

"Les forces armées ukrainiennes ont tiré sur le village d'Oktiabrski", a-t-il écrit sur Telegram, précisant qu'un "homme et une femme ont été" mortellement "blessés par des éclats d'obus".

>> A Lire : Lourd bilan après une frappe russe contre un hypermarché de Kharkiv