Zelensky affirme que le Kremlin avait les plans de la contre-offensive ukrainienne

Le vote anticipé pour l'élection présidentielle russe de mars a commencé dans les zones occupées d'Ukraine, où le conflit entre dans sa troisième année. Le coup d'envoi a également été donné dans les régions reculées de Russie.

Les élections ont lieu le 14 mars dans le reste de la Russie, le pays le plus vaste du monde. Vladimir Poutine, au pouvoir depuis 1999, ne sera confronté à aucune réelle opposition lors de ce scrutin qui doit lui assurer un nouveau mandat de six ans au Kremlin.

Même si aucun candidat indépendant n'a été autorisé face à lui, une participation élevée est importante pour le Kremlin, pour montrer l'union du peuple derrière le président Poutine.

Le chef nommé par le Kremlin de la zone occupée de la région ukrainienne de Zaporijjia, où se trouve la plus grande centrale nucléaire d'Europe, a publié sur les réseaux sociaux une photo de soldats dans un bureau de vote de fortune. Ce site, pris par les forces russes en mars 2022 dans la foulée du déclenchement le 24 février de l'invasion de l'Ukraine, se trouve dans une zone de combat.

Quel est le coût de la guerre en Ukraine? Aucun chiffre officiel n'existe, mais il est de coutume de parler de plusieurs centaines de milliards de francs, à quoi il faudra ajouter la reconstruction du pays.

Une chose est certaine, beaucoup d'argent a été perdu... mais aussi gagné sur le plan économique. Parmi les grands gagnants se trouvent les Etats-Unis, qui ont notamment profité de la transformation de la politique énergétique européenne pour engranger des milliards de francs et qui voient leur économie soutenue par ce conflit.

>> Le sujet de Katja Schaer dans Forum :

Le Sommet pour la paix en Suisse, demandé par Volodymyr Zelensky, s'est peu à peu transformé en "Conférence de haut niveau". C'est en substance ce qu'on déclaré les conseillers fédéraux Ignazio Cassis et Viola Amherd ces derniers jours.

Cette conférence devrait se faire sans la Russie et d'autres grandes puissances se montrent réticentes, rendant la portée de l'événement limitée.

Alors le Conseil fédéral est-il en train de revoir ses ambitions à la baisse? L'ancien diplomate François Nordmann et le conseiller national PLR Damien Cottier en débattent dans Forum.

>> Voir le débat entre François Nordmann et Damien Cottier dans Forum :

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé que la Russie avait réussi à mettre la main sur les plans de la contre-offensive ukrainienne de 2023 avant même que celle-ci ne commence, et dont l'échec a porté un coup dur à l'Ukraine.

"Nos plans de contre-offensive étaient sur la table du Kremlin avant que les actions de la contre-offensive ne commencent", a-t-il dit en conférence de presse. Interrogée par l'AFP, la présidence a confirmé que Volodymyr Zelensky faisait référence à une fuite d'informations.

Le président a expliqué que pour pallier les "fuites d'informations" à l'avenir, ses chefs militaires élaboraient plusieurs plans de bataille pour 2024.

La grande contre-offensive ukrainienne de l'été 2023 s'est heurtée à de puissantes lignes de défenses russes qui ont épuisé les ressources de l'armée ukrainienne sans permettre de libérer les régions occupées par la Russie.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a indiqué que 31'000 de ses soldats avaient été tués dans la guerre avec la Russie, donnant pour la première fois un bilan officiel des pertes militaires de l'Ukraine.

"Trente et un mille soldats ukrainiens sont morts dans cette guerre. Pas 300'000, ni 150'000, comme le disent Poutine et son cercle de menteurs. Mais chacune de ces pertes est une grande perte pour nous", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.

>> Lire aussi : L'Ukraine donne un premier bilan officiel de ses soldats tués sur le front

Huit wagons contenant du maïs, en provenance d'Ukraine selon Kiev, ont été ouverts et leur contenu déversé sur une voie ferrée en Pologne, ont annoncé le gouvernement ukrainien et la police polonaise.

L'incident, qui s'est produit dans la matinée, semble être un nouvel épisode des protestations des agriculteurs polonais contre les importations de denrées agro-alimentaires ukrainiennes, jugées non-conformes aux normes européennes et bien moins chères que les produits locaux.

Le vice-Premier ministre ukrainien Oleksandr Koubrakov a dénoncé sur son compte X "160 tonnes de céréales ukrainiennes détruites", alors qu'elles étaient "en transit vers le port (polonais) de Gdansk, puis vers d'autres pays".

Interrogée par l'AFP, la police polonaise a confirmé qu'un tel incident "a bien eu lieu" alors que le train était en arrêt "sur une voie ferrée auxiliaire à Kotomierz", à près de 300 km au nord-ouest de Varsovie.

L'Ukraine est persuadée que les Etats-Unis ne l'"abandonneront pas" face à la Russie et finiront par voter l'aide de 60 milliards de dollars, bloquée au Congrès depuis des mois, a déclaré dimanche le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal.

La moitié des armes occidentales promises à l'Ukraine sont livrées avec du retard, a déclaré dimanche le ministre ukrainien de la Défense Roustem Oumerov.

"A l'heure actuelle, un engagement n'est pas synonyme de livraison, 50% de (ces) engagements ne sont pas livrés dans les temps", a déclaré le ministre lors d'un forum consacré au deuxième anniversaire de l'invasion russe de l'Ukraine.

A cause de ces retards, "nous perdons des gens, nous perdons des territoires", a-t-il ajouté. L'armée ukrainienne, confrontée à une situation extrêmement difficile sur le front, vient de se retirer de sa ville forteresse d'Avdiïvka (est) après des mois de rudes combats, évoquant le manque d'homme et de munitions.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a pressé à plusieurs reprises ces derniers jours ses alliés occidentaux de livrer l'aide militaire "à temps", réclamant notamment des munitions, davantage de systèmes de défense aérienne et des avions de combat.

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a appelé dimanche les Occidentaux à être "plus audacieux" en saisissant les avoirs russes gelés pour les redistribuer à l'Ukraine, et plaidé pour l'envoi dans un premier temps à Kiev des intérêts issus de ces actifs.

"Cela commence par prendre les milliards d'intérêts que génèrent ces actifs et les envoyer en Ukraine", fait valoir Rishi Sunak dans une tribune publiée par le Sunday Times . "Et ensuite, avec le G7, nous devons trouver des moyens légaux de saisir les actifs eux-mêmes et envoyer également ces fonds à l'Ukraine", a-t-il ajouté.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté samedi ses alliés du G7 à livrer leur aide militaire à "temps" à son pays, affaibli à l'aube d'une troisième année de guerre face à une machine militaire russe qui est montée en puissance.

"Vous savez très bien ce dont nous avons besoin pour protéger notre ciel, pour renforcer notre armée terrestre, ce dont nous avons besoin pour soutenir et continuer nos réussites en mer, et vous savez parfaitement bien que nous avons besoin de cela à temps, et nous comptons sur vous", a déclaré le dirigeant ukrainien lors d'une réunion virtuelle du G7 dans la capitale ukrainienne Kiev.

Soutien du G7 réitéré

De son côté, le G7 a promis samedi de "faire monter le coût de la guerre" en Ukraine pour Moscou.

"Nous continuerons à faire monter le coût de la guerre russe, à baisser ses sources de revenus et empêcher ses efforts pour construire sa machine de guerre, comme le montrent les paquets de sanctions que nous avons récemment adoptés", affirment les dirigeants du G7 dans un communiqué à l'issue d'un sommet virtuel sous présidence italienne.

Tout en ciblant la Chine et l'Iran pour leur soutien logistique à la Russie dans sa guerre contre l'Ukraine, le G7 a en outre appelé les bailleurs de l'Ukraine à valider leur contribution financière pour 2024, sans toutefois évoquer directement le blocage d'une nouvelle aide américaine au Congrès.

"Nous demandons instamment l'approbation de l'aide supplémentaire pour combler les besoins budgétaires restants de l'Ukraine en 2024", ont indiqué les dirigeants du G7 (Etats-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie, Canada) dans un communiqué conjoint à l'issue d'un sommet en vidéo-conférence sous présidence italienne.

Correspondante en Ukraine pour la RTS, Maurine Mercier vit depuis plusieurs jours chez l'habitant dans la ville de Kherson, près de la ligne de front. Au micro de Forum, elle explique que, pour les Ukrainiennes et les Ukrainiens, ce jour anniversaire est en quelque sorte un jour comme un autre.

"Un Ukrainien m'a dit aujourd'hui qu'il s'agissait, pour lui, d'un jour de guerre en plus et que cela ne faisait aucune différence. La ville a été bombardée allégrement, comme toute la semaine d'ailleurs", résume-t-elle.

Maurine Mercier a toutefois ressenti une petite tension supplémentaire samedi. "Par exemple, je faisais des images de la ville, je tournais et je prenais des photos dans la rue. Un habitant s'en est inquiété, parce qu'ils ont peur des collaborateurs. J'ai été signalé au poste de police, où j'ai été interrogée durant deux ou trois heures", raconte la journaliste.

>> Ecouter l'interview complète de Maurine Mercier dans Forum :

Keystone

Le conseiller national Jon Pult (PS/GR) a demandé samedi à la Suisse d'en faire plus en faveur de l'Ukraine. Son collègue Balthasar Glättli (Vert-e-s/ZH) a de son côté exigé que Berne gèle les fonds de l'Etat russe ou proches de l'Etat, afin de les utiliser pour le paiement de réparations.

"Nous sommes avec l'Ukraine", a déclaré le président des Vert-e-s devant plusieurs milliers de personnes rassemblées sur la Place fédérale à Berne. Une mer de drapeaux ukrainiens flottait devant lui. La Suisse doit enfin geler l'argent des oligarques russes, a-t-il ajouté, exigeant que "la Russie paie".

La Suisse a une longue histoire peu reluisante avec "l'argent sale", a souligné le Zurichois. Il est grand temps d'y ajouter de bons chapitres.

Jon Pult a de son côté rendu hommage à l'Ukraine, qui ne se défend pas seulement elle-même, mais qui s'engage pour la liberté et la démocratie en Europe. Il est nécessaire de faire nettement plus pour l'Ukraine, notamment sur les plans humanitaire ou financier, afin de faire avancer la reconstruction.

Le Grison a également demandé que la Confédération assouplisse la loi en matière de réexportation d'armes. Le plus grand danger en Europe est que les forces démocratiques ne s'unissent pas et "que nous nous laissions distraire par tous les Orban et les Trump", a-t-il dit.

La cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock est à Odessa, dans le sud de l'Ukraine, samedi à l'occasion de l'anniversaire de l'invasion russe.

"C'est un moment d'émotion, nous entrons dans un pays en guerre", a-t-elle dit avant d'entrer en Ukraine depuis la Moldavie voisine en compagnie de son homologue ukrainien Dmytro Kouleba.

>> Voir le sujet du 19h30 :

En plus de la Suisse, plusieurs pays à travers le monde ont été le théâtre ce samedi de manifestations en soutien à l'Ukraine à l'occasion du deuxième anniversaire du début de l'invasion russe.

Des centaines de personnes, des Ukrainiens pour la plupart, ont marqué dans le calme, samedi à Belgrade, ce triste jour. Les manifestants, qui brandissaient des drapeaux ukrainiens mais aussi ceux de l'Union européenne et d'autres pays de l'UE, se sont réunis dans le parc face au Parlement serbe avant de marcher en silence jusqu'à la place centrale de la capitale serbe.

Certains brandissaient des pancartes sur lesquelles il était écrit "le bien l'emporte toujours sur le mal, l'Ukraine vaincra elle aussi" ou encore "Poutine terroriste".

En Allemagne aussi

Plusieurs milliers de personnes ont également manifesté samedi en Allemagne, même si une proportion déclinante de l'opinion juge réaliste une victoire de Kiev.

A Berlin et Cologne notamment, quelque 5000 personnes se sont rassemblées, selon la police, pour dénoncer la guerre déclenchée par la Russie. Les initiateurs de la manifestation berlinoise, l'organisation d'exilés ukrainiens Vitsche, ont parlé eux de 10'000 participants réunis devant la Porte de Brandebourg.

A Francfort, la police a fait état d'un millier de manifestants. Plusieurs autres rassemblement étaient prévus dans la journée, à Munich, Stuttgart ou Erfurt notamment.

Et en France

Des milliers de personnes ont aussi manifesté en France pour marquer leur soutien à l'Ukraine, deux ans après l'invasion totale du pays par les troupes de Moscou, ont constaté des journalistes de l'AFP.

A Paris, Lille (nord), Rouen (ouest), Nice ou Toulouse (sud), des Ukrainiens, des Français, souvent enroulées dans le drapeau jaune et bleu de l'Ukraine, se sont rassemblés pour dire leur solidarité mais aussi leur inquiétude au moment où les forces de Kiev, en manque d'armes et de munitions, sont dans une position très difficile face aux troupes russes.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé samedi avoir signé un accord bilatéral de sécurité avec la Première ministre italienne Giorgia Meloni, en déplacement à Kiev pour le deuxième anniversaire de l'invasion russe.

"Ce document jette les bases solides d'un partenariat de sécurité sur le long terme entre l'Ukraine et l'Italie", s'est réjoui le dirigeant ukrainien, dont le pays a récemment conclu des accords similaires avec plusieurs pays européens, dont l'Allemagne ou la France.

Dans la foulée, Volodymyr Zelensky et le Premier ministre canadien Justin Trudeau ont annoncé avoir également signé samedi un accord similaire. Cet "accord de coopération sécuritaire nouveau et historique" prévoit le versement d'environ 2,2 milliards de dollars d'aide financière et militaire à Kiev en 2024, d'après un communiqué du bureau de Justin Trudeau, en visite en Ukraine.

Des milliers de personnes se sont rassemblées samedi à Berne pour manifester leur solidarité avec l'Ukraine. Elle ont demandé un soutien à l'Ukraine dans le domaine humanitaire et de la reconstruction.

"Aujourd'hui plus que jamais, l'Ukraine a besoin de la solidarité de la Suisse", ont déclaré les organisateurs dans un communiqué. Ils demandent de "stopper systématiquement le financement russe de la guerre par la Suisse en appliquant les sanctions et d'autres mesures".

La manifestation est organisée par la Société Ukrainienne en Suisse. Elle est soutenue par une large alliance regroupant les partis de gauche, le Centre, le PLR et le PEV. Des syndicats ou des oeuvres d'entraide comptent aussi parmi les soutiens.

Les manifestants se sont rassemblés près de la gare de Berne, avant de traverser la ville jusqu'à la Place fédérale. L'ambassadrice d'Ukraine à Berne et divers élus fédéraux devaient notamment prendre la parole.

A Zurich aussi

Environ 300 personnes ont également manifesté à Zurich. Ce rassemblement autorisé avait été convoqué par le Mouvement pour le socialisme.

Les manifestants se sont rassemblés devant le Musée national suisse et ont défilé pacifiquement dans le centre-ville, perturbant la circulation, notamment dans la Bahnhofstrasse.

Et à Genève

A Genève, quelque 500 personnes ont manifesté samedi après-midi pour dénoncer les deux années de guerre totale en Ukraine et les dix ans d'occupation russe en Crimée.

Organisé par des associations ukrainiennes, avec le soutien de la représentation permanente de l'Ukraine à l'ONU, le rassemblement a commencé à la place des Nations où flottaient de nombreux drapeaux jaune et bleu.

Les orateurs, selon un communiqué des organisateurs, ont estimé qu'il s'agit non seulement de la guerre la plus destructrice en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale, mais aussi que la Russie constitue une grande menace pour la sécurité du continent. La manifestation a ensuite traversé la ville pour rejoindre la place de Neuve, en passant devant le Palais Wilson, siège du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme.

400 personnes rassemblées à Lausanne

Près de 400 personnes se sont rassemblées en fin de journée au centre-ville de Lausanne. Elles ont affiché leur opposition à la guerre et leur solidarité avec le peuple ukrainien.

Organisée par l'association vaudoise "Together" et le Comité Ukraine Vaud, cette manifestation à la mémoire des victimes de la guerre en Ukraine s'est tenue sur la place St-François à partir de 17h00. Elle a duré une bonne heure, entre discours, chants et musique.

L'Ukraine a revendiqué samedi une frappe de drone sur l'une des plus grosses aciéries de Russie.

Les autorités russes ont pour leur part fait état d'un incendie sur le site sidérurgique de Novolipetsk (NLMK), dans la région occidentale de Lipetsk. Des images sur les réseaux sociaux montrent un important incendie.

Les services de sécurité ukrainiens (SBU) ont affirmé que l'usine fabrique des armes destinées aux forces russes en Ukraine.

"La frappe de drone sur l'aciérie de Novolipetsk a été menée conjointement par deux services spéciaux ukrainiens: le SBU et le (renseignement militaire) GUR", a indiqué le SBU.

NLMK affirme sur son site internet être "le plus gros producteur d'acier de Russie".

La présidente de la Confédération Viola Amherd a exprimé samedi son soutien et sa solidarité au peuple ukrainien dans un message vidéo diffusé sur X. 

"Depuis deux ans, vous vivez les horreurs d'une guerre à grande échelle", a déclaré la conseillère fédérale, en s'adressant directement à la population ukrainienne. La Suisse rend hommage aux immenses sacrifices consentis chaque jour. "Nous vous assurons de la poursuite de notre soutien et de notre solidarité. Vive la démocratie", conclut la dirigeante.

Le roi Charles III a rendu hommage samedi à la "détermination et la force du peuple ukrainien", dans un message à l'occasion du deuxième anniversaire de l'invasion par la Russie, publié par le palais de Buckingham.

Il s'est également félicité du soutien apporté par le Royaume-Uni et les autres pays occidentaux à Kiev.

"Malgré l'épreuve et la douleur gigantesques qui leur sont infligés, les Ukrainiens continuent à faire preuve de l'héroïsme auquel le monde les associe si étroitement", a ajouté le souverain de 75 ans, qui ne s'exprime que rarement sur les affaires du monde.

La guerre en Ukraine est synonyme d'exil pour des dizaines de milliers d'Ukrainiens réfugiés en Suisse.

Protégés par le permis S, beaucoup tentent de trouver un travail. Pour l'heure, ils sont un sur cinq à avoir décroché un emploi. Le plus souvent, c'est la meilleure méthode pour s'intégrer.

>> Reportage dans le Jura :

>> Voir aussi le sujet du 19h30 :

Deux ans après le début de la guerre, comment se porte la solidarité envers les réfugiés ukrainiens en Suisse?

A Fribourg, l'association "Osons l'accueil" s'est fortement engagée pour l'hébergement de réfugiés dans des familles. En 2022, 800 familles s'étaient portées volontaires dans le canton. Aujourd'hui, il n'y en a plus qu'une centaine qui accueillent des ressortissants ukrainiens, et seulement 8. sur la liste des foyers prêts à en accueillir.

>> L'interview de Bernard Huwiler, cofondateur de l'association "Osons l’accueil", dans le 12h30 :

Keystone - Jean-Christophe Bott

Alors que l'Ukraine entre samedi dans sa troisième année de guerre, les Occidentaux veulent montrer un front uni.

La présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen a loué l'extraordinaire résistance du peuple ukrainien. Les Premiers ministres italienne Giorgia Meloni, canadien Justin Trudeau et belge Alexander de Croo sont également à Kiev  pour afficher leur soutien.

>> Les explications dans le 12h30 :

Keystone - AP Photo/Geert Vanden Wijngaert

>> Le point de la situation dans le 12h45 :

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"Nous vaincrons", a proclamé le président ukrainien Volodymyr Zelensky le jour du deuxième anniversaire de l'invasion russe, dans une vidéo diffusée samedi par la présidence.

"Nous nous battons pour cela. Depuis 730 jours dans notre vie. Et nous vaincrons, au meilleur jour de notre vie", a-t-il lancé depuis l'aéroport militaire de Gostomel, près de Kiev, et théâtre d'une bataille clé avec les Russes dans les premiers jours de l'invasion.

Le président ukrainien y était accompagné de dirigeants occidentaux venus pour l'occasion, notamment la cheffe de gouvernement italienne Giorgia Meloni, qui préside le G7, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le Premier ministre canadien Justin Trudeau.

"Nous estimons que l'Ukraine combat aussi pour notre liberté et aussi pour notre intérêt national", a dit à des journalistes Giorgia Meloni, qui doit signer dans la journée un accord bilatéral de sécurité avec le président ukrainien.

Après Londres en janvier, Kiev a signé ce genre de textes notamment avec l'Allemagne et la France.

Concrètement, ces accords de sécurité peuvent porter sur l'octroi d'équipements militaires, interopérables avec ceux de l'Otan, la formation des forces ukrainiennes et le renforcement de l'industrie de défense de l'Ukraine.

La police russe a procédé samedi à plusieurs arrestations, notamment de journalistes, lors d'un rassemblement de femmes de soldats russes mobilisés réclamant leur retour d'Ukraine, , ont rapporté deux médias russes indépendants.

Tous les samedis, ces épouses de militaires déposent des fleurs sur la tombe du soldat inconnu, une action symbolique à l'ombre des murs du Kremlin pour réclamer leur retour du front.

La police a mis en garde les médias de ne pas se rendre à ces rassemblements, et y arrête les journalistes passant outre cet avertissement

Le numéro deux du Conseil de sécurité russe Dmitri Medvedev a juré samedi que son pays se vengera des sanctions occidentales, annoncées à l'occasion du 2e anniversaire de l'offensive russe contre l'Ukraine et de la mort de l'opposant Alexeï Navalny.

"Qu'ils (les Occidentaux) souffrent tous là-bas. Il faut qu'on se souvienne de ça, qu'on se venge d'eux partout où c'est possible. Ce sont nos ennemis", a écrit sur Telegram l'ex-président russe, habitué aux déclarations va-t-en-guerre.

Dmitri Medvedev a également appelé à mener sur les territoires des pays occidentaux des opérations secrètes, alors que la Russie est déjà régulièrement accusée d'opérations d'espionnage, d'influence et d'assassinats ou tentatives d'assassinats. Moscou les dément systématiquement.

Des militants de l'initiative pro-ukrainienne Euromaidan ont déversé samedi matin deux tonnes de fumier devant la villa de l'ambassadeur russe à Varsovie. Cela pour marquer le 2e anniversaire de l'agression russe en Ukraine.

Le tas de fumier était accompagné d'un drapeau russe couvert de sang.

Euromaidan a expliqué qu'il était "grand temps d'expulser de Pologne les diplomates russes". "Tant que nous tolérerons les activités des pseudo-diplomates et des usines à trolls russes, la menace d'un conflit mondial ne fera qu'augmenter", selon ce texte.

Le Royaume-Uni a annoncé samedi une enveloppe de 245 millions de livres sterling (287 millions d'euros) pour aider l'Ukraine à reconstituer ses munitions et 8,5 millions de livres (9,9 millions d'euros) d'aide humanitaire.

L'aide militaire vise à "revigorer les chaînes d'approvisionnement afin de produire les munitions d'artillerie dont l'Ukraine a un besoin urgent pour augmenter ses réserves", indique dans un communiqué le ministère britannique de la Défense.

Le Royaume-Uni, l'un des principaux soutiens de Kiev, a récemment annoncé augmenter son aide militaire à l'Ukraine, qui, pour l'année 2024/2025, s'élèvera à 2,5 milliards de livres sterling (2,9 milliards d'euros).

Le chef de l'Otan Jens Stoltenberg a exhorté samedi l'Ukraine et ses alliés à "ne pas perdre espoir". "La situation sur le champ de bataille reste extrêmement difficile. L'objectif du président Poutine de dominer l'Ukraine n'a pas changé, rien n'indique qu'il se prépare à la paix. Mais nous ne devons pas perdre espoir", a déclaré le secrétaire général de l'Alliance dans un message enregistré.

"L'Ukraine a fait preuve à maintes reprises de capacités remarquables et de sa farouche détermination", a-t-il insisté dans cette vidéo diffusée sur le site de l'Otan.

La Première ministre italienne Giorgia Meloni est arrivée samedi matin en visite surprise à Kiev, où elle présidera une réunion virtuelle du G7 sur l'Ukraine, selon des images vidéo transmises par le gouvernement.

La réunion du G7, actuellement présidé par l'Italie et à laquelle participera le président Volodymyr Zelensky, se tiendra samedi après-midi et devrait discuter de nouvelles sanctions contre Moscou deux ans après le début de l'invasion russe le 24 février 2022.

L'Ukraine va triompher des "ténèbres" russes, a promis le commandant en chef des armées ukrainiennes samedi, jour du deuxième anniversaire de l'invasion russe de son pays.

"Je suis convaincu que notre victoire est dans l'unité. Et elle le sera sans aucun doute. Car la lumière l'emporte toujours sur les ténèbres!", a déclaré le général Oleksandre Syrsky sur Telegram.

Il y a deux ans, "lorsque des milliers de colonnes d'envahisseurs russes ont pénétré en Ukraine depuis toutes les directions, lorsque des milliers de missiles et de bombes se sont abattus sur notre pays, personne dans le monde ne croyait que nous allions tenir", a rappelé le commandant. 

L'Ukraine "a tenu" face à l'ennemi beaucoup plus puissant

"Personne n'y croyait, mais l'Ukraine y croyait bien! Elle y a cru, a accepté la bataille et a tenu" face à l'ennemi beaucoup plus puissant, dans cette "plus grande guerre en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale", a poursuivi Oleksandre Syrsky. 

Il a rendu hommage aux soldats ukrainiens tués et promis de "venger" leur mort, tout en reconnaissant que la grande contre-offensive de Kiev lancée à l'été 2023 n'a "malheureusement pas donné les résultats escomptés".

"Nous nous battons pour chaque mètre de notre territoire", a ajouté le commandant de 58 ans, né en Russie.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a salué "l'extraordinaire résistance du peuple ukrainien" samedi à son arrivée à Kiev. Elle s'exprimait deux ans jour pour jour après le début de l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie.

"A Kiev pour marquer l'anniversaire de la deuxième année de la guerre de la Russie contre l'Ukraine. Et pour célébrer l'extraordinaire résistance du peuple ukrainien", a déclaré Ursula von der Leyen sur les réseaux sociaux. "Plus que jamais, nous soutenons fermement l'Ukraine. Financièrement, économiquement, militairement, moralement. Jusqu'à ce que le pays soit enfin libre".

Les Premiers ministres canadien Justin Trudeau et belge Alexander de Croo sont également arrivés dans la capitale ukrainienne samedi matin.

Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a rendu visite à ses troupes en Ukraine, a annoncé l'armée russe samedi, jour du deuxième anniversaire de l'offensive de Moscou.

"Aujourd'hui, en termes de rapport de forces, l'avantage est de notre côté", a déclaré le ministre aux soldats russes depuis un centre de commandement. Le communiqué de l'armée précise que le ministre avait été informé que les forces russes étaient passées à l'offensive après s'être emparées de la ville d'Avdiïvka.

Après deux ans de guerre totale, le bilan à dresser, tant au niveau des vies humaines que du matériel, est lourd. Il s'agit du conflit le plus meurtrier en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Selon l'ONU, plus de 10'000 civils ukrainiens ont été tués. Mais le gouvernement ukrainien avance plutôt le chiffre de 50'000 morts civils.

Du côté des militaires, les pertes estimées sont encore plus importantes: plus de 70'000 morts côté ukrainien et 120'000 côté russe. Cela montre à quel point Moscou est prêt à puiser dans sa population, trois fois plus nombreuse que celle de l'Ukraine, pour envoyer des hommes au front.

Du côté des blessés et des prisonniers, on en dénombre près d'un demi-million au total dans les deux camps. Sans compter les pertes matérielles et les destructions d'immeubles, de maisons et d'hôpitaux notamment.

>> Les explications de Laurent Burkhalter dans le 19h30 :

>> Voir aussi l'analyse de Nicolas Tenzer, enseignant à Sciences Po et expert en questions stratégiques :

Une personne est morte et au moins trois autres ont été grièvement blessées à Odessa dans le sud de l'Ukraine après qu'un drone russe s'est écrasé contre un immeuble d'habitation, ont rapporté les autorités locales. L'engin a été abattu par les forces ukrainiennes.

Quatre autres drones ont également été détruits au cours de la nuit de vendredi à samedi dans la région d'Odessa, a indiqué l'armée ukrainienne.

Le président français Emmanuel Macron a averti samedi son homologue russe Vladimir Poutine que le soutien de la France auprès de l'Ukraine ne "faiblira pas". Il ne faut "pas compter" sur une "lassitude des Européens", a-t-il lancé.

"Deux ans de guerre. Frappée et meurtrie, mais toujours debout. L'Ukraine se bat pour elle, pour ses idéaux, pour notre Europe. Notre engagement à ses côtés ne faiblira pas", a écrit Emmanuel Macron, dans un message posté par l'Elysée sur le réseau social X à l'occasion du deuxième anniversaire de l'invasion russe.

>> A Lire : Les soldats ukrainiens face à une situation "extrêmement difficile"