Donald Trump "a suffisamment de pouvoir pour mettre la pression sur Poutine", croit Volodymyr Zelensky

L'armée française, qui a formé en France une brigade ukrainienne avant qu'elle parte sur le front, a constaté "quelques dizaines" de désertions pendant la formation, selon l'état-major, alors qu'un commandant ukrainien a reconnu "des problèmes" au sein de cette unité.

"Il y a eu un certain nombre de désertions, mais qui restent très marginales au vu du volume de personnes qui ont été formées", a indiqué un responsable de l'état-major français à l'AFP. "Ils étaient formés chez nous, nous les protégions (...). Ils étaient dans des casernes françaises, ils avaient le droit de sortir".

Le ministre polonais des affaires étrangères Radoslaw Sikorski a préconisé lundi "le retour aux frontières internationalement reconnues" en Ukraine, tout en laissant la porte ouverte à d'éventuelles concessions territoriales "à l'initiative de l'Ukraine". Le ministre s'est exprimé lors d'un point presse avec son homologue français Jean-Noël Barrot à Paris.

Il a également appelé à "accélérer l'élargissement de l'Union européenne à l'est et au sud-est", assurant que "l'objectif de la Russie est de détruire l'architecture de sécurité de l'Europe".

La Russie a revendiqué lundi la prise de la ville minière de Kourakhové, dans l'est de l'Ukraine, après une bataille de près de trois mois, estimant que sa conquête lui permettra de s'emparer entièrement de la région de Donetsk "à un rythme accéléré". Les troupes russes "ont entièrement libéré la ville de Kourakhové, la plus grande agglomération dans le sud-ouest du Donbass", a annoncé lundi matin le ministère russe de la Défense.

Kourakhové, qui comptait environ 22.000 habitants avant le conflit, était une position défensive de premier plan pour les militaires ukrainiens dans ce secteur et est située près d'un important gisement de lithium, un minerai rare. Cette ville est aussi située à une trentaine de kilomètres au sud de Pokrovsk, un noeud logistique essentiel pour les militaires ukrainiens menacé par les Russes, qui en sont à moins de six kilomètres.

Le commandant des forces terrestres ukrainiennes Mikhaïlo Drapaty a reconnu lundi "des problèmes" au sein de la brigade "Anne de Kiev", en partie formée et équipée par la France, après des révélations de presse sur des cas d'abus de pouvoir et de désertions.

"Je confirme bien sûr qu'il y a eu des problèmes avec le commandement et le processus de formation", a-t-il admis devant plusieurs médias, dont l'AFP. "Dans la mesure du possible, tous ces problèmes sont en train d'être résolus", a-t-il poursuivi, assurant que le nombre de désertions de soldats formés en France était "minime".

L'armée ukrainienne a affirmé lundi "infliger des pertes" aux forces de Moscou dans la région russe de Koursk, où elle contrôle des centaines de kilomètres carrés de territoire depuis août 2024, au moment où Moscou affirment que Kiev a lancé une nouvelle offensive dans cette zone frontalière.

"Dans la région de Koursk, nous infligeons des pertes sans cesse" aux russes, a déclaré le commandant des forces terrestres ukrainiennes Mikhaïlo Drapaty à plusieurs médias, dont l'AFP, sans donner plus de détails sur l'opération en cours.

Emmanuel Macron a prévenu qu'il n'y aurait "pas de solution rapide et facile en Ukraine", alors que le président élu des Etats-Unis, Donald Trump, avait promis un règlement express.

"Le nouveau président américain sait lui-même que les Etats-Unis n'ont aucune chance de gagner quoi que ce soit si l'Ukraine perd", et une "capitulation de l'Ukraine ne saurait être bonne pour les Européens et les Américains", a dit le président français lors d'une réunion avec les ambassadeurs de France. Il a estimé que la "crédibilité" des Occidentaux serait "battue en brèche" s'ils acceptaient de "transiger" en raison d'une "fatigue" vis-à-vis du conflit.

Le président français a également affirmé que les Ukrainiens auraient "à mener des discussions réalistes sur les questions territoriales", car "eux seuls peuvent les conduire" pour trouver un règlement au conflit provoqué par l'invasion russe en 2022. "Les Etats-Unis d'Amérique ont à nous aider pour changer la nature de la situation et convaincre la Russie de venir à la table des négociations", tandis que les Européens auront à "construire des garanties de sécurité" pour l'Ukraine, "qui seront leur responsabilité au premier rang", a estimé Emmanuel Macron.

L'armée de l'air ukrainienne a annoncé avoir détruit 79 des 128 drones envoyés par la Russie au cours de la nuit de dimanche à lundi, ainsi que deux missiles.

Dans un message posté sur Telegram, elle raconte avoir "descendu" différents types de drones, ainsi que deux missiles au-dessus "des oblasts de Poltava, Soumy, Kharkiv, Kiev, Tchernihiv, Tcherkassy, Dnipropetrovsk, Jytomyr, Kirovohrad et Vinnytsia", dans le nord, l'est, et le centre de l'Ukraine. Pour l'instant, elle n'a recensé aucune victime, mais quelques dégâts matériels causés par la chute des drones abattus.

L'armée de l'air ukrainienne note cependant avoir perdu la trace de 49 de ces 128 drones, "sans conséquences négatives".

L'état-major des forces armées ukrainiennes a annoncé, ce matin, sur les réseaux sociaux que 184 combats avaient eu lieu dimanche. Près d'un tiers de ces attaques (51) concernent le secteur de Pokrovsk, cible de l'armée russe depuis de nombreuses semaines dans l'oblast de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine. Les Ukrainiens affirment, par ailleurs, avoir "arrêté 27 attaques" dans "la direction de Kourakhove".

Lundi matin, le ministère russe de la Défense a annoncé avoir conquis la ville, contre laquelle la Russie multiplie les attaques depuis plusieurs mois. Les Ukrainiens affirment également avoir subi "13 assauts" en direction de Vremivka, à quelques kilomètres au sud-ouest de Kourakhove.

L'état-major ukrainien écrit également que ses forces armées ont "repoussé 47 attaques" de l'armée russe dans l'oblast de Koursk, en Russie, où les Russes avaient annoncé, dimanche, avoir repoussé une contre-attaque ukrainienne.

Les forces russes affirment avoir conquis la ville minière de Kourakhove, dans l'oblast de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, a annoncé le ministère russe de la Défense russe.

Après des mois de progression constante dans la région, les unités russes "ont entièrement libéré la ville de Kourakhove, la plus grande agglomération dans le sud-ouest du Donbass", a déclaré le ministère de la Défense russe sur Telegram. Qualifiant la ville de "centre logistique important", le ministère a estimé que cette conquête permettra la prise du reste de la région de Donetsk "à un rythme accéléré".

Kourakhove, qui comptait environ 22'000 habitants avant la guerre, abrite une centrale électrique.

La position de l'armée ukrainienne dans la région russe de Koursk "est importante, car il s'agit certainement d'un élément à prendre en compte dans toute négociation qui pourrait avoir lieu au cours de l'année à venir", a déclaré le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken lors d'une conférence de presse à Séoul.

Les forces de Kiev contrôlent plusieurs centaines de kilomètres carrés dans la région frontalière de Koursk, depuis un assaut en août 2024. Dimanche, Moscou a affirmé repousser dans cette zone une offensive ukrainienne surprise, à deux semaines du retour de Donald Trump à la Maison Blanche.

Selon l'armée russe, "le groupe d'assaut de l'armée ukrainienne a été vaincu par l'artillerie et l'aviation" et "l'opération de destruction des unités des forces ukrainiennes se poursuit". Dans cette zone, la Russie est appuyée depuis plusieurs semaines par des milliers de soldats nord-coréens, d'après les Occidentaux et Kiev.

L'armée ukrainienne est restée silencieuse au sujet de l'opération, mais le chef de l'administration présidentielle ukrainienne a diffusé ce message sur Telegram: "Région de Koursk, bonne nouvelle. La Russie reçoit ce qu'elle mérite."

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a affirmé que la Russie cherchait à étendre sa coopération dans le domaine spatial avec la Corée du Nord en échange de l'envoi de soldats pour aider Moscou à combattre l'Ukraine.

"La RPDC [République populaire et démocratique de Corée, ndlr] bénéficie déjà d'équipements et d'entraînements militaires russes. Aujourd'hui, nous avons des raisons de croire que Moscou a l'intention de partager des technologies avancées dans le domaine de l'espace et des satellites avec Pyongyang", a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Séoul.

Comme l'ambassadrice américaine à l'ONU Linda Thomas-Greenfield en décembre, Antony Blinken a aussi affirmé que, selon les Etats-Unis, la Russie était "peut-être sur le point" de reconnaître formellement le statut de puissance nucléaire de la Corée du Nord.

Lundi matin, alors même que Antony Blinken se trouvait à Séoul, Pyongyang a procédé au tir d'un missile balistique à portée intermédiaire - son premier lancement de missile de l'année.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky souhaite rencontrer le futur président américain Donald Trump, pour s'accorder sur un plan de paix avant toute négociation avec le président russe Vladimir Poutine.

"D'abord avec Trump: nous nous accordons avec lui sur comment mettre fin à la guerre, comment stopper Poutine", a déclaré Volodymyr Zelensky dans une interview de trois heures avec le podcasteur américain Lex Fridman, affirmant également qu'il était "très important que l'Europe ait une voix" dans les discussions.

"Trump et moi parviendrons à un accord. Je suis sûr qu'il pourra offrir des garanties fortes de sécurité avec l'Europe. Et ensuite, nous pourrons parler aux Russes", a-t-il lancé.

L'interview, enregistrée à la fin de décembre à Kiev, a abordé de nombreux sujets. Elle a été menée par Lex Fridman en russe, Volodymyr Zelensky répondant en ukrainien. La version initiale de la vidéo de l'interview ne fournissait cependant qu'un doublage en anglais réalisé par l'intelligence artificielle.

"Je vois à présent que lorsque je parle de quelque chose avec Donald Trump, que ce soit en personne ou au téléphone, tous les dirigeants européens me demandent comment ça s'est passé", a déclaré le président ukrainien. "Cela montre l'influence de Donald Trump, et cela n'est jamais arrivé auparavant avec un président américain, de ma propre expérience", a ajouté Volodymyr Zelensky avant d'insister: "Cela vous rend confiant qu'il puisse mettre fin à cette guerre."

Le président ukrainien s'est montré très élogieux à l'égard du futur président américain, qui reviendra à la Maison Blanche le 20 janvier. "J'adore le message du président Trump quand il parle. Je pense que nous partageons cette idée de paix grâce à la force, qui est très importante", a-t-il affirmé.

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