L'armée ukrainienne a capturé deux soldats nord-coréens et les interroge

On en sait un peu plus sur les deux soldats nord-coréens faits prisonniers par l'Ukraine. Il s'agit de deux hommes âgés de 19 et 25 ans ne parlant pas un mot d'ukrainien, de russe ou d'anglais. Kiev a donc dû faire appel à des interprètes grâce à l'appui de la Corée du Sud pour pouvoir les interroger et en savoir plus sur la présence de forces nord-coréennes aux côtés des troupes russes.

Les deux détenus, qui ont été capturés jeudi lors d'opérations des forces spéciales ukrainiennes, sont blessés sans que leur vie soit en danger. Ils ont été transférés à Kiev dans un centre de détention des services de renseignement, qui affirme qu'ils sont bien traités.

L'un d'entre eux dispose de documents militaires avec une fausse identité russe et tous les deux affirment avoir été envoyés en Russie durant l'automne pour des exercices militaires. On ne leur avait jamais dit qu'ils seraient envoyés au combat.

>> Les précisions du correspondant en Ukraine Stéphane Siohan dans Forum :

Keystone - Russian Defense Ministry Press Service via AP

Vladimir Poutine a décerné la plus haute décoration de Russie à un soldat russe qui, selon les autorités, a tué un soldat ukrainien lors d'un combat au corps-à-corps, nouvelle illustration de l'extrême violence du conflit.

Le président russe a attribué le titre de Héros de la Russie à Andreï Grigoriev pour "son courage et son héroïsme", a indiqué le Kremlin dans un communiqué, sans fournir plus de détails.

Des blogueurs militaires russes ont publié début janvier une vidéo filmée par une caméra de type GoPro portée par un militaire ukrainien. Sur les images, ce militaire s'avance vers une maison, puis un échange de tirs débute et il lance une grenade à l'intérieur du bâtiment. Un soldat russe en sort et les deux hommes commencent à se battre à mains nues et au couteau.

Le soldat portant la caméra, qui hurle des appels à l'aide en ukrainien, demande à la fin de la vidéo à son adversaire de le laisser mourir en paix et dit notamment "adieu, maman".

Evoquant le "principe de l'inviolabilité", le chancelier allemand Olaf Scholz a de nouveau appelé "tous les pays, qu'ils se trouvent à l'est ou à l'ouest", au respect des frontières internationales, "qu'il s'agisse d'un petit pays ou d'un pays très grand et très puissant".

Le dirigeant allemand avait déjà directement mis en garde cette semaine Donald Trump après ses déclarations menaçantes sur le Groenland, Panama ou le Canada. La référence aux visées expansionnistes du président américain était transparente samedi, même s'il n'a pas cité le nom du futur président américain. Il a également dénoncé "la guerre d'agression impitoyable de la Russie" contre l'Ukraine.

>> Lire aussi : Pourquoi le Groenland est-il dans le viseur de Donald Trump?

"L'inviolabilité des frontières est un principe central du droit international. Aucun pays n'est l'arrière-cour d'un autre. Aucun petit pays ne doit avoir à craindre ses grands voisins. C'est au coeur de ce que nous appelons les valeurs occidentales", a dit le dirigeant allemand qui s'exprimait lors d'un congrès du SPD à Berlin organisé en vue des élections législatives du 23 février en Allemagne.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé que ses troupes avaient fait prisonniers, dans la région russe de Koursk, deux soldats nord-coréens. Ils ont été transférés à Kiev où ils sont interrogés.

"Ce sont deux soldats qui, bien que blessés, ont survécu et ont été acheminés à Kiev où ils parlent avec des enquêteurs du SBU", les services de sécurité ukrainiens, a-t-il déclaré. Son message était accompagné de photos des deux militaires présumés en détention.

"Ce n'était pas une tâche aisée: généralement, les Russes et les autres soldats nord-coréens achèvent leurs blessés et font tout pour effacer les preuves de la participation d'un autre Etat, la Corée du Nord, à la guerre contre l'Ukraine", a poursuivi Volodymyr Zelensky.

Selon Kiev, 12'000 soldats nord-coréens se trouvent dans la région russe de Koursk, dont l'armée ukrainienne occupe plusieurs centaines de kilomètres carrés depuis août.

L'armée russe a affirmé avoir gagné du terrain au nord-ouest de la ville ukrainienne de Kourakhové, un bastion important que Moscou a dit avoir conquis en début de semaine dans la région de Donetsk (est).

Dans un communiqué, le ministère russe de la Défense a annoncé que des unités du groupement Centre avaient "libéré" la localité de Chevtchenko.

Ce village est situé à environ 10 kilomètres au nord-ouest du centre de Kourakhové. Selon l'agence de presse russe Ria Novosti, son contrôle permet de limiter les tirs ukrainiens sur cette ville et de continuer à avancer vers les frontières ouest de la région de Donetsk.

Moscou avait affirmé lundi avoir conquis Kourakhové, une position défensive d'importance pour les troupes ukrainiennes dans le sud du bassin minier du Donbass.

La perte de cette ville, qui comptait environ 18'000 habitants avant la guerre, n'a depuis pas été confirmée officiellement par l'Ukraine.

Le président russe Vladimir Poutine est en "mauvaise posture", a estimé son homologue américain Joe Biden après avoir annoncé de nouvelles sanctions contre la Russie pour son invasion en Ukraine. Les sanctions visent le secteur énergétique russe.

"Il est vraiment important de ne lui laisser aucun répit", a déclaré le démocrate américain. Les nouvelles mesures coordonnées entre les gouvernements américain et britannique ciblent le secteur énergétique russe, afin de saper "la plus grande source de financement du Kremlin" au service de l'effort de guerre en Ukraine.

>> A Lire : Washington et Londres annoncent de nouvelles sanctions contre le pétrole et le gaz russe