La droite genevoise entend briser le monopole de la gauche au Conseil des Etats

LA COMPOSITION ACTUELLE DE LA DEPUTATION GENEVOISE

• Conseil des Etats: 1 Verts , 1 PS

• Conseil national: 3 Verts, 2 PS, 2 UDC, 2 PLR, 1 Centre, 1 PVL, 1 Ensemble à Gauche

En 2019, les Verts avaient réalisé une progression spectaculaire à Genève, devenant le premier parti du canton avec trois sièges sur douze au Conseil national, soit deux de plus. Les Vert'libéraux avaient eux progressé de 3 points, gagnant un sège.

De leur côté, le PLR et le PS avaient chacun perdu un siège à la Chambre du peuple. Le nombre de sièges du Centre (anciennement PDC) et de l'UDC n'avaient pas bougé avec respectivement un et deux sièges. Ensemble à Gauche avait réussi à sauver un fauteuil, alors que le MCG avait disparu de la députation en perdant son unique mandat.

Au Conseil des Etats, la gauche avait triomphé: la Verte Lisa Mazzone et son collègue socialiste Carlo Sommaruga avaient réussi à conserver les sièges laissés vacants par leurs collègues de parti Robert Cramer et Liliane Maury Pasquier. Au second tour, le ticket rose-vert avait nettement devancé le PLR Hugues Hiltpold, la PDC Béatrice Hirsch et l'UDC Céline Amaudruz.

>> Retour sur ce qu'il s'était passé en 2019 : dans le canton de Genève

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LES PRINCIPAUX POINTS D'INTERET POUR 2023

Après le résultat historique obtenu lors des élections fédérales de 2019, le score des Verts et des Vert’libéraux sera particulièrement scruté. Face à l'hégémonie de la gauche aux Etats, la droite mise sur des personnalités populaires, à l'instar de Mauro Poggia.

La question des alliances est également déterminante pour la droite. En effet, face à une gauche genevoise très unie, le PLR, l'UDC, le MCG et Le Centre sont parvenus à se rassembler, comme ils sont parvenus à le faire lors des récentes élections au Conseil d'Etat.

Toutefois, sur les cinq prétendants de l'alliance de droite, seules les deux candidates du PLR et celle du Centre ont été élues à l'exécutif fin avril, laissant un goût amer au MCG et à l'UDC qui ont pourtant gagné des sièges au Grand Conseil.

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CONSEIL DES ETATS: LES ENJEUX

Pour la droite, l'enjeu principal est d’ébranler le monopole de l'alliance rose-verte à la Chambre haute et en place depuis quinze ans. Un pari ambitieux puisque les sortants Lisa Mazzone (Verts) et Carlo Sommaruga (PS) ont annoncé un an avant le vote se représenter unis et sur une seule liste de deux noms.

Mais si l'alliance de droite fonctionne à nouveau, le duo rose-vert pourrait trembler et le PLR pourrait en tirer profit, comme lors des élections cantonales. Le PLR, l'UDC, le MCG et Le Centre présentent quatre listes différentes avec un seul candidat au premier tour, mais ils ont annoncé s'être mis d'accord sur le principe de proposer un "ticket commun" au deuxième tour de l'élection du Conseil des Etats.

Pour conquérir un siège à la Chambre des cantons, le PLR et l'UDC ont désigné deux conseillères nationales comme candidates, à savoir Simone de Montmollin et Céline Amaudruz. Au Centre, on a choisi le conseiller national Vincent Maitre. Mauro Poggia, populaire ministre MCG qui a quitté l'exécutif ce printemps, brigue lui aussi un fauteuil au Conseil des Etats.

Le conseiller national vert'libéral Michel Matter est aussi dans la course, alors qu'Ensemble à Gauche présente quatre candidatures sur deux listes avec Pablo Cruchon, Danielle Parmentier, Jessica Pini et Guillaume Thion. Enfin, le parti Le Peuple d'abord lancent deux candidats, Anastasia-Natalia Ventouri et Philippe Oberson.

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CONSEIL NATIONAL: LES ENJEUX

Au National, 251 candidates et candidats se lancent à la conquête des 12 sièges en jeu. Deux représentants bien connus du canton vont quitter les travées du Parlement: le PLR Christian Lüscher et l'UDC Yves Nidegger, tous deux après quatre législatures à Berne. Yves Nidegger a même quitté la Chambre du peuple dès le mois de mai pour se consacrer à sa fonction de chef de groupe de la députation UDC au Parlement cantonal.

A droite, Le Centre, le MCG, le PLR et l'UDC ont conclu un apparentement pour renforcer leur présence à la Chambre du peuple. Côté libéraux-radicaux, les délégués ont validé à l'unanimité une liste de six candidates et candidats comprenant la sortante Simone de Montmollin, ainsi que les députés Cyril Aellen, Diane Barbier-Müller, Alexandre de Senarclens et Véronique Kämpfen ainsi que Lionel Halpérin.

A l'UDC, Céline Amaudruz se représente elle pour un quatrième mandat en compagnie notamment de Thomas Bläsi, qui a remplacé Yves Nidegger au printemps, Lionel Dugerdil et Michael Andersen. Deux transfuges récents les accompagnent: le journaliste et ancien rédacteur en chef de la Tribune de Genève Guy Mettan, qui avait quitté le PDC en 2019, ou l’ancien conseiller national libéral Charles Poncet.

Au Centre, le sortant Vincent Maitre se représente avec 11 autres candidats. Pour récupérer le fauteuil perdu en 2019, le MCG lance lui notamment Mauro Poggia et Roger Golay, qui avait remplacé Mauro Poggia en 2013 avant d'être réélu en 2015 puis battu il y a quatre ans.

Apparentés aux Verts, les socialistes ont de leur côté désigné l'actuel conseiller administratif de la Ville de Genève Sami Kanaan pour tenter de décrocher un troisième siège à Berne. Le magistrat qui s'occupe de la culture municipale figure dans la liste de 12 personnes (6 hommes, 6 femmes) aux côtés, notamment, de Laurence Fehlmann Rielle et Christian Dandrès, tous deux partants pour un nouveau mandat sous la Coupole.

Chez les Verts, les trois conseillers nationaux se représentent, à savoir Nicolas Walder, Isabelle Pasquier Eichenberger et Delphine Klopfenstein Broggini. Ils sont accompagnés par neuf candidats moins connus, sauf Lynn Bertholet, qui pourrait devenir la première conseillère nationale transgenre.

Face à ces deux blocs, les Vert'libéraux semblent bien esseulés pour conserver le fauteuil arraché de haute lutte il y a quatre ans. Michel Matter brigue sa propre succession au National, accompagné de 11 candidats.

Ensemble à Gauche propose également plusieurs listes, mais le siège jusqu'ici détenu par Stéfanie Prezioso, qui ne se représente pas, semble en danger. A la suite des élections cantonales d'avril dernier, Ensemble à Gauche s'est scindé en deux partis distincts, ce qui leur a faire perdre leur place au Grand Conseil. Des listes séparées sont à nouveau proposées avec des figures bien connues dans le canton comme Rémy Pagani, Salika Wenger ou Pierre Vanek.

Hélène Krähenbühl