Bien accrochés à leur siège, les dix sortants valaisans se représentent tous en 2023

LA COMPOSITION ACTUELLE DE LA DEPUTATION VALAISANNE

• Conseil des Etats (2 sièges): 2 CENTRE

• Conseil national (8 sièges): 3 CENTRE, 2 UDC, 1 PS, 1  PLR, 1 VERT

Il s'en était fallu de peu en 2019, mais le PDC était parvenu à conserver ses deux sièges historiques au Conseil des Etats, l'un pour le Haut-Valaisan Beat Rieder, l'autre pour la Romande Marianne Maret, élue à la place du retraité Jean-René Fournier.

Arrivé 3e du premier tour quelque 3000 voix derrière Marianne Maret, le socialiste Mathias Reynard - net premier au National - avait laissé planer le suspense. Il lui a finalement manqué 1370 suffrages au second tour pour dépasser la Centriste et mettre fin à l'hégémonie du PDC à la Chambre haute.

Le PDC (devenu le Centre depuis) n'était en revanche pas parvenu à maintenir ses positions au National, lui qui détenait 4 des 8 sièges du canton. Il en avait cédé un (celui du chrétien-social du Haut-Valais Thomas Egger, apparenté au PDC) au profit des Verts, dont la poussée au niveau national ne s'était pas démentie en Valais. L'élection de Christophe Clivaz a constitué un événement historique: il est devenu le premier membre d'un parti écologiste à représenter le canton au Parlement.

Malgré son recul à 3 sièges (-1) et 27,5% (-3,0%) des suffrages, le PDC conservait largement son leadership dans le Vieux Pays, devant l'UDC, lui aussi en recul avec 2 sièges (=) et 19,8% des voix (-2,3%). PS et PLR conservaient eux leur unique siège, un résultat inchangé qui masquait la progression des socialistes (15,1%/+1,8%), désormais devant le PLR (15,0%/-3,1%) en pourcentage de voix.

Les Verts avaient réalisé la plus forte progression au National, avec 10,6% des voix (+5,7%), dans un canton où les Vert'libéraux n'étaient pas encore représentés.

>> Retour sur ce qu'il s'était passé en 2019 : dans le canton du Valais

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LES PRINCIPAUX POINTS D'INTERET POUR 2023

Chose rare, les dix élues et élus valaisans à Berne (deux aux Etats, huit au National) sont tous en lice pour un nouveau mandat sous la Coupole. Dans les deux chambres, les candidats semblent tous bien arrimés à leur siège. C'est le PLR qui tentera cette année de jouer les trouble-fête en attaquant un siège du Centre aux Etats avec Philippe Nantermod.

En nette progression en 2019, la gauche parviendra-t-elle à maintenir ses acquis en 2023, voire à progresser encore? Rien n'est moins sûr, car les Verts, à qui l'on devait en partie les bons résultats des dernières élections, sont annoncés en recul par les sondages. Ils ne devraient pas être aidés par l'arrivée dans le canton des Vert'libéraux, absents en 2019. De plus, la locomotive de la gauche, Mathias Reynard, ne sera plus là pour tirer la liste socialiste, depuis son élection au gouvernement valaisan en 2021.

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CONSEIL DES ETATS: LES ENJEUX

Le Centre partira une nouvelle fois grand favori dans la course aux Etats et ses deux sénateurs, Marianne Maret pour le Valais romand, Beat Rieder pour le Haut-Valais, se représentant en octobre.

Il y a quatre ans, le socialiste Mathias Reynard avait échoué de peu dans sa tentative de mettre fin à la présence historique de deux candidats centristes (ex-PDC) à la Chambre des cantons. Cette année, le trublion se nomme Philippe Nantermod, qui a officialisé sa candidature mi-avril, tout en restant en lice au National. Son élection éviterait qu'un parti qui ne représente qu'un tiers des voix sur le plan cantonal, à savoir Le Centre, représente à lui seul le Valais au Conseil des Etats, souligne le député PLR.

A gauche, le PS présente la Montheysanne Aferdita Bogiqi. Les Verts misent eux sur la cheffe du groupe au Grand Conseil valaisan Céline Dessimoz, dont la popularité croit rapidement, mais qui reste encore loin du rayonnement atteint en 2019 par le socialiste Mathias Reynard. Ce dernier était parvenu à grappiller de nombreuses voix hors de son parti.

A droite, l'UDC lance son patriarche Jean-Luc Addor, que le parti verrait bien siéger à Berne aux côtés de Beat Rieder, tandis que les Vert'libéraux - dont la section valaisanne a été créée en 2020 - vont tenter de faire élire le Romand Philippe Jansen et l'Alémanique Jeannette Salzmann.

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CONSEIL NATIONAL: LES ENJEUX

Tous les élus de la députation valaisanne au National à Berne briguent un nouveau mandat. Le Centre, fraîchement renommé dans le canton, présente six candidats, dont ses trois sortants Benjamin Roduit, Sydney Kamerzin et Philipp Matthias Bregy. Il est peu probable que le parti parvienne à récupérer son siège perdu en 2019, mais il tentera de freiner son érosion continuelle: le parti (chrétiens-sociaux du Haut-Valais compris) a ainsi vu son poids passer de 54,9% en 1995 à 34,8% en 2019.

L'UDC lance notamment Mathias Delaloye et Cyrille Fauchère dans la course, en compagnie du sortant Jean-Luc Addor. A noter qu'il n'y aura pas d'apparentement entre l'UDC du haut et du bas Valais, ce qui pourrait fragiliser le siège du Haut-Valaisan Michael Graber, le successeur de Franz Ruppen parti au Gouvernement valaisan en cours de législature. Le parti tentera de reprendre sa marche en avant dans le canton, 2019 ayant marqué le premier recul de son histoire depuis son entrée dans la course en 1999.

Après sa dégringolade entre 1991 (29,8% des voix) en 2003 (17,1%), le PLR était parvenu à se stabiliser, convainquant 16,5% des électeurs en 2019. Avec une liste comprenant sept noms, dont Philippe Nantermod et deux Haut-Valaisans, les libéraux-radicaux vont tâcher de regagner le terrain perdu. Un temps pressenti pour tenter de conquérir le siège UDC du Haut-Valaisan Michael Graber, le président du conseil d’administration de la Banque cantonale du Valais Pierre-Alain Grichting a renoncé à se lancer dans la course.

En net recul depuis 2003, où il avait frôlé les 20% des voix (19,2%), le Parti socialiste, emmené par Mathias Reynard, avait relevé la tête en 2019 (15,1%/+1,8). Cette année, sept candidats seront en lice pour défendre le siège socialiste actuellement entre les mains d'Emmanuel Amoos, le remplaçant de Mathias Reynard sous la Coupole. Pour renforcer sa liste, le PS lance aussi l'actuelle cheffe du groupe au Grand Conseil Sarah Constantin.

Du côté des Verts, l'objectif est de défendre le siège conquis de haute lutte en 2019 par Christophe Clivaz. Sept autre candidats l'accompagnent. Le parti juge possible de progresser encore après son spectaculaire résultat de 2019 (10,6%/+5,7), après avoir longtemps stagné sous la barre des 5%.

Vincent Cherpillod