Le numéro trois du Hamas tué dans une opération israélienne à Gaza, annonce la Maison Blanche

Le président américain Joe Biden a averti lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qu'une opération militaire dans la ville de Rafah ne ferait qu'accentuer l'anarchie dans la bande de Gaza et les deux dirigeants sont convenus que leurs équipes se rencontreraient à Washington pour en discuter, a déclaré la Maison Blanche.

Cette rencontre pourrait avoir lieu cette semaine ou la suivante et Israël ne lancera aucune opération militaire à Rafah, où sont réfugiés des centaines de milliers de Palestiniens, avant ces discussions, a dit Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale de la Maison Banche, après un entretien téléphonique entre les deux dirigeants.

"L'anarchie règne dans des secteurs que l'armée israélienne a nettoyés mais pas stabilisés" dans la bande de Gaza et la crise humanitaire s'aggravera si Israël déclenche son offensive annoncée sur Rafah, a déclaré Jake Sullivan, pour résumer le message adressé par Joe Biden à Benjamin Netanyahu lors de leur entretien téléphonique.

Joe Biden n'a pas menacé de limiter le soutien américain à Israël et a réaffirmé l'appui des Etats-Unis à la volonté israélienne d'éradiquer les activistes du Hamas responsables de l'attaque du 7 octobre, a-t-il souligné.

Le numéro trois du groupe islamiste palestinien Hamas a été tué la semaine dernière lors d'une opération de l'armée israélienne à Gaza, a annoncé la Maison Blanche.

"Marwan Issa a été tué lors d'une opération israélienne la semaine dernière", a dit le conseiller à la sécurité nationale de l'exécutif américain, Jake Sullivan, lors d'une conférence de presse.

L'armée israélienne a déclaré lundi avoir tué un cadre militaire du Hamas ainsi qu'une vingtaine de combattants palestiniens lors d'une opération à l'hôpital al-Shifa, dans la ville de Gaza.

Selon Tsahal, l'officier est Fayek al Mabhouh que Chehab, agence de presse proche du Hamas, présente comme le responsable de la sécurité des convois humanitaires dans l'enclave.

L'armée précise avoir également arrêté des dizaines de "suspects" aux fins d'interrogatoire.

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Un couloir maritime plus durable depuis Chypre vers la bande de Gaza prendra "des mois", selon un responsable onusien. Le coordinateur humanitaire de l'ONU dans les territoires palestiniens Jamie McGoldrick a répété que cette approche ne remplacera pas une distribution terrestre de l'assistance humanitaire.

Des discussions sont prévues cette semaine sur l'initiative chypriote, après l'arrivée dans la bande de Gaza il y a quelques jours d'un bateau d'une ONG avec une aide qui serait habituellement acheminée par dix camions.

"Je ne vois pas le maritime comme alternative à la route", a affirmé Jamie McGoldrick depuis la région. Il faut "ouvrir davantage de routes plutôt que d'établir un nouveau port", insiste-t-il.

Entre pillages et blocages

Après avoir rencontré des ONG dans le territoire la semaine dernière, Jamie McGoldrick affirme que "des possibilités de trouver des avancées pour améliorer la sécurité et la distribution de marchandises" dans la bande de Gaza ont "peut-être" été identifiées. Des convois ont régulièrement été pillés, en raison de la malnutrition considérable à laquelle fait face la population. "Beaucoup d'aide n'arrive pas aux plus vulnérables", ajoute le responsable onusien.

Et il déplore qu'un "volume massif de matériel humanitaire important" soit bloqué dans les entrepôts à al-Arish et ne puisse être acheminé dans le territoire. L'Etat hébreu considère que du matériel médical peut être utilisé négativement, ajoute-t-il. "Il n'y a rien dans ces stocks qui soit une menace", insiste-t-il.

Joe Biden et Benjamin Netanyahu se sont entretenus au téléphone lundi pour la première fois en plus d'un mois, a indiqué la Maison Blanche, dans un contexte de tensions croissantes liées à l'offensive israélienne à Gaza.

Ils ont "discuté des derniers événements en cours en Israël et à Gaza, dont la situation à Rafah et les efforts pour augmenter l'aide humanitaire à Gaza", a précisé la Maison Blanche.

L'armée israélienne a annoncé avoir "éliminé" vingt combattants palestiniens à l'hôpital al-Shifa de la ville de Gaza, où elle a lancé une opération avant l'aube.

"Vingt terroristes ont été éliminés jusqu'ici à l'hôpital al-Shifa dans plusieurs affrontements et des dizaines de suspects interpellés sont actuellement interrogés", a-t-elle indiqué dans un communiqué.

Le patron de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) Philippe Lazzarini a déclaré à des journalistes au Caire, au côté du chef de la diplomatie égyptienne, avoir "prévu d'aller à Rafah" lundi via le poste-frontière entre l'Egypte et la bande de Gaza, mais avoir été informé que son entrée "n'était pas autorisée".

Contactées par l'afp, les autorités israéliennes ont refusé de commenter.

L'UNRWA est au centre d'une controverse depuis qu'Israël a accusé fin janvier 12 de ses employés d'implication dans l'attaque meurtrière perpétrée le 7 octobre par le Hamas sur le sol israélien.

Lundi matin, le porte-parole du gouvernement israélien a réitéré ses accusations contre l'agence, affirmant que certains de ses employés avaient "activement participé au massacre du 7 octobre".

Une quinzaine de pays, notamment les Etats-Unis, avaient suspendu fin janvier l'équivalent de plus de la moitié des fonds reçus en 2023 par l'UNRWA. Depuis, plusieurs pays ont repris leurs versements.

La chaîne de télévision du Qatar Al Jazeera a accusé l'armée israélienne d'avoir frappé et arrêté l'un de ses journaliste, Ismail Alghoul, durant l'opération lancée sur l'hôpital al-Chifa. Al Jazeera "exige la libération immédiate de son correspondant et des autres journalistes qui ont été arrêtés avec lui et tient les forces d'occupation pour entièrement responsables de leur sécurité", a écrit la chaîne dans un communiqué.

Une source au sein d'Al Jazeera a indiqué, sous couvert d'anonymat, que cinq autre personnes avaient été également arrêtées, notamment le caméraman d'Ismail Alghoul, et qu'un char israélien avait détruit leur véhicule.

Le chef de l'Organisation mondiale de la santé s'est dit "terriblement préoccupé" par la situation aux abords du plus grand hôpital de la bande de Gaza, où Israël a lancé une offensive.

"Tout combat ou militarisation de l'établissement compromet les services de santé, l'accès pour les ambulances et l'acheminent de fournitures destinées à sauver des vies", a ajouté Tedros Adhanom Ghebreyesus sur X. "Les hôpitaux ne devraient jamais devenir des champs de bataille", a-t-il ajouté.

Les tensions en mer Rouge ne faiblissent pas. Les rebelles houthis multiplient les attaques contre des bateaux marchands. Dimanche encore, une explosion a eu lieu a proximité d'un navire commercial, au large du Yémen.

En réaction, de nombreux armateurs ont pris la décision depuis maintenant plusieurs mois de contourner la zone. Autre conséquence moins connue de cette situation, plusieurs câbles internet sous-marins ont été endommagés, provoquant des problèmes de connexion, notamment en Côte d'Ivoire.

>> Les explications du 12h30 :

AFP - DANIEL BUAH / SCIENCE PHOTO LIBRARY

Au Liban, la guerre à Gaza reste à la Une des médias. Le conflit est notamment suivi de près dans tous les camps de réfugiés palestiniens.

Celui de Dbayeh, au nord de Beyrouth, est le seul où vivent des Palestiniens chrétiens. Pour certaines familles, la guerre en cours a une dimension très intime, car des proches sont toujours à Gaza.

>> Le reportage du 12h30 :

EPA/Keystone - Mohammed Saber

En pleine négociations pour un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, les combats se poursuivent à Gaza. Avant l'aube, l'armée israélienne a lancé une opération sur le plus grand hôpital de l'enclave, où sont réfugiés des milliers de déplacés Palestiniens, selon le Hamas.

L’armée avait déjà visé cet hôpital au mois de novembre. Elle accuse le mouvement islamiste d’y être retourné pour y conduire ses opérations.

>> Ecouter le reportage du 12h30 :

Reuters - Amir Cohen

La bande de Gaza est désormais un "cimetière à ciel ouvert" après avoir été une "prison à ciel ouvert", a dénoncé le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell. Un cimetière également "pour nombre des plus importants principes du droit humanitaire", a-t-il poursuivi, ajoutant que la "famine est utilisée comme une arme de guerre".

Israël a aussitôt critiqué ces propos. "Il est temps que (...) Josep Borrell arrête d'attaquer Israël et reconnaisse notre droit à nous défendre contre les crimes du Hamas", a déclaré le ministre israélien des Affaires étrangères Israël Katz sur X. "Israël autorise une importante aide humanitaire à Gaza, par terre, air et mer pour quiconque veut aider", a-t-il affirmé.

Un habitant sur deux dans la bande de Gaza connaît une situation alimentaire catastrophique, en particulier dans le nord où la famine sévira d'ici le mois de mai en l'absence de mesures "urgentes", ont prévenu les agences spécialisées de l'ONU.

Plus de 1,1 million de Gazaouis sont confrontés à "une situation de faim catastrophique", proche de la famine, "le nombre le plus élevé jamais enregistré" par l'ONU. L'organisation se base sur le rapport du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire publié lundi.

Un total de 250 soldats israéliens ont été tués dans la bande de Gaza depuis le début des opérations le 27 octobre, selon le dernier bilan communiqué par l'armée israélienne.

Ce bilan a été actualisé après l'annonce par l'armée de la mort lundi d'un soldat dans le nord du territoire palestinien. Une source sécuritaire a indiqué que ce militaire avait été tué durant l'opération lancée lundi à l'aube par l'armée sur l'hôpital al-Chifa de Gaza-Ville.

L'armée israélienne a demandé à la population civile d'évacuer "immédiatement" la zone de l'hôpital al-Chifa de Gaza-Ville où des combats ont commencé peu avant l'aube, a indiqué un porte-parole dans un message publié sur le réseau social X.

"Pour votre sécurité, vous devez immédiatement évacuer la zone vers l'ouest" et prendre ensuite la route longeant la côte "vers le sud jusqu'à la zone humanitaire de Al-Mawasi", située dans le sud de la bande de Gaza, a écrit ce porte-parole en arabe. Des témoins ont indiqué que des tracts avec ce même message avaient été largués sur la zone.

Le Hamas a annoncé un nouveau bilan de 31'726 personnes tuées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.

Parmi elles, 81 ont été tuées au cours des dernières 24 heures, a précisé le Hamas dans un communiqué, en faisant état d'un total de 73'792 blessés depuis le début de la guerre le 7 octobre.

La délégation israélienne qui devait se rendre dimanche à Doha doit finalement arriver ce lundi au Qatar pour poursuivre les négociations en vue d'un cessez-le-feu à Gaza et la libération d’otages israéliens. La délégation est conduite par le chef du Mossad. Dans le même temps, dans les rues d’Israël, la pression monte: des milliers de manifestants exigent un accord pour libérer les otages.

Le Hamas a assoupli ses exigences dans les négociations: 42 otages seraient libérés (femmes, personnes âgées et malades). Contre chaque otage libéré, le Hamas exige 20 à 50 prisonniers palestiniens. Il demande aussi le retrait de l'armée israélienne des zones peuplées, le retour des déplacés et davantage d’aide humanitaire. 

De son côté, Israël va proposer une trêve de six semaines à Gaza en contrepartie de la libération de 40 otages détenus dans l'enclave palestinienne, a annoncé lundi un responsable israélien. Les discussions pourraient durer au moins deux semaines, selon ce responsable.

>> Ecouter les explications de la correspondante de la RTS :

Reuters - Amir Cohen

Dans le camp de réfugiés de Jénine, la plupart des enfants ont des problèmes de concentration et d’agitation. Les nuits de Murad, jeune Palestinien de neuf ans, sont tout le temps agitées et peuplées de cauchemars. Il raconte un de ses rêves dans La Matinale: "Il y avait un soldat israélien. Il m’a réveillé (...) il m’a pris, il m’a emmené sur le toit et ensuite il m’a jeté du haut du bâtiment. Et là je me suis réveillé."

D'autres enfants sursautent au moindre bruit. "La plupart des enfants ont vu des choses qu’ils n’auraient jamais du voir à leur âge", explique Najet Abu Gutna, une des coordinatrice du centre pour enfants.

>> Ecouter le reportage d'Alice Frossard :

Des échanges de tirs et des combats ont commencé peu avant l'aube dans l'enceinte et aux abords de l'hôpital al-Shifa dans la ville de Gaza. Des témoins ont confirmé "des opérations aériennes" sur le quartier d'al-Rimal où se trouve l'hôpital, le plus grand de la bande de Gaza, dans lequel seraient tombés des "éclats d'obus".

Des habitants de ce quartier central de la ville de Gaza ont affirmé que "plus de 45 chars et véhicules blindés de transport de troupes israéliens" étaient entrés dans al-Rimal. Certains rapportent "des combats" autour de l'hôpital.

>> A Lire : Pas d'opération à Rafah tant que la "population est enfermée sur place", assure Benjamin Netanyahu