La Suisse ne reprendra pas les sanctions de la France contre 28 colons israéliens accusés de violences graves contre des civils palestiniens en Cisjordanie. Le Conseil national a refusé jeudi par 124 voix contre 61 une motion de Nicolas Walder en ce sens.
L'écologiste genevois a rappelé un record tragique de ces violences en 2023, qui ont mené à la mort de plus de 400 Palestiniens, au déplacement forcé de plus d’un millier de civils et à la destruction d’infrastructures essentielles, parfois en toute impunité. Les Etats-Unis, la France ou la Grande-Bretagne ont adopté des sanctions contre plusieurs dizaines de colons. L'Allemagne a appelé l'UE à le faire et la Suisse devrait suivre le mouvement, selon le motionnaire.
Il estime qu'il en va de sa crédibilité en tant que pays neutre et de son impartialité, à l'image de la reprise des sanctions contre la Russie. Il est aussi question de respect du droit international humanitaire et des droits humains.
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Risque de "pénaliser l'économie" suisse
D'autant que Berne a lancé un processus pour interdire le Hamas en Suisse: elle doit faire preuve de "plus de fermeté" du côté israélien, ajoute Nicolas Walder, qui fustige la politique du "deux poids deux mesures" du Conseil fédéral. Et de souligner que "la puissance occupante porte également la responsabilité de protéger la population occupée".
La Suisse "condamne les violences des colons" et a appelé "à plusieurs reprises Israël" à prendre des mesures, a répondu le ministre de l'économie Guy Parmelin. Mais "les sanctions fonctionnent si elles sont appliquées à large échelle", juge-t-il. D'après lui, si la Suisse s'associait à des sanctions prises par un Etat isolé, elle pourrait se retrouver dans une situation où elle applique plus de sanctions que ses partenaires, ce qui pourrait pénaliser excessivement son économie.