Antony Blinken est arrivé au Moyen-Orient, alors que les combats se poursuivent à Gaza 

Alors que la guerre à Gaza aurait déjà fait plus de 27'000 morts, selon le Hamas, aucun mouvement en Israël ne s'oppose réellement à une intervention militaire. Cela peut s'expliquer par la couverture médiatique israélienne, qui montre peu les destructions et les morts côté palestinien.

"On voit très peu ou presque pas du tout d'images de civils palestiniens, la détresse palestinienne, la faim, la douleur humaine", explique dans le 19h30 de la RTS Emmanuelle Elbaz-Phelps, journaliste chez "Relevant". Ce média plutôt marqué à gauche est l'un des rares à montrer régulièrement les images de Gaza, mais ce choix éditorial n'est pas toujours facile à assumer dans un pays traumatisé par les massacres du 7 octobre.

La plupart des chaînes de télévision donnent donc une autre image du conflit. "Ils nous montrent tout le temps comment nos combattants sont courageux, comment ils sont déterminés à continuer jusqu'au bout. Et ça, ça me fait du bien", explique Gila Cohen. Comme chaque soir à 20h, cette Israélienne et son mari Aaron regardent le journal télévisé.

"Ce qu'ils montrent à la télévision, c'est que nous ne frappons pas n'importe où", affirme Aaron Cohen. "Nous essayons d'épargner les civils. On aurait pu faire beaucoup plus de morts. Mais nous prévenons les gens à l'avance pour qu'ils aient le temps de quitter leur maison", poursuit-il.

Aujourd'hui, bande de Gaza reste toujours interdite aux journalistes israéliens et étrangers.

>> Le reportage du 19h30 :

A ce jour, 1,7 million de Palestiniens et Palestiniennes ont été déplacés après les combats à Gaza et dernièrement à Khan Younès. La grande majorité d'entre eux survivent maintenant à Rafah et Deir al-Balah, les deux villes où Israël n'a pas encore déployé ses chars. Mais même là, ils ne sont pas en sécurité.

"Au milieu de la nuit, les membres de ma famille ont été touchés par une bombe", témoigne une Palestinienne dans le 19h30 de la RTS. "La fille de ma soeur est morte en martyre. Elle avait 2 ans et demi." Les enfants, les femmes et les personnes âgées représenteraient la majorité des plus de 27'000 personnes tuées dans les frappes israéliennes depuis le mois d'octobre, selon le Hamas.

La population de la bande de Gaza n'a ni électricité, ni eau, ni nourriture et n'est en sécurité nulle part, dénoncent ses habitants. "Il n'y a pas d'endroit sûr dans la bande de Gaza", affirme l'un d'entre eux. A Rafah comme à Deir al-Balah, la population craint aujourd'hui le pire: devenir le prochain objectif de l'armée israélienne.

>> Le reportage du 19h30 :

Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a affirmé que le chef du mouvement palestinien Hamas à Gaza, Yahya Sinouar, était "en fuite" et allait "de cachette en cachette", alors que les forces israéliennes continuent de bombarder Khan Younès, sa ville natale.

"Il est incapable de communiquer avec son entourage", a-t-il dit, affirmant que Yahya Sinouar ne commandait pas ses forces mais s'occupait "de sa survie personnelle".

"Seule une solution négociée à deux États ouvrira la perspective d'une solution durable au conflit du Proche-Orient. Cela doit être valable pour Gaza et la Cisjordanie", a déclaré le chancelier allemand Olaf Scholz dans un entretien téléphonique avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Olaf Scholz appelle à "un rôle central" pour une "Autorité palestinienne réformée", selon un communiqué de la chancellerie.

Israël "soumettra toutes les preuves soulignant les liens de l'UNRWA avec le terrorisme", affirme son chef de la diplomatie, après la nomination par l'ONU d'un comité indépendant chargé d'évaluer la "neutralité" de cette agence.

"Félicitations aux Nations unies pour la formation de ce comité d'enquête", a ajouté Israël Katz sur X, jugeant "impératif de révéler la vérité". Israël affirme que 12 des 30'000 employés de l'agence onusienne en charge des réfugiés palestiniens étaient impliqués dans l'attaque du Hamas le 7 octobre.

Le secrétaire général de l'ONU a annoncé la création d'un comité indépendant chargé d'évaluer la "neutralité" de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens et de répondre aux accusations visant plusieurs de ses employés.

Ce groupe d'évaluation sera mené par l'ancienne ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, en collaboration avec trois centres de recherche: l'Institut Raoul Wallenberg en Suède, l'Institut Chr. Michelsen en Norvège et l'Institut danois pour les droits humains..

>> Plus d'informations : Un comité indépendant sera chargé d'évaluer le travail de l'UNRWA

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu affirme qu'il "n'acceptera pas les exigences" du mouvement islamiste palestinien Hamas concernant les otages toujours retenus dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre.

Les termes d'un éventuel accord "doivent être similaires à ceux de l'accord précédent", lors d'une trêve en novembre, a-t-il ajouté.

"La victoire absolue est essentielle car elle garantit la sécurité d'Israël (...). Une victoire totale portera un coup fatal à 'l'axe du mal' que sont l'Iran, le Hezbollah, les Houthis et bien sûr le Hamas", a affirmé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu , selon des propos rapportés par son cabinet à l'issue d'une rencontre avec des militaires.

En absence de victoire, a-t-il encore affirmé, "les déplacés (israéliens) ne reviendront pas (chez eux). Le prochain massacre ne serait qu'une question de temps et l'Iran, le Hezbollah et d'autres feront la fête ici et détruiront le Moyen-Orient".

L'Irak oeuvre toujours pour un "apaisement" régional, a indiqué le Premier ministre Mohamed Chia al-Soudani, recevant à Bagdad la visite d'un haut responsable sécuritaire de Téhéran après des frappes américaines et des tensions alimentées par le conflit à Gaza.

Ali Akbar Ahmadian, secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale iranien, a également discuté de la situation "politique et sécuritaire régionale" avec le conseiller irakien à la sécurité nationale, Qassem al-Aaraji.

Vendredi, les Etats-Unis ont mené des frappes en Syrie et en Irak contre des cibles des forces d'élite iraniennes et des groupes armés pro-Iran, en représailles à une attaque le 28 janvier qui a tué trois soldats américains en Jordanie, à la frontière syrienne.

Les bombardements en Irak, dans des zones à la frontière avec la Syrie, ont tué 16 combattants du Hachd al-Chaabi, coalition d'anciens paramilitaires pro-Iran intégrée à l'appareil sécuritaire de l'Etat irakien. Ces violences interviennent dans un contexte régional explosif, attisé par la guerre à Gaza entre Israël et le Hamas palestinien.

Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, est arrivé lundi en Arabie saoudite dans le cadre d'une nouvelle tournée au Moyen-Orient. Elle vise à encourager une trêve dans les combats meurtriers entre Israël et le Hamas palestinien dans la bande de Gaza.

L'avion du chef de la diplomatie américaine a atterri à Ryad. Il s'agit de la première étape du cinquième voyage d'Antony Blinken dans la région depuis le début de la guerre le 7 octobre. Il doit ensuite se rendre au Qatar, en Egypte, en Israël et en Cisjordanie occupée.

Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé un bilan de 27'478 personnes tuées, en majorité des femmes, enfants et adolescents, dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.

Il a fait état d'un total de 66'835 personnes blessées depuis le début de la guerre le 7 octobre.

L'Espagne a annoncé le déblocage d'une aide d'urgence de 3,5 millions d'euros pour l'UNRWA, l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, dont le fonctionnement est menacé par la suspension du financement de nombreux pays après des accusations d'Israël.

"La situation de l'Unrwa est désespérée et il existe un risque important que ses activités humanitaires à Gaza soient paralysées dans les prochaines semaines", a indiqué le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Luis Albares.

Emmanuel Macron rendra mercredi un hommage national "sous le signe" de la "lutte contre l'antisémitisme" aux victimes françaises de l'attaque menée le 7 octobre par le Hamas en Israël, avant un "temps mémoriel" envisagé ultérieurement pour les Français morts dans les bombardements israéliens à Gaza.

La cérémonie aux Invalides permettra au chef de l'Etat de saluer la mémoire de "42 concitoyens décédés" dans l'attaque du mouvement islamiste palestinien, qui avait entraîné la mort de plus de 1160 personnes, en majorité des civils.

En présence de leurs familles, acheminées pour beaucoup d'entre elles depuis Israël par un vol spécial, ce moment solennel concernera aussi six Français blessés, les quatre otages français du Hamas libérés, et trois Français "toujours disparus et présumés otages", a précisé l'Elysée, qui a expliqué n'avoir pas d'éléments à fournir concernant ces derniers, notamment "en termes de preuve de vie".

Chaque victime sera représentée par une photographie avec son nom.

L'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a accusé lundi l'armée israélienne d'une frappe navale sur un convoi d'aide alimentaire qui s'apprêtait à entrer dans le nord de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas.

"Heureusement, personne n'a été blessé", a ajouté sur X Thomas White, responsable de l'agence au sein du territoire palestinien. L'armée israélienne contrôle entièrement l'espace maritime qui borde la bande de Gaza, en Méditerranée.

Les Etats-Unis ont annoncé avoir mené des frappes aériennes contre cinq missiles au Yémen dimanche. Ces frappes interviennent au lendemain d'une vague de raids aériens américano-britanniques dans le pays en réponse aux attaques des rebelles Houthis en mer Rouge.

L'armée américaine "a conduit une frappe en situation de légitime défense" contre "un missile de croisière d'attaque terrestre Houthi" puis contre "quatre missiles de croisière antinavires, tous préparés pour être lancés contre des navires en mer Rouge", a communiqué le Commandement américain pour le Moyen-Orient (Centcom) sur les réseaux sociaux.

"C'est le début, et non la fin, de notre réponse, et il y aura d'autres mesures, certaines visibles, d'autres peut-être invisibles, dans le but d'envoyer un message très clair: lorsque les forces américaines sont attaquées, nous répondrons avec force et d'une manière soutenue", a averti Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale.

>> Les explications dans l'émission Tout un monde :

Keystone

La frontière libano-israélienne est l’autre front lié à la guerre à Gaza. Le Hezbollah et l’armée israélienne s’y affrontent depuis octobre. Plus de 86'000 habitants ont dû fuir leur foyer dans la zone frontalière du sud du Liban.

Les moins aisés sont accueillis dans des abris collectifs, comme cette école publique de Tyr.

>> Ecouter le reportage dans La Matinale: :

Keystone - EPA/ATEF

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, dont le pays est le principal soutien d'Israël, est attendu lundi en Arabie Saoudite, première étape de son cinquième voyage dans la région depuis le début de la guerre. Le chef de la diplomatie américaine doit également se rendre au Qatar, en Egypte, en Israël et en Cisjordanie occupée.

Tout en disant continuer à soutenir "le droit d'Israël à se défendre", les Etats-Unis affichent une frustration croissante envers le gouvernement israélien. En Israël, Antony Blinken fera ainsi pression afin d'accroître l'acheminement de nourriture, d'eau et de médicaments dans la bande de Gaza.

"Il s'agira d'une de ses principales priorités lorsqu'il rencontrera le gouvernement israélien", a indiqué dimanche le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, selon qui "les besoins de la population palestinienne sont au coeur de la démarche américaine".

>> A Lire : Les bombardements continuent sur Khan Younès et Rafah, dans le sud de la bande de Gaza