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Benjamin Netanyahu promet une opération israélienne "puissante" à Rafah après le départ des civils

- Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis mercredi soir une "puissante" opération à Rafah "après" avoir permis à la population civile de quitter cette ville à la pointe sud de la bande de Gaza.

- Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé jeudi un bilan de 28'663 personnes tuées, en majorité des femmes, enfants et adolescents, dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.

- L'armée israélienne a annoncé mercredi que des avions de combat ont lancé "une série de raids sur le Liban" voisin, faisant craindre une escalade entre les deux pays frontaliers après des mois d'échanges de tirs quotidiens dans le contexte de la guerre à Gaza.

- Les médiateurs internationaux ont intensifié leurs efforts mercredi en vue de parvenir à une trêve entre Israël et le Hamas palestinien, dans l'espoir d'éviter un assaut terrestre israélien complet à Rafah, dans la bande de Gaza.

- La perspective d'une "véritable" offensive de l'armée israélienne à Rafah, à l'extrême sud de la bande de Gaza, où sont réfugiés des centaines de milliers de Palestiniens, est "terrifiante", a affirmé lundi le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme.

- Le Hamas a annoncé un nouveau bilan de 28'576 personnes tuées, en majorité des femmes, enfants et adolescents, dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre.

20h30

Une "puissante" opération à Rafah promise

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis mercredi soir une "puissante" opération à Rafah "après" avoir permis à la population civile de quitter cette ville à la pointe sud de la bande de Gaza.

"Nous combattrons jusqu'à la victoire complète", a-t-il déclaré dans un message en hébreu sur son compte Telegram officiel.

Environ 1,4 million de personnes, selon l'ONU, la plupart déplacées par la guerre, s'entassent dans cette ville transformée en un gigantesque campement, le seul grand centre urbain du territoire où l'armée n'a pas encore lancé d'assaut.

Israël a promis une "puissante" opération à Rafah [KEYSTONE - MOHAMMED SABER]
Israël a promis une "puissante" opération à Rafah [KEYSTONE - MOHAMMED SABER]

"Forte pression militaire"

"Il s'agit là de la clé pour libérer nos otages restants: une forte pression militaire et des négociations très fermes. En ce sens, j'insiste pour que le Hamas abandonne ses exigences illusoires. Quand il abandonnera ses exigences, nous pourrons avancer", a soutenu le chef d'Etat israélien.

Benjamin Netanyahu n'a pas détaillé les exigences du Hamas. Selon des sources au sein du mouvement islamiste palestinien, ce dernier demande un "cessez-le-feu complet", tandis qu'Israël plaide pour une pause dans les combats assortie de la libération d'otages sur les 130 otages toujours détenus à Gaza.

Le président palestinien Mahmoud Abbas a lui appelé mercredi ses rivaux du Hamas à conclure "rapidement" un accord de trêve, pour notamment "éviter une attaque" contre Rafah qui "entraînerait des milliers de victimes".

18h25

Deuxième jour de négociations

Les négociations en vue d'une trêve entre Israël et le Hamas se sont poursuivies mercredi au Caire, où une délégation du Hamas, selon une source du mouvement, était attendue mercredi pour rencontrer des représentants d'Egypte et du Qatar, les deux pays médiateurs aux côtés des Etats-Unis.

Mardi, le chef du Mossad, les services secrets israéliens, David Barnea, avait participé à ces discussions avec le directeur de la CIA, William Burns, le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, et des responsables égyptiens.

Les médiateurs tentent de négocier un accord sur une nouvelle trêve qui permettrait notamment la libération d'otages israéliens détenus à Gaza.

18h15

Début de l'audit de l'agence pour les réfugiés palestiniens

Un comité indépendant, chapeauté par l'ancienne cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna, enquête depuis mardi sur l'agence onusienne pour les réfugiés palestinien, l'UNRWA.

Les Nations unies souhaitent répondre au plus vite aux bailleurs de fonds de l’agence, qui ont stoppé leurs versements depuis qu'Israël a accusé douze de ses 13'000 salariés d’avoir participé aux attaques menées par le Hamas le 7 octobre dernier.

>> Lire aussi : Le chef de l'UNRWA Philippe Lazzarini n'a "aucune intention de démissionner"

Critiques israéliennes

Ce groupe d’enquête indépendant doit vérifier que les mécanismes qui assurent la neutralité de l’UNRWA soient bien appliqués, surtout depuis le 7 octobre. Son rapport doit être rendu public à la fin du mois d'avril.

Ce mandat indépendant est déjà critiqué par Israël, qui le considère insuffisant pour vérifier le suivi des procédures de luttes contre le terrorisme.

Les autorités israéliennes assurent cependant qu'elles collaboreront à l'audit. Pour le moment, elles n'ont transmis aucune preuve de leurs accusations à l'encontre des employés écartés de l'UNRWA par mesure de précaution.

>> Les explications dans Forum :

La ministre des Affaires étrangères française Catherine Colonna. [Keystone/AP Photo - Michel Spingler]Keystone/AP Photo - Michel Spingler
L'ONU lance un audit de l'UNRWA, sous le feu des critiques israéliennes / Forum / 2 min. / le 14 février 2024

18h00

Des mesures de l'UE à l'encontre d'Israël?

Confirmant l'opposition grandissante suscitée par l'offensive israélienne dans la bande de Gaza, l'Espagne et l'Irlande ont demandé conjointement mercredi à la Commission européenne d'examiner le respect par Israël des droits humains. Les deux pays ont même semblé évoquer la possibilité de sanctions.

C'est la première fois que des membres de l'UE font une telle démarche, illustrant le malaise des Européens face au conflit à Gaza et à leur impuissance à le stopper, surtout depuis l'annonce par Israël d'une prochaine offensive sur Rafah.

Des déclarations critiques l'an dernier du Premier ministre espagnol Pedro Sánchez avaient déjà provoqué une crise diplomatique avec Israël, qui avait rappelé son ambassadrice à Madrid pour consultations. Elle a depuis repris son poste, mais les relations restent tendues.

17h00

Un hôpital de Khan Younès sous les tirs israéliens

Pas d'eau potable, des égouts qui refoulent au service des urgences et des snipers sur les toits: le personnel médical sonne l'alarme mercredi sur le sort de l'hôpital Nasser, le plus important du sud de la bande de Gaza, assiégé depuis plusieurs semaines et dans une situation "catastrophique".

"C'était une nuit noire, avec un flot de frappes et d'explosions", témoigne Mohammed al-Astal, infirmier aux urgences de l'hôpital Nasser, à Khan Younès. "Des chars ont ouvert le feu lourdement sur l'hôpital et des tireurs embusqués sur les toits des bâtiments voisins ont tué trois personnes déplacées", a-t-il expliqué.

Au cours des dernières semaines, environ 10'000 civils déplacés par la guerre ont trouvé refuge dans l'enceinte de l'hôpital, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé de son côté avoir "ouvert une route sécurisée pour évacuer les civils réfugiés dans la zone de l'hôpital Nasser". Selon elle, ses soldats auraient reçu "des instructions précises" pour protéger les civils et les installations médicales.

L'OMS se dit "alarmé"

Le chef de l'Organisation mondiale pour la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, s'est dit mercredi "alarmé" par les informations provenant de l'hôpital Nasser, qu'il a décrit comme "l'épine dorsale du système de santé dans le sud de Gaza".

L'agence s'est vu refuser l'accès à l'hôpital ces derniers jours et a perdu le contact avec le personnel, a écrit le chef de l'OMS sur X. Les hôpitaux de la ville "sont complètement submergés, débordés et insuffisamment approvisionnés", a pour sa part affirmé mercredi le représentant de l'OMS dans les territoires palestiniens, le Docteur Rik Peeperkorn.

Plus aucun hôpital ne fonctionne normalement dans la bande de Gaza, ont indiqué la semaine dernière les Nations unies, et un peu plus d'un tiers continuent à fonctionner dans des conditions très dégradées.

16h30

L'armée israélienne annonce avoir lancé des raids aériens sur le Liban

L'armée israélienne a annoncé mercredi que des avions de combat ont lancé "une série de raids sur le Liban" voisin, annonçant avoir visé "des cibles terroristes du Hezbollah" dans les zones de Jabal el Braij, Houneh, Dunin, Adchit et Sawaneh.

Ces raids interviennent après qu'une roquette tirée depuis le Liban a fait sept blessés mercredi dans le nord d'Israël, d'après les services de secours Magen David Adom. Une soldate israélienne de 20 ans est décédée sur une base militaire visée, a annoncé l'armée. Le tir n'a pas été revendiqué à ce stade par le Hezbollah pro-iranien.

>> Les dégâts de la roquette tirée depuis le Liban :
Une roquette a été tirée depuis le Liban et a fait plusieurs blessés dans le nord d'Israël. [Reuters - Avi Ohayon]
Une roquette a été tirée depuis le Liban et a fait plusieurs blessés dans le nord d'Israël. [Reuters - Avi Ohayon]

Le chef d'état-major de l'armée israélienne Herzi Halevi en visite dans le nord du pays a affirmé que "la prochaine campagne sera une offensive très forte et nous utiliserons tous nos outils et capacités", selon un communiqué.

Quatre morts déplorés

Les raids israéliens ont visé plusieurs localités dans un rayon distant de 10 à 25 km de la frontière israélo-libanaise, et ont fait d'importants dégâts, selon des images circulant sur les réseaux sociaux.

Une femme et deux enfants ont été tués dans une frappe israélienne sur le village de Sawaneh, a indiqué une source de sécurité libanaise. D'après elle, un quatrième civil a péri dans un raid sur le village d'Adchit et neuf personnes ont été blessées.

12h30

Le Labour britannique tourmenté par le retour du spectre de l'antisémitisme

Le parti travailliste britannique se trouve dans la tourmente après des propos jugés anti-Israël, voire antisémites, de la part de candidats aux législatives, qui rappellent un chapitre que le Labour s'efforce de laisser derrière lui.

L'affaire est d'autant plus gênante pour le parti qu'elle survient à la veille de deux élections partielles et qu'un sondage Savanta publié mercredi évoque une nette érosion de son avance sur les conservateurs à 12 points, contre une vingtaine de points en moyenne dans l'ensemble des études d'opinion.

Donné grand favori des élections législatives attendues à l'automne prochain, le parti a suspendu mardi soir l'ancien député et candidat Graham Jones en attendant l'issue d'une enquête pour des propos hostiles à Israël tenus lors d'une réunion à l'automne dernier.

12h25

Des opposants à l'offensive d'Israël perturbent un débat au Parlement suédois

Des opposants à l'offensive menée par Israël à Gaza ont perturbé le débat au Parlement suédois sur la politique étrangère, pendant lequel le gouvernement a confirmé son soutien au droit d'Israël de se défendre.

Des agents de sécurité ont emmené une femme à l'extérieur de la tribune du public après qu'elle a crié qu'Israël "commettait un génocide", au moment où le ministre des Affaires étrangères, Tobias Billström, présentait la politique étrangère du gouvernement.

"La Suède soutient le droit légitime d'Israël de se défendre face au Hamas, conformément au droit international", a dit le ministre avant d'être interrompu.

Interpellations

"A la lumière de la situation catastrophique à Gaza, le gouvernement estime qu'un cessez-le-feu est nécessaire pour des raisons humanitaires", a-t-il ajouté.

Les manifestants ont à nouveau crié au moment où le Parlement débattait du soutien de la Suède à l'UNRWA.

Six personnes ont été emmenée par les agents de sécurité et l'une d'elles a été arrêtée par la police car soupçonnée de "résistance violente", a indiqué la police.

12h15

L'Autorité palestinienne appelle le Hamas à "conclure rapidement" un accord

Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a exhorté le Hamas à "conclure rapidement" un accord, pour protéger le peuple palestinien des "répercussions d'une nouvelle catastrophe".

"Nous appelons le mouvement Hamas à conclure rapidement l'accord sur les prisonniers pour épargner à notre peuple palestinien une autre catastrophe, non moins dangereuse que la Nakba de 1948", a-t-il dit, cité par l'agence de presse palestinienne Wafa, en référence à la "catastrophe" que fut pour les Palestiniens la création d'Israël.

12h10

L'OMS avertit sur l'effet d'une offensive à Rafah sur les hôpitaux

L'OMS met en garde contre les effets d'une offensive terrestre israélienne sur Rafah pour les hôpitaux. Le principal centre de santé pourrait devenir "non fonctionnel", a déclaré son responsable pour les territoires palestiniens.

"Une incursion israélienne se rapproche", ajoute-t-il. Il a répété qu'une offensive dans Rafah serait "catastrophique". La charge sur les centres de santé serait largement augmentée, alors que seuls trois hôpitaux sont seulement en partie opérationnels.

Ceux-ci sont "entièrement dépassés", insiste le responsable de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Certains accueillent cinq fois plus de patients que leurs capacités. Des plans sont prévus pour s'adapter, mais "ils seront insuffisants" face aux personnes à prendre en charge en cas d'offensive, a ajouté le responsable de l'organisation.

L'OMS est également inquiète pour la situation du principal hôpital de Khan Younès, dans le centre de la bande de Gaza, assiégé depuis plus d'une semaine. Elle n'a pu accéder depuis fin janvier à ce site où elle a entreposé des centaines de milliers ou même des millions de médicaments. Elle n'a pu authentifier la destruction ou non de ses stocks.

10h50

 Le ministère de la Santé du Hamas annonce un nouveau bilan de 28'576 morts

Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé un bilan de 28'576 personnes tuées, en majorité des femmes, enfants et adolescents, dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.

Il a fait état d'un total de 103 morts au cours des dernières 24 heures, et de 68'291 blessés depuis le début de la guerre le 7 octobre.

11h00

Les efforts se poursuivent pour parvenir à une trêve à Gaza

Les médiateurs internationaux ont intensifié leurs efforts mercredi en vue de parvenir à une trêve entre Israël et le Hamas palestinien, dans l'espoir d'éviter un assaut terrestre israélien complet à Rafah, dans la bande de Gaza.

Depuis mardi, l'Egypte accueille des représentants des Etats-Unis, principal soutien d'Israël, et du Qatar, où est basé le chef du Hamas, pour des pourparlers sur une trêve incluant une nouvelle libération d'otages israéliens.

Le chef du Mossad David Barnea a participé aux discussions avec le directeur de la CIA William Burns, le Premier ministre du Qatar Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani et des responsables égyptiens. La délégation israélienne a ensuite quitté le Caire, mais les négociations se poursuivront durant "les trois prochains jours", a précisé mardi la télévision AlQahera News, proche du renseignement égyptien.

Le Hamas attendu en Egypte

Une délégation du Hamas dirigée par Khalil al-Hayya devrait à son tour se rendre au Caire, probablement mercredi, selon une source au mouvement palestinien. Le président turc Recep Tayyip Erdogan, très critique de l'offensive israélienne à Gaza, sera lui reçu mercredi au Caire par son homologue Abdel Fattah al-Sissi.

"Nous travaillons intensément avec l'Egypte et le Qatar à une proposition pour la libération des otages", a indiqué mardi le secrétaire d'Etat Antony Blinken.

Rafah est le dernier centre urbain où l'armée israélienne n'a pas encore pénétré et le principal point d'entrée de l'aide humanitaire. Des raids israéliens l'ont déjà visée. Selon le ministère de la Santé du Hamas, 104 personnes, en majorité des femmes et des enfants, ont péri dans les bombardements israéliens dans la nuit de mardi à mercredi.

MERCREDI 14 FEVRIER

Des familles d'otages vont déposer plainte à la CPI contre le Hamas

Une centaine de proches d'otages toujours retenus dans la bande de Gaza se rendent mercredi à La Haye pour déposer plainte contre le Hamas pour "crimes contre l'Humanité" auprès de la Cour pénale internationale (CPI), ont annoncé leurs représentants.

Quelque 250 personnes ont été enlevées dans le sud d'Israël lors de l'attaque du Hamas le 7 octobre et 130 d'entre eux sont toujours retenus à Gaza, dont 29 seraient morts, selon Israël.

"Ce n'est pas seulement notre histoire. Si nous n'arrêtons pas cela, demain ce sera l'histoire du monde entier", a déclaré la soeur de l'un des otages, peu avant de monter à bord d'un vol spécial pour La Haye. "L'humanité entière doit rester ferme face à une armée terroriste mondiale dont le Hamas n'est que l'un des bataillons accomplissant sa mission", a-t-elle ajouté.

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