Benjamin Netanyahu veut la libération du "maximum d'otages" dès la première phase du plan de trêve

Israël a ciblé des dépôts d'armes du Hezbollah dans l'est du Liban, ont indiqué l'armée israélienne et une source proche du mouvement islamiste libanais, loin de la frontière sud théâtre d'affrontements quasi-quotidiens entre le groupe pro-iranien et Israël.

Des frappes dans la région de la Békaa ont ciblé des dépôts d'armes du Hezbollah, a déclaré cette source. L'Agence nationale d'information (ANI, officiel) a pour sa part rapporté que trois sites dans l'est du Liban avaient été visés par des "raids israéliens ennemis".

L'armée israélienne a confirmé avoir touché "un certain nombre d'installations de stockage d'armes du Hezbollah" dans cette région.

Benjamin Netanyahu a déclaré vouloir la libération du "maximum d'otages vivants" dès la première phase du plan en trois étapes proposé par les Etats-Unis pour une trêve à Gaza.

Le Premier ministre israélien s'exprimait dans une vidéo diffusée après sa rencontre avec le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken.

Ce plan prévoit dans une première phase une trêve de six semaines accompagnée d'un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza et la libération d'un certain nombre des 111 otages enlevés le 7 octobre en Israël lors de l'attaque du Hamas palestinien et toujours retenus à Gaza.

Israël et le mouvement islamiste palestinien affirment depuis des semaines soutenir ce plan, mais le Hamas accuse désormais Israël d'avoir ajouté de "nouvelles conditions" qu'il estime se voir imposer via des "diktats américains".

Benjamin Netanyahu a dit ne "pas pouvoir être flexible" sur certains points et plaide pour "des négociations, pas un échange où on ne fait que donner sans rien recevoir".

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a assuré à Tel-Aviv que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lui avait "confirmé qu'Israël acceptait le plan de compromis" de Washington pour une trêve à Gaza, affirmant qu'il "incombe" désormais au Hamas "d'en faire de même".

Antony Blinken a rencontré Benjamin Netanyahu et d'autres dirigeants israéliens. Il doit se rendre mardi en Egypte avant d'aller au Qatar, les deux autres pays médiateurs.

Pour les prochaines discussions prévues cette semaine, "le Premier ministre Netanyahu a promis d'envoyer son équipe de négociateurs à Doha ou en Egypte pour tenter d'achever ce processus", a ajouté Antony Blinken.

Le secrétaire d'Etat américain a également déclaré avoir demandé aux dirigeants israéliens d'agir contre les violences de colons juifs visant des Palestiniens en Cisjordanie occupée. Il a par ailleurs assuré qu'Israël avait accepté de soutenir les efforts en vue de vacciner les enfants gazaouis contre la polio après un appel de l'ONU face au premier cas confirmé depuis 25 ans dans le territoire palestinien.

L'armée israélienne a annoncé qu'un de ses soldats était "tombé au combat dans le nord d'Israël".

Lors d'un point presse, le porte-parole du gouvernement israélien David Mencer a déclaré que le soldat avait été tué "par un drone".

Cette mort porte à 23 le nombre de soldats israéliens tués depuis le 7 octobre dans le nord d'Israël et sur le plateau syrien du Golan occupé et annexé, auxquels s'ajoutent 26 civils, selon les autorités israéliennes, dans des tirs depuis le Liban de roquettes et de missiles du Hezbollah.

Le Hezbollah a annoncé la mort de deux de ses combattants dans une frappe israélienne sur le sud du Liban, sans plus de détails. Plus tôt dans la journée, le ministère libanais de la Santé avait fait état de deux morts dans la localité de Houla.

L'armée israélienne a de son côté indiqué que son aviation avait frappé "des terroristes du Hezbollah" à Houla.

Dans ce contexte de tension, l'aviation israélienne a survolé Beyrouth à basse altitude et "franchi le mur du son à deux reprises", selon l'Agence nationale d'information libanaise (ANI).

L'ONG Human Rights Watch (HRW) a estimé que le raid aérien israélien en juillet contre un port au Yémen tenu par les rebelles houthis ainsi qu'une attaque au drone de ces derniers à Tel-Aviv, pouvaient constituer de possibles "crimes de guerre".

Le 20 juillet, Israël a bombardé le port stratégique de Hodeida, principal point d'entrée des marchandises et de l'aide humanitaire pour les zones sous contrôle des rebelles yéménites. Le raid a été mené deux jours après une attaque de drone des Houthis sur Tel-Aviv, qui a fait un mort et qui pourrait aussi constituer un crime de guerre, selon HRW.

La riposte israélienne a fait neuf morts, selon un bilan des médias houthis, et provoqué d'énormes incendies qui ont dévoré plusieurs dépôts de carburant dans le port de Hodeida. "Au moins six civils" ont été tués dans les frappes qui "auraient blessé au moins 80 autres personnes", a indiqué HRW. L'ONG de défense des droits humains a ajouté que le port visé était "essentiel pour la livraison de nourriture et d'autres produits de première nécessité".

Swiss prolonge la suspension des vols à destination et au départ de Tel Aviv, en Israël, et Beyrouth, au Liban, jusqu'au lundi 26 août inclus, "après un examen plus approfondi de la situation au Moyen-Orient".

Les espaces aériens au-dessus de l'Iran, de l'Irak et d'Israël ne seront pas utilisés non plus jusqu'au 26 août inclus, selon le communiqué de la filiale helvétique de la compagnie aérienne allemande Lufthansa.

"Nous regrettons profondément les désagréments que cela pourrait causer à nos passagers, mais la sécurité de nos passagers et de nos équipages reste toujours notre priorité absolue", a assuré la compagnie à la croix blanche. Les passagers concernés seront contactés directement. Swiss offre "la possibilité de reporter le voyage à une date ultérieure sans frais ou d'obtenir un remboursement intégral du billet".

Lufthansa a aussi annoncé de son côté prolonger la suspension de ses vols au Proche-Orient jusqu'au 26 août inclus, face aux risques d'aggravation du conflit dans la région. Dans un communiqué, le groupe allemand déclare que la mesure concerne la desserte des aéroports de Tel-Aviv, Téhéran, Beyrouth, Amman et Erbil ainsi que la traversée de l'espace aérien iranien et irakien. Initialement, la suspension courait jusqu'au 21 août.

Les branches armées du Hamas et du Djihad islamique palestiniens ont revendiqué dans un communiqué conjoint "l'attaque suicide de dimanche soir à Tel-Aviv", menaçant de commettre d'autres attentats en Israël.

Les Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas, et les Brigades al-Qods, leur pendant du Djihad islamique, disent ainsi que "les attentats suicide à l'intérieur occupé (Israël, ndlr) reviendront sur le devant de la scène tant que dureront les massacres de l'occupant, les opérations de transfert forcé de civils et la politique des assassinats".

Le Hamas a annoncé un nouveau bilan de 40'139 morts dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre menée par Israël dans le territoire palestinien.

Au moins 40 personnes ont été tuées par l'armée israélienne ces dernières 24 heures, indique le Hamas, ajoutant que 92'743 personnes ont été blessées dans l'enclave assiégée depuis le 7 octobre.

La police et le renseignement intérieur israéliens ont annoncé avoir établi qu'une explosion survenue dimanche à Tel-Aviv était "un attentat terroriste au moyen d'un explosif puissant", qui a "blessé légèrement un passant". L'explosion n'a pour l'heure pas été revendiquée.

Dimanche, les autorités israéliennes avaient indiqué que l'explosion avait fait un mort, présenté par des médias israéliens comme l'auteur présumé de l'attentat.

Les attaques à l'explosif à Tel-Aviv, très fréquentes lors de la deuxième Intifada, le soulèvement palestinien au début des années 2000, sont désormais rares.

Le ministère libanais de la Santé a annoncé la mort de deux personnes dans une frappe israélienne sur la localité de Houla, dans le sud du pays, après que le Hezbollah a revendiqué des attaques contre le nord d'Israël.

Le Hezbollah n'a pas annoncé la mort de combattants dans l'immédiat.

Le Hezbollah libanais a revendiqué des attaques visant deux positions militaires dans le nord d'Israël et affirmé avoir repoussé une "infiltration" de soldats israéliens près de la frontière, dans le sud du Liban.

Le mouvement a annoncé avoir mené une "attaque aérienne" avec des "drones chargés d'explosifs" sur une caserne près de la frontière et une base près de la ville côtière d'Acre, située à environ 15 kilomètres de la frontière.

Cette attaque intervient "en réponse" à un "assassinat" israélien dans la région de Tyr, au sud du Liban, selon le groupe qui avait annoncé la mort samedi d'un de ses combattants.

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a averti lundi que les actuelles négociations constituaient "peut-être la dernière" chance de parvenir à un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, après plus de dix mois de guerre.

"C'est un moment décisif, c'est probablement la meilleure, peut-être la dernière opportunité de ramener les otages chez eux, d'obtenir un cessez-le-feu et de mettre tout le monde sur la voie d'une paix et d'une sécurité durables", a déclaré le chef de la diplomatie américaine lors de sa rencontre à Tel-Aviv avec le président israélien Isaac Herzog.

Pour son neuvième voyage dans la région depuis le 7 octobre, Antony Blinken a ajouté qu'il était "temps d'y arriver". "C'est aussi le moment de s'assurer que personne ne fait quoi que ce soit qui pourrait faire dérailler le processus", a-t-il lancé. Le secrétaire d'Etat américain doit aussi rencontrer dans la journée le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

>> Regarder le 12h45 revenir sur la visite d'Antony Blinken :

Au sud du Liban, la tension s'accélère. Ces derniers jours, les raids israéliens ont conduit à l'une des semaines les plus meurtrières pour le pays. Le Hezbollah continue de son côté de tirer des salves de roquettes quotidiennes sur le nord d'Israël et a blessé deux soldats ce week-end.

Dans la nuit de samedi, l'armée israélienne a annoncé avoir détruit un entrepôt qu'elle accuse d'être un stock d'armes du mouvement islamiste libanais. Mahmoud, cousin du propriétaire qu'il tente de consoler, jure qu'il s'agissait d'un hangar commercial connu de la région. "On n'a pas mangé ni dormi. C'est le but d'Israël, créer de la peur", rapporte-t-il au micro de la RTS.

La frappe a fait dix victimes civiles, tous des réfugiés syriens. La plus jeune victime avait un an et demi. "Qu'ont-ils fait de mal alors qu'ils dormaient? Nous n'aurons jamais justice. Ce sont des criminels de guerre", s'exclame le grand-père de l'enfant tué.

Le bilan humain côté libanais s'élève désormais à 120 civils depuis octobre. Dans la région, le bruit de l'aviation et des frappes israéliennes ne s'arrête jamais et les civils sont épuisés. "Nous ne sommes plus en sécurité. Tout le monde attend le résultat des négociations au Qatar, au Caire et ailleurs", témoigne un habitant du village de Marjayoun.

>> Le reportage de La Matinale au Sud-Liban :

AFP - Mahmoud ZAYYAT

Lors d'un bref échange avec la presse, le président américain Joe Biden a jugé qu'une trêve à Gaza était "toujours possible" et que les Etats-Unis "n'abandonnaient pas" leurs efforts, alors que Washington vient d'approuver une vente d'armes à son allié israélien d'un montant de 20 milliards de dollars.

Après deux jours de discussions à Doha, les Etats-Unis ont soumis vendredi une nouvelle proposition de compromis proposées conjointement avec les médiateurs qataris et égyptiens. Israël s'est toutefois dit "modérément optimiste" tandis que le Hamas est jugé "illusoire" de dire qu'un accord était "proche", comme l'avait affirmé Joe Biden vendredi.

En parallèle, Antony Blinken est de retour en Israël pour tenter de mettre fin aux massacres et éviter l'extension des violences après les menaces de représailles de l'Iran et de ses alliés contre Israël. "Le sentiment (...) est que les différents points de blocage qui existaient auparavant peuvent être surmontés", a déclaré un responsable américain accompagnant le secrétaire d'Etat.

>> A Lire : Benjamin Netanyahu veut plus de pression face au "refus obstiné" du Hamas d'un accord de trêve