Les combats "intenses" à Rafah "sur le point de se terminer", affirme Benjamin Netanyahu

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé dimanche que les combats "intenses" à Rafah dans le sud de la bande de Gaza où l'armée israélienne mène une offensive terrestre, sont "sur le point de se terminer".

Alors que des bombardements israéliens ont encore visé dimanche ce territoire palestinien dévasté par plus de huit mois de guerre, le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant s'est rendu aux Etats-Unis en pleine dispute sur les armes entre les deux alliés.

"La phase intense des combats contre le Hamas est sur le point de se terminer (...) Cela ne signifie pas que la guerre est sur le point de se terminer mais la guerre dans sa phase intense est sur le point de se terminer à Rafah", a déclaré Benjamin Netanyahu lors d'une interview à la chaîne israélienne Channel 14.

"Après la fin de la phase intense, nous serons en mesure de redéployer certaines forces vers le nord, et nous le ferons (...)", a ajouté le Premier ministre, assurant que "l'objectif est de récupérer les otages et de déraciner le régime du Hamas à Gaza".

D'après des témoins, des obus ont ciblé dimanche l'est, l'ouest et le centre de Rafah dans le sud de Gaza, où l'armée israélienne mène une offensive terrestre depuis le 7 mai. Des frappes aériennes ont touché Gaza-Ville (nord) et des chars ont bombardé le camp de Nousseirat (centre).

>> Ecouter aussi le témoignage d'un travailleur humanitaire de retour de Rafah dans La Matinale :

Keystone - Haitham Imad

Le Hezbollah libanais a annoncé dimanche avoir visé deux sites militaires dans le nord d'Israël à l'aide de drones explosifs, blessant grièvement un soldat, en riposte à la mort d'un chef d'un groupe islamiste allié, dans une frappe israélienne dans l'est du Liban.

Samedi, une source de sécurité libanaise a indiqué qu'un responsable du groupe islamiste libanais Jamaa Islamiya, proche du Hamas palestinien, avait été tué dans une frappe israélienne visant son véhicule. L'armée israélienne a confirmé avoir "éliminé" ce responsable accusé de fournir des armes au Hamas.

Des soldats israéliens ont attaché un Palestinien blessé sur le capot d'un véhicule militaire lors d'une opération à Jénine, en Cisjordanie occupée. L'armée israélienne a reconnu dimanche que les soldats avaient enfreint les règles.

Les images de cette scène qui s'est produite samedi sont devenues virales et montrent un jeune homme, visiblement blessé, attaché en travers du capot d'une jeep qui passe dans une rue relativement étroite.

"Au cours d'opérations antiterroristes visant à appréhender des suspects recherchés dans la région de Wadi Burqin, des terroristes ont ouvert le feu sur les troupes", a justifié l'armée.

"Pas conforme aux valeurs"

Au cours de cet échange de tirs, "un des suspects a été blessé et appréhendé". Il a été "attaché" au véhicule dans le cadre de son arrestation, avance l'armée, précisant que cette arrestation a été faite "en violation des ordres et des procédures opérationnelles standard".

"Le comportement des troupes dans la vidéo (...) n'est pas conforme aux valeurs" de l'armée israélienne, admet l'armée, précisant qu'une enquête sera menée. La victime a finalement été transférée au Croissant-Rouge palestinien et a reçu des soins.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a annoncé dimanche un nouveau bilan de 37'598 morts depuis le 7 octobre. Au moins 47 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué.

En outre, 86'032 blessés et blessées ont été enregistrés dans le territoire palestinien en huit mois et demi de guerre.

Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant est en déplacement aux Etats-Unis, en pleine dispute sur les armes entre les deux alliés et alors que les bombardements israéliens continuent de frapper la bande de Gaza.

Yoav Gallant est parti pour Washington, afin selon lui "de discuter des développements à Gaza et au Liban", théâtre d'une escalade des tirs et des déclarations belliqueuses entre l'armée israélienne et le Hezbollah. "Nos liens avec les Etats-Unis sont plus importants que jamais. Nos entretiens avec les responsables américains sont cruciaux pour la suite de la guerre", a-t-il déclaré dans un communiqué.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a récemment critiqué un "retard" dans le transfert d'armes américaines à Israël. Il a toutefois estimé dimanche que ce "différend" sera "résolu dans un avenir proche".

Les morts s'accumulent toujours sur le terrain

D'après des témoins, des obus ont de nouveau ciblé dimanche l'est, l'ouest et le centre de la ville de Rafah dans le sud de Gaza, où l'armée israélienne mène une offensive terrestre depuis le 7 mai. Des frappes aériennes ont touché Gaza-Ville (nord) et des chars ont bombardé le camp de Nousseirat (centre).

Des avions de combat ont mené samedi des raids contre "des dizaines de cibles terroristes dans la bande de Gaza, y compris des structures militaires et des infrastructures", a indiqué l'armée israélienne, en faisant état "d'opérations ciblées" à Rafah. "Des terroristes ont été éliminés dans des combats rapprochés et par des tirs de snipers et de drones" dans le centre de Gaza.

Un navire marchand a été endommagé par une attaque de drone au large du Yémen, a annoncé dimanche l'agence de sécurité maritime britannique (UKMTO), ajoutant que l'équipage était "sain et sauf". Le bateau a pu continuer sa route vers le prochain port prévu sur son parcours, a précisé l'agence sur X.

Les Houthis, membres de "l'Axe de la résistance" pro-palestinienne, mènent depuis des mois des attaques au large du Yémen contre la marine marchande qu'ils estiment liée à Israël, aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni.

Jeudi, l'armée américaine a annoncé avoir "détruit" quatre embarcations sans pilote et deux drones des Houthis, et Washington a appelé ces rebelles yéménites à libérer des travailleurs humanitaires arrêtés au début du mois.

Des scènes difficilement descriptibles: du sang partout, des piles de corps sans vie, des "parties de corps éparpillées"... C’est ce que raconte William Schomburg, chef de mission à Gaza après des tirs qui ont fait 22 morts et 45 blessés vendredi aux abords du bureau du CICR à Al-Mawasi, près de Rafah.

Tout a commencé vers 15h30 (heure locale) avec "trois grosses explosions", explique ce responsable du CICR. Des ambulances ont ensuite transporté les blessés à l'hôpital de campagne de la Croix-Rouge, situé "à 500 mètres de notre bureau", se souvient-il.

"Notre bureau à Rafah, comme tous nos bâtiments, est marqué avec l'emblème 'protégé' de la Croix-Rouge (...) Comment expliquer les frappes qu'on expérimentées hier?", lance-t-il.

>> Ecouter le témoignage de William Schomburg, responsable du CICR à Rafah :

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Zone en théorie protégée

La zone côtière d'Al-Mawasi, près de Rafah, avait été déclarée "zone humanitaire" par Israël, en théorie sûre pour les déplacés. Elle abrite des personnes chassées par les combats dans le reste du territoire palestinien- environ 100'000 personnes.

Pour le moment, l’armée israélienne nie les tirs et précise que l’incident "est en cours d’examen".

>> Voir le sujet du 19h30 :

Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a demandé samedi qu'une enquête soit menée sur les tirs meurtriers qui ont endommagé un bureau du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Gaza.

"L'UE condamne les tirs d'obus qui ont endommagé le bureau du CICR à Gaza et fait des dizaines de victimes. Une enquête indépendante est nécessaire et les responsables devront rendre des comptes", a-t-il écrit sur le réseau X.

Une source de sécurité libanaise a indiqué qu'un responsable du groupe islamiste Jamaa Islamiya, proche du Hamas palestinien, avait été tué samedi par une frappe israélienne visant son véhicule à Khiara, dans la Bekaa occidentale, à l'est du Liban. L'armée israélienne a confirmé avoir "éliminé" ce responsable.

La Jamaa Islamiya, qui a déploré depuis le 7 octobre la mort de sept combattants au Liban, n'a pas annoncé dans l'immédiat le décès d'un de ses membres.

De son côté, l'armée israélienne a indiqué qu'un de ses avions avait "mené une frappe sur la Bekaa afin d'éliminer (...) un important agent terroriste responsable de la fourniture d'armes" au Hamas et à Jamaa Islamiya.

Durant la guerre civile libanaise, la Jamaa Islamiya a fondé une branche armée, les Forces al-Fajr, pour combattre l'invasion israélienne du Liban. Ces forces, qui revendiquent aujourd'hui des attaques contre Israël, comptent environ 500 hommes, selon des estimations.

En plus de huit mois de violences entre le Hezbollah et l'armée israélienne dans les zones frontalières, 480 personnes ont été tuées au Liban, dont une majorité de combattants du Hezbollah et 93 civils, selon un décompte de l'AFP.

Des sources médicales palestiniennes ont annoncé 24 morts et plusieurs blessés dans des frappes aériennes israéliennes samedi contre deux quartiers de la ville de Gaza.

Au moins 20 personnes ont été tuées lors d'un raid aérien contre une maison dans le quartier d'Al-Tuffah, tandis que quatre autres ont été tuées lors d'une frappe dans le camp de réfugiés de Chati, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile de Gaza, Mahmoud Basal. Le docteur Mahmoud Aliwa, de l'hôpital Al-Ahli, a confirmé que 24 corps avaient été transférés à l'établissement après les frappes.

Le directeur du bureau de presse du Hamas, Ismail Al-Thawabta, a quant à lui affirmé à Reuters que les deux attaques ont fait au moins 42 morts au total.

Plus de huit mois après le début de l'invasion, on estime aujourd'hui que moins de 100'000 personnes vivent encore dans la ville de Gaza, au nord de l'enclave.

Les tensions s'intenfient dans le sud du Liban où Israël a lancé des frappes contre des positions du Hezbollah. Les affrontements sont quasi quotidiens entre l'armée israélienne et la milice chiite, soutenue par l'Iran.

Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres dénonce le risque d'une escalade. Le Liban ne doit pas devenir "un autre Gaza", a-t-il plaidé, en soulignant les craintes d'un embrasement régional.

>> Voir le sujet du 12h45 :

L'armée israélienne a indiqué samedi qu'un civil israélien d'une soixantaine d'années avait été tué par balle aux alentours de Qalqilya, une ville du nord de la Cisjordanie occupée proche de la "ligne verte" de démarcation et presque entièrement cernée par un mur israélien.

L'armée et la police israélienne ont ouvert une enquête sur les circonstances de cette mort.

Vendredi, les autorités israéliennes et palestiniennes ont indiqué que deux Palestiniens avaient été tués lors d'une opération israélienne, l'armée disant qu'il s'agissait de "terroristes recherchés".

La Cisjordanie, territoire palestinien colonisé par Israël depuis 1967, connaît depuis deux ans une nouvelle flambée de violences. Et depuis le 7 octobre 2023, au moins 549 Palestiniens et 15 Israéliens y ont été tués, d'après des chiffres officiels des deux côtés.

Le ministère de la Santé de Gaza a annoncé samedi un nouveau bilan de 37'551 morts dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre. Au moins 120 personnes ont été tuées ces dernières 48 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué.

Par ailleurs, près de 86'000 personnes ont été blessées dans le territoire palestinien, selon ce nouveau bilan quotidien du mouvement islamiste au pouvoir à Gaza.

Des "tirs de gros calibre" ont endommagé le bureau du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Gaza, qui est entouré de centaines de personnes déplacées, faisant 22 morts et 45 blessés, a indiqué l'organisation sur le réseau social X.

"Cet incident a provoqué un afflux massif de victimes vers l'hôpital de campagne de la Croix-Rouge, situé à proximité" qui "a reçu 22 morts et 45 blessés", écrit le CICR.

>> Voir le sujet du 12h45 :

Cuba va participer à la procédure lancée par l'Afrique du Sud contre Israël en tant qu'Etat tiers devant la Cour international de Justice (CIJ), a annoncé vendredi le ministre cubain des Affaires étrangères Bruno Rodriguez sur X. Son pays "soutiendra devant l'organe judiciaire principal de l'ONU la transgression de la Convention sur le génocide" commise par Israël à Gaza, a-t-il expliqué.

En tant qu'État tiers, Cuba pourrait présenter "son interprétation des normes de la convention qu'Israël a violées de manière flagrante par ses actions dans le territoire palestinien illégalement occupé de la bande de Gaza", a précisé le ministère dans un communiqué. Cette initiative de La Havane vise à "contribuer autant que possible aux efforts internationaux légitimes visant à mettre fin au génocide commis contre le peuple palestinien", est-il ajouté.

Injonctions non respectées par Israël

Plusieurs pays d'Amérique latine, comme la Colombie et le Mexique, se sont joints à la procédure de l'Afrique du Sud devant la CIJ. L'Irlande a également fait part de sa volonté de le faire, tout comme le Chili, notamment.

Saisie fin décembre, la CIJ a ordonné en janvier à Israël de faire "tout ce qui est en son pouvoir pour prévenir tout acte de génocide et permettre l'entrée de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza". À nouveau saisie par l'Afrique du Sud, la même cour a ordonné le 24 mai à Israël de stopper "immédiatement" son offensive militaire à Rafah, ce que l'Etat hébreux a ignoré.

La CIJ ne s'est pas encore prononcée sur le fond de l'affaire, l'accusation selon laquelle Israël viole la Convention des Nations unies sur le génocide de 1948.

>> A Lire : Des tirs près du CICR à Gaza font 22 morts et 45 blessés