Le Liban annonce 72 morts et plus de 400 blessés dans les frappes israéliennes de mercredi

Le président français Emmanuel Macron a appelé "avec force", mercredi à la tribune des Nations unies, Israël à "cesser l'escalade" au Liban et le Hezbollah à "cesser ses tirs" vers Israël.

Le président français a également annoncé que le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot se rendrait au Liban en fin de semaine dans le cadre des efforts diplomatiques visant à un arrêt des hostilités, alors que l'armée israélienne mène depuis plusieurs jours une campagne d'intenses bombardements aériens dans le pays contre des cibles liées au Hezbollah.

"Il ne doit pas, il ne peut pas y avoir de guerre au Liban. C'est pourquoi nous appelons avec force Israël à cesser l'escalade au Liban et le Hezbollah à cesser les tirs vers Israël", a déclaré Emmanuel Macron lors de l'Assemblée générale de l'ONU.

Les Etats-Unis mènent des "discussions actives avec les Israéliens et d'autres pays pour essayer de conclure un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah" a dit mercredi un haut responsable américain.

Le président Joe Biden avait averti peu auparavant qu'une "guerre généralisée était possible" au Moyen-Orient, mais avait estimé que "la possibilité d'un accord qui puisse changer fondamentalement toute la région" existait encore.

Pas d'entrée imminente des troupes israéliennes

Une offensive terrestre israélienne au Liban n'apparaît par ailleurs pas "imminente", a affirmé le Pentagone, après que l'armée israélienne a dit mercredi préparer "une possible entrée" au Liban pour y frapper le Hezbollah.

"Il ne semblerait pas que ce soit imminent", a déclaré à la presse Sabrina Singh, porte-parole du ministère américain de la Défense, ajoutant que les Etats-Unis ne veulent "certainement pas de toute action qui pourrait mener à une nouvelle escalade dans la région".

L'armée israélienne a indiqué mercredi soir avoir frappé "plus de 2000 cibles terroristes" du Hezbollah au Liban ces trois derniers jours, alors que les échanges de tirs transfrontaliers entre le mouvement islamiste libanais et l'armée israélienne se sont fortement intensifiés.

"Nous avons mené plusieurs centaines de frappes au Liban aujourd'hui. Ces trois derniers jours, nous avons frappé plus de 2000 cibles terroristes" du Hezbollah dans le pays, a déclaré lors d'un point presse le porte-parole de l'armée, le contre-amiral Daniel Hagari.

La "Résistance islamique en Irak", nébuleuse de factions armées pro-iraniennes, a revendiqué mercredi une attaque de drone contre une "cible stratégique" à Eilat, ville portuaire en Israël.

"Les combattants de la Résistance islamique en Irak ont attaqué mercredi (...) par le biais de drones une cible stratégique à Eilat", indique le communiqué publié sur Telegram. De son côté, l'armée israélienne a dit avoir intercepté un drone lancé depuis l'est, tandis qu'un deuxième aéronef est tombé dans le secteur d'Eilat, faisant deux blessés légers selon des secouristes.

Face à l'escalade du conflit au Liban et à l'aggravation quotidienne de la situation des civils à Gaza, la Chaîne du Bonheur renforce son action pour soutenir les victimes de la crise humanitaire au Proche-Orient. Elle lance un appel urgent à la solidarité et aux dons.

Ces fonds permettent de répondre aux besoins essentiels tels que l'accès à la nourriture, à l'eau potable, aux médicaments et à d'autres articles de première nécessité. Une partie des ressources est également destinée à des programmes de soutien psychosocial pour les enfants et les familles traumatisées par la violence, ainsi qu'à la fourniture d'abris d'urgence pour les personnes déplacées.

Les dons peuvent être faits sur www.bonheur.ch ou au guichet de la poste avec la mention "crise humanitaire au Proche-Orient".  

>> Lire en détail : La Chaîne du Bonheur lance un appel aux dons face à l'escalade du conflit au Proche-Orient

Le président américain Joe Biden a averti mercredi au cours d'une interview sur ABC du risque d'une "guerre généralisée" au Moyen-Orient, en proie à de très vives tensions.

Le dirigeant américain a toutefois estimé que "la possibilité d'un accord qui puisse changer fondamentalement toute la région" existait encore.

"Il y a une possibilité, je ne veux pas l'exagérer, mais il y a une possibilité que si nous parvenons à conclure un cessez-le-feu au Liban, que cela nous permette de nous atteler à la Cisjordanie", a-t-il expliqué.

"Nous devons également nous occuper de Gaza, mais tout cela est possible, et je consacre toute mon énergie avec mon équipe (...) à accomplir cet objectif", a assuré le locataire de la Maison Blanche à l'émission The View.

Le conseiller fédéral Ignazio Cassis, qui dirige le Département des affaires étrangères, se trouve à New York. L'émission Forum lui a demandé quelle position la Suisse défend devant la communauté internationale.

Ignazio Cassis rappelle que la Suisse reconnaît depuis le début du conflit, il y a un an, "la légitimité d'Israël à défendre sa sécurité".

Ce n'est pas pour autant un blanc-seing: "La Suisse condamne toute violation du droit humanitaire international et du droit de protection des civils, que ce soit par Israël ou le Hamas", déclare le ministre PLR.

La Suisse s'engage dans la recherche d'une solution politique au conflit, assure-t-il. "Mais actuellement, la logique militaire a le dessus sur la logique diplomatique", déplore le Tessinois.

>> Réécouter l'interview d'Ignazio Cassis dans Forum :

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"Désescalade et respect du droit humanitaire"

Concernant la situation au Liban, la Suisse va une fois encore transmettre "un message de désescalade et de respect du droit humanitaire".

Le conseiller fédéral ne se montre néanmoins pas très optimiste quant aux chances de réussite des efforts de la diplomatie helvétique: "La Suisse fait beaucoup. Mais entre faire beaucoup et avoir du succès, il y a une différence..."

Le chef d'état-major de l'armée israélienne a dit mercredi à des soldats lors d'un exercice à la frontière nord de se préparer à une possible "entrée" au Liban où l'armée multiple les frappes après les tirs de roquettes du Hezbollah sur le territoire israélien.

"Vous pouvez entendre les avions ici, nous attaquons toute la journée, à la fois pour préparer la zone à la possibilité de votre entrée, mais aussi pour continuer à frapper le Hezbollah", a déclaré le général Herzi Halevi à des soldats d'une unité de blindés, selon un communiqué de l'armée.

Dans une vidéo diffusée par l'armée, le général Halevi a déclaré aux soldats que l'objectif était "très clair: ramener les habitants du Nord en toute sécurité. Pour ce faire, nous préparons le déroulement de la manoeuvre (...), votre entrée là-bas avec de la puissance, la confrontation avec les hommes du Hezbollah qui verront ce que c'est que des combattants professionnels, très compétents et expérimentés".

Human Rights Watch (HRW) a mis en garde mercredi contre le "grave risque" que font peser les frappes israéliennes sur les civils au Liban, appelant à une enquête internationale sur les hostilités en cours dans le pays et dans le nord d'Israël.

Les raids de l'armée israélienne sur le Liban ont fait au moins 558 morts lundi, le plus lourd bilan en une journée depuis la guerre civile (1975-1990), tandis que le mouvement islamiste libanais Hezbollah a tiré des roquettes vers le nord d'Israël, forçant des civils israéliens à se réfugier dans des abris.

"Plus de mille frappes israéliennes à travers le Liban" cette semaine "ont tué des centaines de personnes et blessé des milliers (...), mettant les civils en grave danger", a alerté l'ONG de défense des droits humains dans un communiqué.

Les Etats membres de l'ONU "doivent agir de toute urgence en lançant une enquête indépendante sur les violations commises pendant les violences en cours", a appelé Lama Fakih, directrice Moyen-Orient et Afrique du Nord de HRW.

Plus de 90'000 personnes ont été déplacées au Liban, théâtre de frappes israéliennes intensives depuis le début de la semaine, a indiqué mercredi l'ONU.

Depuis lundi, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a enregistré "90'530 nouveaux déplacés", a-t-elle précisé dans un communiqué.

Parmi eux figurent "beaucoup des plus de 111'000 personnes déplacées depuis octobre", qui ont probablement dû fuir une seconde fois, a indiqué le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha).

Le ministre libanais de la Santé, Firass Abiad, a annoncé que 51 personnes avaient été tuées et plus de 220 blessées dans les frappes israéliennes intensives sur le Liban mercredi.

"Depuis ce matin, 51 personnes ont été tuées et 223 blessées dans les différentes frappes" sur le Liban, a déclaré le ministre durant une conférence de presse. Un précédent bilan de son ministère faisait état de 23 morts.

L'attaque au missile du Hezbollah ayant visé Tel-Aviv est "inquiétante", a affirmé mercredi la Maison Blanche, appelant à une solution diplomatique.

Cet acte "est assurément vivement inquiétant, évidemment pour les Israéliens, mais également pour nous", a déclaré à CNN John Kirby, porte-parole du Conseil de défense nationale de la Maison Blanche, en estimant qu'il restait la possibilité d'une issue diplomatique au conflit.

L'armée israélienne a indiqué avoir frappé mercredi plus de 280 cibles du Hezbollah au Liban où le mouvement islamiste tire des roquettes sur le territoire israélien.

A la suite des "nombreux projectiles" tirés depuis le Liban par "l'organisation terroriste Hezbollah", l'armée a "frappé les lanceurs utilisés pour tirer les projectiles, ainsi que d'autres cibles terroristes", au total "plus de 280 cibles terroristes du Hezbollah" au Liban, a-t-elle indiqué dans un communiqué.

Handicap International (HI) a été contrainte de suspendre ses activités pendant deux jours après les bombardements israéliens au Liban. Dans les prochaines semaines, elle oeuvrera surtout pour l'approvisionnement des partenaires et des hôpitaux, a affirmé mercredi l'ONG à Genève.

Plus de la moitié des collaborateurs ont été déplacés après les attaques, affirme le responsable de HI au Liban.

"Nous poursuivons nos actions dans le pays, notamment au Sud-Liban avec nos partenaires, auprès des personnes touchées par l'escalade de la violence. Une partie de nos équipes travaille à distance", a encore déclaré Aurélien Thienpont dans un communiqué.

Le ministère de la Santé libanais a annoncé que 23 personnes avaient été tuées mercredi dans des raids israéliens sur plusieurs localités, dont certaines dans des zones montagneuses hors des bastions du Hezbollah.

Les frappes aériennes qui se poursuivent sur le Liban pour le troisième jour consécutif interviennent alors que le Hezbollah pro-iranien a lancé mercredi pour la première fois un missile balistique vers Tel-Aviv. L'aviation israélienne a encore élargi le périmètre de ses opérations.

Une frappe sur Maaysara, un village chiite de la montagne majoritairement chrétien à une trentaine de kilomètres au nord de Beyrouth, a fait trois morts, selon le ministère de la Santé.

Au sud de Beyrouth, "une frappe israélienne a tué quatre personnes", a par ailleurs indiqué le ministère de la Santé.

Des raids sur trois localités du sud du Liban ont encore fait neuf morts. Dans l'est, une frappe a fait sept morts, selon le ministère.

Après presque un an de conflit, comment vit la population gazaouie, qui vit jour le jour, au rythme des déplacements. Comme Nahed, évacuée 5 fois déjà de Khan Younès. Elle y est maintenant de retour depuis quelques semaines et tente de retrouver une forme de normalité au milieu du chaos. La RTS a recueilli son témoignage.

>> Le témoignage de Nahed à Gaza :

Keystone

Cette semaine, les tirs de roquettes et de missiles du Hezbollah ont atteint la grande ville de Haïfa, dans le nord d’Israël, ce qui n'était plus arrivé depuis la guerre de 2006. Le plus grand hôpital de la ville, le Rambam, a transféré les patients et son personnel dans les sous-sols.

>> Ecouter le reportage de Tout un monde :

Keystone - EPA/ABIR SULTAN

Au Liban, l'exode de dizaines de milliers de Libanais se poursuit, alors qu'Israël continue de bombarder violemment le sud du pays. A Beyrouth, des écoles deviennent désormais des centres d'accueil d'urgence pour les déplacés. 

C'est notamment le cas de l’université technique de Bir Hassan, au sud de la capitale, qui peut accueillir jusqu'à 150 familles.

>> Ecouter le reportage de La Matinale sur place :

AFP - HOUSSAM SHBARO

A l'issue d'une rencontre à New York, les chefs de la diplomatie d'Egypte, d'Irak et de Jordanie ont déclaré dans un communiqué commun publié mercredi qu'"Israël pousse la région vers une guerre ouverte".

Les trois ministres des Affaires étrangères ont également évoqué l'organisation d'un "sommet tripartite" des dirigeants des trois pays, qui se tiendra au Caire.

"Les ministres ont condamné l'agression israélienne sur le Liban", ajoute le texte. Ces derniers appellent également "la communauté internationale et le Conseil de sécurité à prendre leur responsabilité pour arrêter la guerre.

Assurer le retour chez eux de dizaines de milliers d'habitants du nord d'Israël est devenu l'un des buts de guerre de l'Etat hébreu.

Sarah Noa, elle, a dû évacuer sa maison de Kyriat Shmona, à l'extrême nord-est d'Israël, près de la frontière libanaise. Depuis un an, cette bientôt octogénaire vit comme déplacée à Haïfa (Israël). Aujourd'hui, elle peine néanmoins à croire au "changement du rapport de force" promis par son gouvernement.

"Je vois bien toutes les opérations, nous frappons, ils frappent, je sais tout ça. Mais vers quoi va-t-on? A quoi cela va-t-il ressembler lorsque ce sera terminé? "

>> Écouter son témoignage dans La Matinale :

Keystone

A une trentaine de kilomètres de la frontière avec Israël, la population de la ville de Tyr (Liban) continue de fuir les bombardements israéliens.

Joint par téléphone, un habitant dit ne pas craindre une invasion terrestre israélienne, mais d'autres bombardements aériens: "On craint une dévastation comme sur Gaza. Ce que [l'armée israélienne] fait à Gaza devant le silence international, elle est prête à le faire au Liban".

>> Ecouter son témoignage dans La Matinale :

Keystone

Le mouvement islamiste libanais Hezbollah, cible de frappes de l'armée israélienne au Liban, a affirmé mercredi avoir tiré un missile balistique tôt mercredi matin sur le quartier général du Mossad, les services de renseignements extérieurs israéliens, près de Tel-Aviv.

La formation a ajouté que le QG du Mossad était "responsable de l'assassinat des dirigeants" du Hezbollah "et des explosions des bipeurs et des talkie-walkies".

L'armée israélienne a quant à elle annoncé avoir intercepté le missile tiré depuis le Liban. Elle a indiqué que le missile tiré sur Tel-Aviv était "une première" pour le Hezbollah, accusant le mouvement islamiste libanais de vouloir "aggraver la situation".

Ce tir constitue une "escalade" de la part du Hezbollah, a déclaré un autre porte-parole de l'armée lors d'un point presse.

>> Le point dans le 12h45 :

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu va repousser d'une journée son départ à New York pour l'Assemblée générale de l'ONU, a indiqué son bureau mercredi, à un moment où les échanges de tirs entre l'armée israélienne et le Hezbollah libanais se sont fortement intensifiés.

"Le Premier ministre Netanyahu partira pour son discours à l'ONU demain (jeudi), au lieu de ce soir (mercredi), et reviendra samedi soir", a indiqué son bureau dans un communiqué.

Les sirènes d'alerte aérienne ont retenti mercredi matin à Tel-Aviv après le lancement depuis le Liban d'un missile sol-sol, qui a été intercepté, a annoncé l'armée israélienne.

"A la suite des sirènes qui ont retenti dans les régions de Tel-Aviv et de Netanya, un missile sol-sol a été identifié en provenance du Liban et a été intercepté par la défense aérienne", a déclaré un porte-parole militaire.

Israël bombarde le Liban mercredi pour la troisième journée consécutive. Depuis 05h00 (04h00 en Suisse) mercredi, des bombardements israéliens touchent le sud du pays, d'après l'agence de presse libanaise NNA, mais aussi la région de Baalbek, bastion du Hezbollah, selon la chaîne du mouvement pro-iranien, al-Manar, et d'autres médias libanais.

L'armée israélienne avait indiqué plus tôt dans la nuit avoir conduit d'"importantes frappes" sur des dizaines de cibles du Hezbollah dans le sud et la région de la Békaa. A Saadiyat, au sud de Beyrouth, Israël a par ailleurs frappé un "entrepôt" tôt mercredi matin, d'après une source sécuritaire libanaise.

L'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) affronte une "triple tragédie": les frappes israéliennes au Liban alourdissent son fardeau, déjà conséquent à Gaza et en Cisjordanie, a déclaré mardi son chef.

Avec trois de ses zones d'opérations désormais en première ligne, l'agence, chroniquement sous-financée, est sous pression, explique à l'AFP son commissaire général, le Neuchâtelois Philippe Lazzarini.

"Nous avons déjà Gaza, nous avons déjà la Cisjordanie, donc nous avons deux théâtres d'opérations devenus des lignes de front actives", a-t-il déclaré lors d'un entretien en marge de l'Assemblée générale de l'ONU à New York.

Et maintenant, "nous avons aussi le Liban", ce qui fait trois zones d'opérations confrontées à des "urgences humanitaires", a-t-il ajouté, qualifiant cette situation de "triple tragédie".

"Il est impératif de parvenir sans délai à un cessez-le-feu à Gaza et à la libération des otages israéliens", a estimé mardi la Première ministre italienne à la tribune des Nations unies.

Les propos de Giorgia Meloni, cheffe d'un parti d'extrême droite au pouvoir depuis 2022, font écho à l'appel pressant de la communauté internationale qui redoute que le conflit israélo-palestinien embrase l'ensemble du Proche-Orient.

"Nous ne pouvons plus être les témoins de tragédies comme celle qui se déroule sous nos yeux ces derniers jours dans le sud et l'est du Liban, avec des civils sans défense dont de nombreux enfants", a-t-elle lancé.

Le président français Emmanuel Macron a appelé son homologue iranien Massoud Pezeshkian à "soutenir une désescalade générale" au Proche-Orient, lors d'un entretien mardi à l'ONU en marge de l'Assemblée générale, a indiqué l'Elysée dans un communiqué.

Début août, les dirigeants français et iranien s'étaient déjà entretenus par téléphone. Emmanuel Macron avait alors déjà exhorté son homologue à "tout faire pour éviter une nouvelle escalade militaire" dans la région.

"Le Président de la République a souligné la responsabilité de l'Iran à soutenir une désescalade générale et à user de son influence en ce sens auprès des acteurs déstabilisateurs qui recueillent son soutien pour avancer vers un cessez-le-feu à Gaza et une cessation des hostilités", a indiqué mardi le palais présidentiel français.

Le gouvernement britannique a annoncé mardi l'envoi de militaires à Chypre pour préparer une possible évacuation de ses ressortissants du Liban, où les bombardements israéliens contre le Hezbollah font craindre un embrasement de la région.

"Les ressortissants britanniques doivent quitter le Liban immédiatement", a réitéré mardi dans un communiqué le ministre de la Défense John Healey. Environ 700 militaires britanniques seront envoyés dans "les prochaines heures" sur l'île méditerranéenne, précise le communiqué.

Le nombre de Libanais déplacés "approche probablement le demi-million" depuis le renforcement de la campagne de bombardements israéliens, a indiqué le ministre libanais des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib.

Des dizaines de milliers de personnes, selon l'ONU, ont fui vers Saïda, la plus grande ville du sud, Beyrouth ou la Syrie.

Les écoles et universités resteront fermées jusqu'à la fin de la semaine au Liban. De nombreuses compagnies aériennes ont suspendu leurs vols à destination de Beyrouth.

Le Hezbollah a confirmé mercredi qu'un de ses responsables militaires, Ibrahim Kobeissi, avait été tué dans un bombardement israélien mardi sur la banlieue sud de Beyrouth, bastion de la puissante formation pro-iranienne.

Cette frappe sur la banlieue sud de Beyrouth a fait au moins six morts et quinze blessés, selon les autorités libanaises.

L'armée israélienne avait indiqué plus tôt dans un communiqué que "des avions de chasse de l'armée de l'air ont éliminé mardi à Beyrouth Ibrahim Mohammed Kobeissi, le commandant du réseau de missiles et de roquettes de l'organisation terroriste Hezbollah".

Toujours selon l'armée israélienne, Ibrahim Kobeissi, qui commandait plusieurs unités, dont une de missiles guidés de précision, a été visé avec d'autres commandants de la force des missiles et roquettes du Hezbollah.

En réponse, le Hezbollah a tiré "environ 300 roquettes" sur le territoire israélien, "blessant six civils et soldats, la plupart légèrement", selon l'armée israélienne. Le mouvement chiite libanais a pour sa part revendiqué 18 attaques, notamment contre le siège du commandement nord de l'armée israélienne près de Safed et une base navale au sud de Haïfa, le grand port du nord.

>> A Lire : Réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation au Liban mercredi