Joe Biden et quatre alliés européens appellent Téhéran à renoncer à une attaque sur Israël

Le Premier ministre du Canada Justin Trudeau a demandé lundi aux Canadiens de quitter le Liban "immédiatement", invoquant "la situation extrêmement dangereuse" dans la région. Le risque d'escalade de violence est "réel" entre Israël et le Hezbollah libanais, estime-t-il. 20'000 Canadiens se trouvent actuellement au Liban selon les autorités.

L'armée canadienne a mis en place des ressources d'urgence à Chypre pour évacuer ses ressortissants de la région si les vols commerciaux sont interrompus. "Nous tentons d'être prêts pour faire face à toutes les éventualités", a souligné Justin Trudeau, mais la "meilleure chose à faire pour les Canadiens est d'éviter de se trouver au Proche-Orient".

Le président américain Joe Biden et ses homologues de France, d'Italie, d'Allemagne et du Royaume-Uni "appellent l'Iran à renoncer à ses menaces d'attaque militaire contre Israël", dans un communiqué commun diffusé lundi par la Maison Blanche.

Les cinq dirigeants, qui s'étaient entretenus peu auparavant, ont "évoqué les graves conséquences qu'une telle attaque aurait sur la sécurité régionale".

Le porte-parole de la branche armée du Hamas a annoncé lundi que ses combattants avaient "tué un otage" et "blessé deux otages femmes" dans "deux incidents séparés" dans la bande de Gaza, où 111 Israéliens sont toujours retenus, dont 39 sont morts, selon l'armée israélienne.

Les deux femmes "sont prises en charge pour tenter de les maintenir en vie", ajoute le porte-parole dans un communiqué, assurant qu'"une commission d'enquête a été formée pour connaître les détails qui seront rendus publics ultérieurement".

Les Etats-Unis estiment que l'Iran pourrait lancer "cette semaine" une "série d'attaques conséquentes" contre Israël, a dit lundi un porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby.

Il a précisé que le sujet avait été abordé lors d'un entretien lundi du président Joe Biden avec les dirigeants français, allemand, italien et britannique. Les Etats-Unis "partagent la préoccupation" d'Israël à propos d'une attaque imminente venant de l'Iran et des groupes alliés de Téhéran dans la région, a dit John Kirby.

Il a reconnu que si cette attaque survenait, "cela pourrait certainement avoir un impact sur les discussions" prévues jeudi sur un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, accompagné d'une libération des otages israéliens qui y sont détenus.

L'armée américaine a renforcé ces derniers jours sa présence au Moyen-Orient, en y déployant des avions de chasse furtifs et davantage de navires de guerre

Après la frappe sur une école qui a fait 93 mort samedi, Israël a ordonné dimanche l'évacuation immédiate d’un secteur de Khan Younès en vue d'un nouvel assaut militaire. Cette décision pousse à nouveau de nombreuses personnes - au moins 75'000 selon l'UNRWA - sur la route. Des familles souvent déjà plusieurs fois déplacées.

Témoin gazaouie pour la RTS, l'enseignante de français Nahed vit une cinquième évacuation en moins d'une année. Comme des centaines de ses compatriotes, elle a fui pour rejoindre Rafah dans le sud de l’enclave palestinienne, où elle s'est installée dans une tente. Mais l'air y est difficilement respirable en ce mois d’août.

"La vie dans les tentes est insupportable, avec la chaleur, les moustiques, c'est quelque chose qu'on ne peut pas décrire avec des mots", témoigne-t-elle, la voix cassée, dans La Matinale.

Comme beaucoup d'autres, cette habitante de Gaza n'a plus aucune perspective d'avenir, malgré l'annonce du retour d'Israël à la table des négociations. "Il n'y a aucun espoir pour le peuple", dit-elle. "Comme on dit, les langues parlent mais le cœur ne croit pas."

>> Écouter son témoignage :

RTS - Nahed

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas dans la bande de Gaza a annoncé lundi un nouveau bilan de 39'897 morts dans le territoire palestinien depuis le début de l'assaut israélien, qui dure depuis plus de dix mois.

Le ministère, qui n'avait pas donné de bilan quotidien dimanche, ajoute que 92'152 personnes ont été blessées dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre.

Après un "examen approfondi", la compagnie aérienne Swiss et sa maison-mère allemande Lufthansa prolongent la suspension de leurs vols à destination et au départ de Tel Aviv, en Israël, et de Beyrouth au Liban, jusqu'au 21 août inclus. Les espaces aériens au-dessus de l'Iran, de l'Irak et d'Israël ne seront pas non plus utilisés jusqu'à cette date.

Mercredi dernier, Swiss avait annoncé une prolongation de ces restrictions jusqu'au 13 août inclus. La sécurité des passagers et des équipages est toujours la priorité absolue, précise la compagnie lundi dans son communiqué. Les passagers concernés seront contactés. Ils pourront modifier gratuitement leur réservation pour une date de voyage ultérieure ou se faire rembourser l'intégralité du prix du billet.

Depuis les assassinats du chef militaire du Hezbollah Fouad Chokr, près de Beyrouth et celui à Téhéran du chef politique du Hamas, Israël court le risque d'une riposte de grande envergure du Hezbollah libanais et de l'Iran.

La France, le Royaume-Uni et l'Allemagne ont appelé lundi l'Iran et ses alliés à ne pas lancer de ripostes contre Israël, susceptibles de provoquer une escalade régionale et de compromettre les chances de mettre fin à l'invasion israélienne. "Il ne peut plus y avoir aucun délai supplémentaire" pour négocier un cessez-le-feu, estiment-ils.

Les dirigeants des trois pays ont publié une déclaration commune dans laquelle ils appellent à un arrêt immédiat des massacres et à la libération de tous les otages détenus par le Hamas, et relayant l'appel de leurs homologues américain, égyptien et qatari "à la reprise immédiate des négociations". "La population de Gaza a urgemment besoin d'une livraison d'aide, sans entrave aucune", rappellent-ils.

Le ministre américain de la Défense Lloyd Austin a ordonné au porte-avions USS Abraham Lincoln d'"accélérer son transit" vers le Proche-Orient, a indiqué dimanche le Pentagone, alors que les attaques d'Israël sur ses voisins ne cessent de renforcer les craintes d'un embrasement régional. Il doit rejoindre dans la région un autre porte-avions américain, l'USS Theodore Roosevelt.

>> Voir la brève du 12h45 :

Depuis les assassinats en juillet du chef militaire du Hezbollah près de Beyrouth et celui à Téhéran du chef politique du Hamas, l'Etat hébreu fait face au risque d'une offensive de grande envergure du Hezbollah libanais ou de l'Iran lui-même contre Israël.

Le ministre américain de la défense Lloyd Austin a eu une conversation avec son homologue israélien Yoav Gallant dimanche, a déclaré un porte-parole. Il a donné l'ordre à la flotte menée par l'USS Abraham Lincoln, qui transporte des avions de combat F-35C, d'aller plus vite. Il a également ordonné le déploiement du sous-marin nucléaire lanceur de missiles de croisière USS Georgia dans la même zone.

Selon le porte-parole, les deux ministres ont discuté de "l'importance de réduire le mal fait aux civils, de progresser vers la conclusion d'un cessez-le-feu et la libération des otages retenus à Gaza", de même que de dissuader les groupes pro-palestiniens d'attaquer.

>> A Lire : Israël ordonne l'évacuation "immédiate" d'un secteur de Khan Younès, au lendemain d'une frappe meurtrière sur une école