L'Iran rejette l'appel de pays occidentaux à renoncer à ses menaces contre Israël

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a exhorté mardi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à empêcher de futurs "actes de provocation", après qu'un ministre israélien d'extrême droite a prié sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est, entraînant un tollé international.

"Le bureau du Premier ministre Netanyahu a dit clairement que les actes du ministre Itamar Ben Gvir n'étaient pas conformes à la politique israélienne. Nous attendons du gouvernement d'Israël qu'il empêche de tels incidents à l'avenir", a déclaré le secrétaire d'Etat américain dans un communiqué, fustigeant "le mépris flagrant" manifesté par le ministre. Un porte-parole de la diplomatie américaine avait qualifié plus tôt cet événement d'"inacceptable".

Les Etats-Unis ont approuvé mardi la vente de plus de 20 milliards de dollars (17,3 milliards de francs) d'armement à leur allié israélien, comprenant notamment des avions de chasse F-15 et près de 33'000 munitions pour tanks.

Le département d'Etat a déclaré dans une notification au Congrès américain que cette vente allait "améliorer la capacité d'Israël à faire face aux menaces ennemies actuelles et futures".

Joe Biden a estimé mardi qu'un accord sur un cessez-le-feu dans la bande de Gaza pourrait dissuader l'Iran de mettre à exécution ses menaces d'attaque contre Israël.

"C'est ce que je crois", a dit le président américain, interrogé sur ce scénario pendant un déplacement à la Nouvelle-Orléans, en assurant qu'il "n'abandonnait pas" cet objectif de cessez-le-feu bien que les négociations deviennent "difficiles".

Le chef de la diplomatie de l'Union européenne dénonce mardi les "provocations" du ministre israélien d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, après qu'il a prié avec 3000 fidèles sur le site hautement sensible de l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est. Le ministre "a plaidé pour la violation du statu quo" en vertu duquel les non-musulmans peuvent se rendre sur cette esplanade mais sans y prier, a écrit Josep Borrell sur X.

Les Etats-Unis qualifient d'"inacceptable" cette prière. La France "condamne" mardi une "nouvelle provocation inacceptable". L'ONU dénonce une "provocation inutile".

>> Les précisions de Stéphane Amar dans le 19h30 :

Le ministre israélien de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, colon d'extrême droite habitué des provocations, a prié mardi avec quelque 3000 fidèles venus sur le site hautement sensible de l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est à l'occasion d'une fête juive, selon des responsables.

Itamar Ben Gvir s'est filmé sur le site à l'occasion de Ticha Beav, commémoration juive de la destruction des deux Temples, appelant notamment à "battre" le Hamas plutôt qu'à négocier avec le mouvement islamiste palestinien.

Une roquette s'est écrasée au large de Tel-Aviv mardi selon l'armée israélienne, un tir mené depuis la bande de Gaza et revendiqué par la branche armée du Hamas palestinien.

Une journaliste de l'AFP sur place a entendu une explosion. Les derniers tirs de roquettes du mouvement islamiste sur Tel-Aviv remontent à plus de deux mois.

Le président russe Vladimir Poutine a dit mardi au président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, en visite à Moscou, être "préoccupé" par les morts de civils palestiniens tués dans les frappes israéliennes dans la bande de Gaza. "Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour soutenir la Palestine et le peuple palestinien", a-t-il ajouté, répétant être attaché à l'établissement d'un "Etat palestinien à part entière".

Un responsable de l'hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, a indiqué à l'AFP qu'une frappe israélienne a tué dix membres d'une même famille, à l'est de la ville, ne laissant qu'une survivante, une petite fille âgée de trois mois. Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne n'a pas commenté la frappe. Les services de secours, des témoins et des sources médicales font de nouveau état de frappes aériennes et tirs d'artillerie israéliens en divers endroits de la bande de Gaza mardi, dont plusieurs meurtriers.

Lundi, le Hamas affirmait qu'un otage avait été tué et que deux autres avaient été grièvement blessés lors de deux incidents distincts. Ceux-ci interviennent quelques jours à peine avant la reprise des négociations pour un cessez-le-feu à Gaza. L'armée israélienne a annoncé qu'elle lancerait une enquête et elle prie les familles d'otages de ne pas réagir afin de ne pas entrer dans le jeu du Hamas.

Pour ces familles, il s'agirait des négociations de la dernière chance. "Il faut absolument les sortir de là le plus vite possible", insiste le père d'un otage de 23 ans. Se disant pessimiste, il ajoute que le Hamas n'est pas pressé: " Il voit qu'Israël pourrait se retrouver en guerre à tout moment avec l'Iran, avec le Hezbollah, avec les houthis, et toutes sortes de milices autour de nous. Je pense que Sinwar se dit que pour l'instant, il vaut mieux ne pas conclure d'accord et attendre que la pression sur Israël fasse son travail."

>> Interview de Bethsabée Salem au 12h30 :

Keystone

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas dans la bande de Gaza a annoncé mardi un nouveau bilan de 39'929 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël, entrée dans son onzième mois.

Au moins 32 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, indique le ministère dans un communiqué, ajoutant que 92'240 personnes ont été blessées dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre.

L'Iran a rejeté mardi l'appel de pays occidentaux à renoncer à ses menaces contre Israël, affirmant qu'il ne demanderait pas l'"autorisation" pour riposter contre son ennemi qu'il accuse d'avoir assassiné le chef du Hamas palestinien Ismaïl Haniyeh sur son sol. "La République islamique est déterminée à défendre sa souveraineté, (...) et elle ne demande pas l'autorisation de quiconque pour utiliser ses droits légitimes", a indiqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanani, dans un communiqué.

Il a ajouté que la demande des pays occidentaux "manque de logique politique et est totalement contraire aux principes et aux règles du droit international et constitue un soutien" à Israël. Il a dénoncé une déclaration qui ne fait "aucune objection aux crimes internationaux du régime sioniste", mais "demande avec impudence à l'Iran de ne pas agir de manière dissuasive" contre un Etat "qui a violé sa souveraineté".

Les habitants de la banlieue sud de Beyrouth, frappée par un raid israélien qui a tué un cadre du Hezbollah, cherchent à se mettre à l'abri dans des zones jugées plus sûres. C'est dans la ville en altitude d'Aley, proche de Beyrouth, qu'Ibrahim a trouvé refuge. "Je me suis réfugié ici à la montagne avec ma famille. De ce que nous voyons, il n’y a ni pitié, ni humanité dans la guerre à Gaza. La communauté internationale est faible. Une guerre ici serait violente. Des armes jusqu’ici inconnues sont utilisées."

Conséquence de ces déplacements, le prix des locations a augmenté et de nombreuses familles chiites souhaitent trouver un lieu sécurisé. Face aux avions de chasse israéliens qui passe au-dessus de la capitale, "les gens prennent leurs précautions".

Dans cette ville à majorité druze avec une importante minorité chrétienne, le maire druze Walid Joumblatt a appelé dès l'automne à la solidarité avec les déplacés chiites. "Ceux qui veulent venir chez nous pour rester au calme, nous sommes ici pour eux". Mais il appelle aussi à la prudence afin d'éviter qu'Aley soit gagné par un conflit. Un membre du conseil municipal souligne d'ailleurs que la ville se prépare à un afflux et qu'un plan de crise a été prévu en cas de vaste conflit.

>> Ecouter l'interview de Laure Stephan dans La Matinale :

AFP

Un Palestinien de 18 ans a été tué lundi par l'armée israélienne à Qalqilyah, en Cisjordanie occupée, a annoncé le ministère palestinien de la Santé. L'armée israélienne a affirmé l'avoir "neutralisé" parce qu'il avait "tiré sur un civil israélien qui était dans la ville", alors que la loi israélienne interdit aux Israéliens de se rendre dans les villes palestiniennes. L'Israélien visé a été blessé et "hospitalisé", a précisé l'armée israélienne, ajoutant que deux autres Palestiniens ont été blessés.

>> A Lire : Joe Biden et quatre alliés européens appellent Téhéran à renoncer à une attaque sur Israël