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Publié Modifié

L'ONU s'alarme alors que l'armée israélienne vise Rafah

- L'armée israélienne a pilonné samedi la bande de Gaza où des dizaines de personnes ont été tuées. Les craintes s'amplifient face à une possible offensive militaire contre la ville surpeuplée de Rafah qui abrite plus d'un million de déplacés palestiniens.

- "Rafah est une usine à désespoir et nous craignons ce qui va se passer ensuite", s'est alarmé vendredi un porte-parole du bureau de coordination des Affaires humanitaires (Ocha) de l'ONU, Jens Laerke.

- Dans la bande de Gaza, une trêve est toujours en cours de négociation. Le Qatar et les Etats-Unis, médiateurs dans la guerre, se disent confiants dans l'avancée des pourparlers. La proposition d'accord prévoit la libération en plusieurs phases de tous les otages, dont la première inclurait la libération de 35 otages en échange de six semaines de pause dans les combats et de la libération de détenus palestiniens.

- Une nouvelle manifestation de soutien au peuple palestinien s'est tenue samedi après-midi à Genève. Elle a réuni entre 1500 et 2000 personnes, dont Jean-Luc Mélenchon, le leader de la France Insoumise (LFI).

- Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé samedi un bilan de 27'238 personnes tuées, en majorité des femmes, enfants et adolescents, dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien. Il a fait état dans un communiqué de 107 morts au cours des 24 dernières heures, et d'un total de 66'452 personnes blessées depuis le début de la guerre le 7 octobre.

- En face, l'attaque du 7 octobre contre Israël a entraîné la mort de 1163 personnes, dont 710 civils israéliens, 77 civils étrangers et 376 militaires ou policiers, selon un nouveau décompte réalisé jeudi à partir des derniers chiffres officiels.

Suivi assuré par RTSinfo

19h35

L'ONU s'alarme alors que l'armée israélienne vise Rafah

L'armée israélienne a pilonné samedi la bande de Gaza où des dizaines de personnes ont été tuées. Les craintes s'amplifient face à une possible offensive militaire contre la ville surpeuplée de Rafah qui abrite plus d'un million de déplacés palestiniens.

A quelques kilomètres au nord de Rafah, Khan Younès est aussi la cible de bombardements et de tirs d'artillerie incessants, selon un journaliste de l'AFP. La ville, où se cachent selon Israël des dirigeants du Hamas, est en partie détruite par près de deux mois de combats acharnés.

"La résistance reste solide à Khan Younès et tient bon, et inflige des pertes à l'occupant", a assuré dans un communiqué Mahmoud Mardaoui, un responsable du Hamas, organisation classée "terroriste" par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne.

Le ministre de la Défense israélien Yoav Gallant a assuré que la ville de Rafah était le prochain objectif. "Nous allons atteindre Rafah et éliminer les éléments terroristes qui nous menacent", a-t-il lancé.

"Rafah est une usine à désespoir et nous craignons ce qui va se passer ensuite", s'est alarmé vendredi un porte-parole du bureau de coordination des Affaires humanitaires (Ocha) de l'ONU, Jens Laerke.

18h30

Près de 800 fonctionnaires fustigent leur gouvernement

Une déclaration transatlantique condamnant le conflit à Gaza comme "l'une des pires catastrophes humaines de ce siècle" a été publiée. Celle-ci a été signée par des fonctionnaires, haut-fonctionnaires et diplomates - dont les identités restent cachées - qui s'opposent au positionnement de leur gouvernement face à l'offensive israélienne à Gaza.

Les employés décrivent le conflit comme "l'une des pires catastrophes humaines de ce siècle" et estiment qu'il est de leur devoir de s'exprimer quand ils considèrent les politiques menées par leur Etat comme "fausses".

Les signataires, près de 800 fonctionnaires en provenance des Etats-Unis, de onze pays européens - dont la Suisse - et d'institutions européennes, enjoignent les gouvernements à forcer Israël à respecter les normes internationales humanitaires. Ils préconisent l'usage de tous les leviers disponibles pour garantir un cessez-le-feu durable, un accès humanitaire complet à Gaza et la libération des otages israéliens.

Un "double standard" dénoncé

Carlo Sommaruga, conseiller aux Etats genevois et membre de la Commission de politique extérieure de la Chambre haute du Parlement, décrit cette lettre ouverte comme un "événement particulier" samedi dans Forum.

Les critiques en provenance des hauts fonctionnaires prouvent que ces derniers "n'ont pas été entendus", alors qu'ils constatent "un double standard" entre Israël et tous les autres pays en guerre, constate le socialiste. Selon lui, les employés ne se montrent pas "complices d'une position politique éthiquement, juridiquement et moralement inacceptable".

L'élu genevois se montre ouvertement critique de la position du Conseil fédéral concernant le conflit israélo-palestinien, considérant la Suisse comme complice en raison de sa passivité.

>> Ecouter l'intervention de Carlo Sommaruga dans Forum :

Carlo Sommaruga, conseiller aux Etats (PS/GE). [Keystone - Gaetan Bally]Keystone - Gaetan Bally
La place de la Suisse dans le conflit Israël-Hamas: interview de Carlo Sommaruga / Forum / 4 min. / le 3 février 2024

18h15

Le questionnement d'un "Judenrein" à Genève fait polémique

L’appel au boycott d'Israël lancé par le collectif Apartheid Free Zone (AFZ) a provoqué la polémique cette semaine. Une centaine d'acteurs syndicaux, politiques et culturels, principalement genevois, signataire de l'appel, se sont engagés à rejeter les projets culturels, académiques ou sportifs visant à détourner l’attention du crime d’apartheid qui serait commis en Palestine.

"Ligne rouge" pour la CICAD

Le secrétaire général de la Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation (CICAD) s'est alors publiquement demandé si cet appel ne s’apparentait pas au "Judenrein" ou "Judenfrei" du régime d'Allemagne nazie, soit l’effacement de toute présence juive.

Invité samedi dans l'émission Forum, Johanne Gurfinkiel a indiqué que cette déclaration de l'AFZ "visait à exclure tout citoyen israélien actif dans les milieux artistiques, culturels, sportifs et académiques" quelle que soit son "opinion ou son orientation politique". Il s'agit d'une "ligne rouge" pour la CICAD, a précisé le responsable, car ce "cordon sanitaire" vise, selon lui, au "nettoyage complet" des Israéliens juifs.

Un "révisionnisme" dénoncé

Le député socialiste Sylvain Thévoz, de son côté, a déposé une question urgente au Conseil d'Etat sur cette analogie, invitant le gouvernement genevois à se prononcer sur ce rapprochement implicite entre cet appel au boycott et la politique anti-juive du IIIe Reich.

L'élu genevois s'est dit samedi "ahuri" par ce "parallèle" au micro de Forum, condamnant une "double violence". D'abord pour les associations, critiques de l'Etat d'Israël et de son gouvernement mais qui ne "pratiqueraient pas cette horreur". Ensuite pour la Shoah, en sous-entendant que les nazis agissaient pareillement dans les années trente qu'à Genève en 2024. Le socialiste dénonce "un dérapage" et un "révisionnisme" porté dans cette accusation.

>> Ecouter le débat entre Johanne Gurfinkiel et Sylvain Thévoz à Forum :

Controverses en Suisse romande autour des zones anti-apartheid israélien (image d'illustration). [Keystone - Christian Beutler]Keystone - Christian Beutler
Controverses en Suisse romande autour des zones anti-apartheid israélien: débat entre Johanne Gurfinkiel et Sylvain Thév / Forum / 12 min. / le 3 février 2024

18h00

Manifestation pro-palestinienne à Genève avec Jean-Luc Mélenchon

Une nouvelle manifestation de soutien au peuple palestinien s'est tenue samedi après-midi à Genève. Elle a réuni entre 1500 et 2000 personnes, dont Jean-Luc Mélenchon, le leader de la France Insoumise (LFI).

La figure de la gauche radicale française était accompagnée par plusieurs autres membres de LFI, dont les sections de France voisine étaient à l'origine de ce rassemblement, aux côtés de diverses autres organisations, syndicats et collectifs de soutien à la Palestine.

Jean-Luc Mélenchon, le leader de la France Insoumise (LFI), participe à une manifestation de soutien au peuple palestinien le 3 février 2024 à Genève. [KEYSTONE - MARTIAL TREZZINI]
Jean-Luc Mélenchon, le leader de la France Insoumise (LFI), participe à une manifestation de soutien au peuple palestinien le 3 février 2024 à Genève. [KEYSTONE - MARTIAL TREZZINI]

Partis du Palais Wilson, les manifestants ont gagné la Place des nations devant le siège de l'ONU, agitant des drapeaux et scandant des slogans de soutien à la Palestine. Le défilé - réunissant 1400 personnes selon la police, 2000 selon Keystone-ATS - s'est déroulé sans heurt.

Les orateurs ont exigé "un cessez-le-feu immédiat et permanent à Gaza", "la fin du régime d'apartheid", "l'arrêt du génocide du peuple palestinien" ou encore "la fin de la colonisation en Cisjordanie".

Jean-Luc Mélenchon a été le dernier à prendre la parole. Dos à la célèbre "Chaise cassée" de la Place des nations, il a notamment remercié l'ONU, et plus particulièrement son secrétaire général Antonio Guterres, de ses efforts pour faire "cesser le massacre". Et d'ajouter: "heureusement qu'il y a l'ONU, sinon il n'y aurait que la barbarie."

Haranguant la foule, il a déclaré qu'il était "de notre devoir d'être humain de protester, de hurler et d'exiger un cessez-le-feu". Il a appelé "les puissants qui nous gouvernent" à respecter le droit international et à faire "cesser l'âge des armes."

15h35

Rafah accueille des centaines de milliers de déplacés

Depuis le début de la guerre le 7 octobre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, des centaines de milliers de Palestiniens déplacés par les violents combats ont fui vers Rafah, visée par des frappes israéliennes samedi. Ils s'entassent dans tentes qui envahissent les rues de la ville surpeuplée.

Plus de 1,3 million d'habitants de Gaza, selon l'ONU, sur un total de 2,4 millions, sont désormais réfugiés à Rafah, ville qui comptait quelque 200'000 habitants avant la guerre. Les déplacés s'entassent près la frontière fermée avec l'Egypte, menacés en plein hiver par la famine et les épidémies.

15h30

La population du Yémen face à un nouveau front au Proche-Orient

Alors que les rebelles houthis du Yémen continuent leurs attaques en mer Rouge sur des navires commerciaux, défendant soutenir les Palestiniens, la population yéménite, en guerre civile depuis neuf ans, subit les conséquences de ce nouveau front.

Deux tiers des civils dépendent de l'aide humanitaire pour survivre. "Les bombardement nous font craindre que cette aide diminue et finisse par s'arrêter. La situation des gens est parfois très précaire, c'est parfois difficile de nourrir sa famille", confie dans le 12h30 de la RTS un jeune de Sanaa, qui dit néanmoins soutenir les Houthis dans leur lutte contre Israël.

La coalition internationale menée par les Etats-Unis contre les rebelles houthis a procédé ces dernières semaines à des ripostes sur sol yéménite. Un missile s'est écrasé tout près de l'habitant interrogé: "Cela fait des années que nous vivons sous les bombes, nous sommes habitués. Peu importe si l'on meurt. Nous nous battons pour une cause plus grande, la fin de l'occupation israélienne en Palestine", affirme-t-il.

La guerre civile au Yémen a fait près de 400'000 morts entre 2014 et 2021. Une autre habitante craint que son pays ne bascule à nouveau dans le chaos: "Les Houthis n'auraient pas dû commencer cette guerre. Notre vie est déjà un enfer, cela va juste aggraver la crise humanitaire et c'est encore nous, les civils, qui en paieront le prix", regrette-t-elle.

>> Le reportage du 12h30 au Yémen :

Un soldat Houthi monte la garde le 31 décembre 2023 à Sanaa, capitale du Yémen (image d'illustration). [keystone - Yahya Arhab]keystone - Yahya Arhab
Reportage au Yémen après les frappes américaines contre les rebelles Houthis / Le 12h30 / 1 min. / le 3 février 2024

15h00

Une proposition de trêve au coeur d'âpres négociations

Dans la bande de Gaza, une trêve est toujours en cours de négociation. Le Qatar et les Etats-Unis, médiateurs dans la guerre, se disent confiants dans l'avancée des pourparlers. La proposition d'accord prévoit la libération en plusieurs phases de tous les otages, dont la première inclurait la libération de 35 otages en échange de six semaines de pause dans les combats et de la libération de détenus palestiniens.

Cette proposition a été transmise par Israël au Hamas, qui l'examine depuis quelques jours. Mais selon la presse américaine, les dirigeants de l'organisation palestinienne sont en désaccord: le chef du Hamas à Gaza Yahya Sinouar serait prêt à accepter une trêve temporaire, tandis qu'Ismaïl Haniyeh, le chef du bureau politique du Hamas, basé à Doha, voudrait obtenir un cessez-le-feu durable.

Côté israélien, l'accord devra également être entériné par le cabinet de guerre. Le Premier ministre Benjamin Netenyahu a indiqué qu'il ne libérerait pas "des milliers de terroristes" et qu'il ne retirerait pas ses troupes de Gaza, des propos semblant contradictoires avec la proposition validée et transmise au Hamas. Le chef d'Etat est aujourd'hui sous pression de ses ministres d'extrême droite, qui menacent de démissionner en cas d'accord, ce qui ferait imploser sa coalition.

Quelque 250 personnes ont été enlevées et emmenées à Gaza le 7 octobre, selon Israël, et 132 otages sont toujours retenus. Parmi eux, 27 ont été déclarés morts par l'armée.

>> Les précisions du 12h30 :

Un homme dans les décombres d'une maison à Rafah, dans la bande de Gaza, le 9 janvier 2024. [Reuters]Reuters
Discussion d'une trêve entre Israël et le Hamas, malgré les combats à Rafah / Le 12h30 / 1 min. / le 3 février 2024

11h00

Plus de 27'200 personnes tuées à Gaza, selon un nouveau bilan

Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé un bilan de 27'238 personnes tuées, en majorité des femmes, enfants et adolescents, dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre dernier.

Il a également fait état dans un communiqué de 107 morts au cours des 24 dernières heures, et d'un total de 66'452 personnes blessées depuis le début de la guerre.

L'armée israélienne a déclaré de son côté avoir tué "des dizaines de terroristes" dans le nord et le centre de la bande de Gaza au cours des dernières 24 heures.

08h05

Frappes sur Rafah

La ville de Rafah, où se sont réfugiés plus d'un million de Palestiniens menacés par la guerre à Gaza, est le théâtre samedi d'intenses frappes israéliennes.

Peu après minuit, une journaliste de l'AFP a entendu de puissantes frappes dans cette ville jouxtant l'Egypte, à la pointe sud de la bande de Gaza.

Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé le décès d'au moins 100 civils dans la soirée et la nuit, dont 14 tôt samedi dans des frappes sur deux résidences de Rafah.

Au cours des dernières semaines, les opérations israéliennes se sont concentrés dans la ville voisine de Khan Younès, la deuxième en importance du territoire où se cachent, selon l'armée israélienne, le commandement local du mouvement islamiste palestinien Hamas.

Un Palestinien dans les décombres d'une maison à Rafah après une frappe, le 9 janvier dernier. [REUTERS - MOHAMMED SALEM]
Un Palestinien dans les décombres d'une maison à Rafah après une frappe, le 9 janvier dernier. [REUTERS - MOHAMMED SALEM]

07h30

Discussions pour une trêve

Alors que la guerre ne connaît aucun répit, la diplomatie tente de négocier une seconde trêve, plus longue que celle d'une semaine, négociée sous l'égide du Qatar, de l'Egypte et des Etats-Unis et qui avait permis fin novembre la libération d'une centaine d'otages israéliens en échange de Palestiniens emprisonnés par Israël.

Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, installé au Qatar, est d'ailleurs encore attendu en Egypte pour discuter d'une proposition élaborée lors d'une réunion fin janvier à Paris entre le chef de la CIA, William Burns, et des responsables égyptiens, israéliens et qataris.

Selon une source du Hamas, la proposition porte sur trois phases, dont la première prévoit une trêve de six semaines durant laquelle Israël devra libérer 200 à 300 prisonniers palestiniens en échange de 35 à 40 otages détenus à Gaza, et 200 à 300 camions d'aide pourront entrer chaque jour dans le territoire.

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