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La pression internationale s'accentue sur Israël après la frappe sur des humanitaires

- L'armée israélienne a reconnu mercredi une "grave erreur" après la frappe qui a tué sept collaborateurs de l'ONG humanitaire World Central Kitchen dans la bande de Gaza. Le président d'Israël Isaac Herzog a présenté lui ses "excuses"

- Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a de son côté estimé que les explications israéliennes à la mort des sept travailleurs humanitaires étaient "insuffisantes" et "inacceptables". Varsovie a, de son côté, convoqué l'ambassadeur d'Israël en Pologne pour discuter des "responsabilités" de la frappe. Au Royaume-Uni, la pression s'est accrue sur le gouvernement pour réexaminer voire suspendre ses ventes d'armes à Israël.

- Les opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza, menées en représailles de l'attaque lancée par le Hamas dans le sud du pays début octobre, ont entraîné des dégâts sur les "infrastructures critiques" estimés à 18,5 milliards de dollars, selon un rapport publié mardi.

- Le ministère palestinien de la Santé a annoncé mercredi un nouveau bilan de 32'975 personnes tuées dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre.

Suivi assuré par RTSinfo

19h00

Les critiques américaines envers Israël se font de plus en plus pressantes

Après des frappes mortelles contre un convoi humanitaire à Gaza et sur le consulat d'Iran à Damas, les Etats-Unis, plus proche allié d'Israël, haussent le ton. Les critiques envers Israël sont de plus en plus publiques.

Joe Biden a envoyé un message personnel dans lequel il se dit outré par la mort des sept employés de World Central Kitchen, dont un Américain. Il rappelle que ce n'est pas un incident isolé et que cette guerre à Gaza est vraisemblablement le conflit le plus meurtrier pour les travailleurs humanitaires.

A cela s'ajoutent les frappes attribuées à Israël qui ont pulvérisé le consulat iranien en Syrie et qui ont pris les Américains de court. Le Pentagone a été mis au courant à la dernière seconde, alors que les Etats-Unis craignent de voir ce conflit dégénérer et devenir une guerre régionale. Washington aurait très vite transmis un message à Téhéran pour dire que les Etats-Unis n'y étaient pour rien.

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18h30

La Palestine a relancé sa procédure d'adhésion à l'ONU

La Palestine a relancé mardi soir sa procédure d'adhésion à l'ONU via une lettre de l’ambassadeur palestinien au Secrétaire général de l’ONU. Elle veut passer de simple observateur à membre à part entière de l'institution.

Cette demande est parrainée par les pays arabes. Ils ont de leur côté fait la démarche auprès du Conseil de sécurité. Pour l’autorité palestinienne, l'objectif est que la question soit examinée rapidement, dans le courant du mois d’avril.

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Peu de chances d'aboutir

Si cette demande a peu de chances d'aboutir à cause, notamment, du droit de véto des Etats-Unis, Marcelo Kohen, professeur émérite de droit international au Graduate institute de Genève, a expliqué mercredi dans l'émission Forum qu'une adhésion officielle de la Palestine à l'ONU changerait beaucoup de choses.

"Il y aurait une relation entre un Etat membre et un autre Etat membre des Nations unies. L'interdiction du recours à la force, le respect de l'intégrité territoriale, le règlement pacifique des différends seraient des questions qui seraient mises sur la table d'une manière différente", estime-t-il.

18h00

Les corps des travailleurs humanitaires remis aux représentants de leurs pays en Egypte

Les dépouilles des six travailleurs humanitaires étrangers de l'ONG américaine World Central Kitchen, tués lundi à Gaza dans une frappe israélienne, ont été remis aux représentants de leurs pays en Egypte, a appris l'AFP de sources sécuritaires égyptiennes.

Selon cette même source, des ambulances ont évacué les victimes depuis le poste-frontière de Rafah en direction du Caire où elles doivent être rapatriées dans leurs pays respectifs. Une 7e victime, palestinienne, le chauffeur et interprète de l'équipe, a été inhumée à Rafah.

17h00

La pression internationale s'accentue sur Israël après la frappe sur des travailleurs humanitaires

Le ministère polonais des Affaires étrangères a annoncé mercredi avoir "invité" l'ambassadeur d'Israël en Pologne pour discuter de "responsabilité morale, politique et financière" après la frappe israélienne qui a tué sept travailleurs humanitaires à Gaza, dont un Polonais.

Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a de son côté estimé que les explications israéliennes à la mort des sept humanitaires étaient "insuffisantes" et "inacceptables".

Pedro Sánchez, qui s'exprimait lors d'une conférence de presse à Doha au terme d'une tournée dans trois pays de la région, a ajouté qu'il attendait de son homologue israélien Benjamin Netanyahu des explications "beaucoup plus détaillées".

Le passeport britannique de l'un des travailleurs humanitaires tués par une frappe israélienne. [KEYSTONE - HAITHAM IMAD]
Le passeport britannique de l'un des travailleurs humanitaires tués par une frappe israélienne. [KEYSTONE - HAITHAM IMAD]

Au Royaume-Uni, la pression s'est accrue sur le gouvernement pour réexaminer voire suspendre ses ventes d'armes à Israël. Trois Britanniques se trouvent parmi les sept victimes.

Selon un rapport publié en janvier par des organisations humanitaires, une grande partie des armes utilisées par Israël à Gaza, où le pays livre une guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas, contiennent des pièces venues du Royaume-Uni.

16h40

L'OMS redoute de nombreux décès après la perte d'al-Shifa

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) redoute de nombreux décès après la perte de l'hôpital d'al-Shifa, dans le nord de la bande de Gaza, en raison d'une offensive israélienne. Le nombre de personnes à évacuer "va augmenter", a affirmé mercredi son directeur général Tedros Adhanom Ghebreyesus.

"De nombreuses personnes ne pourront pas avoir accès aux soins", a-t-il estimé. Et il ajoute que la question des évacuations sera un problème, alors qu'elles sont déjà trop "lentes".

"Des individus vont décéder", a-t-il déploré. Si le dispositif pour les évacuations n'est pas accéléré, "nous perdrons de nombreuses personnes", a-t-il encore dit.

L'armée israélienne a mené deux semaines d'offensive sur l'hôpital al-Shifa, dans le nord de la bande de Gaza, et affirme avoir tué des centaines de "terroristes" près et dans le site. Plus de 20 patients sont décédés en raison de cet assaut.

Un autre responsable de l'OMS a dit redouter une surcharge sur les quelques centres de santé, moins importants, qui restent encore fonctionnels dans le territoire palestinien.

15h50

Le bilan des frappes israéliennes contre le consulat d'Iran à Damas s'élève à 16 morts

"Le bilan des frappes israéliennes contre l'annexe de l'ambassade iranienne s'élève à 16 tués: huit Iraniens, cinq Syriens et un Libanais, tous des combattants, mais également deux civils, une femme et son fils", a déclaré à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme, basé au Royaume-Uni.

Un précédent bilan de l'ONG, qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie, faisait état de 13 morts mardi.

15h15

Des ONG dénoncent subir des atteintes "systématiques" d'Israël

La mort lundi dans une frappe israélienne de sept travailleurs humanitaires symbolise les atteintes "systématiques" d'Israël contre les ONG à Gaza, dénoncent plusieurs d'entre elles en espérant des "actions" fortes de la communauté internationale pour empêcher de nouvelles tragédies.

Car cette attaque contre une cible humanitaire, si elle a pour la première fois en près de six mois de guerre tué du personnel occidental, illustre surtout l'incapacité des ONG à travailler en sécurité dans le territoire palestinien dévasté, dénoncent celles interrogées par l'AFP. Plusieurs d'entre elles ont été touchées depuis le début de la guerre.

Au total, plus de 200 humanitaires sont morts à Gaza depuis le 7 octobre, selon les ONG, dont au moins 165 travaillaient pour l'UNRWA, l'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens.

13h30

Un nouveau bilan de 32'975 personnes tuées

Le ministère palestinien de la Santé a annoncé un nouveau bilan de 32'975 personnes tuées dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre.

En 24 heures, 59 morts supplémentaires ont été recensés, selon un communiqué du ministère, qui fait aussi état de 75'577 blessés en près de six mois de guerre.

13h20

Un appel à un embargo sur les armes contre Israël bientôt examiné à l'ONU

Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU va examiner vendredi un projet de résolution appelant à un embargo sur les armes pour Israël, évoquant "le risque plausible d'un génocide à Gaza".

Le texte condamne "le recours par Israël à des armes explosives à large rayon d'action" dans des zones peuplées de la bande de Gaza et demande à Israël de "respecter sa responsabilité légale de prévenir un génocide".

Il a été présenté par le Pakistan, au nom de 55 des 56 pays membres de l'ONU faisant partie de l'Organisation de coopération islamique (OCI), l'exception étant l'Albanie. Outre l'Autorité palestinienne, la Bolivie et Cuba soutiennent également le texte.

Si le projet de résolution est adopté, il s'agira de la première prise de position de l'organe des Nations unies pour les droits humains dans la guerre qui fait rage à Gaza.

13h00

Les observateurs de l'ONU blessés samedi en raison d'une mine, selon le Liban

Un responsable judiciaire libanais, qui a requis l'anonymat, a déclaré à l'AFP à Beyrouth que l'explosion ayant blessé samedi trois observateurs de l'ONU et leur traducteur dans le sud du Liban, frontalier d'Israël, était due à une mine.

L'incident avait eu lieu dans la région de Rmeich, sur fond de recrudescence des violences entre l'armée israélienne et le mouvement armé libanais Hezbollah.

Israël, qui avait assuré après l'explosion ne pas avoir mené de frappes sur la région, a fait état de son côté d'une charge explosive précédemment placée dans le secteur par le Hezbollah.

10h35

Le pape exprime sa "profonde tristesse" après la mort de sept travailleurs humanitaires

Le pape François a exprimé mercredi sa "profonde tristesse" après la mort de sept travailleurs humanitaires dans une frappe israélienne à Gaza.

"Je prie pour eux et leurs familles", a déclaré le pape à la fin de son audience générale hebdomadaire au Vatican.

"Je renouvelle mon appel pour que la population civile épuisée et souffrante puisse accéder à l'aide humanitaire et que les otages soient libérés immédiatement", a-t-il ajouté, réitérant également sa demande d'un "cessez-le-feu immédiat".

10h30

La solidarité de la Pologne avec Israël mise à "rude épreuve"

Le Premier ministre polonais a estimé mercredi que l'attaque qui a tué sept travailleurs humanitaires à Gaza, dont un Polonais, ainsi que les réaction d'Israël à cette frappe, mettaient la solidarité avec ce pays "à rude épreuve".

"Aujourd'hui, vous mettez cette solidarité à rude épreuve. L'attaque tragique contre les bénévoles et votre réaction suscitent une colère compréhensible", a déclaré Donald Tusk sur le réseau social X, s'adressant directement au Premier ministre Benjamin Netanyahu et à l'ambassadeur d'Israël à Varsovie Yacov Livne.

Le chef du gouvernement a souligné que "la grande majorité des Polonais ont fait preuve d'une solidarité totale avec Israël après l'attaque du Hamas" du 7 octobre 2023.

09h00

La situation à Gaza est "pire que catastrophique", selon un représentant de l'ONU

De retour d'une mission d'une semaine dans la bande de Gaza fin mars, Dominic Allen, représentant du Fond des Nations unies pour la population (UNFPA), alerte sur le manque cruel de médicaments, les difficultés d'accès et de distribution d'aide.

"Je pense que la situation est pire que catastrophique. Ce que j'ai vu m'a vraiment brisé le coeur. Gaza est devenu un amas de poussière. Les gens que nous avons croisés étaient décharnés, ils nous indiquaient qu'ils cherchaient de quoi manger", raconte-t-il dans un entretien avec l'AFP. "Nous sommes très inquiets pour les femmes enceintes et allaitantes. Les médecins et les sages-femmes nous ont dit que leurs patientes accouchaient d'enfants plus petits, et que la malnutrition, la déshydratation et la peur entraînaient des complications."

Il regrette également les difficultés d'accès au territoire palestinien: "Un certain nombre de fournisseurs de l'UNFPA se sont vu refuser l'entrée dans la bande de Gaza aux contrôles et points de passage."

"Des personnes sont au bord de la famine en ce moment à Gaza. Cette situation est due à un énorme retard dans l'acheminement des denrées à cause de l'impossibilité d'accéder à Gaza, depuis de nombreux mois déjà, ce qui a aggravé les besoins", déclare-t-il encore.

07h00

Une attaque à la voiture bélier à un point de contrôle en Israël

Quatre policiers israéliens ont été blessés dans une attaque à la voiture bélier à un point de contrôle dans le centre d'Israël, a rapporté la police mercredi. L'assaillant de 26 ans a été tué.

L'homme a percuté quatre policiers à un barrage érigé pour contrôler des automobilistes à Kochav Yaïr, localité adjacente à la Cisjordanie occupée, au nord-est de Tel-Aviv, a indiqué la police israélienne dans un communiqué. Les agents ont été hospitalisés pour des blessures légères.

L'assaillant "a ensuite poursuivi son chemin vers le point de passage d'Eliyahu [près de la ville palestinienne de Qalqiliya, ndlr], où il a tenté de poignarder des agents de sécurité, qui l'ont neutralisé", a ajouté la police. Sa mort a été déclarée sur place.

MERCREDI 3 AVRIL

L'armée israélienne reconnaît une "grave erreur"

L'armée israélienne a reconnu mercredi une "grave erreur" après la frappe qui a tué sept collaborateurs de l'ONG humanitaire World Central Kitchen dans la bande de Gaza.

L'un des véhicules dans lequel se trouvaient les travailleurs humanitaires tués par des frappes israéliennes le 2 avril 2024 dans la bande de Gaza. [KEYSTONE - MOHAMMED SABER]
L'un des véhicules dans lequel se trouvaient les travailleurs humanitaires tués par des frappes israéliennes le 2 avril 2024 dans la bande de Gaza. [KEYSTONE - MOHAMMED SABER]

Cette erreur "n'aurait pas dû se produire", a déclaré le chef de l'état-major israélien Herzi Halevi dans un message vidéo, évoquant "une mauvaise identification" dans des "conditions très complexes" .

>> A lire également : Sept humanitaires tués à Gaza, Israël admet une frappe "non intentionnelle"

Joe Biden "indigné"

Mardi, le président américain Joe Biden s'est dit de son côté "indigné" après la mort des sept humanitaires, dont un Américain, estimant qu'Israël ne protège "pas assez" les volontaires venant en aide à la population palestinienne "affamée".

"Plus tragique encore, il ne s'agit pas d'un événement isolé", a-t-il déploré dans un communiqué. "Ce conflit a été l'un des pires dans l'histoire récente en termes de nombre de travailleurs humanitaires tués", a-t-il poursuivi, ajoutant que de telles morts ne devraient "tout simplement pas arriver".

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