Le Canada annonce cesser ses exportations d'armes vers Israël

Le Canada va cesser d'envoyer des armes vers Israël a annoncé mardi une source gouvernementale canadienne qui précise qu'Ottawa n'a exporté que des armes "non létales" depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas.

"Nous sommes dans une situation où la réalité sur le terrain ne nous permet plus" d'exporter des armes, a déclaré cette source.

Armes non létales

Les licences de vente d'armées accordées par le Canada depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas il y a cinq mois, concernaient uniquement l'exportation d'équipements non létaux, a ajouté cette même source qui précise aucune exportation n'a eu lieu depuis janvier.

Parmi ces armes "non létales" figuraient des "outils de communication", a-t-elle encore indiqué.

"Le Canada sape le droit d'Israël de se défendre"

D'après Radio Canada, Ottawa a exporté plus de 21 millions de dollars canadiens (13,8 millions de francs au cours actuel) de matériel militaire vers Israël en 2022 et 26 millions de dollars en 2021. Cela place Israël parmi les 10 principales destinations des exportations d'armes canadiennes.

Le chef de la diplomatie israélienne Israël Katz a qualifié de "malheureuse" la décision canadienne, qui "sape le droit d'Israël de se défendre". "L'histoire jugera durement cette décision du gouvernement canadien", a-t-il asséné dans un bref communiqué.

Un Palestinien a été tué mardi dans le nord de la Cisjordanie occupée dans une attaque de colons juifs contre sa maison, selon un élu local, l'armée israélienne laissant entendre de son côté qu'un de ses soldats aurait été à l'origine du tir fatal.

L'attaque a été menée par "quatre colons" de l'implantation voisine de Gitit, dont "trois en tenue militaire", qui ont "tiré sur lui et se sont enfuis rapidement", selon Salah Bani Jaber, le maire de cette commune située à une quinzaine de kilomètres au sud-est de Naplouse, qui affirme avoir assisté au drame.

Interrogé par l'AFP à propos de l'incident, un porte-parole de l'armée israélienne a indiqué pour sa part que l'armée avait été informée "de tensions entre un enfant israélien et des Palestiniens près du barrage de Gitit".

"Un groupe de soldats s'est rendu sur place et des troubles avec des dizaines de Palestiniens ont eu lieu. Les soldats ont agi pour mettre fin aux troubles et ont tiré sur un des suspects", a ajouté le porte-parole, indiquant qu'une personne avait été "touchée". "L'incident fait l'objet d'une enquête", a-t-il dit.

Depuis quelques semaines, les compagnies aériennes ont repris progressivement leurs liaisons vers Israël. Easyjet a par exemple décidé de rétablir les liaisons aériennes entre la Suisse et Israël à la fin du mois. Mais les employés s'y opposent.

Selon le syndicat, 93% des salariés s’opposent à cette reprise. Face à la direction, ils invoquent les recommandations du Ministère des Affaires étrangères qui déconseille de se rendre en Israël pour des voyages touristiques et tout autre voyage qui ne présente pas un caractère d’urgence.

La direction maintient toutefois son calendrier, expliquant notamment que la sécurité est désormais assurée et que la situation sera suivie de près.

De nombreuses compagnies ont déjà fait le choix de rétablir leurs liaisons avec Israël, comme Air France, Austrian Airlines, Delta Air Lines, ITA Airways ou encore Lufthansa. Swiss, elle aussi, vole de nouveau vers Tel-Aviv depuis le 8 janvier.

Avant le 7 octobre dernier, Easyjet opérait chaque semaine six liaisons vers Tel-Aviv au départ de Bâle et Genève. La plupart des vols prévus en avril sont déjà complets.

>> Regarder le sujet du 19h30: :

Le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh a accusé Israël de "saboter" les négociations en cours sur une trêve dans la bande de Gaza avec son opération lancée lundi contre l'hôpital Al-Shifa de Gaza.

L'action des forces israéliennes "illustre leurs efforts pour semer le chaos et perpétuer la violence. Cela révèle aussi une volonté de saboter les négociations en cours à Doha", a-t-il indiqué dans un communiqué.

"Cela révèle aussi une volonté de saboter les négociations en cours à Doha" et "de semer le chaos et perpétuer la violence", a-t-il ajouté, en exigeant "la fin de l'agression, le retrait des forces d'occupation de Gaza, et le retour des déplacés".

La cheffe de la diplomatie sud-africaine a accusé Israël de créer un précédent en ignorant les décisions de la Cour internationale de justice (CIJ), dénonçant une situation de "famine généralisée" dans la bande de Gaza.

Saisie par l'Afrique du Sud, la CIJ a appelé Israël en janvier à empêcher tout acte éventuel de "génocide" à Gaza dans le conflit contre le Hamas palestinien, lui demandant de permettre la fourniture "de l'aide humanitaire dont les Palestiniens ont un besoin urgent".

En visite à Washington, Naledi Pandor a estimé qu'Israël créait une jurisprudence dangereuse en ignorant l'ordonnance de la CIJ. "Les mesures provisoires ont été totalement ignorées par Israël", a déclaré la ministre. "Nous assistons actuellement à une famine de masse (...) devant nos propres yeux", a-t-elle ajouté. "L'humanité doit se regarder en face avec horreur et consternation et s'inquiéter de l'exemple que nous donnons".

Les Etats-Unis ont affirmé qu'Israël devrait permettre au chef de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) de pénétrer dans la bande de Gaza, après que l'entrée lui eut été refusée.

"Nous estimons qu'ils devraient être autorisés à visiter le champ d'opération de l'UNRWA, y compris dans Gaza, et nous continuons de travailler avec le gouvernement israélien pour approuver rapidement tous les visas demandés pour les employés des Nations unies et d'ONG", a déclaré à la presse un porte-parole du département d'Etat américain.

Philippe Lazzarini a déclaré lundi à des journalistes au Caire qu'il avait "prévu d'aller à Rafah" via le poste-frontière entre l'Egypte et la bande de Gaza mais qu'il avait été informé que son entrée "n'était pas autorisée".

L'UNRWA est au centre d'une controverse depuis qu'Israël a accusé fin janvier 12 de ses employés d'implication dans l'attaque meurtrière perpétrée le 7 octobre par le Hamas sur le sol israélien.

Dans la Ville Sainte, des juifs ultra-orthodoxes se sont heurtés à la police lundi lors d'une manifestation contre l'enrôlement dans l'armée.

Depuis 1948, les membres de cette communauté sont exemptés du service militaire s'ils étudient dans des écoles juives reconnues par le gouvernement ("yeshiva"). Cependant, la Cour suprême a demandé au gouvernement de mettre fin à cette exemption d'ici à la fin du mois de mars.

>> Les images de la manifestation de lundi :

En pleine guerre et à l’heure de la mobilisation générale, la colère monte contre les ultra-orthodoxes dans le reste de la population. En Israël, le service militaire est obligatoire dès 18 ans. Les hommes doivent servir pendant deux ans et huit mois, les femmes deux ans.

>> Pour en savoir plus : Israël: ultra-orthodoxes, ultra-privilégiés?

Le patronat israélien est "généralement favorable" au retour des travailleurs palestiniens dont les permis de travail ont été annulés après l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre, estime l'un de ses responsables.

Le président des chambres de commerce binationales en Israël, Dan Catarivas, plaide pour "un vrai débat" sur cette question qui a des conséquences lourdes pour l'économie israélienne, où des secteurs entiers comme la construction reposaient sur la main-d'oeuvre palestinienne.

Avant le 7 octobre, quelque 120'000 Palestiniens, en majorité de Cisjordanie occupée, disposaient avant la guerre dans la bande de Gaza de permis pour venir travailler en Israël.

Plus de cinq mois après, seuls 8000 à 10'000 Palestiniens ont été à nouveau autorisés à travailler en Israël. Cette situation a causé "une crise économique et sociale sans précédent dans les territoires palestiniens occupés", selon un rapport publié cette semaine par l'Organisation internationale du Travail (OIT), qui prévoit une explosion du taux de chômage cette année à 45,5% dans ces territoires, contre 30,7% en 2023, si la guerre se prolonge.

L'éradication du Hamas à Rafah nécessiterait une intervention terrestre de l'armée israélienne, a déclaré Benjamin Netanyahu au lendemain de l'appel que lui a lancé la Maison Blanche à repenser sa stratégie concernant cette ville du sud de la bande de Gaza où sont refugiés des centaines de milliers de Palestiniens.

S'exprimant devant des parlementaires de la Knesset, le Premier ministre israélien a déclaré avoir "fait savoir de manière suprêmement claire" au président américain Joe Biden que "nous sommes déterminés à aller au bout de l'élimination de ces bataillons (du Hamas) à Rafah et il n'y a aucune façon de le faire hormis en y allant par voie terrestre".

Les Houthis du Yémen ont visé avec des missiles un pétrolier en mer Rouge et la ville portuaire israélienne d'Eilat, a déclaré le porte-parole militaire du mouvement.

Les Houthis du Yémen ont pris pour cible un pétrolier de gaz liquéfié, le MADO. Il battait pavillon des Îles Marshall et se dirigeait vers Singapour depuis l'Arabie saoudite, d'après les systèmes de suivi de navigation maritime. Les Houthis ont qualifié le navire d'américain.

Un deuxième bateau chargé d'aide humanitaire pour la bande de Gaza assiégée par Israël partira de Chypre "dans les prochains jours", après l'arrivée vendredi d'un premier bateau d'une ONG, ont annoncé les autorités chypriotes.

"Certains facteurs doivent être pris en compte, notamment les conditions météorologiques qui doivent être favorables au départ du second bateau", a indiqué à la presse le porte-parole du gouvernement.

Ce deuxième bateau "devrait partir pour Gaza dans les prochains jours", a-t-il ajouté, précisant que la cargaison avait été chargée à bord du navire et que les contrôles nécessaires avaient été réalisés.

Séance de "coordination" jeudi

Une réunion est prévue jeudi à Chypre avec des représentants de 40 pays, afin d' "assurer la coordination nécessaire pour augmenter le flux d'aide humanitaire destiné à la population civile de Gaza et garantir la continuité de ce flux", a-t-il également dit.

L'aide humanitaire arrivée vendredi dans la bande de Gaza a été acheminée par une agence de l'ONU dans le nord du territoire palestinien, a annoncé cette ONG mardi.

Interrogée dans le 12h30, une mère de famille gazaouie décrit les conditions de vie des Palestiniens et n'hésite pas à parler de famine. "Oui, il y a une famine. Il n'y a pas de nourriture. Il n'y a ni fruits, ni protéines, ni oeufs, ni viande, dit-elle. Rien, absolument rien. Le sucre arrive à à peu près 20 dollars le kilo!"

Elle ajoute que beaucoup de Palestiniens quittent Gaza pour se rendre en Egypte où ils doivent payer "5000 dollars par personne pour entrer".

>> Ecouter son témoignage complet dans le 12h30 :

Keystone - EPA/Mohammed Saber

>> Les images du 12h45 :

L'ONU rend responsable Israël de la famine imminente observée dans la bande de Gaza. Les restrictions imposées par l'Etat hébreu pourraient équivaloir à une utilisation de la nourriture comme arme de guerre, ce qui constituerait un crime de guerre, a-t-elle dit mardi.

"La situation de faim et de famine est le résultat des larges restrictions d'Israël sur l'entrée et la distribution d'aide humanitaire et de marchandises", estime le Haut commissaire aux droits de l'homme Volker Türk dans une déclaration publiée à Genève. Il met en cause aussi les déplacements massifs de population et les destructions d'infrastructures civiles.

"L'ampleur des restrictions imposées par Israël à l'entrée de l'aide à Gaza, ainsi que la manière dont il continue de mener les hostilités, peuvent équivaloir à l'utilisation de la famine comme méthode de guerre, ce qui constitue un crime de guerre", a en outre déclaré Jeremy Laurence, un porte-parole du Haut-Commissariat des droits de l'homme lors du briefing régulier de l'ONU à Genève.

L'armée israélienne poursuit son opération lancée la veille contre le complexe hospitalier Al-Chifa de Gaza-Ville qui abrite selon elle "des terroristes haut gradés du Hamas". Elle a dit lundi avoir "éliminé" plus de 40 "terroristes" dans et autour le complexe hospitalier et arrêté "plus de 200 terroristes présumés".

Des combats accompagnés de bombardements aériens ont eu lieu lundi autour et dans le complexe, que l'armée avait pris d'assaut le 15 novembre avant de s'en retirer.

Le ministère de la Santé du Hamas a fait état de "dizaines de martyrs et blessés" aux abords de l'hôpital et ailleurs dans le quartier Al-Rimal et celui d'Al-Nasr, sans donner de chiffres précis.

Le Hamas a annoncé un nouveau bilan de 31'819 personnes tuées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.

Parmi elles, 93 ont été tuées au cours des dernières 24 heures, a précisé le Hamas, en faisant état d'un total de 73'934 blessés depuis le début de la guerre le 7 octobre.

Des raids israéliens ont visé mardi à l'aube des dépôts d'armes du Hezbollah libanais dans les environs de Damas, pour la deuxième fois en 48 heures, a indiqué une ONG syrienne.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les frappes "ont visé des dépôts d'armes relevant du Hezbollah dans la région de Yabroud", proche de Damas, "les détruisant et provoquant un incendie".

L'ONG, basée au Royaume-Uni, mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie, n'a pas fait état de victimes.

Pour sa part, une source militaire citée par les médias officiels syriens a affirmé que "l'ennemi israélien a mené une agression aérienne à partir du Golan occupé, qui a visé plusieurs positions militaires" dans la région de Damas.

Elle a ajouté que la DCA syrienne (défense anti-aérienne) était entrée en action et avait "abattu plusieurs missiles".

L'ensemble de la population de Gaza subit une "situation d'insécurité alimentaire grave", a déclaré le secrétaire d'État américain Antony Blinken, citant des données de l'ONU, lors d'une conférence de presse aux Philippines, où il est en visite officielle.

"Selon la mesure la plus respectée en la matière, 100% de la population de Gaza est dans une situation d'insécurité alimentaire grave. C'est la première fois qu'une population entière est ainsi classée", a déclaré Antohony Blinken, soulignant l'urgence d'acheminer plus d'aide humanitaire dans le territoire palestinien.

Les pourparlers en vue d'une trêve entre Israël et le Hamas assortie de la libération d'otages israéliens et de prisonniers palestiniens donnent des signes de progrès mardi sur fond de crainte d'une famine dans la bande de Gaza et d'une opération armée dans le secteur de Rafah, où s'entassent 1,5 million de personnes.

Le chef des services de renseignement israéliens, le Premier ministre du Qatar et des responsables égyptiens devaient se rencontrer lundi à Doha pour parler d'un éventuel accord de trêve à Gaza, a indiqué une source proche des négociations.

Selon le site américain Axios, des discussions "positives" ont bien eu lieu et les négociateurs israéliens vont rester à Doha pour continuer les pourparlers "détaillés" avec les médiateurs qataris et égyptiens.

Un habitant sur deux dans la bande de Gaza connaît une situation alimentaire catastrophique, en particulier dans le nord où la famine sévira d'ici le mois de mai en l'absence de mesures "urgentes", ont prévenu les agences spécialisées des Nations unies.

Plus de 1,1 million de Gazaouis sont confrontés à "une situation de faim catastrophique", proche de la famine, "le nombre le plus élevé jamais enregistré" par l'ONU, qui se base sur le rapport du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) publié lundi.

"Sans changements dans l'accès à l'aide humanitaire, la famine arrive" dans le nord, a confirmé la directrice générale adjointe de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) Beth Bechdol. "Il est possible qu'elle sévisse déjà dans le nord, mais nous n'avons toujours pas été en mesure de le vérifier", faute d'accès aux territoires concernés.

"La communauté internationale devrait avoir honte de ne pas réussir à stopper" la famine imminente, s'est indigné de son côté sur X le chef des Affaires humanitaires de l'ONU Martin Griffiths.

Le numéro trois du groupe islamiste palestinien Hamas a été tué la semaine dernière lors d'une opération de l'armée israélienne à Gaza, a annoncé la Maison Blanche.

"Marwan Issa a été tué lors d'une opération israélienne la semaine dernière", a dit le conseiller à la sécurité nationale de l'exécutif américain, Jake Sullivan, lors d'une conférence de presse.

L'homme âgé de 59 ans était le chef adjoint des brigades Al Qassem, la branche armée du Hamas. Cet homme de l’ombre aurait joué un rôle de premier plan dans la planification des attaques du 7 octobre. Il figurait parmi les personnes les plus recherchées par Israël après Yahyah Sinwar, le leader du mouvement et Mohammed Deif, le commandant en chef de la branche militaire.

>> Les précisions sur cet homme dans le 12h30 :

Keystone - EPA/Mohammed Saber

>> A Lire : Le numéro trois du Hamas tué dans une opération israélienne à Gaza, annonce la Maison Blanche