Le chef du Hamas a été enterré au Qatar, l'Iran et ses alliés préparent leur riposte

Les Etats-Unis veulent doper leurs capacités militaires défensives au Proche-Orient afin de protéger leurs troupes sur place et leur allié israélien, a indiqué vendredi le Pentagone, en pleine montée des tensions dans la région.

Le ministre de la Défense Lloyd Austin "va prendre plusieurs mesures visant à renforcer la protection des troupes américaines dans la région, à fournir à Israël davantage de soutien et faire en sorte que les Etats-Unis soient préparés à répondre à cette crise en pleine évolution", a détaillé une porte-parole du Pentagone. Sans être plus précise, elle a indiqué qu'il "pourrait s'agir de capacités militaires défensives".

Une délégation israélienne se rendra au Caire dans les prochains jours pour négocier un cessez-le-feu à Gaza et un accord de libération d'otages, a déclaré vendredi le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

"L'équipe de négociateurs pour un accord sur les otages partira pour Le Caire samedi soir ou dimanche", a encore précisé le bureau.

Commentant cette annonce, le haut responsable du Hamas Sami Abou Zouhri a déclaré que Benjamin Netanyahu "ne veut pas arrêter la guerre et utilise ces déclarations vides de sens pour dissimuler ses crimes et échapper à leurs conséquences".

Au Liban, des centaines de Palestiniens venus des trois camps de réfugiés de Beyrouth ont participé à des funérailles symboliques pour Ismaïl Haniyeh, le chef politique du Hamas assassiné mercredi en Iran et enterré ce vendredi au Qatar.

La foule tenait des drapeaux représentants diverses affiliations: Fatah, Hamas, Djihad islamique et d'autres mouvements plus petits, comme si les divisions pouvaient être dépassées.

Sanaa, qui travaille dans une ONG dans le camp de Chatila (sud de Beyrouth), estime qu'en tant que Palestinienne, elle doit montrer sa "solidarité". "Ismaïl Haniyeh était un responsable politique et non militaire, et c'est pour cela que j'ai voulu participer à cet hommage", explique-t-elle.

Les Palestiniens et les puissances à leurs "côtés" (l'Iran et l'Arabie saoudite, notamment) se montrent désormais unis, dit-elle, en raison d'un "même ennemi: Israël".

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Keystone

Les accrochages entre le Hezbollah et l'armée israélienne ont repris vendredi à la frontière libano-israélienne, après une accalmie liée à la mort du commandant militaire du mouvement chiite, Fouad Choukr, tué il y a trois jours dans une frappe israélienne à Beyrouth.

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait déclaré jeudi, en marge des funérailles de Fouad Choukr, que les hostilités reprendraient le 2 août après un temps de deuil.

Il a également prévenu que le Hezbollah préparait "une réponse très étudiée" à l'assassinat de son chef militaire, menaçant Israël de représailles "inéluctables".

Des milliers de fidèles ont prié vendredi dans une grande mosquée de Doha, au Qatar, en mémoire du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh. Ce dernier, assassiné mercredi à Téhéran, a ensuite été enterré dans un cimetière de Lusail, près de Doha, lors d'une cérémonie privée, a annoncé sa famille sur X.

Vendredi matin, le corps d'Ismaïl Haniyeh a été transporté à la plus grande mosquée de Doha où les fidèles arboraient drapeau palestinien ou keffieh, avant le départ du cercueil pour le cimetière.

La situation est extrêmement tendue au Proche-Orient après l'assassinat en Iran d'Ismaïl Haniyeh, le leader du Hamas. Il ne fait pas de doute que Téhéran va répondre à Israël, estime dans l'émission Tout un monde le chercheur David Rigoulet-Roze. Reste à savoir quelle sera l'ampleur de la riposte.

>> Lire l'article : David Rigoulet-Roze: "La vraie question est de savoir si la riposte de l'Iran à Israël sera directe ou non"

>> L'interview complète de David Rigoulet-Roze :

Iris

Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, assassiné mercredi en Iran après une attaque imputée à Israël, doit être enterré vendredi au Qatar, où il vivait en exil, pendant que l'Iran et ses alliés préparent leur riposte.

Après des funérailles officielles, marquées par des appels à la vengeance, qui ont rassemblé des milliers de personnes jeudi à Téhéran, une cérémonie de prières aura lieu à la mosquée Imam Mohammad ben Abdel Wahhab, la plus grande de la capitale, Doha.

Le Hamas a appelé à une "journée de colère" à l'occasion de l'enterrement de son chef politique et demandé que "des marches de colère partent de chaque mosquée" après la grande prière du vendredi.

Ismaïl Haniyeh, selon le mouvement islamiste palestinien, doit être enterré dans un cimetière de Lusail, dans le nord de la capitale qatarie, avec "une participation populaire (...) ainsi que celle de dirigeants arabes et islamiques".

La Turquie a décrété une journée de deuil national.

>> Les précisions sur le regain de tensions dans le 12h45 :

Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a menacé l’Etat hébreu d’une riposte séparée des combats frontaliers, après la liquidation mardi d’un de ses conseillers militaires. Il a cherché à pousser la guerre psychologique, en laissant planer le doute sur le temps de cette attaque.

Les calculs du Hezbollah n’ont pas changé: il ne veut pas d’une guerre ouverte avec Israël, mais il entend rétablir l’équilibre de dissuasion. Le conflit à Gaza déborde déjà dans la région, mais le risque d’un embrasement généralisé s’est accru depuis quelques jours. Les contacts diplomatiques se poursuivent pour l’éviter. Hassan Nasrallah a cependant assuré que les canaux de discussion n’empêcheraient pas une riposte.

>> Les explications de La Matinale :

AP Photo/Keystone - Hussein Malla

Le président américain Joe Biden s'est déclaré jeudi "très inquiet" de la montée des tensions au Moyen-Orient et a exhorté le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à conclure rapidement un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza. L'assassinat en Iran du chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, n'a "pas arrangé" la situation, a-t-il ajouté.

La frappe qui a coûté la vie en avril à sept travailleurs humanitaires étrangers et palestiniens dans la bande de Gaza est le résultat de "sérieuses défaillances" de l'armée israélienne, selon le rapport d'enquête du gouvernement australien rendu public vendredi.

Parmi les défaillances pointées figure l'"identification erronée" de la cible, un convoi de l'ONG américaine World Central Kitchen pris pour des véhicules du mouvement islamiste Hamas. Une Australienne figurait parmi les victimes, ce qui avait amené Canberra à lancer sa propre enquête.

Le président américain Joe Biden a assuré jeudi à son allié, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, que les Etats-Unis étaient "engagés" pour la sécurité de l'Etat hébreu face à "toutes les menaces de l'Iran".

Lors d'un entretien téléphonique entre les deux hommes, auquel la vice-présidente Kamala Harris a participé, Joe Biden a également "insisté sur l'importance des efforts en cours en vue d'une désescalade des tensions dans la région", selon un communiqué de la Maison Blanche.

Le président américain "a discuté des efforts visant à soutenir la défense d'Israël contre les menaces, dont celles de missiles balistiques et de drones", ce qui pourrait passer par "de nouveaux déploiements d'armements défensifs américains", selon la Maison Blanche.

>> A Lire : Le Hezbollah dit avoir lancé des dizaines de roquettes sur le nord d'Israël