Les Etats-Unis annoncent un vote vendredi à l'ONU sur leur résolution pour un cessez-le-feu

Les Etats-Unis soumettront vendredi matin au vote du Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution appelant à un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza en échange de la libération des derniers otages israéliens encore détenus par le Hamas palestinien, a annoncé un porte-parole américain.

>> Le sujet du 19h30 sur le projet américain :

Washington a travaillé ces dernières semaines avec les membres du Conseil de sécurité sur un texte qui "va soutenir sans équivoque les efforts diplomatiques actuels destinés à obtenir un cessez-le-feu immédiat à Gaza dans le cadre d'un accord sur les otages", a déclaré Nate Evans, porte-parole de la mission américaine auprès des Nations unies.

>> Les précisions de Gaspard Kühn dans le 19h30 :

Les Etats-Unis espèrent installer d'ici le 1er mai un pont flottant qui devra permettre de faciliter l'acheminement d'aide humanitaire à Gaza, a déclaré jeudi un haut responsable américain.

Depuis octobre dernier et le début de l'offensive conduite par Israël après l'attaque commise par le Hamas, l'enclave palestinienne est confrontée à des pénuries et près de la moitié de la population risque d'être touchée par la famine, selon l'Onu.

"L'armée américaine fait son possible pour accélérer le déploiement de cette infrastructure, pour la rendre utilisable avant la date du 1er mai", a déclaré Curtis Ried, secrétaire général du conseil national américain de la Sécurité, en marge d'une conférence organisée à Chypre.

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a plaidé jeudi pour un cessez-le-feu "immédiat" entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, assiégée et au bord de la famine, lors d'une nouvelle tournée dans la région qui l'a conduit au Caire.

Les Etats-Unis, alliés historiques d'Israël, ont pour la première fois présenté un projet de résolution à l'ONU appelant à un "cessez-le-feu immédiat" dans le territoire palestinien, plongé dans une crise humanitaire majeure après cinq mois et demi de guerre.

Ce changement de position après avoir mis leur veto à trois reprises a été annoncé mercredi par Antony Blinken en Arabie saoudite, première étape de sa tournée au Moyen-Orient qui se poursuivra vendredi en Israël. Cela montre bien la pression que les Etats-Unis veulent mettre sur Benjamin Netanyahou, alors que ce dernier campe sur ses positions concernant une attaque imminente de la ville de Rafah.

Mais cette résolution ne sera pas forcément votée à l'ONU, car Moscou pourrait bien mettre un veto, Pékin aussi. Ce qui pourrait mettre hors-jeu cette résolution américaine. Le vote est prévu en fin d'après-midi vendredi.

>> Les explications de la correspondante de la RTS à New York dans Forum: :

Concernant l'opération majeure d'Israël à Rafah promise par Benjamin Netanyahou, le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, l'a jugée jeudi au Caire comme étant "une erreur" alors qu'un accord de trêve entre Israël et le Hamas palestinien est "possible".

"Le fossé se réduit" dans les négociations pour une trêve à Gaza tenues à Doha et "s'il est difficile de parvenir (à un accord), cela est toujours possible", a affirmé Antony Blinken. "Il y a de meilleurs moyens de gérer la menace du Hamas", a-t-il ajouté, jugeant "inutile" une invasion terrestre de Rafah, à la frontière égyptienne, où s'entassent près d'1,5 million de Palestiniens déplacés de guerre.

Le Congrès américain a dévoilé jeudi un projet de loi qui interdirait tout nouveau financement direct à l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, l'Unrwa, qu'Israël accuse de liens avec le Hamas.

Cette mesure est comprise dans un texte de budget de plus de 1000 pages, qui doit à tout prix être adopté avant la fin de la semaine pour écarter la menace d'une paralysie de l'Etat fédéral américain.

L'Unrwa est au centre d'une controverse depuis qu'Israël a accusé fin janvier 12 de ses quelque 13'000 employés à Gaza d'être impliqués dans l'attaque meurtrière perpétrée le 7 octobre par le Hamas sur le sol israélien.

Une quinzaine de pays, notamment les Etats-Unis, avaient suspendu fin janvier l'équivalent de plus de la moitié des fonds reçus en 2023 par l'Unrwa. Depuis, plusieurs pays ont repris leurs versements.

Le chef du Mossad, les services de renseignement israéliens, va se rendre vendredi à Doha, au Qatar, pour y rencontrer celui de la CIA, dans le cadre des négociations autour d'une trêve dans la bande de Gaza, a annoncé le bureau du Premier ministre israélien.

Il y rencontrera aussi le Premier ministre qatari et le chef des services de renseignement égyptiens, autres médiateurs dans les négociations entre Israël et le Hamas sur une trêve et un accord de libération des otages retenus à Gaza en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël, ajoute le communiqué.

Face à la famine qui sévit à Gaza, 17 œuvres d'entraide exigent le déblocage des fonds suisses destinés à l'UNRWA. Elles ont adressé un appel en ce sens au Parlement et au Conseil fédéral. Le DFAE fait toutefois la sourde oreille.

Le Département fédéral des affaires étrangères a répondu à une question de l'agence de presse Keystone-ATS qu'il ne sera possible de décider du versement des 20 millions de francs prévus pour 2024 que lorsque davantage d'informations seront disponibles sur les accusations portées par Israël contre l'œuvre d'entraide.

Les organisations humanitaires au Proche-Orient ne pourraient elles être soutenues qu'après une consultation des commissions de politique extérieure du Conseil national et du Conseil des Etats. Le Parlement en avait décidé ainsi lors de la session d'hiver de décembre, lors de l'examen du budget. Les fonds seront versés par tranches, a précisé le DFAE.

>> Lire aussi: : La contribution suisse à l'UNRWA reste suspendue

La France a annoncé travailler "actuellement" à un projet de résolution à l'ONU appelant à un "cessez-le-feu immédiat" dans la bande de Gaza, alors que les Etats-Unis ont pour la première fois fait état d'un projet similaire.

"Nous considérons qu'il est temps de prendre de nouvelles initiatives au Conseil de sécurité des Nations unies sur le conflit en cours", a souligné un porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, en rappelant la situation humanitaire catastrophique.

"La France, dans ce contexte, prend ses responsabilités et travaille actuellement à un projet de résolution", a-t-il ajouté, précisant que le chef de la diplomatie française Stéphane Séjourné s'était entretenu mercredi avec ses homologues algérien, égyptien, jordanien et palestinien, "afin d'explorer les voies d'une résolution appelant notamment à un cessez-le-feu immédiat".

Il n'était pas en mesure de préciser quand ce projet pourrait être déposé mais, selon lui, il "pourrait recueillir l'accord du Conseil de sécurité", contrairement aux projets de résolutions précédemment déposés par la France.

En coordination avec les Etats-Unis

Interrogé sur la coordination avec les Etats-Unis qui ont, eux, annoncé mercredi soir avoir soumis un projet de résolution devant le Conseil de sécurité appelant également un "cessez-le-feu immédiat" et à la libération des otages, le porte-parole du Quai d'Orsay a relevé que plusieurs résolutions pouvaient être déposées.

En outre, il a balayé tout manque de coordination entre les deux pays. "Evidemment, nous nous coordonnons avec les Etats-Unis depuis le début de la crise", a-t-il dit, en ajoutant que Washington était "un partenaire majeur" siégeant au Conseil de sécurité des Nations unies. "Et donc, il y a effectivement un dialogue avec les Etats-Unis qui existe depuis le début de la crise", a-t-il assuré.

Selon Israël, "il n'y a pas de crise humanitaire" dans la bande de Gaza. Après l'évaluation de l'ONU sur une famine imminente, l'Etat hébreu estime que celle-ci ne reflète pas toute la "réalité de la situation" sur le terrain.

"Nous ne pensons pas qu'il y ait une crise humanitaire", a affirmé à des journalistes à Genève une responsable de l'organe du ministère israélien de la Défense qui coordonne les activités civiles de l'armée dans les territoires palestiniens. "Il y a des défis", admet la major Lior Salama.

Il y a quelques jours, l'ONU avait estimé que plus de 1,1 million d'habitants sont confrontés à "une situation de faim catastrophique", proche de la famine. Elle s'appuyait sur le rapport du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire publié lundi. "Cela ne représente pas ce qui est observé dans les faits", selon la major Salama.

Selon elle, l'ONU mène son évaluation sur une moyenne de camions depuis octobre. Celle-ci a largement augmenté ces derniers mois, dit-elle.

Chypre a accueilli jeudi une réunion axée sur les moyens d'envoyer via le couloir humanitaire maritime ouvert depuis la ville de Larnaca "autant de bateaux que possible" avec des vivres pour Gaza dévastée par la guerre, a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Constantinos Kombos.

Des représentants de 36 pays, d'agences de l'ONU et d'organisations humanitaires ont participé à la réunion, organisée par le pays de l'Union européenne le plus proche géographiquement du territoire palestinien (370 km).

Un premier bateau, le navire de l'ONG espagnole Open Arms, qui a remorqué une barge de 200 tonnes de nourriture fournie par l'ONG américaine World Central Kitchen, est arrivé le 15 mars dans le territoire palestinien assiégé après trois jours de navigation depuis Larnaca.

Un deuxième navire, le "Jennifer", attend une météo favorable pour pouvoir appareiller de Larnaca, a indiqué le chef de la diplomatie chypriote.

L'Egypte, le Qatar, l'Arabie saoudite, la Jordanie et les Emirats arabes unis participent jeudi au Caire à une réunion ministérielle sur la guerre à Gaza, avant une rencontre avec le le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, selon la diplomatie égyptienne.

Outre les ministres des Affaires étrangères de ces cinq pays, participe également à la réunion Hussein al-Sheikh, un haut responsable de l'Autorité palestinienne en Cisjordanie occupée, proche du président palestinien Mahmoud Abbas, a indiqué le porte-parole de la diplomatie égyptienne Ahmed Abou Zeid sur X.

Ces dirigeants "discutent des efforts nécessaires pour arrêter la guerre d'Israël, parvenir à un cessez-le-feu à Gaza et garantir la livraison de toute l'aide humanitaire" dans le territoire palestinien où l'ONU redoute une famine imminente après plus de cinq mois de guerre, a-t-il ajouté.

Plus tard, ils rencontreront Antony Blinken qui a déjà discuté avec son homologue égyptien Sameh Choukri et le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi des "efforts pour protéger les civils palestiniens" et des moyens de "parvenir à un cessez-le-feu immédiat incluant la libération des otages".

L'ambassade d'Israël aux Pays-Bas a été prise pour cible par un "objet enflammé" lancé par une personne qui a été arrêtée, a indiqué la police locale, en précisant qu'il n'y avait aucun blessé. Une enquête a été ouverte et le dispositif de sécurité a été renforcé.

"Qu'une telle attaque puisse avoir lieu aux Pays-Bas est inacceptable. Heureusement, il n'est fait état d'aucun blessé", a indiqué l'ambassade dans un communiqué sur X. "Cela démontre les conséquences dangereuses de l'inquiétante tendance à une poussée de haine et à son incitation. La haine ne saurait être tolérée", a-t-elle ajouté.

Le Hamas a annoncé un nouveau bilan d'au moins 31'988 personnes tuées dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre. Ce bilan comprend au moins 65 morts au cours des dernières 24 heures.

En cinq mois, les bombardements et l'invasion de l'armée israélienne ont fait plus de 74'000 blessés et des centaines de milliers de déplacés.

Les bombardements israéliens ont endommagé plus de 88'000 bâtiments dans la bande de Gaza, selon le Centre de l'ONU pour les images satellitaires. Ce volume constitue plus d'un tiers (35%) du total de ces infrastructures dans le territoire.

Les données récoltées fin février ont révélé "une augmentation significative" par rapport à la précédente évaluation du 7 janvier, a précisé l'agence onusienne à Genève. Au total, plus de 31'000 structures ont été détruites, plus de 16'000 ont été gravement endommagées et plus de 40'000 ont été moins atteintes.

Les régions de Khan Younès et de Gaza ont fait face à la détérioration la plus importante. Près de 7000 bâtiments au total ont été détruits dans la première depuis janvier. Plus de 120'000 logements sont affectés dans le territoire.

L'armée israélienne a indiqué jeudi avoir tué "plus de 140" combattants palestiniens dans la zone de l'hôpital Al-Shifa, dans la ville de Gaza, sur lequel il a lancé un assaut lundi. Une cinquantaine ont été tués au cours de la dernière journée de combats, selon elle

À la suite d'un déplacement en Arabie saoudite, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a déclaré mercredi soir que les Etats-Unis avaient présenté un projet de résolution aux membres du Conseil de sécurité de l'ONU appelant à un "cessez-le-feu immédiat lié à la libération des otages" dans la bande de Gaza.

"Nous avons en fait soumis une résolution qui est à présent devant le Conseil de sécurité (...) et nous espérons vivement que les pays la soutiendront", a-t-il dit mercredi soir au média saoudien Al Hadath. Il a ajouté espérer que cette initiative envoie un "signal fort".

Le texte souligne "la nécessité d'un cessez-le-feu immédiat et durable pour protéger les civils de tous côtés, permettre la fourniture de l'aide humanitaire essentielle" et "soutient sans équivoque les efforts diplomatiques internationaux pour parvenir à un tel cessez-le-feu en lien avec la libération des otages encore détenus". Aucun vote n'est pour l'instant programmé sur ce texte.

Washington avait mis son veto à plusieurs résolutions appelant à des cessez-le-feu immédiats dans la bande de Gaza, sous assaut israélien depuis près de six mois. Malgré tout, Antony Blinken a répété que les Etats-Unis se "tenaient aux côtés d'Israël", évoquant à nouveau un "droit à se défendre".

Quatre Palestiniens ont été tués dans une opération de l'armée israélienne lancée dans la nuit de mercredi à jeudi dans un camp de réfugiés jouxtant Tulkarem en Cisjordanie occupée, ont indiqué l'armée et des sources palestiniennes.

L'armée israélienne avait annoncé peu après minuit (22H00 GMT) mener une opération dans le camp de Nour-Shams, situé dans le nord-ouest de la Cisjordanie.

"Au cours de l'opération, les soldats ont arrêté trois personnes recherchées et ont découvert des explosifs cachés sous la route dans le but de blesser des forces" israéliennes, a rapporté un porte-parole de l'armée jeudi à la mi-journée.

"Un avion a attaqué deux terroristes qui avaient jeté des explosifs sur nos troupes et les ont éliminés", a-t-il ajouté. Des soldats ont ensuite "échangé des tirs avec des terroristes, en ont éliminé deux et trouvé des fusils de type M4 sur eux", a-t-il encore dit.

Plus tôt mercredi, trois Palestiniens, dont un commandant du Djihad islamique, ont été tués dans une frappe israélienne sur une voiture à Jénine, bastion des factions armées palestiniennes tout au nord de la Cisjordanie.

>> A Lire : Israël dit avoir "éliminé" 90 combattants à l'hôpital al-Shifa