Un plan d'"évacuation" des civils proposé par Israël avant une offensive attendue à Rafah

Un militaire américain qui a tenté de s'immoler par le feu dimanche devant l'ambassade d'Israël à Washington, pour dénoncer le "génocide" à Gaza, est décédé de ses blessures, ont annoncé les forces armées des Etats-Unis.

L'homme avait été transporté à l'hôpital avec des "blessures graves mettant sa vie en danger", selon le service des pompiers de la capitale.

Une vidéo, d'abord diffusée en direct sur la plateforme Twitch, selon des médias, et qui a ensuite circulé sur les réseaux sociaux, montre un homme en tenue militaire en train de s'asperger d'un liquide avant de scander "Free Palestine!" (Libérez la Palestine!), alors qu'il prend rapidement feu devant le portail de l'ambassade, jusqu'à ce qu'il tombe au sol.

"Je ne serai plus complice d'un génocide. Je vais me livrer à un acte extrême de protestation, mais comparé à ce que les gens ont vécu en Palestine aux mains de leurs colonisateurs, ce n'est pas du tout extrême", déclare cet homme dans cette vidéo, que l'AFP n'a pas été en mesure de vérifier dans l'immédiat.

Le Premier ministre de l'Autorité palestinienne Mohammed Shtayyeh a annoncé avoir présenté la démission de son gouvernement au président Mahmoud Abbas (lire traitement de 9h55). Comment comprendre cette décision?

Interrogé lundi dans Forum, Frédéric Encel, docteur en géopolitique, professeur à Sciences Po Paris et auteur de l'"Atlas géopolitique d'Israël", soutient que les Etats-Unis, les Européens, l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis sont à la manœuvre pour préparer l'après-guerre à Gaza et la défaite du Hamas. D'un côté, ces acteurs espèrent "tordre le bras au gouvernement israélien (…) pour qu'il accepte la perspective des deux Etats", déclare le géopolitologue français. De l'autre, ils souhaitent que l'Autorité palestinienne, établie en Cisjordanie, reprenne pied dans la bande de Gaza. Ainsi, ces trois pôles - américain, européen et arabe - poussent le président Mahmoud Abbas vers la sortie.

D'après Frédéric Encel, le bilan de l'Autorité palestinienne sous Mahmoud Abbas, élu en 2005, est faible. Les Palestiniens ne lui accordent "à peu près aucune confiance et légitimité". Mais ils ne se révoltent pas pour autant contre cette institution, qui a malgré tout perduré. C'est ce qui la rend intéressante aux yeux des bailleurs de fonds internationaux américains, européens et du Golfe pour des développements politiques une fois le conflit terminé.

>> Ecouter toutes les explications de Frédéric Encel dans Forum :

Keystone/EPA-EFE - Mohammed Saber

Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a accepté lundi la démission du gouvernement du Premier ministre Mohammed Shtayyeh, a indiqué la présidence dans un communiqué.

"Le président a publié un décret acceptant cette démission et a chargé Mohammed Shtayyeh et son gouvernement de rester temporairement en poste jusqu'à ce qu'un nouveau gouvernement soit formé", souligne la présidence.

Le Hezbollah a annoncé lundi avoir bombardé une base militaire israélienne en réponse à des raids ayant visé, pour la première fois depuis le début de la guerre à Gaza, l'est du Liban.

Le Hezbollah a "tiré 60 roquettes Katioucha sur la base de Nafah", sur le plateau du Golan occupé, a précisé la formation pro-iranienne.  De son côté, l'armée israélienne a indiqué que "des dizaines de roquettes" avaient été tirées depuis le Liban.

Les autorités allemandes vont ouvrir une enquête afin de déterminer comment des lauréats du festival du film de Berlin ont pu tenir des propos "inacceptables" contre Israël dans le contexte de sa guerre contre le Hamas, a déclaré lundi une porte-parole du gouvernement. Des metteurs en scène ont dénoncé notamment un "génocide" dans la bande de Gaza. En revanche, ils n'ont pas mentionné que l'offensive israélienne avait été déclenchée par une attaque sans précédent menée par le Hamas.

"Il est inacceptable que l'attaque terroriste du Hamas du 7 octobre n'ait pas été mentionnée", a déclaré la porte-parole. Le chancelier Olaf Scholz estime "qu'une telle position unilatérale ne peut être tolérée, et que dans tout débat sur ce sujet, il est important de garder à l'esprit l'événement qui a déclenché cette nouvelle escalade du conflit au Moyen-Orient", a-t-elle insisté.

La ministre de la culture écologiste Claudia Roth a annoncé lundi qu'elle se pencherait sur "les incidents survenus" lors de la cérémonie, en collaboration avec le maire conservateur de Berlin Kai Wegner, tous deux se partageant la responsabilité de la Berlinale.

Le groupe Eden Golan a été choisi pour participer au prochain concours Eurovision de la chanson sous la bannière d'Israël. Mais les paroles de la chanson présentée, jugées trop politiques par les organisateurs de l'événement, pourraient compromettre la participation du pays.

L'Eurovision est en effet très stricte concernant les messages politiques diffusés sur scène: "Tout mot ou tout geste de nature politique ou assimilable à la politique est interdit", stipule le règlement. Or, la chanson "October Rain" fait directement référence à l'attaque du Hamas le 7 octobre dernier, avec un couplet en hébreu décrivant le "sentiment de désespoir" des civils israéliens.

L'Union Européenne de Radio-Télévision (UER), qui organise le concours, indique qu'elle examine la possibilité de demander une modification du texte. Bien que l'attaque du Hamas n'est pas formellement mentionnée, ces paroles pourraient être considérées comme des déclarations politiques.

De son côté, Israël menace de se retirer du concours si sa chanson n'est pas acceptée telle quelle.

>> Le sujet du 12h30 :

ESC 2024 - Malmö

La Haute Ecole d'Art et de Design (HEAD) de Genève ne mettra pas fin à ses accords avec deux universités israéliennes, malgré les revendications d'un groupe étudiant de l'établissement qui se mobilise depuis une semaine pour faire pression sur sa direction.

La directrice Lada Umstätter a rencontré pendant plus d'une heure lundi matin une délégation d'étudiantes et d'étudiants. Ceux-ci lui ont expliqué demander cette rupture de partenariat après avoir échangé avec des étudiants d'origine arabe sur ces deux campus en Israël qui ne se sentent pas en sécurité.

La responsable n'a pas donné suite à la demande de la délégation étudiante, insistant sur le fait que ce n'est pas le rôle de la HEAD. Lada Umstätter a proposé en revanche de mettre en place des espaces d'échange avec la communauté estudiantine pour réfléchir à des actions, en contactant par exemple les deux universités israéliennes afin d'apporter des réponses aux inquiétudes des élèves genevois.

Le collectif d'étudiants doit se rencontrer dans l'après-midi pour décider de la suite à donner à ces propositions.

>> Les précisions dans le 19h30 :

>> Le compte-rendu du 12h30 :

http://www.schafftersahli.com/

Les discussions pour une trêve dans la bande de Gaza sont toujours en cours, mais le conseiller du président américain Jake Sullivan a annoncé dimanche qu'un "terrain d'entente" a été trouvé concernant les contours d'un accord sur la libération des otages et d'un cessez-le-feu temporaire. Il n'a donné aucun détail supplémentaire.

La presse israélienne a de son côté annoncé qu'une délégation se rendra lundi à Doha, au Qatar. Des représentants du Mossad et de l'armée israélienne doivent négocier les conditions de l'accord, notamment le nombre d'otages qui pourraient être libérés en échange de détenus palestiniens.

Malgré ces négociations, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a prévenu qu'un accord n'empêchera pas une offensive à Rafah. Si une trêve était conclue, cette offensive ne serait que "retardée", a-t-il déclaré dimanche sur la chaîne américaine CBS.  En lançant cette opération, Israël sera "à quelques semaines" d'une "victoire totale" sur le Hamas, a aussi affirmé le dirigeant israélien.

>> Le point sur les pourparlers de trêve à Gaza dans La Matinale :

Keystone - Mark Schiefelbein / AP Photo

Au moins deux membres du Hezbollah ont été tués dans des frappes israéliennes qui ont visé l'est du Liban, pour la première fois depuis le début de la guerre à Gaza, ont indiqué deux sources de sécurité.

L'une des frappes a touché un dépôt du Hezbollah et l'autre un bâtiment abritant une institution civile relevant de la formation libanaise aux abords de la ville de Baalbeck, a précisé l'une de ces sources. La région de Baalbeck, dans la plaine orientale de la Békaa frontalière de la Syrie, est un bastion du Hezbollah qui y dispose d'une importante présence militaire.

L'armée israélienne s'est de son côté bornée à indiquer, dans un communiqué, qu'elle menait "actuellement des frappes sur des objectifs terroristes du Hezbollah en profondeur au Liban".

Plus tôt dans la matinée, le Hezbollah a affirmé avoir abattu à l'aide d'un missile sol-air un gros drone israélien au-dessus du Sud-Liban, théâtre de violences quotidiennes entre l'armée israélienne et la formation libanaise. Cette dernière a assuré qu'elle allait "continuer à faire face aux avions ennemis et les empêcher de réaliser leurs objectifs".

La semaine dernière au Conseil de sécurité de l'ONU, les Etats-Unis ont mis leur veto à une résolution demandant un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza, pour la troisième fois depuis le début de la guerre. Mais pourquoi Washington, qui négocie depuis des semaines pour obtenir une trêve, rejette ces propositions de cessez-le-feu?

Pour l'administration américaine, il y a une grande différence entre une trêve et un cessez-le-feu. L'objectif des Etats-Unis est de négocier indirectement la libération d'un certain nombre d'otages et permettre une trêve d'au moins six semaines afin que l'aide humanitaire arrive à Gaza.

Or, toutes les résolutions - y compris la dernière proposée par l'Algérie au Conseil de sécurité de l'ONU, à laquelle les Etats-Unis ont été les seuls à s'opposer - demandaient un cessez-le-feu immédiat et permanent sans véritable contrepartie, ce qui aurait donné un faux message au Hamas, selon Washington.

>> Ecouter le sujet de Tout un monde sur la position américaine vis-à-vis d'Israël :

Keystone

Le ministère de la Santé palestinien a annoncé un nouveau bilan de 29'782 personnes tuées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre menée par Israël.

Il a également fait état dans un communiqué d'au moins 90 morts au cours des dernières 24 heures et d'un total de 70'043 blessés depuis le 7 octobre.

Le gouvernement de l'Autorité palestinienne, qui siège en Cisjordanie occupée, a remis sa démission au président Mahmoud Abbas, a annoncé le Premier ministre de l'entité gouvernementale Mohammed Shtayyeh.

"J'ai présenté la démission du gouvernement à monsieur le Président le 20 février et je la soumets aujourd'hui par écrit", a-t-il déclaré à Ramallah, précisant que cette décision intervenait notamment "à la lumière des développements liés à l'agression contre Gaza".

"La prochaine étape requiert de nouvelles mesures gouvernementales et politiques qui tiennent compte de la nouvelle réalité dans la bande de Gaza [...] et le besoin urgent d'un consensus interpalestinien", a-t-il aussi ajouté.

L'Autorité palestinienne décriée

Depuis le 7 octobre, de nombreux Palestiniens ont critiqué Mahmoud Abbas pour son "impuissance" face aux raids israéliens dans la bande de Gaza et à la montée en puissance des violences en Cisjordanie occupée, où l'Autorité palestinienne exerce un pouvoir limité.

La démission de Mohammed Shtayyeh intervient alors que des pays de la région et des opposants à Mahmoud Abbas plaident pour une Autorité palestinienne réformée qui serait à terme en charge de la Cisjordanie et de Gaza et ce, sous la bannière d'un Etat palestinien indépendant.

>> Les précisions du 12h30 :

Keystone/AP

"Une offensive totale" israélienne sur Rafah "ne serait pas seulement terrifiante pour plus d'un million de civils palestiniens qui s'y abritent; elle sonnerait également le glas de nos programmes d'aide" dans la bande de Gaza, où l'assistance à une population en grande détresse reste "totalement insuffisante", a averti le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, à l'ouverture de la 55e session du Conseil des droits de l'Homme à Genève.

Le chef des Nations unies a également répété son appel à un cessez-le-feu "immédiat" et à une libération "inconditionnelle" des otages retenus par le Hamas. Sans nommer Israël ou d'autres Etats, il a appelé à honorer tous les droits humains, "sans doubles standards".

Antonio Guterres a par ailleurs souligné que "rien ne peut justifier les meurtres, blessures, tortures et enlèvements délibérés de civils par le Hamas, le recours à la violence sexuelle ou le lancement aveugle de roquettes vers Israël", mais aussi que "rien ne justifie la punition collective du peuple palestinien".

>> Les précisions dans le 12h45 :

Alors que des pourparlers en vue d'une trêve ont repris au Qatar, les familles d'otages commencent à perdre espoir en Israël.

"Toutes les discussions dans la presse, toutes ces rumeurs, pour moi, ce n'est pas important. Nous voulons un accord immédiat. C'est seulement lorsqu'ils commenceront à relâcher nos otages que nous pourrons y croire", relate lundi dans La Matinale Avira Meir, oncle d'un jeune de 21 ans retenu dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre.

"Trop de temps s'est écoulé depuis le dernier accord [de trêve]. Nous devons continuer notre pression pour que ce nouvel accord soit fait au plus vite, sur tous les acteurs internationaux: le gouvernement israélien d'abord, mais aussi le Qatar, l'Egypte, les Américains et tous les autres pays impliqués", poursuit Avira Meir.

Selon Israël, 130 otages sont encore retenus à Gaza, dont 31 seraient morts.

>> Le reportage de La Matinale à Jérusalem :

AFP - Mostafa Alkharouf / Anadolu

La situation humanitaire dans la bande de Gaza est de plus en plus alarmante, alors que l'aide internationale, soumise au feu vert d'Israël, arrive au compte-gouttes et que son acheminement vers le nord est rendu presque impossible par les destructions et les combats.

Sur des vidéos prises dans l'enclave palestinienne, on peut voir des habitants désespérés se bousculer, assiette à bout de bras, dans l'espoir de recevoir à manger. Des Gazaouis ont confié ces derniers jours à l'AFP être forcés de manger des feuilles, du fourrage pour le bétail, voire d'abattre des animaux de trait pour se nourrir.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a suspendu la distribution d'aide en raison des combats et ses derniers camions ont été pris d'assaut par des foules affamées. Dimanche, des centaines de civils ont fui le nord de Gaza poussés par la faim. Selon l'ONU, plus de 2 millions de personnes sont menacées d'une "famine de masse" dans la région assiégée.

>> Les précisions de La Matinale :

AFP - Yasser Qudihe / Middle East Images

L'armée israélienne a présenté à Benjamin Netanyahu un plan d'"évacuation" des civils des "zones de combats" dans la bande de Gaza, ont indiqué lundi les services du Premier ministre israélien.

Cette annonce survient avant une offensive israélienne attendue à Rafah. Près de 1,5 million de Palestiniens, en grande majorité déplacés, s'entassent dans des conditions extrêmement précaires dans cette ville du sud du territoire palestinien, selon l'ONU.

Malgré de multiples mises en garde internationales, Benjamin Netanyahu veut lancer une opération terrestre contre la ville adossée à la frontière fermée de l'Egypte et qu'il présente comme le "dernier bastion" du Hamas.

Un militaire américain s'est grièvement blessé en tentant de s'immoler par le feu devant l'ambassade d'Israël à Washington dimanche, ont indiqué des responsables, les médias locaux rapportant qu'il protestait contre la guerre à Gaza.

Les secours se sont précipités sur les lieux peu avant 13h (19h en Suisse) en réponse à un "appel concernant une personne en train de brûler devant l'ambassade d'Israël", a indiqué sur X le service des pompiers de la capitale. A leur arrivée, ils ont constaté que le Secret Service, le service de protection des hautes personnalités de l'Etat américain, avait déjà éteint le feu.

L'homme a été transporté à l'hôpital avec des "blessures graves mettant sa vie en danger", a-t-on appris de même source.

Un porte-parole de l'armée de l'air a confirmé qu'il en était un membre actif, sans donner davantage de précisions.

>> A Lire : Un "terrain d'entente" trouvé entre les négociateurs pour une trêve à Gaza, selon Washington