Washington évoque un "début prometteur" pour les discussions sur un cessez-le-feu à Gaza

Le président israélien Isaac Herzog a "condamné fermement" jeudi soir une attaque de colons juifs contre un village palestinien de Cisjordanie occupée ayant fait un mort et un blessé grave selon l'Autorité palestinienne, et qualifié ces violences de "pogrom".

"Je condamne fermement le pogrom de ce soir en Samarie", écrit-il dans un message sur X en utilisant le nom de la province biblique correspondant au nord de la Cisjordanie.

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AFP

Le Hamas a réaffirmé jeudi soir qu'un cessez-le-feu à Gaza devait s'accompagner d'un retrait "complet" des forces armées israéliennes. "Tout accord doit aboutir à un cessez-le-feu global, à un retrait (israélien) complet de Gaza, (et) au retour des personnes déplacées", a déclaré un haut responsable du Hamas, Hossam Badran, à Doha, où ont repris des discussions en vue d'une trêve dans la bande de Gaza.

Le porte-parole de l'armée israélienne a dit jeudi que ses troupes avaient "éliminé plus de 17'000 terroristes" à Gaza où la guerre entre Israël et le Hamas appuyé par d'autres mouvements armés palestiniens est entrée dans son onzième mois. Ce chiffre est impossible à vérifier et le Hamas refuse de communiquer ses pertes.

Les discussions qui ont repris au Qatar en vue d'une trêve entre Israël et le Hamas à Gaza sont "cruciales pour la stabilité mondiale", a déclaré jeudi le chef de la diplomatie britannique David Lammy.

"Les heures et les jours à venir pourraient définir le futur du Moyen-Orient", a-t-il déclaré dans un communiqué. "Un cessez-le-feu permettrait non seulement de protéger les civils à Gaza, mais aussi d'ouvrir la voie à une désescalade plus large et d'apporter la stabilité dont le Moyen-Orient a tant besoin", a poursuivi David Lammy.

Le chef de la diplomatie française, Stéphane Séjourné, a estimé jeudi qu'un cessez-le-feu à Gaza était "nécessaire" pour garantir la paix dans la région, lors d'une visite à Beyrouth. Il a dit porter aux autorités libanaises un "message très simple" de "désescalade" qui sera adressé "également à d'autres pays dans la région" pour envisager un avenir "plus apaisé".

Un porte-parole de la Maison Blanche a évoqué jeudi un "début prometteur" des discussions qui viennent de commencer à Doha sur un cessez-le-feu et une libération des otages dans la bande de Gaza.

John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, a indiqué s'attendre à ce que les discussions continuent vendredi, ajoutant: "Nous en sommes à un point où le cadre de l'accord est généralement accepté et où les lacunes à combler concernent sa mise en oeuvre".

Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a annoncé jeudi devant le Parlement turc sa décision de se "rendre à Gaza" avec d'autres dirigeants palestiniens. "J'irai. Même si cela doit me coûter la vie. Notre vie ne vaut pas plus que celle d'un enfant. La victoire ou le martyre", a-t-il martelé, précisant qu'il se rendra ensuite "à Jérusalem, notre capitale éternelle".

"Gaza nous appartient et nous n'accepterons aucune proposition visant à la diviser", a-t-il également prévenu. Mahmoud Abbas, qui réside à Ramallah, en Cisjordanie, est arrivé en Turquie mercredi à l'invitation des autorités turques.

Avec plus de 40'000 Palestiniens tués en dix mois de guerre dans la bande de Gaza, la journée marque une "étape sombre pour le monde entier", a estimé le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Volker Türk.

"En moyenne, environ 130 personnes ont été tuées chaque jour à Gaza au cours des dix derniers mois. L'ampleur des destructions de maisons, d'hôpitaux, d'écoles et de lieux de culte par l'armée israélienne est profondément choquante", a déclaré Volker Türk dans un communiqué.

"La journée d'aujourd'hui marque une étape sombre pour le monde entier. La population de Gaza pleure aujourd'hui 40'000 Palestiniens morts", a-t-il relevé, indiquant que la plupart des morts sont des femmes et des enfants. "Cette situation inimaginable est due en grande partie aux manquements récurrents des forces de défense israéliennes aux règles de la guerre", a-t-il affirmé.

Après l'assassinat attribué à Israël du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh sur sol iranien, Téhéran et ses alliés avaient promis il y a deux semaines de fortes représailles. Depuis en Israël, l'attente se prolonge.

Dans la capitale israélienne, à Tel-Aviv, "les gens sont prêts. Ils attendent les nouvelles ou les sirènes à tout moment", rapporte un habitant dans le 12h45 de la RTS.

Au centre-ville, la population essaie de vivre normalement, malgré la menace de représailles. Mais le chiffre d'affaires des commerces s'est effondré.

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Avant l'été, un organisme de l'ONU estimait que le PIB du Liban risquait de se contracter de 0,9% cette année. Cette prévision pourrait désormais s'aggraver en raison de l'escalade entre Israël, l'Iran et ses alliés ainsi que les appels de nombreuses ambassades occidentales à leurs ressortissants leur recommandant de quitter le territoire.

Depuis fin juillet, les tensions régionales et les mises en garde occidentales sur la sécurité ont fait fuir la diaspora et les binationaux libanais. "Tout le monde a avancé son retour" par peur, témoigne Ghada Koussa, une employée d'une agence de voyage à Beyrouth, dans le 12h30 de la RTS.

Alors que dans le nord du pays, loin des combats frontaliers entre l'armée israélienne et le Hezbollah, l'activité touristique continue, dans la capitale libanaise, l'été s'est ralenti. La fréquentation des cafés et des restaurants a baissé d'au moins 30%, selon une association professionnelle. Les Libanais et Libanaises de l'intérieur du pays préfèrent quant à eux geler leurs projets.

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Keystone - EPA/Stringer

Les négociations entre Israël et le Hamas s'ouvrent jeudi sur de profonds désaccords. Selon l'accord proposé initialement, 33 otages devaient être libérés, en échange de la suspension des opérations terrestres israéliennes dans la bande de Gaza et la libération de 990 détenus palestiniens. Israël exige que ces 33 otages soient libérés en vie, tandis que le Hamas refuse de fournir leurs noms avant la signature de l'accord.

L'armée israélienne souhaite également maintenir son contrôle de l'axe de Philadelphie, le corridor entre Gaza et l'Egypte, exigence à laquelle le Hamas s'oppose catégoriquement.

Les Etats-Unis, le Qatar et l'Egypte font tout pour que les deux parties parviennent à un accord. Car les enjeux de ces négociations vont au-delà d'une trêve à Gaza et de la libération des otages: la conclusion d'un accord permettrait aussi d'éviter une escalade des hostilités avec l'Iran et le Hezbollah et une guerre régionale.

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Keystone - EPA/Haitham Imad

Le ministère de la Santé de la bande de Gaza a annoncé un nouveau bilan de 40'005 personnes tuées dans le territoire palestinien depuis le 7 octobre.

Au moins 40 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, indique également le ministère dans un communiqué, ajoutant que 92'401 personnes ont été blessées dans le territoire palestinien assiégé depuis la même date.

Côté israélien, l'attaque du Hamas a entraîné la mort de 1198 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données israéliennes. D'après l'armée israélienne, 690 membres des forces de sécurité ont été tués depuis le 7 octobre.

Presque toutes les familles israéliennes évacuées des abords de la bande de Gaza après l'attaque du 7 octobre ont retrouvé un logement, ont annoncé les autorités israélienne jeudi, à la date butoir fixée pour leur relogement.

Selon Minhelet Tekouma, le bureau chargé de ces familles, sur les plus de 50'000 habitants évacués des localités du sud d'Israël, 80% étaient rentrés chez eux entre mars et juillet. Depuis, "3700 personnes" ont été relogées après avoir obtenu des autorités qu'elles financent leur séjour dans des hôtels jusqu'au 15 août.

"Elles s'ajoutent aux 47'000 déjà réinstallées", précise Minhelet Tekouma dans un communiqué.

Ce bureau mis en place par le gouvernement en octobre est chargé de la reconstruction de la zone proche de la bande de Gaza, qui a subi le plus de dégâts le 7 octobre.

La Suisse doit continuer à soutenir l'Agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) en 2024. Le Conseil fédéral refuse de réaffecter cette contribution à l'aide humanitaire d'urgence en faveur de la population de Gaza, comme le souhaite la commission de politique extérieure du National.

Dans une motion déposée fin avril, la commission demande qu'aucun transfert d'argent direct ne soit effectué en faveur de l'agence onusienne. L'aide d'urgence à la population civile palestinienne doit permettre de soutenir directement les actions d'aide sur le plan financier ou matériel, comme des denrées alimentaires ou des médicaments.

Contre l'avis de la gauche, la majorité de la commission veut que l'aide soit fournie indépendamment de la personne responsable de sa mise en oeuvre logistique sur place.

Dans une réponse publiée jeudi, le Conseil fédéral relève qu'avec ses 13'000 employés, dont 3500 sont activement mobilisés pour la réponse d'urgence à Gaza, l'UNRWA fournit la majorité de la logistique et l'infrastructure permettant aux agences humanitaires à Gaza d'opérer.

Deux Palestiniens ont été tués tôt jeudi dans une frappe aérienne sur un camp de réfugiés du nord de la Cisjordanie occupée, près duquel des fidèles juifs visitaient un lieu saint disputé, rapportent le ministère palestinien de la Santé et l'armée israélienne.

"Deux hommes de 18 et 20 ans ont été tués et sept personnes ont été blessées, dont une grièvement à Balata", camp de réfugiés à Naplouse où s'entassent 33'000 personnes sur un quart de kilomètre carré, indique le ministère.

L'un des deux hommes tués était un ex-détenu libéré en novembre par Israël contre des otages à Gaza dans le cadre de la courte trêve négociée entre Israël et le Hamas, a indiqué le Club des prisonniers, une ONG palestinienne de défense des détenus.

L'agence de presse officielle palestinienne Wafa ajoute qu'une femme et un enfant figurent parmi les blessés de cette "frappe de drone".

Des négociations en vue d'une trêve dans la bande de Gaza doivent se tenir jeudi au Qatar, selon trois sources proches des négociations, à l'heure où le territoire palestinien, ravagé par plus de dix mois de guerre, subit des bombardements intensifs de l'armée israélienne.

Un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas est réclamé avec force par la communauté internationale. Le président américain Joe Biden a estimé mardi qu'il pourrait permettre d'éviter une attaque iranienne contre Israël, annoncée par Téhéran en représailles à l'assassinat qu'il impute à l'Etat israélien du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh dans la capitale iranienne le 31 juillet dernier.

Mais le Hamas a annoncé mercredi qu'il ne participerait pas à ce nouveau cycle de négociations. Le mouvement palestinien avait prévenu qu'il boycotterait le rendez-vous si les discussions ne se basaient pas sur le plan en trois phases proposé fin mai par Joe Biden, une proposition qui avait reçu un accueil favorable de la part du Hamas, mais pas d'Israël.

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AFP - Armée israélienne

Le Hezbollah a annoncé mercredi la mort de deux de ses combattants dans des frappes israéliennes au Sud-Liban, où il échange des tirs avec l'armée israélienne depuis plus de dix mois.

"Le raid [...] de l'ennemi israélien sur la localité de Marjayoun a fait un mort et neuf blessés dont un enfant de 3 ans", a indiqué le mouvement libanais dans un communiqué, revoyant à la baisse un précédent bilan, l'une des deux victimes annoncées mortes à Marjayoun ayant été "réanimée", selon cette source. Une deuxième personne a été tuée dans une frappe israélienne sur la localité frontalière de Blida, selon le Hezbollah.

Dans la soirée, l'armée israélienne a déclaré que son aviation avait "frappé des structures militaires du Hezbollah", notamment dans la région de Blida et "éliminé deux terroristes du Hezbollah dans la région de Marjayoun".

De son côté, l'agence nationale d'information libanaise ANI a fait état d'une frappe de drone israélienne visant une voiture sur la place centrale de Marjayoun, un quartier généralement animé abritant des magasins, et d'un autre raid visant Blida.

L'ex-président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ont discuté mercredi de l'éventuel accord de cessez-le-feu à Gaza lors d'un entretien téléphonique, rapporte le site d'information Axios, citant deux sources américaines.

L'une des sources a déclaré à Axios que l'appel du candidat républicain à l'élection présidentielle américaine avait pour but d'encourager Benjamin Netanyahu à accepter l'accord, soulignant toutefois qu'elle ne savait pas si c'était ce que Donald Trump avait dit au Premier ministre israélien.

La campagne de Donald Trump n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire.

Le président américain Joe Biden et sa vice-présidente Kamala Harris "ont été informés mercredi par leur équipe de conseillers à la sécurité nationale sur l'évolution de la situation au Moyen-Orient", a fait savoir la Maison Blanche, sur fond de menaces d'attaque iranienne contre Israël.

La réunion, qui s'est tenue dans la "Situation Room" de la Maison Blanche, centre névralgique de l'appareil d'Etat américain en cas de crise internationale, a porté sur "les efforts militaires des Etats-Unis pour soutenir la sécurité d'Israël" ainsi que sur les "efforts diplomatiques pour apaiser les tensions régionales et pour faire aboutir un accord de cessez-le-feu et de libération des otages" dans la bande de Gaza.

>> A Lire : Le Hamas va boycotter les pourparlers car ils ne se basent pas sur l'accord proposé par Joe Biden