Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira en urgence lundi

Au moins 21 personnes ont été tuées dans des frappes israéliennes sur trois localités du sud du Liban, a rapporté le ministère de la Santé libanais, alors que l'armée israélienne dit bombarder depuis plus d'un mois des fiefs du Hezbollah.

Selon le ministère de la Santé, les frappes israéliennes ont fait neuf morts et 38 blessés à Haret Saïda, au moins sept morts à Aïn Baal et cinq personnes ont été tuées à Bourj al-Chemali.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a affirmé dimanche avoir "reçu des indications" avant les frappes aériennes israéliennes ayant visé la veille des installations militaires en Iran.

Abbas Araghchi a indiqué que les "mesures nécessaires" avaient été prises lorsque s'est produite l'attaque qui a tué quatre militaires et causé des "dégâts limités", selon l'armée iranienne.

Le ministre a ajouté avoir été en contact avec des responsables militaires et que "des messages avaient également été échangés avec différentes parties", sans les nommer. Le chef de la diplomatie iranienne a répété que la République islamique avait le "droit de répondre".

Le site d'information américain Axios, citant des sources anonymes, a affirmé samedi que Israël avait "envoyé un message à l'Iran" avant l'attaque et l'avait mis en garde "contre une riposte".

Trois secouristes d'une association affiliée au parti chiite Amal, grand allié du Hezbollah libanais, ont été tués dans un "raid israélien" visant leur centre dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé.

"Le raid de l'ennemi israélien sur un centre de l'Association al-Rissala dans la localité d'Aïn Baal a tué trois secouristes", a précisé le ministère.

Le président iranien Massoud Pezeshkian a affirmé que la République islamique ne cherchait pas la guerre, mais a promis une "réponse appropriée" aux frappes israéliennes de la veille sur des sites militaires iraniens. "Nous ne cherchons pas la guerre, mais nous défendrons les droits de notre nation et de notre pays", a-t-il déclaré lors d'un Conseil des ministres.

Massoud Pezeshkian a imputé la montée des tensions régionales à l'"agression" d'Israël et au soutien apporté par les Etats-Unis à ce pays que Téhéran ne reconnaît pas. "Si les agressions du régime sioniste et ses crimes se poursuivent, les tensions s'aggraveront", a prévenu le président iranien.

Il a ajouté que les Etats-Unis avaient "promis de mettre fin à la guerre (à Gaza, ndlr) en échange de notre retenue, mais ils n'ont pas tenu leur promesse".

Les directeurs de la CIA et du Mossad, les services de renseignement américain et israélien, ont entamé à Doha, des discussions avec le Premier ministre du Qatar en vue d'obtenir une trêve de moins d'un mois dans la bande de Gaza et un échange entre otages israéliens et prisonniers palestiniens.

L'Egypte, autre pays médiateur entre Israël et le Hamas, a proposé un premier cessez-le feu temporaire de deux jours pour échanger quatre otages israéliens contre des prisonniers palestiniens, suivi dans les dix jours d'une reprise des négociations pour une trêve permanente.

Israël dans l'attente des élections américaines

Invité dans Forum, l'analyste à l'International Crisis Group Jérôme Drevon estime toutefois que "les termes d'un vrai cessez-le-feu durable ne sont pas vraiment là". "Je pense qu'ils ne vont pas l'être avant les élections américaines", ajoute-t-il. Israël espère en effet qu'une réélection de Donald Trump renforce sa position et préfère donc ne pas s'engager avant le résultat de la présidentielle, poursuit Jérôme Drevon.

Selon lui, cette attente explique également la relative retenue dont a fait preuve l'Etat hébreu dans sa frappe sur l'Iran dans la nuit de vendredi à samedi. "C'est un signe qu'Israël ne voulait pas relancer la dynamique de confrontation avec l'Iran maintenant, dans ce vide qui est créé par les élections américaines", affirme-t-il.

"Israël se devait de répondre et avait trois choix: soit attaquer les centres nucléaires iraniens, soit attaquer les vraies ressources économiques, donc les raffineries de pétrole, soit attaquer des objectifs militaires", poursuit l'analyste. "Donc quelque part, c'est la réponse la plus faible qu'Israël a choisie."

>> L'interview de Jérôme Drevon dans Forum :

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Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira en urgence lundi pour discuter de la situation au Moyen-Orient après une demande de l'Iran, a annoncé à la presse la présidence suisse du Conseil.

Cette réunion se tiendra à 15h à New York (20h en Suisse) et fait suite à une demande formulée par l'Iran et soutenue par l'Algérie, la Chine et la Russie, a précisé la présidence. Le chef de la diplomatie iranienne a appelé dimanche le Conseil de sécurité à se réunir d'urgence pour condamner les frappes israéliennes de samedi contre la République islamique d'Iran.

Au moins neuf Palestiniens, dont une enfant, ont été tués dimanche dans une frappe israélienne sur une école transformée en abri pour personnes déplacées aux abords de la ville de Gaza, dans le nord de la bande de Gaza, ont annoncé les secours.

La frappe sur l'école Asmaa, située à l'intérieur du camp de réfugiés d'al-Chati, a également fait plusieurs blessés et les victimes ont été transportées à l'hôpital al-Shifa de la ville.

"Nous avons vu un (avion de chasse) détruire l'école où vivaient des gens et des enfants" qui "ont été déchiquetés" par l'explosion, a raconté à l'AFP un témoin, Thaer Al-Rantisi.

L'école abritait "un grand nombre de gens ayant fui la région de Jabalia et le nord de la bande de Gaza" où l'armée israélienne mène une opération, a expliqué Hussein Mohsen, responsable des services d'ambulances au sein des secours de la ville. "Ce n'est pas la première fois que les avions israéliens visent des écoles", a-t-il ajouté.

De nombreux civils ayant fui les combats qui ravage le territoire assiégé ont trouvé refuge dans des écoles. Mais plusieurs ont été la cible de frappes, l'armée israélienne accusant le Hamas de se cacher parmi les réfugiés et d'utiliser les bâtiments comme des centres de commandement, ce qu'il dément.

L'armée israélienne a annoncé que cinq soldats étaient "tombés au combat" la veille dans le sud du Liban, portant à 37 le nombre de soldats israéliens tués depuis le début de l'offensive terrestre au Liban le 30 septembre.

"Les noms de quatre soldats tombés au combat dans le sud du Liban ont été autorisés à la publication," a annoncé l'armée dans un communiqué, précisant que quatre autres militaires avaient été grièvement blessés dans ces combats.

L'armée a annoncé plus tard la mort d'un cinquième soldat dans les mêmes circonstances, sans préciser s'il faisait partie des blessés. Les cinq militaires, tous réservistes, appartenaient au même bataillon.

Outre les bombardements aériens, l'armée israélienne mène une offensive terrestre depuis le 30 septembre dans le sud du Liban. Au moins 1615 personnes y ont depuis été tuées, d'après un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a été brièvement interrompu par des proches de victimes de l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023, lors de son discours dans le cadre des cérémonies commémoratives à Jérusalem.

Quelques minutes après avoir commencé à s'exprimer, plusieurs personnes l'ont interrompu, notamment un homme qui a crié à plusieurs reprises "Mon père a été tué". Il portait un tee-shirt marqué du message: "Le père a été assassiné, le fils a été abandonné".

Le chef du gouvernement est resté stoïque et a attendu que les protestataires soient évacués après quelques minutes pour recommencer son discours.

Au moins huit personnes ont été tuées et 25 blessées dans une frappe israélienne sur les environs de Saïda, la principale ville du sud du Liban relativement épargnée par les violences, a annoncé le ministère de la Santé.

Le raid a visé Haret Saïda, un faubourg de cette ville située à une soixantaine de kilomètres de la frontière avec Israël. Un immeuble de trois étages a été touché et le dernier étage a été entièrement détruit. Des immeubles voisins et des dizaines de commerces proches ont été endommagés.

L'armée libanaise a bloqué les accès au secteur, alors que des ambulances évacuaient les victimes. La région est densément peuplée, des déplacés des zones situées plus au sud s'étant réfugiées dans le secteur.

Au moins 29 personnes ont été blessées quand un camion a percuté une station de bus près d'une base militaire à Ramat Hasharon dans le centre d'Israël, ont annoncé les secours et la police dans un nouveau bilan.

Une enquête est en cours pour déterminer s'il s'agit d'une "attaque terroriste", a ajouté la police après avoir affirmé que le chauffeur du camion avait été "neutralisé".

Le mouvement palestinien Hamas a pour sa part salué une "opération héroïque" menée "près du quartier général du Mossad", les services du renseignement extérieur israéliens.

Selon la police, "un bus déposait des passagers à un arrêt quand un camion a percuté le bus et les passagers". "Des civils sur les lieux ont tiré sur le conducteur et l'ont neutralisé", a-t-elle ajouté.

>> Le point dans le 12h45 :

L'armée israélienne a appelé dimanche à évacuer des villages dans le sud du Liban. C'est dans cette zone que se trouve la Force des Nations unies au Liban (Finul).

Les casques bleus ont encore annoncé vendredi que des soldats israéliens avaient tiré cette semaine sur l'un de leurs postes d'observation, déplorant une situation sécuritaire "extrêmement difficile". Mais la Finul, composée d'environ 9500 soldats originaires de plus de 50 pays, dont la Suisse, a décidé de poursuivre sa mission.

Parmi ces Casques bleus, le lieutenant Imran et ses homme mènent des patrouilles de reconnaissance au plus près des combats entre bombardements israéliens et tirs de roquettes du Hezbollah. Il documente l'état du conflit et des destructions.

La mission en devient que plus importante parce que chaque jour on découvre de nouvelles maisons détruites et des nouveaux axes qui sont obstrués par des débris. Dans un même village, on peut avoir des quartiers détruits ou des maisons de manière sporadique. La population a largement fui la zone.

>> Ecouter le sujet du 12h30 :

Keystone - AP Photo/Mohammad Zaatari

Le Hezbollah libanais a annoncé avoir bombardé une base militaire proche de Haïfa, ville du nord d'Israël, qui poursuit ses frappes contre le mouvement pro-iranien au Liban.

Dans un communiqué, le Hezbollah précise avoir "lancé une salve de roquettes" contre "la base de Zvulun pour les industries militaires", au nord de Haïfa.

Il faudra faire "des concessions douloureuses" pour libérer les otages retenus en captivité dans la bande de Gaza après plus d'un an de guerre contre le Hamas palestinien, a affirmé le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant.

"Tous les objectifs ne peuvent être atteints uniquement par des opérations militaires (...) Pour remplir notre devoir moral de ramener nos otages à la maison, nous allons devoir faire des concessions douloureuses", a dit le ministre lors d'une cérémonie officielle pour le premier anniversaire hébraïque du 7 octobre 2023, jour de l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien, qui a déclenché la guerre en cours à Gaza.

De nouvelles négociations sont attendues dimanche à Doha entre Israéliens, Américains et Qataris pour évoquer la possibilité d'une trêve à Gaza associée à une libération d'otages.

>> Réécouter le sujet du 12h30 sur la reprise des négociations au Qatar :

Keystone/EPA - Bandar Aljaloud

L'attaque aérienne menée samedi contre des cibles militaires en Iran était "précise et puissante" et a "atteint tous ses objectifs", a affirmé dimanche le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

"L'attaque a été précise et puissante, elle a atteint tous ses objectifs", a dit Benjamin Netanyahu dans une première déclaration publique sur les frappes, lors d'une cérémonie pour le premier anniversaire hébraïque de l'attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023.

>> Lire aussi : Les Etats-Unis ont joué "un rôle important" dans la riposte "modérée" d'Israël envers l'Iran

>> Revoir le sujet du 19h30 sur la riposte israélienne :

Au moins 24 personnes ont été blessées quand un camion a percuté dimanche matin une station de bus à la sortie d'une base militaire à Ramat Hasharon, dans le centre d'Israël, a annoncé la police israélienne. Selon la police, le chauffeur du camion a été "neutralisé".

"Les premiers éléments de l'enquête indiquent qu'un bus s'est arrêté à un arrêt pour déposer des passagers. Un camion a alors percuté le bus et les passagers", a-t-elle précisé dans un communiqué. "Des civils sur les lieux ont tiré sur le conducteur et l'ont neutralisé", a ajouté la police.

Le Magen David Adom (MDA), l'équivalent israélien de la Croix-Rouge, a indiqué que quatre blessés dans un état grave avaient été évacués vers des hôpitaux de la région.

Israël organise dimanche des cérémonies pour le premier anniversaire du 7 octobre 2023, jour de l'attaque du Hamas sur le sol israélien.

Un an de guerre en cartes et en chiffres et Six mois de guerre entre Israël et le Hamas en six chapitres

>> Le point dans le 12h45 :

Israël bombarde sans relâche dimanche les fiefs du Hezbollah au Liban et les combattants du Hamas dans la bande de Gaza, au lendemain des frappes de son armée de l'air contre l'Iran.

Sur le front sud d'Israël, des témoins ont fait état de plusieurs frappes sur le nord de la bande de Gaza, notamment à Jabalia, où l'armée israélienne mène depuis le 6 octobre une offensive terrestre et aérienne pour empêcher selon elle le Hamas de regrouper ses forces.

L'armée a affirmé avoir "éliminé 40 terroristes à Jabalia" ces dernières 24 heures. Selon la Défense civile locale, des centaines de Palestiniens ont péri dans l'offensive israélienne dans le nord du territoire palestinien assiégé et en proie à un désastre humanitaire.

A Gaza, au moins 42'847 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans l'offensive israélienne, d'après les données du ministère de la Santé.

Frappes au Liban

Sur le front nord d'Israël, au Liban, l'agence de presse libanaise a fait état de raids israéliens sur la banlieue sud de Beyrouth et près de Tyr dans le sud du pays.

L'armée israélienne a affirmé avoir mené des frappes "ciblées" contre des installations de fabrication d'armes et un site de stockage d'armes dans la banlieue sud.

Elle a ajouté avoir "éliminé 70 terroristes du Hezbollah et frappé plus de 120 cibles" du mouvement ces dernières 24 heures dans le sud du Liban, frontalier du nord d'Israël.

Il ne faut "ni minimiser, ni exagérer" l'attaque menée dans la nuit de vendredi à samedi par Israël contre l'Iran, a déclaré dimanche l'ayatollah Ali Khamenei, guide suprême de la Révolution iranienne.

Israël a frappé samedi aux premières heures des sites militaires en Iran en réponse à la salve de missiles tirée le 1er octobre par Téhéran en direction du territoire israélien. La République islamique a fait état de "dégâts limités".

Ali Khamenei, cité par l'agence de presse officielle Irna, a déclaré que l'Iran devait "faire comprendre" à Israël "la puissance, la détermination et l'initiative du peuple iranien".

Il reviendra aux autorités de définir les mesures à prendre "dans le meilleur intérêt de la nation et du pays", a-t-il ajouté.

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>> Revoir le sujet du 19h30 sur la tension croissante entre l'Iran et Israël :

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