Le Qatar dit espérer un accord de trêve "très bientôt" entre Israël et le Hamas

L'Autorité palestinienne a annoncé la mort de six personnes dont un adolescent mardi soir dans un bombardement israélien sur Jénine, dans le nord de la Cisjordanie occupée.

En fin de soirée, un communiqué militaire israélien avait fait état d'une "opération conjointe" de l'armée et du Shin Bet (sécurité intérieure). "Un appareil de l'armée de l'air a mené il y a peu une attaque dans la région de Jénine", peut-on lire dans ce texte, sans plus de détails.

Les présidents américain, Joe Biden, et égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, ont appelé mardi à la "flexibilité" pour parvenir à un accord de trêve à Gaza associé à une libération d'otages, a annoncé la présidence égyptienne.

Lors d'un appel téléphonique, les deux présidents ont discuté des "efforts intenses" déployés en vue d'un accord, et "souligné l'importance de l'engagement des parties concernées à surmonter les obstacles et à faire preuve de la flexibilité nécessaire pour y parvenir", a déclaré le porte-parole d'Abdel Fattah al-Sissi

"La balle est dans le camp du Hamas" pour conclure un accord sur une trêve dans la bande de Gaza, a fait savoir le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken.

"Si le Hamas l'accepte, l'accord est prêt à être conclu et mis en œuvre", a assuré le responsable quelques heures après que le Qatar a affirmé que les discussions sur cet accord étaient au "stade final".

Israël doit accepter une voie vers la création d'un Etat palestinien qui soit soumise à un calendrier et des conditions, a également soutenu Antony Blinken. Il a ajouté que l'Autorité palestinienne devait gérer l'après-guerre à Gaza, avec un rôle provisoire pour l'ONU et des partenaires étrangers.

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EPA - ABIR SULTAN

L'armée israélienne a annoncé mardi avoir "intercepté avec succès" un missile tiré depuis le Yémen, après avoir rapporté la veille la neutralisation d'un autre projectile venu du même pays.

Des éclats du missile sont "tombés à l'intérieur d'une maison" à Mevo Beitar, près de Jérusalem, et d'autres éclats ont été retrouvés dans la ville voisine de Tzur Hadassah, a-t-elle ajouté.

De leur côté, les rebelles houthis du Yémen ont confirmé mardi avoir tiré "un missile balistique hypersonique de type Palestine 2", dans un communiqué publié sur Telegram.

Le ministre israélien d'extrême droite Itamar Ben Gvir s'est opposé publiquement à tout accord de trêve à Gaza.

"L'accord est vraiment catastrophique", a déclaré le ministre de la Sécurité nationale sur sa chaîne Telegram. "Cela efface en effet les acquis de la guerre, obtenus au prix du sang de nos soldats à Gaza. C'est une décision délibérée de payer le prix de la vie de nombreux autres citoyens israéliens qui, malheureusement, porteront le fardeau de cet accord", a ajouté Itamar Ben Gvir, qui s'est toujours opposé à l'arrêt de la guerre.

Il est le deuxième ministre à rejeter publiquement tout accord entre Israël et le Hamas. Lundi, le ministre des Finances d'extrême droite Bezalel Smotrich s'y est également opposé.

Le mouvement islamiste palestinien Hamas a dit espérer que les négociations indirectes avec Israël en cours à Doha aboutiront à "un accord clair et global", après plus de 15 mois de guerre dans la bande de Gaza.

Le Hamas a affirmé avoir informé les factions palestiniennes de l'avancée des discussions en cours à Doha, qui sont dans "la phase finale", en espérant que "ce cycle de négociations se terminera par un accord clair et complet".

Deux sources palestiniennes proches des négociations en vue d'une trêve dans la bande de Gaza ont déclaré qu'environ 1000 prisonniers palestiniens seraient libérés au cours de la première phase d'un accord de cessez-le-feu, en échange des 33 otages mentionnés par d'autres sources proches du dossier.

"Israël va libérer environ 1000 prisonniers palestiniens, dont plusieurs condamnés à de lourdes peines", a déclaré l'une des deux sources. Ces déclarations font écho aux informations données à des journalistes par un responsable du gouvernement israélien sous couvert d'anonymat, selon lesquelles "plusieurs centaines de terroristes seraient libérés" au cours de la première phase de la trêve dans le territoire palestinien.

Le Qatar, pays médiateur ente Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, a affirmé que les principaux obstacles à un accord de trêve dans la bande de Gaza avaient été réglés lors des dernières discussions à Doha.

Des questions majeures "ont été résolues au cours des pourparlers de ces deux dernières semaines et nous avons atteint un point où les principaux problèmes qui empêchaient la conclusion d'un accord ont été réglés", a déclaré le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères Majed al-Ansari.

Le pays médiateur a ainsi affirmé que les discussions étaient au "stade final" et espère trouver un accord "très bientôt".

La Défense civile à Gaza a rapporté la mort d'au moins 18 personnes, parmi lesquelles plusieurs enfants, dans des frappes aériennes et bombardements nocturnes israéliens sur le territoire palestinien. Les frappes ont principalement visé Deir al-Balah (centre), la ville de Gaza (nord) et la région de Khan Younès, dans le sud.

L'armée israélienne a pour sa part indiqué que "l'armée de l'air israélienne avait mené plusieurs frappes dans la nuit de mardi contre des terroristes du Hamas impliqués dans des activités terroristes".

Parmi les victimes, dix personnes, dont une fillette âgée d'un an, ont perdu la vie dans une frappe sur une maison à Khan Younès. Une autre frappe sur une maison a tué quatre enfants à Gaza-Ville. Une tente abritant des Palestiniens déplacés a aussi été touchée à Deir al-Balah, causant la mort de trois personnes .

Des témoins ont également rapporté qu'un hélicoptère Apache avait ouvert le feu à Jabalia (nord).

Le Hamas a annoncé qu'au moins 61 personnes avaient été tuées au cours des dernières 24 heures dans la bande de Gaza.

Cela porte le bilan total à 46'645 morts, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 110'012 personnes avaient également été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre.

La première phase de l'accord de trêve dans la bande de Gaza actuellement négociée au Qatar verrait la libération de 33 otages israéliens en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël, selon deux sources proches des négociations et des médias israéliens.

Selon l'une des deux sources, "la première phase de l'accord prévoit la libération de 33 otages israéliens par groupes, en commençant par les enfants et les femmes".

"Si la première phase est mise en œuvre, alors au 16e jour suivant la mise en place de l'accord Israël, des négociations commenceront sur une deuxième phase en vue de la libération des derniers otages, soit les soldats, les hommes en âge d'être mobilisés et les corps des otages morts", a de son côté précisé le quotidien Times of Israel.

Selon certains médias, Israël sera autorisé à maintenir une "zone tampon" dans la bande de Gaza durant la première phase. L'armée "ne devrait pas se retirer de Gaza tant que tous les otages n'auront pas été rendus, mais elle permettra aux habitants de se déplacer entre le sud et le nord de Gaza", selon le journal Haaretz.

Un "dernier cycle" de pourparlers en vue d'une trêve entre Israël et le Hamas à Gaza a débuté mardi au Qatar pour mettre fin à plus de 15 mois de guerre dans le territoire palestinien, a affirmé une source proche des négociations.

Cette dernière série de discussions a lieu entre les chefs des agences de renseignement israéliennes, les médiateurs américains et le Premier ministre du Qatar d'un côté, et les médiateurs et le mouvement islamiste palestinien Hamas de l'autre, a déclaré cette source sous couvert d'anonymat, en vue de "finaliser les derniers détails de l'accord".

Le Qatar, les Etats-Unis et l'Egypte tentent depuis des mois de parvenir à un accord pour faire cesser les hostilités et obtenir la libération des 94 otages retenus dans la bande de Gaza, dont 34 sont morts selon l'armée israélienne.

Les négociations indirectes ont repris début janvier dans la capitale qatarie.

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