Le gouvernement israélien approuve l'accord de trêve avec le Hamas

Le gouvernement israélien a approuvé samedi après minuit le plan de trêve avec le Hamas prévoyant la libération d'otages détenus à Gaza en échange de celles de prisonniers palestiniens, selon un bref communiqué officiel. Le plan de libération des otages entrera en vigueur dimanche 19 janvier 2025", ajoute le texte.

Des médiateurs égyptiens, qataris, américains et israéliens se sont mis d'accord vendredi sur "toutes les dispositions nécessaires pour mettre en oeuvre" l'accord de cessez-le-feu à Gaza, dans l'attente de son approbation finale par le gouvernement israélien, ont rapporté les médias publics égyptiens.

Les négociateurs se sont mis d'accord pour établir une salle d'opérations conjointe au Caire qui servira à "assurer une coordination efficace" et le respect des conditions de la trêve.

Au cours des pourparlers, les négociateurs sont aussi convenus de faciliter l'entrée de 600 camions d'aide par jour, conformément à l'accord, a indiqué la source égyptienne, Al-Qahera News.

Le conseil des ministres israélien est réuni vendredi soir pour voter sur l'accord de cessez-le-feu avec le Hamas à Gaza, préalablement approuvé par le conseil de sécurité, ouvrant la voie au début de la trêve dimanche assortie de la libération des premiers otages en échange de détenus palestiniens.

>> Les précisions dans le 19h30 :

Le bureau du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a indiqué que la réunion avait commencé en soirée, malgré le début du Shabbat, le jour de repos juif.

En dépit de l'annonce d'un accord, l'armée israélienne a poursuivi ses frappes aériennes sur le territoire palestinien, faisant plus de cent morts depuis mercredi, selon les secours.

>> Le point avec la correspondante du 19h30 en Israël :

Martin Sessler, israélien d’origine suisse, réside dans le kibboutz de Maggen le long de la bande de Gaza, évoque dans l'émission Forum "un grand mélange de tristesse et de joie" face à la trêve annoncée entre Israël et le Hamas.

"Tristesse parce qu'on aurait pu arriver à cet accord déjà au mois de mai. Et joie parce qu'une partie des otages vont revenir en Israël vivants."

"Le gouvernement palestinien (...) a achevé tous les préparatifs pour assumer pleinement ses responsabilités dans la bande de Gaza", a déclaré vendredi le président palestinien Mahmoud Abbas dans un communiqué.

On peut également y lire que la présidence palestinienne réaffirme "l'autorité légale et politique de l'Etat de Palestine sur ce territoire".

Les autorités israéliennes ont publié vendredi les noms de 95 détenus palestiniens libérables dès dimanche, cela dans le cadre du premier échange de prisonniers en application de l'accord de trêve avec le Hamas.

"La libération des prisonniers (...) n'aura pas lieu avant dimanche à 16h", indique un communiqué du ministère de la Justice.

Validé par le cabinet de sécurité israélien, mais devant encore être approuvé par le gouvernement, l'accord de trêve à Gaza, censé entrer en vigueur dimanche, prévoit dans une première phase la libération de 33 otages à Gaza en échange de plusieurs centaines de Palestiniens incarcérés par Israël.

70 femmes et 25 hommes

La liste des 95 détenus comprend 70 femmes, dont une mineure, et 25 hommes, dont neuf âgés de moins de 18 ans. Sur tous ces détenus, seuls sept ont été arrêtés avant le 7 octobre 2023, date du début des hostilités déclenchées par l'attaque du Hamas.

Le président russe Vladimir Poutine a dit espérer vendredi que l'accord de trêve entre Israël et le Hamas permettra une "stabilisation à long terme" à Gaza, et appelé à un règlement du conflit israélo-palestinien dans son ensemble.

"Tout cela contribuera, espérons-le, à améliorer la situation humanitaire et à stabiliser le secteur (de Gaza) à long terme", a-t-il dit, depuis le Kremlin après des pourparlers avec son homologue iranien, Massoud Pezeshkian.

"Il est important de ne pas relâcher nos efforts en vue d'un règlement global du conflit israélo-palestinien", a-t-il jouté, appelant à la création d'un Etat palestinien.

Les autorités israéliennes ont pris des mesures pour "prévenir toute manifestation publique de joie" autour de la libération en Israël de détenus palestiniens en échange d'otages à Gaza, selon un communiqué officiel publié vendredi.

Le texte indique que les prisonniers devant être libérés dans le cadre de l'accord de trêve avec le Hamas (première phase de l'échange, qui dure 42 jours à compter de dimanche) seront d'abord regroupés à la prison d'Ofer, en Cisjordanie, et au centre de détention Shikma d'Ashkelon (sud d'Israël).

Le chef du service des prisons, "a donné l'instruction pour prévenir toute manifestation publique de joie à Ashkelon et dans d'autres régions d'Israël que l'escorte [des prisonniers relâchés de] la prison de Shikma ne soit pas assurée par des bus de la Croix-Rouge, mais par des unités spéciales", ajoute le communiqué.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza a annoncé vendredi qu'au moins 88 personnes avaient été tuées dans le territoire palestinien au cours des dernières 24 heures, alors que le gouvernement israélien s'apprête à approuver un accord de trêve qui pourrait entrer en vigueur dimanche.

Cela porte à 46'876 morts le bilan de plus de 15 mois de guerre, indique un communiqué du ministère. Selon le texte, 110'642 personnes ont été blessées dans la bande de Gaza du fait des hostilités déclenchées par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien sur Israël le 7 octobre 2023.

L'Union européenne est prête à remettre en place sa mission d'assistance au poste-frontière de Rafah, entre Gaza et l'Egypte, après l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, a indiqué vendredi la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas.

La diplomate a précisé que l'UE avait besoin d'un accord des parties palestinienne, israélienne et de l'Égypte avant de pouvoir "aller de l'avant". Cette mission de surveillance comprendrait jusqu'à dix membres du personnel européen, selon des responsables.

Le point de passage de Rafah est une entrée cruciale pour Gaza et les autorités égyptiennes ont déclaré que des discussions étaient en cours pour le rouvrir afin d'acheminer l'aide vers le territoire.

Le cabinet de sécurité israélien a donné son feu vert à l'accord de trêve avec le Hamas prévoyant un échange d'otages retenus dans la bande Gaza contre des Palestiniens incarcérés par Israël, selon un communiqué officiel.

"Après avoir examiné tous les aspects politiques, sécuritaires et humanitaires de l'accord proposé et considérant que celui-ci soutient la réalisation des objectifs de guerre", le cabinet de sécurité "a recommandé au gouvernement d'approuver ce projet", indique le Bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu, précisant que le conseil des ministres doit se réunir "plus tard dans la journée".

>> Les précisions de Stéphane Amar dans le 1245 :

L'Organisation mondiale de la santé souhaite établir des hôpitaux et des cliniques préfabriqués dans la bande de Gaza après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu. Ceux-ci devraient être opérationnels en six semaines à deux mois, a affirmé son responsable pour les territoires palestiniens.

"Nous ne devrions pas avoir trop d'attentes" sur une reconstruction rapide de la santé dans le territoire, a-t-il mis en garde. Il faut démarrer par garantir l'assistance humanitaire d'urgence dont a besoin la population après un an et demi de conflit, selon lui.

Des camions sont prêts mais il est trop tôt pour dire si le volume de 40 chargements par jour pourrait passer rapidement à 500 ou 600 par jour.

L'OMS répète elle également que 12'000 personnes doivent être évacuées pour des soins en dehors de la bande de Gaza.

Le président français Emmanuel Macron a annoncé sur X que deux otages franco-israéliens Ofer Kalderon et Ohad Yahalomi figuraient "dans la liste des 33 otages qui doivent être libérés" par le Hamas "dans la première phase de l'accord de Gaza".

"Nous restons mobilisés sans relâche pour que leurs familles puissent les retrouver", a-t-il précisé. La première libération d'otages, retenus depuis plus de 15 mois, doit intervenir dimanche, selon les services du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

Le cabinet de sécurité israélien s'est réuni vendredi pour approuver l'accord de cessez-le-feu à Gaza, qui doit entrer en vigueur dimanche entre Israël et le Hamas avec de premières libérations d'otages attendues le jour même.

La réunion du cabinet de sécurité israélien, qui a débuté vendredi et sera suivie d'un conseil des ministres dans la journée ou samedi, fait suite aux garanties obtenues sur la libération des otages, selon le bureau du Premier ministre, Benjamin Netanyahu.

De premières libérations devraient avoir lieu dimanche, a précisé le gouvernement, alors que les familles des otages ont été informées et que des préparatifs étaient en cours pour les accueillir.

En Israël, l'annonce de l'accord de cessez-le-feu avec le Hamas, qui doit mener à la libération d'une partie seulement des otages retenus à Gaza, provoque des sentiments mitigés chez les Israéliens.

A Tel Aviv, l'angoisse de l'attente se fait ressentir sur la Place des otages où, depuis plus d'un an, des rassemblements hebdomadaires ont été organisés en soutien aux familles.

>> Le reportage de La Matinale sur la Place des otages de Tel Aviv :

Keystone - AP Photo/Ohad Zwigenberg

Alors que l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas devrait être signé vendredi, les habitantes et habitants de Gaza ont pu laisser éclater leur joie.

Ainsi, Nahed, enseignante de français à Gaza City aujourd'hui réfugiée à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, espère voir cette guerre enfin se terminer.

Mais elle craint également que ce ne soit qu'une parenthèse, car un cessez-le-feu est toujours fragile. La joie qui traverse la population est mêlée à une grande tristesse, surtout quand elle pense au bilan effrayant de cette guerre: près de 47'000 morts en 15 mois de conflit, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas. 

>> Son témoignage dans La Matinale :

AFP - Eyad BABA

>> Revoir les scènes de liesse à Gaza mercredi soir après l'annonce d'un accord de cessez-le-feu :

Les dirigeants des pays du G7 ont qualifié jeudi l'accord pour une trêve à Gaza d'"importante nouvelle". "Nous demandons instamment à toutes les parties de négocier de manière constructive les phases subséquentes de l'accord, pour garantir sa pleine mise en oeuvre et la fin définitive des hostilités", ont-ils déclaré dans un communiqué.

>> A Lire : Le gouvernement israélien se réunit pour un vote sur l'accord de trêve avec le Hamas