Israël relâche 90 prisonniers palestiniens, majoritairement des femmes et des enfants

Le documentaire "Ground Zero", initié par le réalisateur palestinien Rashid Masharawi et produit par la Française Laura Nikolov, réunit 22 courts-métrages de cinéastes de la bande Gaza.

Ces films entendent donner une voix aux Gazaouis et documenter 500 jours de guerre et d'horreur.

"Je crois dans le cinéma. Le cinéma peut contribuer à protéger ces récits. Au moment où chacun essaie de survivre, j'essaie, moi, de raconter cette histoire et de préserver cette mémoire. Grâce au cinéma et à l'art, je pense que cela est possible", déclare Rashid Masharawi lundi dans La Matinale.

"Ce ne sont pas des images de news. [Les cinéastes] ont filmé leur propre quotidien et ont décidé de le raconter d'une certaine façon, avec un récit structuré. On est moins dans le spectaculaire et plus dans l'émotion", explique de son côté Laura Nikolov.

>> L'interview de Rashid Masharawi et Laura Nikolov dans La Matinale :

From Ground Zero - From Ground Zero

Israël a relâché lundi 90 détenues et détenus palestiniens, majoritairement des femmes et des enfants, dans le cadre du cessez-le-feu entre l'armée israélienne et le Hamas.

Des centaines de personnes ont suivi le passage des bus transportant les prisonniers sur une route de Beitunia menant à Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne. A l'ouverture des portes, une foule en liesse les a accueillis avec des larmes de joie, des embrassades, des chants et des feux d'artifice.

"L'attente était extrêmement difficile. Mais grâce à Dieu, nous étions certains qu'un jour nous serions libérés", souffle la journaliste Bouchra al-Tawil, emprisonnée en mars 2024.

L'accord de trêve entre le Hamas et Israël entré en vigueur dimanche prévoit que plus de 230 Palestiniens condamnés à perpétuité et devant être libérés dans le cadre de l'échange avec 33 otages israéliens seront exilés.

Israël a publié une liste comportant les noms de 734 détenus (sur un total annoncé de 737) libérables pendant la première phase de l'accord de cessez-le-feu.

Selon les détails de la liste, plus de 230 d'entre eux, tous condamnés à la perpétuité pour avoir commis ou participé à des attaques ou attentats ayant tué des Israéliens, doivent être définitivement bannis et déportés, essentiellement vers le Qatar ou la Turquie, sitôt sortis de prison.

Les rebelles houthis du Yémen ont mis en garde dimanche les "forces ennemies" présentes en mer Rouge, dont les Etats-Unis, contre les "conséquences" qu'aurait toute attaque sur leur pays lors de la trêve dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas.

Ces rebelles soutenus par l'Iran, qui contrôlent de grands pans du Yémen et la capitale Sanaa, ont aussi revendiqué une attaque contre plusieurs navires de guerre dont le porte-avions américain USS Harry S. Truman.

A Tel Aviv, la libération des otages a été suivie par des milliers de personnes réunies sur la place des otages, le coeur de la mobilisation depuis le 7 octobre.

Mais la joie des Israéliens est teintée d'amertume, en raison de la libération de centaines des prisonniers palestiniens, dont certains condamnés pour avoir commis ou participé à des attaques ou attentats ayant tué des Israéliens.

>> Le reportage à Tel Aviv :

>> Le point sur la situation avec Stéphane Amar :

Israël doit libérer 95 détenus palestiniens en échange de la libération des trois premières otages. Ce scénario va ensuite se répéter chaque samedi, au cours des 6 semaines de trêve prévues par la première phase de l’accord.

Sur les 33 otages qui doivent être libérés au cours des semaines à venir, le gouvernement israélien ignore qui est vivant ou mort. Par ailleurs, il y a de fortes inquiétudes que l’accord soit rompu avant d’entrer dans sa deuxième phase, soit avant que tous les otages ne soient libérés.

Les détails de la deuxième phase doivent encore faire l’objet de négociations.

>> Pour en savoir plus : Que prévoit l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas?

>> A Lire : Les trois otages libérées par le Hamas sont arrivées en Israël