- Alors que les armes se sont tues dans la bande de Gaza, une opération militaire israélienne se poursuit mercredi pour le deuxième jour consécutif à Jénine, en Cisjordanie. Israël présente cette action, appelée "Mur de fer", comme "antiterroriste".
- Diffusé mardi, le dernier bilan des autorités palestiniennes fait état de 10 morts et de 35 blessés.
- Le chef de l'armée israélienne Herzi Halevi a démissionné mardi en reconnaissant sa responsabilité dans "l'échec" à empêcher l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023.
- Comment les hôpitaux israéliens se préparent-ils à prendre en charge les otages du Hamas libérés à la suite de l'accord de trêve? De quelle manière les prisonniers palestiniens remis en liberté en contrepartie ont-ils été accueillis après leur sortie de prison? L'émission Tout un monde répond mercredi à ces deux questions dans deux reportages en Israël et en Cisjordanie.
Suivi assuré par RTSinfo
14h20
Les Houthis annoncent la libération de l'équipage du Galaxy Leader
Les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, ont affirmé mercredi avoir libéré l'équipage du navire Galaxy Leader suite à l'accord de trêve à Gaza entre Israël et le Hamas.
Le Conseil politique suprême des Houthis "a annoncé la libération de l'équipage du Galaxy Leader, qui avait été arrêté le 19 novembre 2023 dans le cadre de la campagne de soutien à Gaza", a rapporté l'agence de presse des rebelles, Saba, ajoutant que cette initiative intervenait "en soutien à l'accord de cessez le feu" dans le territoire palestinien.
13h35
L'ONU salue la contribution de Donald Trump au cessez-le-feu à Gaza
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a salué mercredi à Davos la "large contribution" du président américain Donald Trump au cessez-le-feu obtenu dimanche entre Israël et le Hamas à Gaza, juste avant sa prise de fonction à la Maison-Blanche. "Les négociations traînaient, traînaient, traînaient. Et puis, tout d'un coup, c'est arrivé", a poursuivi Antonio Guterres, saluant aussi le "travail" de la précédente administration américaine ainsi que celui du Qatar et de la Turquie "pendant des mois".
Donald Trump aurait exercé une intense pression sur les deux camps pour qu'un accord soit conclu avant son investiture lundi. Annoncé par les pays médiateurs (Qatar, Egypte et Etats-Unis), l'objectif de l'accord de cessez-le-feu est la "fin définitive" des hostilités, selon Doha, après 15 mois d'une guerre dévastatrice dans le territoire palestinien entre Israël et le Hamas. Entré en vigueur dimanche, cet accord reste fragile et pourrait s'effondrer à tout moment en raison d'un processus long et opaque, avertissent des experts.
"Ce n'est pas notre guerre, c'est la leur. Mais je ne suis pas confiant", avait répondu Donald Trump mardi à une journaliste qui lui demandait s'il pensait que les armes allaient se taire durablement entre les deux belligérants dans le territoire palestinien.
Risque d'annexion de la Cisjordanie
Au cours de son intervention, le patron de l'ONU a également mis en garde contre le risque d'annexion de la Cisjordanie par Israël dans ce contexte très instable. "Ce qui n'est pas encore clair, c'est l'avenir des relations entre Israéliens et Palestiniens. Une possibilité est l'annexion de la Cisjordanie, avec probablement une sorte de chaos à Gaza", a-t-il dit à Davos, estimant que l'annexion serait "bien sûr contraire au droit international et signifierait qu'il n'y aura jamais de paix au Moyen-Orient".
11h50
L'opération israélienne "Mur de fer" à Jénine se poursuit
La ville de Jénine, en Cisjordanie, était mercredi matin prise sous les tirs nourris et les explosions, au deuxième jour de l'opération militaire israélienne "Mur de fer", présentée comme "antiterroriste".
"La situation est très difficile. L'armée d'occupation a rasé au bulldozer toutes les routes menant au camp de Jénine et à l'hôpital", a déclaré le gouverneur de la ville Kamal Abu Rub. "Il y a des tirs et des explosions. Un avion survole la zone et environ 200 personnes sont coincées dans la cour de l'hôpital de Jénine et ne peuvent pas sortir", a-t-il ajouté, précisant qu'environ 20 personnes avaient été arrêtées.
Le dernier bilan communiqué mardi soir par le ministère de la Santé palestinien faisait état de dix morts et de 35 blessés.
L'armée israélienne a de son côté affirmé mercredi avoir "frappé plus de dix terroristes" au cours de l'opération. "Des frappes aériennes sur des infrastructures terroristes ont été menées et de nombreux explosifs installés sur les routes par les terroristes ont été démantelés", a-t-elle indiqué.
09h35
Comment la remise en liberté des prisonniers palestiniens s'est-elle déroulée?
Israël a formulé à plusieurs reprises ne pas vouloir assister à des célébrations après le retour des prisonniers palestiniens chez eux.
"Dans le cadre des préparatifs de la libération des prisonniers terroristes palestiniens en Judée et en Samarie, nous mettons en garde contre la participation à des émeutes et à des marches armées qui soutiennent le terrorisme. Quiconque participe à de tels actes terroristes s'expose à un danger", a prévenu le porte-parole de l'armée israélienne pour les médias arabes. Il a communiqué cet avertissement dimanche soir, alors que la sortie des prisonniers depuis la prison d'Ofer, au nord de Jérusalem, était attendue à tout moment.
Sur le premier groupe de 90 prisonniers relâchés dimanche, une douzaine d'entre eux ont ainsi été escortés par des unités spéciales de police avant d'être libérée à Jérusalem-Est. Ces ex-détenus ont dû, selon des sources sur place, promettre par écrit de ne pas fêter leur sortie de prison, ni inviter de membres autres que leurs familles chez eux.
Les détenus originaires de Cisjordanie, en revanche, ont été accueillis dans une liesse populaire. "Je suis venu célébrer les personnes qui vont être libérées", témoigne Ahmad, à Beitunia, en banlieue de Ramallah, lors de l'arrivée du bus blanc de la Croix-Rouge qui a rapatrié les ex-détenus.
"J'ai de l'empathie pour eux, j'ai moi-même été en prison et je sais ce qu'il s'y passe. Le traitement est très mauvais: pas de nourriture, ni de quoi boire, ni de couverture. Vous souffrez, en prison. Mon fils est emprisonné et je suis inquiet pour lui. Il est étudiant en pharmacie. Son avocat nous a dit qu'il a eu la gale et il n'a eu aucun médicament. Personne ne l'a aidé. Même l'avocat ne peut pas lui rendre visite", relate-t-il.
09h10
Les hôpitaux israéliens se préparent à accueillir les otages libérés par le Hamas
L'accord de trêve conclu entre Israël et le Hamas a permis de libérer à ce stade trois otages israéliens et 90 prisonniers palestiniens.
En Israël, six hôpitaux ont été mobilisés pour la trentaine d'otages qui doivent être libérés dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu. Tous les établissements se doivent de respecter le même protocole — ultra-strict — pour accueillir ces ex-captives et ex-captifs en vue de leur réhabilitation, qui s'annonce comme un processus de longue durée.
"Nous avons créé une nouvelle unité spacieuse, lumineuse, qui n'attend que de les recevoir. Nous avons réfléchi à chaque petit détail: le type de draps, le modèle de brosse à dents, jusqu'au type de lumière. Quelqu'un qui a passé plus d'un an dans des tunnels pourrait avoir des problèmes d'adaptation à la lumière", explique dans l'émission Tout un monde Michal Steinman, infirmière-cheffe à l'hôpital de Beilinson.
Prendre soin de patients retenus en captivité pendant près de 16 mois est une première pour ces professionnels de santé, qui ont créé leur propre manuel pour faire face à cette situation inédite.
"Nous sommes préparés à tout scénario qui pourrait se présenter. Il est clair qu'il y aura aussi des aspects psychologiques à gérer, car ces personnes ont traversé un traumatisme très grave, et il est possible qu'elles aient aussi subi des traumatismes sexuels. Nous avons pris tout cela en considération. Notre équipe est pluridisciplinaire et entièrement féminine", développe Michal Steinman.
MERCREDI 22 JANVIER
Le chef d'état-major israélien démissionne
Le chef de l'armée israélienne Herzi Halevi a démissionné mardi en reconnaissant sa responsabilité dans "l'échec" à empêcher l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023.
Il a admis que "les objectifs de la guerre (n'avaient) pas tous été atteints", en soulignant que "l'armée continuera de lutter pour poursuivre le démantèlement du Hamas" et pour "le retour de (tous les) otages".
Dans la foulée, le chef de l'opposition Yaïr Lapid a réclamé la démission du Premier ministre Benjamin Netanyahu. "Maintenant, il est temps qu'ils assument leurs responsabilités et démissionnent, le Premier ministre et tout son gouvernement catastrophique."