La notion de préparation avant de sortir des pistes se répand de
plus en plus, confie mardi Pierre-André Veuthey, président de
l'Organisation cantonale valaisanne des secours (OCVS). L'Etat
d'esprit des gens change énormément. Les messages préventifs ne
restent pas lettre morte. D'un autre côté, les incivilités sont
aussi de plus en plus fréquentes sur les pistes de ski.
"Si on avait parlé de police des neiges il y a dix ans, on nous
aurait traité de fasciste", précise Pierre-André Veuthey.
Aujourd'hui l'idée dérange moins, même si elle est loin d'être une
réalité. L'Italie, qui a déjà instauré des patrouilles policières à
ski, envisage maintenant de punir plus sévèrement les causeurs
d'avalanches. Peines de prison et lourdes amendes sont
évoquées.
La police a d'autres priorités que d'intervenir sur les pistes de
ski, rétorque la cheffe du département cantonal de la sécurité
Esther Waeber-Kalbermatten. Pour elle, la priorité en la matière
reste la prévention qui porte ses fruits dans tous les domaines
comme la violence ou la sécurité routière.
Des sanctions efficaces?
La législation helvétique semble pourtant suffisante en l'état
actuel. La question de dispositions particulières pour les
avalanches peut se poser, selon le procureur général valaisan
Jean-Pierre Gross. Mais il y a une multitude d'autres activités de
loisirs sans qu'il y ait de disposition spécifique pour chacune.
Esther Waeber Kalbermatten est aussi d'avis que le nouveau code
pénal est suffisant. La base légale existe pour sanctionner les
comportements dangereux.
Jean-Pierre Deslarzes, directeur médical à l'OCVS, doute de
l'efficacité de mesures coercitives à court terme. L'aspect
policier n'est qu'un élément de l'ensemble. Le message publicitaire
véhiculé par les stations de ski ou le coût des secours sont autant
d'autres paramètres. Chaque élément a son importance mais aucun
n'est prépondérant, précise Jean-Pierre Deslarzes.
"Ce qui manque en Valais est un débat très large sur la question
de la sécurité, des responsabilités et des sanctions", estime le
médecin. Secouristes, médecins, guides ou remontées mécaniques ne
sont pas les seuls concernés. Les autorités politiques et
judiciaires, les responsables touristiques, les assureurs sont
aussi impliqués. Et ce débat avec tous les acteurs n'a pas eu lieu.
La cheffe du département de la sécurité n'y est pas opposée. "Si un
débat peut servir à mieux faire, c'est toujours positif".
ats/dk