"Outre l'attention à porter aux victimes, il faut (...)
poursuivre la collaboration avec les autorités civiles, compétentes
sur les plans judiciaire et pénal, en tenant compte des
spécificités juridiques et de situation dans les différent pays",
a-t-il expliqué.
"C'est seulement de cette façon que nous pourrons reconstruire
un climat de justice et de pleine confiance en l'institution
ecclésiastique", a-t-il poursuivi. "La transparence et la rigueur
s'imposent", a-t-il ajouté, en reconnaissant les blessures "encore
ouvertes" des "offensés" pour lesquels il réclame "paix et
vérité".
L'Eglise est secouée depuis plusieurs semaines par une série de
scandales pédophiles commis par des prêtres ou religieux.
Toutefois, selon le père Lombardi, "il paraît acquis que le nombre
de nouvelles dénonciations d'abus, comme cela se passe aux
Etats-Unis, est en train de diminuer".
Rencontre avec des victimes
En outre, "dans le cadre de l'attention aux victimes, le pape a
écrit qu'il était disposé à de nouvelles rencontres avec
celles-ci", a déclaré le père Lombardi.
Dans sa lettre aux fidèles irlandais,
rendue publique à la mi-mars à la suite des scandales de pédophilie
qui ont touché ce pays, le pape s'était déjà dit "disposé" à
rencontrer les victimes, comme il l'avait fait pour ceux qui ont
souffert d'abus similaires pendant ses voyages aux Etats-Unis et en
Australie en 2008.
Depuis, de nouveaux scandales ont éclaté, particulièrement aux
Etats-Unis où Joseph Ratzinger lui-même est accusé d'avoir couvert
des prêtres pédophiles lorsqu'il était à la tête de la Congrégation
pour la doctrine de la foi avant de devenir pape en 2005.
Redécouvrir concrètement la sexualité et la chasteté
Pour le père Lombardi, "le pape Benoît XVI, un guide sur le
chemin de la rigueur et de la vérité, mérite tout le respect et le
soutien" reçu de la part des divers secteurs de l'Eglise catholique
face aux mises en cause dont il est l'objet.
Le pape "est un pasteur à la hauteur de la tâche pour affronter
avec droiture et rigueur ces temps difficiles où les critiques et
les insinuations dénuées de fondement ne manquent pas", a estimé le
porte-parole.
Dans le cadre d'"une prévention efficace de possibles abus", il a
cité "la formation et la sélection des candidats au
sacerdoce".
"Atteindre une saine maturité de la personnalité, y compris sur le
plan de la sexualité, a toujours représenté un défi difficile",
souligne le père Lombardi, selon lequel "la plus grande fréquence
des abus a eu lieu durant la période de la 'révolution sexuelle'
des dernières décennies".
"Il s'agit de redécouvrir et de réaffirmer le sens et l'importance
de la signification de la sexualité, de la chasteté et des
relations affectives dans le monde d'aujourd'hui, sous une forme
très concrète et pas seulement verbale et abstraite",
préconise-t-il.
Enfin, le père Lombardi affirme que certains médias "semblent ne
pas avoir travaillé suffisamment" le sujet. Sans citer nommément la
presse américaine, il relève qu'aux Etats-Unis 62'000 auteurs
d'abus sur des mineurs ont été identifiés pour la seule année 2008
alors que "le nombre de prêtres est tellement faible qu'il ne peut
même pas être pris en considération".
agences/mej
Instructions anti-pédophilie sur le site du Vatican
Le Vatican s'apprête à publier sur son site internet les "lignes directrices" de la lutte contre la pédophilie au sein de l'Eglise catholique, a indiqué vendredi l'agence italienne Ansa citant des sources vaticanes.
La publication de ces principes sur le web (www.vatican.va) est prévue "dans un très proche avenir"; ceux-ci pourraient être disponibles sur le site "probablement lundi", a ajouté l'agence. Cette information n'a pu être confirmée vendredi soir auprès du Vatican.
La gestion des cas de prêtres pédophiles au sein de l'Eglise catholique se base sur le droit canon en général et un "motu proprio" (décret) de 2001. En 2001, Jean Paul II a publié ce décret sur "les crimes graves" à partir d'un document de la Congrégation pour la doctrine de la foi, alors présidée par le cardinal Joseph Ratzinger.
Le Vatican enjoignait notamment les évêques de l'informer des cas de prêtres pédophiles, qui devaient être éloignés immédiatement de tout contact avec les jeunes.
Nouvelle révélation sur Benoît XVI
Avant de devenir le pape Benoît XVI, le cardinal Joseph Ratzinger s'était opposé à la révocation d'un prêtre californien qui avait commis des abus sexuels sur des enfants, selon une lettre portant sa signature, dont l'Associated Press a obtenu copie vendredi.
La missive, qui date de 1985, fait état d'inquiétudes sur l'effet qu'aurait la destitution du prêtre sur le "bien de l'Eglise universelle".
La lettre est issue d'une correspondance de plusieurs années entre le diocèse d'Oakland et le Vatican sur l'éventualité de défroquer le prêtre Stephen Kiesle.
Le Vatican, qui affirme que le cardinal Ratzinger n'a jamais empêché la révocation de prêtres pédophiles alors qu'il dirigeait la Congrégation pour la doctrine de la foi, a confirmé que la signature sur la lettre était bien celle du cardinal Ratzinger, mais s'est refusé à tout autre commentaire.