L'an dernier, le taux de chômage s'élevait à 3,1% chez les 15-24 ans, selon les chiffres du Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO), soit un taux bas en comparaison internationale. Malgré cette réalité nationale, certains jeunes diplômés galèrent.
A l'image de Martin Ries, au bénéfice de deux CFC, boucher-charcutier et employé de commerce. Le jeune Vaudois a déjà rédigé quelque 200 candidatures. Pour décrocher au final deux entretiens... sans résultat.
"Je vois souvent sur les plateformes internet des offres d'emploi marquées 'profil junior'", témoigne dans le 12h45 Martin Ries. "Je me dis que c'est pour moi, puis je vois que l'employeur demande trois à cinq années d'expérience par exemple."
Une orientation plus ciblée et la formation continue comme solutions?
Alors que des jeunes diplômés peinent à trouver un emploi, certains secteurs manquent de main d'oeuvre. Face à ce constat, des entrepreneurs fribourgeois ont lancé un appel à une orientation professionnelle plus ciblée. Dans une enquête publiée mardi par la Chambre de commerce et d'industrie du canton, 59% des sociétés citent cette solution.
Au deuxième rang, 35% évoquent la formation continue comme moyen d'action. Un constat partagé au niveau national par l'étude annuelle d'Adecco.
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Miser sur le contact direct
Du côté des formateurs, certains constatent une augmentation du nombre de jeunes qui se réorientent, entamant une nouvelle formation après un premier diplôme. "Dans mon école, environ 10% des jeunes enchaînent directement avec un deuxième CFC", note Rolf Wehren, directeur de l'Ecole professionnelle artisanale et industrielle du canton de Fribourg.
Le responsable d'établissement rappelle que les traditionnels cours de rédaction de CV et de lettre de motivation existent toujours pour préparer les apprentis et étudiants au monde du travail. Mais remarque que ces jeunes ultra-connectés négligent souvent un aspect essentiel: le contact direct avec des patrons.
"Je pense que dans les petites et moyennes entreprises, il faut oser aller toquer à la porte et se montrer", affirme Rolf Wehren. "Etre bien connecté sur les réseaux sociaux représente un atout (...), mais pour une entreprise, c'est important de rencontrer un candidat." Soit ne pas oublier les techniques des générations précédentes.
pj/tmun
Les entreprises doivent-elles s'adapter aux jeunes diplômés?
Face au désintérêt des jeunes pour certaines professions, les entreprises doivent apprendre à rendre leur secteur plus sexy, estime Rolf Wehren, directeur de l'Ecole professionnelle artisanale et industrielle du canton de Fribourg. "Les organisations du monde du travail le font déjà parfois", note-t-il dans le 19h30. "Au mois de septembre, les Swiss Skills - les championnats suisses des métiers - ont par exemple été organisés à Berne."
Les jeunes diplômés d'aujourd'hui aspirent par ailleurs souvent à des postes plus flexibles, où la notion de sens revêt une importance nouvelle, relèvent plusieurs études récentes. Les entreprises doivent-elle s'adapter à ces jeunes travailleurs? A la suite d'un sondage lancé sur la page Facebook de RTSinfo mardi, 79% de répondants affirment que oui, les sociétés doivent évoluer.