L'agence des Nations Unies relève dans un rapport que la croissance des salaires réels (corrigés de l'inflation) a ralenti en 2017, passant de 2,4% en 2016 à 1,8%, malgré la reprise économique dans les pays riches.
L'OIT constate aussi que les femmes continuent d'être payées approximativement 20% de moins que les hommes, alors que la problématique de l'égalité entre hommes et femmes occupe une grande place dans les débats publics. Ces écarts de rémunération représentent "l'une des plus grandes manifestations d'injustice sociale", souligne l'organisation.
Il existe à l'inverse une prime à la paternité, constate l'OIT: les hommes avec de jeunes enfants réussissent mieux" en termes de salaires que les mères.
Persistance des préjugés et stéréotypes
Ce phénomène d'écart entre les sexes reste largement inexpliqué, selon l'agence de l'ONU, mais il est lié "dans une certaine mesure aux préjugés et stéréotypes" et à d'autres facteurs qui ne peuvent pas s'expliquer par des différences de productivité entre hommes et femmes.
Fait marquant, le rapport montre que les explications traditionnelles, comme les différences de niveau d'éducation entre hommes et femmes qui occupent un emploi salarié, jouent un rôle limité pour expliquer les écarts de rémunération.
afp/oang
Grandes disparités à l'échelon mondial
En excluant les chiffres de la Chine, dont la forte population et la croissance salariale rapide ont un fort impact sur la moyenne mondiale, le taux de croissance des salaires réels à l'échelle mondiale est tombé de 1,8% en 2016 à 1,1% en 2017.
Dans les pays émergents ou en développement du G20, ce taux reste soutenu bien qu'ayant fléchi (4,3% en 2017).
Dans les pays avancés du G20, la croissance des salaires réels a stagné à 0,04%.
En Europe (à l'exclusion de l'Europe orientale où la croissance des salaires réels a bondi à 5% l'an dernier), elle est devenue quasi nulle en 2017.
Aux Etats-Unis cette croissance des salaires a aussi ralenti ces dernières années, passant de 2,2% en 2015 à 0,7% en 2016 et 2017.