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Coup de frein inattendu pour l'économie suisse au 3e trimestre

Le secteur de l'énergie a notamment souffert, avec une contraction de 2,2%, que le Seco explique par l'été sec qui a engendré une baisse de production dans les centrales hydroélectriques. [Keystone - Valentin Flauraud]
Coup de frein inattendu pour l'économie suisse au 3e trimestre / Le 12h30 / 2 min. / le 29 novembre 2018
L'économie suisse a subi au troisième trimestre une contraction inattendue de 0,2% par rapport au trimestre précédent, a annoncé jeudi le Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco).

L'industrie, les services et, du côté des dépenses, la demande intérieure et le commerce extérieur ont tous livré des "impulsions négatives", a annoncé jeudi le Secrétariat à l'économie. Il s'agit d'un coup de frein abrupt, après une phase de croissance dynamique enregistrée depuis un an et demi.

C'est la première fois depuis près de deux ans que l'économie suisse subit une contraction sur trois mois, la dernière fois remontant au 4e trimestre 2016 (-0,1%). Trois mois plus tôt, à fin juin, l'économie suisse présentait encore une croissance de 0,7% en comparaison trimestrielle et de 3,5% en rythme annuel.

Les données du Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco). [SECO]
Les données du Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco). [SECO]

Les économistes tablaient sur une progression du PIB au 3e trimestre entre 0,2 et 0,6%. Et sur un an, ils s'attendaient à une augmentation de 2,7 à 3,1%.

L'été chaud et sec aussi en cause

Le secteur de l'énergie a notamment souffert, avec une contraction de 2,2%, que le Seco explique par l'été sec qui a engendré une baisse de production dans les centrales hydroélectriques. Du coup, les exportations de biens industriels et d'énergie ont fortement chuté. Les exportations totales de marchandises ont elles aussi nettement faibli sur trois mois (-4,2%).

Le commerce (-1,0%) n'a pas été épargné, une évolution qui touche aussi bien le commerce de détail que le commerce de gros. Le secteur de la santé en revanche a crû de 0,5% seulement. Le Seco pointe du doigt le climat de consommation "plutôt morose" que connaît la Suisse. Les dépenses de consommation ont à peine augmenté (0,1%).

"La situation en Suisse est synchrone avec le net ralentissement conjoncturel observé en Europe, et en particulier en Allemagne", explique le Seco. Dans l'Union européenne (UE), la croissance économique a nettement ralenti au 3e trimestre (+0,3% par rapport au précédent). Sur un an, elle a atteint 1,9%.

agences/cab

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Surpris, les experts écartent une récession

VP Bank évoque une "vive déception", intervenant après la forte expansion des premiers mois de l'année. L'établissement parle d'un "retour à la réalité", suite à une période où l'économie helvétique avait surpassé ses rivales.

"Malgré la croissance de l'emploi, la consommation des ménages reste faible depuis quelques trimestres. Cela est peut-être lié au recul de l'immigration, qui pèse sur la croissance de la consommation", avance Maxime Botteron, économiste chez Credit Suisse. Le retour de l'inflation et la stagnation - au mieux - des salaires peuvent aussi avoir joué un rôle.

D'une façon générale, l'économiste estime que le ralentissement est prioritairement lié à des éléments temporaires, comme la baisse de production énergétique. "Nous ne sommes pas au début d'une récession. Nous pouvons nous attendre à un rebond au 4e trimestre", prévoit-il.