Porté par le président français Emmanuel Macron et le commissaire européen Pierre Moscovici, le projet est loin de faire l'unanimité des 28.
Son objectif est de taxer certains services numériques, comme la vente d’espaces publicitaires, à hauteur de 3% du chiffre d’affaires. Et seules les grandes entreprises du net sont visées. Mais en l'état, l'Irlande et les pays nordiques refusent la taxe.
Peur de la réaction américaine
Les Allemands sont pour leur part frileux: "Comme ce sont surtout des sociétés américaines qui seront touchées, j'ai peur que l'Amérique réagisse de façon négative et taxe elle aussi les revenus des sociétés exportatrices européennes", explique l'eurodéputé libéral allemand Wolf Klinz.
Berlin préfère dès lors miser sur un compromis à l’échelle mondiale, avec les Etats-Unis, sous la houlette de l'OCDE. L'organisation des pays développés mène des travaux sur la fiscalité numérique et doit présenter ses résultats en 2020.
Des taxes nationales en chantier
Mais à Paris, on ne veut pas attendre jusque-là. L'Europe ne doit pas reculer devant Donald Trump, plaide l'eurodéputé centriste français Jean Arthuis: "Je ne vois pas ce que l'on a à craindre! Lorsque Donald Trump dit America First, il pense d'abord aux Etats-Unis. Il faut que les Européens disent Europa First!"
À Bruxelles, on voit une autre raison d'aller vite. Plusieurs pays, comme l'Espagne et le Royaume-Uni, envisagent d'introduire une taxe nationale sur les services numériques, en l’absence d'un accord européen ou mondial. Or ces démarches nationales risquent de fragmenter le marché unique.
Guillaume Meyer/jzim