Créé dans le traité de Maastricht en 1992, l'euro est introduit dans onze pays le 1er janvier 1999 sous une forme immatérielle utilisée par les financiers et comptables (services bancaires, transferts électroniques, chèques de voyage). La monnaie européenne s'est ensuite matérialisée le 1er janvier 2002 sous forme de billets et de pièces.
Aujourd'hui, 340 millions de citoyens de 19 pays partagent la monnaie. La Banque centrale européenne (BCE), qui a pris les rênes de la politique monétaire dès 1999, se targue elle d'avoir empêché une escalade des prix, même si l'image d'un euro inflationniste lui colle encore à la peau.
Estimant que l'on fête l'anniversaire de l'euro de manière trop discrète, l'économiste Bruno Colmant parle dans Forum d'une "belle réussite politique et économique". Le professeur de finances et chef économiste de la banque Degroof Petercam à Bruxelles souligne qu'il s'agit "d'une monnaie forte, plutôt déflationniste qu'inflationniste", la BCE ayant échoué à créer de l'inflation "malgré l'impression d'une quantité invraisemblable de billets"
Un révélateur des différences entre le nord et le sud
L'euro a également dopé le commerce intra-communautaire et est la deuxième monnaie la plus utilisée, même s'il reste loin derrière le dollar américain, qui est employé dans environ 60% des transactions internationales, alors que l'euro en représente 20 à 25%. "Néanmoins, c'est une monnaie qui fédère quasiment une vingtaine de pays, qui a réussi à s'imposer avec une crédibilité incontestable."
Bruno Colmant rappelle que l'euro a traversé deux crises importantes, celle des subprimes en 2008, et la crise des dettes publiques en 2011-12, avec le paroxysme de la crise grecque.
L'euro a aussi mis en évidence des différences importantes entre le nord et le sud de l'Europe, "le nord avait des devises qui se réévaluaient, alors que le sud dévaluait sa monnaie". "L'euro est une devise moyenne, sans doute trop forte pour les pays faibles et trop faible pour les pays forts", souligne le professeur de finances. "Le grand débat qui anime l'euro aujourd'hui est de savoir comment trouver le bon point d'équilibre entre les normes de productivité des différents pays", estime-t-il.
ats/ebz
Une popularité au plus haut
La popularité de la monnaie unique est au plus haut. En moyenne 74% des citoyens en zone euro estiment que la monnaie unique a été bénéfique à l'UE, et 64% à leur propre pays, selon le baromètre publié en novembre par la BCE. Et cela malgré l'essor de mouvements populistes anti-UE.
La fin du billet de 500 euros
Les banques centrales de la zone euro cesseront comme prévu en janvier d'émettre des billets de 500 euros, coupure vue d'un mauvais oeil par les autorités qui considèrent qu'elle facilite les activités illégales.
"À partir du 27 janvier 2019, 17 des 19 banques centrales nationales de la zone euro n'émettront plus de coupures de 500 euros", indique la Banque centrale européenne.
Afin d'assurer "une transition harmonieuse et pour des raisons logistiques", la Banque fédérale d'Allemagne et la Banque nationale d'Autriche continueront toutefois d'émettre cette coupure jusqu'au 26 avril inclus.
La BCE avait décidé en mai 2016 d'arrêter de produire ce type de billet et avait programmé la fin de leur émission aux alentours de fin 2018. En pratique, les derniers billets de 500 ont été fabriqués en 2014. Depuis, la demande est couverte par les billets en circulation et en stock.