D'après la chaîne de TV NHK, l'agence Jiji et le quotidien Nikkei, le juge a accepté la requête du procureur qui estime avoir besoin de plus de temps pour décider ou non d'inculper Carlos Ghosn sur ces nouvelles charges.
L'ex-président de Nissan est détenu au Japon depuis le 19 novembre et déjà inculpé pour avoir minoré ses revenus sur 5 ans dans des documents remis aux autorités boursières japonaises.
Dans le volet en cours de cette affaire, le parquet soupçonne Carlos Ghosn d'avoir "failli à sa fonction de PDG et d'avoir causé un préjudice à Nissan".
Crise financière de 2008
Concrètement, le bureau des procureurs lui reproche d'avoir fait couvrir par Nissan "des pertes sur des investissements personnels" au moment de la crise financière d'octobre 2008, ce qu'il nie selon les médias citant ses avocats. La somme incriminée s'élève à 1,85 milliard de yens (16,3 millions de francs).
Pour résoudre ce problème financier, il aurait obtenu qu'un ami d'Arabie saoudite se porte garant et aurait effectué des virements d'un montant équivalent sur le compte de ce dernier depuis un compte d'une filiale de Nissan.
Ce type de délit est normalement prescrit au bout de 7 ans, mais la loi permet de suspendre le décompte lors des séjours à l'étranger, nombreux dans le cas de Carlos Ghosn qui passait seulement un tiers de son temps au Japon.
L'alliance dans la tourmente
L'Américain Greg Kelly, administrateur de Nissan arrêté le 19 novembre au Japon en même temps que Carlos Ghosn, a en revanche été relâché la semaine passée sous caution, la raison pour laquelle Carlos Ghosn est désormais encore retenu ne le concernant pas.
Pendant ce temps, l'alliance Renault-Nissan est dans la tourmente. Les constructeurs japonais Nissan et Mitsubishi Motors ont déjà révoqué à l'unanimité Carlos Ghosn de la présidence de leur conseil d'administration, mais le groupe français Renault l'a maintenu jusqu'à présent à son poste, confiant "à titre provisoire" la direction exécutive à son numéro deux Thierry Bolloré.
afp/pym